Introduction à la psychologie sociale

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1re unité :
Introduction à la psychologie sociale
Plan de l’unité
Table des matières
Introduction générale au programme d’études.....................................................................ii
Quatre unités obligatoires et des suggestions de travail indépendant ou de recherche.............ii
La structure des unités ........................................................................................ii
La structure des leçons .......................................................................................ii
Ressources et apprentissage à base de ressources....................................................... iii
Introduction générale à l’Unité 1 ................................................................................... iv
Durée de l’unité.............................................................................................. iv
Schéma conceptuel de l’unité............................................................................... iv
Sommaire de l’unité .......................................................................................... iv
Objectifs pédagogiques de l’unité........................................................................... v
Quelques idées de recherche individuelle ou en petit groupe .......................................... v
Les leçons de l’unité ................................................................................................... 1
1.1.
Introduction à la psychologie sociale.............................................................. 1
1.2.
Les influences sur les interactions et comportements
sociaux des êtres humains ...................................................................... 9
1.3.
Les perspectives théoriques et l’interprétation du comportement humain ................ 15
1.4.
L’interprétation du comportement humain ..................................................... 19
Psychologie 20 : Unité 1, Plan de l’unité – Page i
Introduction générale au programme d’études
Quatre unités obligatoires et des suggestions de travail indépendant ou de
recherche
Le programme d’études Psychologie 20 est une étude de la psychologie sociale. La psychologie
sociale examine la façon dont la présence réelle, imaginaire ou implicite des autres influences les
pensées, émotions et comportements de l’individu. Elle est donc, pour ainsi dire, une étude de
l’individu en relation (dont l’idée d’une science qui étudie l’être humain) avec d’autres (d’où vient le
qualificatif « sociale ») dans le monde. Ce programme d’études est composé de quatre unités
obligatoires, dont celle-ci est la première.
Afin que l’élève ait une bonne connaissance générale du domaine, il serait préférable d’allouer du
temps pour présenter au moins les notions fondamentales des quatre unités. Cependant, la façon
d’organiser l’emploi du temps ainsi que la sélection des concepts et des activités facultatives sont
laissées à la discrétion des enseignants et enseignantes.
La structure des unités
Chacune des unités est organisée de la manière suivante :
•
•
•
•
Plan de l’unité : Note au personnel enseignant, schéma conceptuel, survol de l’unité (résumé),
objectifs de l’unité (résultats d’apprentissage), table des matières
Leçons numérotées (1.1, 1.2, 1.3, etc.) et activités variées qui aideront à élaborer les principales
idées de l’unité dans la perspective de la leçon.
Sujets de recherche
Un volume du journal de l’élève Interactions.
Chacune des unités vous propose une série de leçons. Le nombre de leçons varie par unité. Par
exemple :




Unité 1 : 3 leçons – Introduction à la psychologie sociale
Unité 2 : 13 leçons – Qui suis-je?
Unité 3 : 11 leçons – L’interprétation du monde
Unité 4 : 16 leçons – Actions et interactions en société.
Il faut donc beaucoup plus de temps pour l’étude de certaines unités et beaucoup moins pour d’autres.
Il en est de même pour chacune des leçons à l’intérieur des unités. Certaines exigeront plus de temps
que d’autres.
La structure des leçons
Chacune des leçons est organisée de la manière suivante :
•
•
•
•
Questions d’orientation de la leçon,
Matériel d’appui à la leçon,
Suggestions de stratégies d’enseignement et, en fin de leçon
Fiches d’information qui vous permettront d’aller plus en profondeur d’un concept en particulier.
Les « questions d’orientation » sont les résultats d’apprentissage généraux. L’enseignement et
l’évaluation devraient porter sur ces questions.
Le « matériel d’appui à la leçon » suggère des ressources possibles pour appuyer le contenu de la
leçon. Ce ne sont que quelques ressources qui aideront pour une première préparation de cours. Il est
recommandé de consulter la bibliographie à la fin du programme d’études.
Page ii - Psychologie 20 : Unité 1, Plan de l’unité
Les « suggestions de stratégies d’enseignement » ne sont que cela, des suggestions. Il est possible
d’aborder d’autres thématiques, changer les points d’emphase, exploiter une ressource locale, adapter
l’enseignement à une lecture particulière de la communauté, faire de l’intégration des matières avec
des collègues, faire de l’arrimage avec un évènement local, ainsi de suite. On encourage à le faire.
Dans la liste des stratégies d’enseignement, certaines ont été élaborées spécifiquement pour
aider les écoles fransaskoises avec la question de la construction de l’identité culturelle et la
transmission de la langue et de la culture françaises comme élément important dans le développement
de la jeunesse francophone. Ces stratégies ont été identifiées avec le drapeau fransaskois dans la
marge de gauche de la page. Il est entendu que d’autres stratégies peuvent être adaptées par les écoles
fransaskoises pour faire ce même travail même si la stratégie n’a pas été identifiée comme telle.
Parfois on fait aussi des suggestions particulières pour les élèves des programmes d’immersion.
L’activité en question est toujours clairement indiquée.
Un autre point à retenir : il va falloir choisir parmi les activités et travaux suggérés. Il serait
pratiquement impossible de tout accomplir dans les cent (100) heures que vous avez à votre
disposition. À vous de faire un choix judicieux.
Ressources et apprentissage à base de ressources
L’apprentissage à base de ressources fait partie intégrante de toutes les unités. La bibliographie en annexe
ainsi que les différents documents incorporés dans les leçons, comme les hyperliens à divers sites Web
mentionnés dans plusieurs des leçons, aideront à incorporer au contenu de chaque unité des ressources
relevant de médias différents. Elle présente des ressources actuelles et utiles, sous forme d’imprimés, de
vidéos, de références Internet ou d’autres médias sélectionnés. Lles enseignants et enseignantes sont
encouragés à réévaluer la pertinence de leur propre collection de ressources et à l’actualiser ou à la
compléter de petites quantités de documents relevant de chaque thème, de manière à fournir aux élèves le
plus large éventail possible de perspectives et de matières.
Psychologie 20 : Unité 1, Plan de l’unité – Page iii
Introduction à l’unité 1 :
Durée de l’unité :
5 – 8 heures; 7 -10 cours de 45 minutes
Schéma conceptuel de l’unité :
Principales sources
d’influence sur le comportement
Introduction à la
psychologie sociale
1. Introduction à la
psychologie sociale
Questions de
fond liées à la
recherche
Tirer un sens de notre
comportement
2. Qui suis-je?
3. L’interprétation du
monde
4. Actions et
interactions
en société
Perspectives
contemporaines
Unité à
l’étude
Sommaire de l’unité
Traite tous les êtres vivants et toutes les choses
comme s’ils étaient des parents.
(Consigne de comportement du peuple Dakota Sioux)
La présente unité jette les bases sur lesquelles viendront s’appuyer les autres unités du
programme. Elle circonscrit le cadre général du cours, en décrivant la psychologie comme une
discipline aux bases empiriques et à la démarche scientifique. Elle familiarise les élèves avec les
origines, le développement et les perspectives de la psychologie, et leur propose une méthodologie
de recherche qui leur servira par la suite à acquérir des connaissances sur les notions de la
psychologie sociale, à organiser et intégrer ces connaissances nouvelles en faisant des liens et
rapprochements avec leurs acquis en psychologie et dans d’autres disciplines, et à appliquer ces
notions et enseignements à des questions pratiques d’actualité.
Page iv - Psychologie 20 : Unité 1, Plan de l’unité
Objectifs pédagogiques de l’unité :
À la fin de l’unité l’élève sera capable de :
Au niveau des connaissances :




Comprendre comment la présence réelle, imaginaire ou implicite des autres influe sur les pensées,
les sentiments et les comportements des individus.
Comprendre le rôle, l’utilité et l’applicabilité de la psychologie sociale.
Comprendre les perspectives occidentales et autochtones contemporaines de la psychologie sociale.
Comprendre l’élaboration, la conduite et les questions éthiques de la recherche scientifique.
 Comprendre l’influence des référents culturels et linguistiques dans la construction d’une
identité francophone.
Au niveau des habiletés







Organiser et intégrer les connaissances et enseignements nouveaux en faisant des rapprochements
avec les acquis.
Organiser et intégrer les connaissances et enseignements nouveaux au sein de la discipline de la
psychologie.
Organiser et intégrer les connaissances et enseignements nouveaux avec ceux d’autres disciplines.
Appliquer ces concepts et acquis à un éventail de questions pratiques, pertinentes et actuelles.
Effectuer des recherches sur des sujets ou questions liés à la psychologie sociale.
Comparer et contraster les méthodes de collecte, de synthèse, d’organisation et de présentation de
l’information.
Effectuer des recherches sur des questions de psychologie sociale.
Au niveau des valeurs


Apprécier la complexité, la dynamique, la réciprocité et l’individualité de la cognition sociale, des
influences sociales et des interactions sociales chez les humains.
Valoriser la vie humaine et la considérer comme précieuse et sacrée.
 Apprécier l’importance d’inculquer les bases d’une identité francophone.
Quelques sujets de recherche :
Les sujets suivants ont déjà été, pour la plupart, mentionnés comme activité d’apprentissage à
l’intérieur de l’une des leçons de cette unité. S’ils sont repris ici, c’est qu’ils n’ont peut-être pas été
choisis par l’enseignant ou l’enseignante durant la préparation de ses cours ou par l’élève durant son
apprentissage autonome. Ils peuvent donc servir de revue, d’approfondissement, d’intégration des
matières ou tout simplement de poursuite individuelle par un ou une élève par intérêt personnel. Il est
possible d’ajouter un sujet ou de raffiner un des sujets qui suit pour lui donner une couleur
intéressante, provocante, locale ou personnelle.
Dans cette leçon sur la recherche, les sujets ont été regroupés selon le type de recherche (sondage,
observation, etc.) qui serait le plus approprié pour la matière en question.
Psychologie 20 : Unité 1, Plan de l’unité – Page v
Méthode de recherche
Sujets de recherche suggérés
Sondage

Dans le cadre d’une recherche,
le sondage suppose
l’interrogation (en personne ou
par voie de questionnaire) de
sujets donnés sur un phénomène
d’intérêt.

















Observation naturelle
En recherche naturaliste,
l’observateur se garde
totalement d’intervenir. Il est en
définitive « invisible » et
s’emploie même à ne pas
interrompre la dynamique
naturelle de la situation sur
laquelle il se penche.








Les parents devraient-ils avoir le droit légal d’infliger une
punition corporelle à leurs enfants?
L’État devrait-il subventionner pleinement les garderies?
Devrait-on tenir jusqu’à un certain point les parents
responsables des agissements de leurs enfants?
Devrait-on abolir les forces armées et réaffecter leur budget aux
programmes sociaux (santé, éducation, etc.)?
Qui ou qu’est-ce qui exerce le plus d’influence sur vous?
Devrait-on recourir à l’expérimentation animale pour faire
avancer la science?
Quelles qualités recherches-tu chez un(e) ami(e)?
Devrait-on faire passer à 18 ans l’âge légal du permis de
conduire?
Devrait-on faire passer à 21 ans l’âge légal pour consommer
de l’alcool dans un lieu public?
Tout enfant qui a au moins un parent francophone devrait
être éduqué à l’école francophone.
Êtes-vous pour ou contre l’euthanasie?
Devrait-on à votre avis rétablir la peine de mort?
Croyez-vous à la fatalité?
Quelle est la plus importante valeur humaine?
Quelle est la plus grande qualité d’un parent?
Si vous aviez le choix de changer de sexe, le feriez-vous?
Voleriez-vous des médicaments qui pourraient vous sauver la vie si
vous n’aviez pas les moyens de vous les permettre?
Dénonceriez-vous à la police le crime commis par votre
meilleur(e) ami(e)?
Le comportement des jeunes enfants au jeu
La violence et la télévision
Les normes sociales selon une variété de contextes (à la
cafétéria, dans un centre commercial, dans un couloir, à une
manifestation sportive, etc.)
Les comportements de groupe (groupes unisexes, groupes
mixtes, groupes d’âges différents, etc.)
Une journée dans la vie de…
La disposition des convives à table et ses effets sur la
conversation
Le travail auprès des jeunes enfants (dans une pouponnière,
une garderie, à la maison)
La francisation chez les tout-petits
Page vi - Psychologie 20 : Unité 1, Plan de l’unité
Étude de cas

L’étude de cas est une méthode
qui se centre sur une seule
personne. Elle repose le plus
souvent sur des entrevues portant
sur le passé, les opinions et les
actions du sujet. Le chercheur
peut compléter sa collecte de
données au moyen d’entrevues
avec des intimes du sujet, de
séances d’observation et de tests,
comme des inventaires de
personnalité et des tests
d’intelligence.
Entrevue

Dans le cadre d’une recherche,
l’entrevue prend généralement
la forme d’une rencontre
individuelle pendant laquelle le
chercheur (l’intervieweur) pose
une série de questions à son
sujet.
Recherche expérimentale
La recherche expérimentale essaie
de créer un environnement dont on
peut tirer des rapports de causalité.
L’expérimentateur manipule les
variables, assigne aux sujets des
conditions diverses au hasard et
cherche à contrôler d’autres
facteurs qui pourraient influer sur
les résultats.







Un aîné ou une personne âgée dans votre famille ou
collectivité
Un ou une francophone vivant dans un milieu anglodominant qui a réussi à conserver sa langue et sa
culture françaises
uU ou une récipiendaire du prix Onésime Dorval
B.F. Skinner
Ivan Pavlov
Jean Piaget
Albert Bandura
Abraham Maslow
Lev Vygotski

Aînés ou personnes âgées : En quoi la société a-t-elle changé
depuis leur propre adolescence?
 Aîné/personne âgée : Qu’avez-vous appris?
 Vos parents : Quelles sont les principales sources de stress
dans votre vie?
 Personnes en position de leadership : Quelles sont les qualités
d’un bon chef?
 Enseignant(e) fransaskois(e) : Les défis de
l’enseignement à une école fransaskoise
 Parents/amis : Quelles qualités faut-il pour réussir une
relation interpersonnelle?
 Parents/amis : Quelles valeurs sont importantes pour vous? Y a-til un système de valeurs humaines de base?
Les témoins oculaires : fiables ou pas? Concevoir un projet de
recherche visant à évaluer l’exactitude des souvenirs qu’une
personne peut garder d’un événement qui survient à l’improviste.
Imaginer une scène où, par exemple, une personne entrerait
précipitamment dans la classe pour décrire une situation
« d’urgence ». Aussitôt le protagoniste sorti de la classe, demander
aux élèves d’écrire le plus exactement possible ce qu’ils viennent
d’entendre et de voir. En plénière, discuter ensemble des
« témoignages » de chacun et des disparités entre leurs témoignages.
Psychologie 20 : Unité 1, Plan de l’unité – Page vii


Une étude monographique porte 
sur l’acquisition, la synthèse,

l’organisation et la présentation 
d’information sur un sujet

donné. Le plus souvent, l’étude
monographique partira
d’ouvrages écrits ou
électroniques – bien qu’on
puisse tirer un complément
d’information selon d’autres
méthodes ou stratégies.
Monographie
L’identification sexuelle
La personnalité
La spiritualité chez les Autochtones
Les industries culturelles (mode, musique, beauté)
La publicité
L’éducation francophone en Saskatchewan
Page viii - Psychologie 20 : Unité 1, Plan de l’unité
1re unité :
Introduction à la psychologie sociale
Leçon 1.1 : Qu’est-ce que la psychologie sociale?
Pensez-y bien!
La vie est un long fleuve tranquille.
Dicton traditionnel
Introduction à la leçon
On amorce le cours et la première unité en abordant la question de fond suivante : Qu’est-ce que la
psychologie sociale et en quoi aide-t-elle à mieux se comprendre soi-même et à comprendre la vie de
ceux et de celles qui nous entourent? On cherche à amener les élèves à réfléchir sur les connaissances,
habiletés et valeurs qu’ils chercheront à retirer du cours, ainsi que sur les questions dont ils aimeraient
qu’on traite.
Questions d’orientation de la leçon





Qu’est-ce que la psychologie sociale?
Qui sont les psychosociologues et que font-ils?
En quoi la psychologie sociale peut-elle influencer en bien notre vie?
Quelle est ta métaphore de la vie?
Quelles sont les perspectives théoriques sur les actions et interactions humaines en société?
Matériel d’appui à la leçon

Interactions :
o
o
o
o
o

No. 1, p. 1-2 : Bienvenue à Interactions;
No. l, p. 3-4 : Introduction à la psychologie sociale.
No. 1, p. 5-6 : La vie est un long fleuve tranquille : les métaphores de la vie
No. 1, p. 7-10 : La culture et la vision du monde des Inuits
No. 1, p. 11-14 : Les différents domaines de spécialisation en psychologie sociale
Fiches d’information :
o Fiche d’information 1.1.1 : Vision du monde en chansons
o Fiche d’information 1.1.2 : Les différents domaines de spécialisation en psychologie sociale corrigé
Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.1 - Page 1
Suggestions de stratégies d’enseignement :







Amorce :
Discuter avec les élèves du sens de ce vieux dicton « La vie est un long fleuve tranquille. » Est-ce
vrai? Qu’est-ce qu’ils en pensent?
Approche alternative : Qu’entend-on par le vieil adage africain « Il faut tout un village pour
éduquer un enfant »?
Présentation du cours de psychologie :
Lire ou faire lire l’article Bienvenue à Interactions! à la page 4 du journal de l’élève intitulé
Interactions. Répondre aux questions que les élèves pourraient avoir au sujet du cours et leur faire
comprendre comment les différentes sources d’information seront utilisées (p. ex. Interactions, les
Fiches d’information, le manuel, etc.)
Lecture dirigée/Sondage et discussion :
Lire avec la classe les deux articles à la page 8 et la page 19 d’Interactions. Répondre aux
questions que les élèves pourraient avoir.
Discussion : Métaphores de la vie
Passer en revue les métaphores de la vie énoncées à la page 9 dans Interactions et inviter les élèves
à créer leur propre métaphore de la vie et à l’exprimer dans le médium avec lequel ils se sentent le
plus à l’aise.
Analyse média : Visions du monde
Faire écouter les chansons présentées dans la Fiche d’information 1.1.1, ci-après, (ou tout
simplement, lire les paroles) et inviter les élèves à comparer les visions du monde des
compositeurs : Quand les hommes vivront d’amour (1956) de Raymond Lévesque, Bienvenue sur
mon boulevard (1985) de Jean-Jacques Goldman ou Chant de l’abondance (1994-95) de Denise
Boucher et Gerry Boulet. D’autres textes de chansons se trouvent à la page 42 d’Interactions. Les
élèves voudraient peut-être suggérer d’autres textes (poèmes ou chansons) qu’ils voudront
présenter et discuter en groupe.
Recherche/Construction : Une journée dans la vie de…
Chercher la formule « Une journée dans la vie de… » sur Internet. Les élèves choisissent une
personne et rédigent leur propre article. Le but est de présenter la vision du monde de la personne,
sa façon tout à fait spéciale de voir et d’interpréter son monde, comment sa vision des choses
affecte la façon qu’il ou elle entreprend son travail.
Réflexion : Vision du monde
o Reporter les élèves aux ressources du journal de l'élève Interactions (p. 8 et p. 10).
o Quelles sont les convictions et valeurs fondamentales des élèves? Les inviter à exprimer leur
vision du monde dans le médium de leur choix.
o Les élèves peuvent-ils donner des exemples de la façon dont leur vision du monde influence
leur comportement?
o Demander aux élèves de réfléchir à la façon dont ils ont appris à distinguer le bien du mal, le
bon du mauvais. Leur demander d’énumérer les plus grandes influences dans leur vie.
o Aux élèves francophones : D’où vient ta francité, quels éléments font que tu es
francophone?

Travail de groupe/Jeux de rôles : Ce que font les psychologues sociaux.
o Diviser la classe en deux groupes et demander aux élèves de lire ensemble l’article Les
différents domaines de spécialisation en psychologie sociale qui débute à la page 21
d’Interactions.
Page 2 - Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.1
o Le groupe devra ensuite faire ensemble l’activité proposée à la p. 24 (Liens et
rapprochements…), ce qui se résume à mieux comprendre ce que font les psychologues
sociaux. Le groupe devra trouver un consensus pour chacune de ses réponses. Chaque élève
dans le groupe devra être prêt à « défendre » un ou deux (selon le nombre d’élèves dans le
groupe) des choix du groupe (en se référant à la définition appropriée dans l’article).
o Ensuite, les deux groupes vont comparer leurs réponses respectives pour chaque description.
Là où les deux groupes ne sont pas d’accord, ils devront, en débat civilisé et en citant l’article
d’Interactions, trouver un consensus pour la classe.
NB : il y a un corrigé à la Fiche 1.1.2.
Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.1 – Page 3
Fiche 1.1.1 : Vision du monde en chanson
CHANT DE L’ABONDANCE
Ce texte est tiré de la pièce musicale Jezabel (1994), dont les textes sont de Denise Boucher et la
musique de Gerry Boulet. Jezabel, une tragédie-gospel avec sept chansons, est l’histoire de cette reine
de Samarie qui a vu basculer sa civilisation dans une autre. Le Chant de l’abondance est la toute
première de la série de sept chansons. On comprend que Jezabel est heureuse chez elle, dans le
confort du familier, de l’abondance de son milieu.
1. Le soleil, la lune,
L’aurore et le jour,
La nuit, la Terre et le ciel,
Le levant, le couchant.
La vague, le désert,
L’hiver, le printemps,
La mer et les fleuves,
Les fleurs et les roses
Et au loin les tanières
Où dorment les lions.
Tout ce que tu veux,
Je l’ai dans mes champs.
Tout ce que tu veux,
Je l’ai dans mes mains.
2. Le safran, la myrrhe,
L’encens et l’acore,
Le sel, le lait et le miel,
La grenade et l’ivoire,
Le blé, la rosée,
L’été et l’automne,
La vache et l’agneau,
Page 4 - Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.1
L’or, le rouge et le nacre
Et là-bas les marais
Où rampent les serpents.
Tout ce que tu veux,
Je l’ai dans mes champs.
Tout ce que tu veux,
Je l’ai dans mes mains.
3. Les forêts, les cèdres,
L’oiseau et le lys,
Le vin, le vent et la vigne,
Les palmiers, les pommiers,
Le Sud et le Nord,
La ville et ses murs,
Ses tours et ses gardes,
Et là-bas les montagnes
Où rôdent les panthères
Tout ce que tu veux,
Je l’ai dans mes champs.
Tout ce que tu veux,
Je l’ai dans mes mains.
Y a plus d’anges dans le ciel
Ce chant est de Sylvie Massicotte et Dan Bigras (Éditions de la Pauvre rime et Éditions de l’Ange
animal, 1995). Il faut y voir un commentaire acerbe mais compatissant sur la condition des sans-abris
au Canada. Les sans-abris sont représentés par cette jeune personne que les auteurs ne présentent
qu’avec le pronom « elle ».
Pendant que les oiseaux planent au-dessus de la ville,
Je vois sa peau qui se fane, son air fragile.
Chaque jour au coin de la rue, j’ai froid pour elle.
Dans la neige fondue, j’lui dessine des ailes.
Et je crois qu’elle s’envole au-dessus de la ville,
Quitte son pays d’alcool et part en exil,
Lance encore ses gros mots, pousse les nuages,
Nous regarde d’en haut de ses yeux sauvages.
Y plus d’anges dans le ciel!
Que des oiseaux malades,
Des nids dans les gratte-ciel
Ou dans les barricades!
Y plus d’anges dans le ciel!
Son manteau claque au vent. Elle bat de l’aile
Dans ses vêtements trop grands. La tourterelle,
Je l’imagine en haut, voler au loin.
Elle dirait qu’elle a chaud, j’en serais témoin.
Y plus d’anges dans le ciel!
Que des oiseaux malades,
Des nids dans les gratte-ciel
Ou dans les barricades!
Y plus d’anges dans le ciel!
J’ai l’impression qu’elle rit et qu’elle se sent mieux
Quand j’l’envoie loin d’ici dans le ciel brumeux,
Chaque jour au coin de la rue sur le trottoir,
Dans la neige fondue, son désespoir.
Y plus d’anges dans le ciel!
Que des oiseaux malades,
Des nids dans les gratte-ciel
Ou dans les barricades!
Y plus d’anges dans le ciel!
Je m’envole avec elle!
Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.1 – Page 5
BIENVENUE SUR MON BOULEVARD!
J'ai rencontré des mecs qui changeaient de costard (mec = homme/costard=habit)
(kopeck = monnaie russe)
D'après le cours du kopeck ou celui du dollar,
Des monstres dégoûtants, des crapauds pleins de bave
Écroulés de rire en contemplant d'autres épaves.
J'ai vu des femmes et des enfants, les yeux fardés, tout noirs,
Perdus et pourtant si sûrs d'eux, bizarre, bizarre!
Des gigots qui gigotent et des clodos qui mégotent,(gigots qui... = jambes qui bougent rapidement)
(clodo = pauvre/sans abri)
Des musiciens qui jouent toujours la même note.
(mégoter = épargner avec avarice)
Je les ai rencontrés un soir
Dans ma vie, ma rue, au hasard.
Ils sont restés dans ma mémoire
Chacun rangé dans son tiroir.
Bienvenue sur mon boulevard!
Quand vient la nuit, quand ma raison s'égare,
Ombres paumées, recalés de l'espoir,
(recalé = remis à sa place)
Compagnons du blues et du dérisoire,
Oubliés dans les moments de candeur.
Vous revenez dès que j'ai mal au cœur
Partager mes faiblesses et mes erreurs.
Vous êtes un peu de mes amarres, un peu de mon histoire, (être une amarre = personne sur qui
on peut se fier)
Mais bienvenue sur mon boulevard
Quand vient la nuit, quand ma raison s'égare!
J'ai vu des vermeils et des bleus, des vertes et des biens mûres,
Des muets mauvais qui écrivaient sur les murs.
Les filles étaient de joie, les hommes étaient de peine.
Point commun : dans leurs yeux c'est bien la même haine.
Des révolutionnaires qui voulaient remplacer
Les méfaits de leurs pères par leurs propres excès
Je les ai rencontrés un soir
Dans ma vie, ma rue, au hasard.
Ils sont restés dans ma mémoire
Chacun rangés dans son tiroir.
Bienvenue sur mon boulevard
Quand vient la nuit, quand ma raison s'égare!
Ombres paumées, recalés de l'espoir,
Compagnons du blues et du dérisoire,
Oubliés dans les moments de candeur.
Vous revenez dès que j'ai mal au cœur
Partager mes faiblesses et mes erreurs.
Vous êtes un peu de mes amarres, un peu de mon histoire,
Mais bienvenue sur mon boulevard
Quand vient la nuit, quand ma raison s'égare!
Bienvenue sur mon boulevard!
Source : www.Paroles.net : Paroles et musique de Jean-Jacques Goldman, 1986
Page 6 - Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.1
Fiche d’information 1.1.2 : Les différents domaines de spécialisation en
psychologie sociale – corrigé
Corrigé de l’activité Liens et rapprochements… : voir des suggestions pour le déroulement de
cette activité à la page 3 de ce cahier et à la page 11 du journal de l’élève Interactions où peuvent
se trouver les directives particulières aux élèves.
1. psychologie de la santé
2. psychologie clinique
3. psychopédagogie
4. psychologie scolaire
5. psychologie expérimentale
6. psychologie du counselling
7. psychologie du développement
8. psychologie industrielle
9. psychologie du marketing
10. psychologie interculturelle
11. psychologie cognitive
12. psychophysiologie
13. psychologie sociale
14. psychologie de l’environnement
15. psychologie légale
Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.1 – Page 7
Notes de cours :
Page 8 - Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.1
1re unité :
Introduction à la psychologie sociale
Leçon 1.2 : Les influences sur les interactions et
comportements sociaux des êtres humains
Pensez-y bien!
Le plus grand défi d’une personne est d’être elle-même
dans un monde qui insiste pour qu’elle soit comme tout le monde.
Introduction à la leçon
Cette leçon est la première « lentille » au travers de laquelle un regard est jeté sur la psychologie
sociale, en l’occurrence le patrimoine biologique ou génétique dont nous héritons, les écosystèmes et
l’identité sexuelle.
Questions d’orientation de la leçon




Quels sont les fondements biologiques de notre comportement?
Quels sont les divers écosystèmes qui influent sur notre comportement?
En quoi l’hérédité, l’expérience ou les écosystèmes influent-ils sur nos modes de pensée,
d’émotivité et de comportement?
En quoi le sexe auquel on appartient influence-t-il nos modes de pensée, d’émotivité et de
comportement?
Matériel d’appui à la leçon

Interactions :
o No. 1, p. 17 : Le modèle écologique du comportement humain de Bronfenbrenner
o No. 1, p. 18 : Les influences de mon écosystème sur mon comportement

Fiches d’information :
o Fiche d’information 1.2.1 : Ma généalogie : Fiches généalogiques A et B
o Fiche d’information 1.2.2 : Mon modèle écologique personnel du comportement humain
Suggestions de stratégies d’enseignement :

Amorce :
Sur la page précédente, on présente un proverbe de source anonyme : Le plus grand défi d’une
personne est d’être elle-même dans un monde qui insiste pour qu’elle soit comme tout le monde.
Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.2 - Page 9



Discuter avec les élèves du sens de cette affirmation sur la façon que le monde influence ce que l’on
est tout comme ce que l’on devient. Ce sera une façon de présenter les influences sur le comportement
humain et donc sur la façon dont l’être humain entre en relation avec les autres.
Discussion/Construction : Principales sources d’influence sur notre comportement
o Les élèves peuvent trouver des exemples de comment les médias et les industries culturelles de
la mode, de la musique et de la beauté peuvent nous influencer dans nos pensées, nos émotions
et nos comportements.
o Par la suite, ils peuvent créer un collage de messages publicitaires, de paroles de chansons,
d’articles de revues, etc. pour illustrer les techniques qu’emploient ces industries pour faire
mousser leurs idéaux.
o Aux élèves francophones : vous qui êtes francophones, quelles sont les influences, bonnes
et mauvaises, sur votre francité (votre état d’être comme francophone)?
Recherche : Généalogie : mon bagage génétique et culturel
o Faire une étude généalogique de leur famille, en mettant particulièrement l’accent sur la
couleur des cheveux et des yeux, les préférences, les habiletés, les compétences et les talents
personnels.
o La Fiche d’information 1.2.2, ci-après, présente deux formes d’arbres généalogiques. L’arbre A
serait pour ceux et celles qui peuvent retracer leur famille jusqu’à cinq générations.
o Les élèves francophones peuvent ajouter au patrimoine familial génétique, la langue et la
culture française. Il s’agira bien entendu d’une valeur culturelle transmise de génération
en génération et non d’une transcendance génétique.
Discussion/Réflexion personnelle : Le modèle écologique du comportement humain
o Copier et distribuer le graphique qui explique le modèle écologique d’Urie Bronfenbrenner du
développement humain à la Fiche d’information 1.2.2.
o Dans une séance de remue-méninges, faire ressortir des noms de familles, d’écoles, d’équipes
ou de groupes particuliers de la communauté, de la région et les incorporer au modèle
écologique afin de rendre le modèle un vrai portrait de la communauté dans laquelle les élèves
vivent. Demander aux élèves de personnaliser le modèle en utilisant le modèle « schématique »
qui se trouve à la page suivante dans la Fiche d’information 1.2.3.
o De quelles façons ces influences peuvent-elles agir de concert ou entrer en conflit les unes avec
les autres?
o Élèves francophones : il serait intéressant d’examiner le choc des deux cultures, angloaméricaine et franco-canadienne, et de voir comment l’une aide l’autre ou lui nuit.

Conférence/entrevue et rédaction : Entrevue avec un aîné ou une aînée
Inviter un aîné, une aînée ou une personne âgée de la communauté à s’adresser aux élèves. Sa
présentation serait ancrée, dans la mesure du possible, autour de la question de l’évolution des
valeurs de sa société depuis le temps où il ou elle était adolescent et sur les changements que la
personne a vus. À partir de l’entretien, demander aux élèves d’écrire un article pour Interactions
sur l’évolution intergénérationnelle des valeurs.

Recherche et construction : Les valeurs comme fondement d’une société
o Référer les élèves au court article titré « Le tipi » à la page 33 du journal de l’élève
Interactions. Ils y trouveront une brève explication des valeurs sociétales des peuples
autochtones du Canada.
o Demander aux élèves de construire un tipi, en cherchant tout particulièrement à faire ressortir
en quoi cette habitation est le reflet de la perspective que les Autochtones ont de la vie et de
leur lien avec le Créateur.
Page 10 - Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.2
o Alternative : faire le même exercice, mais à partir d’un autre peuple (du présent ou du passé)
qui, lui aussi, propose des habitations ou des édifices en fonction de leur relation avec un Être
suprême.

Activité/Discussion : Nature ou culture?
o Présenter aux élèves un exemple de la relation parfois contradictoire entre la nature et la culture
comme influence sur le comportement d’un individu. Par exemple, la plupart des peuples ont ajouté
à leur régime alimentaire un breuvage contenant de la caféine. On pourrait donc parler de l’influence
de la nature, c’est-à-dire que la caféine se trouve naturellement dans des ingrédients autour d’eux.
Au fil des ans, on a découvert en plus la capacité de ces breuvages de stimuler le métabolisme
humain. On sait maintenant que la caféine est un stimulant naturel. Sans vouloir dire qu’il n’y a pas
beaucoup de gens dans l’Ouest qui préfèrent le thé, on peut constater qu’en Orient, le thé gagne la
palme comme breuvage caféiné. Par contre, dans l’Ouest (l’Europe et les Amériques surtout), le café
est le breuvage préféré. On peut parler d’une influence culturelle. On pourrait donc parler d’une
influence nature-culture dans le choix du breuvage matinal.
o Demander aux élèves de trouver d’autres exemples de cette relation nature-culture comme
influence parfois contradictoire sur le comportement. On pourrait suggérer des thématiques,
telles la mode ou la tenue vestimentaire (peut-être même à travers les âges), les habitudes
alimentaires, les traditions de Noël, les rites de passages de l’adolescence (ou l’enfance) à l’âge
adulte.

Recherche, argumentation et jeu de rôles :
Trouvez des coupures de journaux ou de magazines traitant de sujets qui touchent la psychologie
sociale. Créez un jeu de rôles où, à deux, vous prenez chacun le point opposé d’une même
question de fond.
Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.2 – Page 11
Ma mère
Arrière-arrière
Grand-père
Arrière
Grand-père
Arrière-arrière
Grand-mère
Grand-mère
Arrière-arrière
Grand-père
Arrière
Grand-mère
Arrière-arrière
Grand-mère
Moi
Arrière-arrière
Grand-père
Arrière
Grand-père
Arrière-arrière
Grand-père
Grand-père
Arrière-arrière
Grand-mère
Arrière
Grand-mère
Arrière-arrière
Grand-mère
Arrière-arrière
Grand-père
Arrière
Grand-père
Arrière-arrière
Grand-mère
Grand-père
Arrière-arrière
Grand-père
Arrière
Grand-mère
Arrière-arrière
Grand-mère
Mon père
Arrière-arrière
Grand-père
Arrière
Grand-père
Arrière-arrière
Grand-mère
Grand-mère
Arrière-arrière
Grand-père
Arrière
Grand-mère
Arrière-arrière
Grand-mère
Fiche d’information 1.2.1 : Ma généalogie – fiche généalogique A
Page 12 - Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.2
Arrière
Grand-père
Grand-père
Arrière
Grand-mère
Ma mère
Arrière
Grand-père
Grand-mère
Arrière
Grand-mère
Moi
Arrière
Grand-père
Grand-père
Arrière
Grand-mère
Mon père
Arrière
Grand-père
Grand-mère
Arrière
Grand-mère
Fiche d’information 1.2.1, suite : Ma généalogie – fiche généalogique B
Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.2 – Page 13
Fiche d’information 1.2.2 : Mon modèle écologique personnel du comportement
humain
Économie
Systèmes
politiques
École
Culture
Famille
Religion/
Église
Classe
Organismes
de santé
Nationalité
Page 14 - Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.2
Communauté
Société
Pairs
Médias de
masse
1re unité :
Introduction à la psychologie sociale
Leçon 1.3 : Les perspectives théoriques et l’interprétation
du comportement humain
Pensez-y bien!
On ne juge pas un cœur à l’amour qu’il donne,
mais à l’amour qu’il attire des autres.
–
Le Magicien d’Oz
Tiré du livre du même nom par L. Frank Baum (1856-1919)
Introduction à la leçon
Dans un premier temps, cette leçon aborde les différentes perspectives (psychodynamique,
béhavioriste, cognitive, humaniste, écologique, évolutionniste et autochtone) à partir desquelles on
peut interpréter les pensées, émotions et comportements humains.
Questions d’orientation de la leçon






Quelles sont les perspectives actuelles sur le comportement humain?
Comment tire-t-on un sens de notre comportement?
Quelles sont les méthodes de recherche utilisées en psychologie sociale?
Quels sont les points de méthodologie à considérer au moment de mener une recherche?
Quels sont les points d’éthique à considérer au moment de mener une recherche?
Comment donne-t-on plus de validité et de fiabilité à une recherche?
Matériel d’appui à la leçon

Interactions :
o
o
o
o

No. 1, p. 7-10 : La culture et la vision du monde chez les Inuit
No. 1, p. 19-22 : Perspectives théoriques sur le comportement humain
No. 1, p. 23-26 : Méthodes de recherche en psychologie sociale
No. 1, p. 27-36 : Méthodologie et éthique de recherche de la psychologie sociale
Sites Web :
o Taking the Pulse of Saskatchewan : ce site, malheureusement en anglais seulement, présente
des statistiques en provenance des sondages de la population saskatchewannaise et des articles
sur l’infrastructure de la Saskatchewan sur une variété de sujets tels notre système de santé, les
loisirs, les attitudes sur le sexe, l’usage des drogues, etc. Le lien est
http://www.arts.usask.ca/takingthepulse/menu.php .
Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.3 - Page 15
o Sélections du Reader’s Digest : sondages périodiques du grand public sur différents sujets qui
pourraient intéresser l’élève en psychologie sociale. Cliquer sur « Sondage » au
http://www.selection.ca/.
Stratégies d’enseignement :

Étude de cas : Perspectives théoriques sur le comportement humain
o Faire lire l’article du même titre qui se trouve à la page 16-18 dans Interactions et discuter de
chaque perspective théorique.
o Diviser la classe en six groupes en attribuant une perspective théorique sur le comportement
humain à chaque groupe.
o Ensuite, demander aux groupes, collectivement ou par le truchement d’un porte-parole,
d’expliquer aux autres les points importants de perspective en terme de la théorie du
comportement qu’ils ont étudiée.

Analyse : Le comportement humain à partir d’une perspective théorique
o Diviser la classe en petits groupes. Demander à chaque groupe d’expliquer, strictement selon
une seule des théories en question, le comportement décrit dans le scénario qui suit. Pour
s’assurer que tous les groupes ne prennent pas la même école de pensée, on pourrait distribuer
une perspective par groupe ou les tirer au sort.
o Scénario : Un homme dans la trentaine est installé devant la télé sur laquelle on voit jouer un match de
hockey. Selon les gilets, les commentaires des animateurs et les affiches à l’écran, il s’agit d’une partie
de hockey aux Olympiades de 2010 à Vancouver entre le Canada et les États-Unis. Nous sommes
passablement loin dans la 3e période et les États-Unis mènent 2 à 1. Le jeu est serré et assez rude.
L’homme a du mal à rester assis. Il gesticule avec énergie et violence et vocalise avec beaucoup de
volume. Comme le match avance, un coup de pied renvoie le chien couché aux pieds de son maître.
Quelques instants plus tard, sans jamais l’écran des yeux, il crie à volume augmenté, « Eh! Une autre
bière – et des chips! Et vite! » Le jeu est arrêté pour une pénalité – contre le Canada. L’homme se lève
brusquement et hurle des lamentations et une série d’insultes parsemée de jurons à l’écran. Ce
comportement continue pendant de longues minutes, avec une série de modifications les unes plus
dramatiques et émotionnelles que les autres. À la sirène qui annonce la fin du match, l’homme lance un
grand cri, renverse la table du salon, donne un coup de pied au chien et qui brusquement la maison en
claquant la porte derrière lui. À ce moment là, on aperçoit une femme debout au fond du salon,
bouche-bée, une bière et un sac de croustilles à la main.

Discussion : Méthodes de recherche en psychologie sociale
o Décrire la méthode expérimentale.
o Décrire les méthodes de recherche employées en psychologie sociale.
o Les notions de base se trouvent avec exemples dans la Fiche d’information 1.5.1 :
L’interprétation du comportement humain, ci-après. Les protocoles proposés dans la Fiche
d’information 1.5.2 : Protocoles de recherche, ci-après, peuvent aussi aider les élèves à décrire
les diverses méthodes de recherche et les questions de fond qui s’y rattachent.

Expert-témoin : Les différents aspects de l’approche scientifique
En petits groupes de 2 à 4, les élèves tenteront d’appliquer leurs connaissances de la méthode
expérimentale. Chaque groupe exposera ses connaissances à la classe sous forme d’entrevue. Un
ou deux élèves poseront des questions à leur expert. Les questions sont :
o Voici une hypothèse : la télévision encourage la violence dans le comportement des enfants.
Quelles seraient les définitions opérationnelles qui découleraient d’une telle hypothèse?
Page 16 - Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.3
o On dirait que, lors de la récréation, le jeu des garçons de 6 à 8 ans est plus rude que celui des
filles. Comment procéderiez-vous pour illustrer que cette affirmation est vraie ou fausse?
o Si vous aviez à étudier le sujet « l’apprentissage et le sommeil », quelle hypothèse et quelles
définitions opérationnelles proposeriez-vous?
o Ton école doit recevoir un jeune candidat au doctorat qui veut faire une thèse sur un sujet
touchant un phénomène social quelconque qui se vit dans l’école. Quel sujet est-ce que vous lui
suggéreriez et quelle approche serait la plus appropriée? Pourquoi?
o Tes copains veulent faire une observation dans la classe de 1re année pour étudier le
comportement des petits lors de leur visite des centres d’intérêt. Ils proposent d’être
physiquement présents à ce moment, mais la direction d’école veut aussi être présente pour
s’assurer que tout se déroule bien. Est-ce une bonne idée? Pourquoi? Peu importe que vous
êtes d’accord avec cette approche ou non, suggérez-leur une démarche qui pourrait favoriser
des résultats fiables.
o À la demande du conseil d’école, vous entreprenez un sondage sur la nature précise du
prochain carnaval d’hiver à l’école. Le président du conseil d’école vous propose d’interviewer
les 11e et 12e au moment où ils sortent de la classe le vendredi suivant à midi. Vous n’êtes pas
d’accord. Dites-lui pourquoi et proposez-lui une méthode plus scientifique.

Comparaison :
Suite à leur étude de cette leçon, demander aux élèves de compléter le tableau suivant :
Méthode de
recherche
1.
2. etc.
Avantages
Limites
Exemples* de
recherche
* Les exemples pourraient être tirés des événements de l’actualité que les élèves pourraient trouver
dans les différents médias (télé, radio, quotidiens ou hebdos, Internet…)
Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.3 – Page 17
Notes de cours :
Page 18 - Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.3
1re unité :
Introduction à la psychologie sociale
Leçon 1.4 : L’interprétation du comportement humain
Pensez-y bien!
L’homme erre tant qu’il s’efforce et cherche.
Faust (1806)
Introduction à la leçon
À partir du concept général de « l'interprétation du comportement », la présente leçon décrit la
méthode expérimentale, ainsi que les grands débats actuels de la recherche scientifique en psychologie
sociale.
Questions d’orientation de la leçon





Comment tire-t-on un sens de notre comportement?
Quelles sont les méthodes de recherche utilisées en psychologie sociale?
Quels sont les points de méthodologie à considérer au moment de mener une recherche?
Quels sont les points d’éthique à considérer au moment de mener une recherche?
Comment donne-t-on plus de validité et de fiabilité à une recherche?
Matériel d’appui à la leçon

Interactions :
o Vol. 1, p. 39 : Deux points de vue

Fiches d’information :
o Fiche d’information 1.4.1 : L’interprétation du comportement humain
o Fiche d’information 1.4.2 : Les protocoles de recherche

Sites Web :
o Taking the Pulse of Saskatchewan : ce site, malheureusement en anglais seulement, présente
des statistiques en provenance des sondages de la population saskatchewannaise et des articles
sur l’infrastructure de la Saskatchewan sur une variété de sujets tels notre système de santé, les
loisirs, les attitudes sur le sexe, l’usage des drogues, etc. Le lien est
http://www.arts.usask.ca/takingthepulse/menu.php .
Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.4 - Page 19
o Sélections du Reader’s Digest : sondages périodiques du grand public sur différents sujets qui
pourraient intéresser l’élève en psychologie sociale. Cliquer sur « Sondage » au
http://www.selection.ca/.
Stratégies d’enseignement :

Amorce : L’importance de l’approche scientifique en psychologie sociale
o Sur une feuille de papier, écrire sur la moitié supérieure de la page le vieux dicton suivant et
son contexte fictif :
Les psychologues sociaux on trouvé que, lorsque nous choisissons des amis ou lorsque nous
« tombons en amour », nous sommes plus attirés par les personnes qui ont des traits
semblables aux nôtres. Il semble donc qu’il y ait un fondement au proverbe
QUI SE RESSEMBLE S’ASSEMBLE.
Dans une phrase ou deux dites pourquoi vous êtes d’accord avec cette affirmation.
Êtes-vous surpris du résultat de cette recherche?
o Centré sur la moitié inférieure de la page, reproduire un autre vieux dicton bien connu et son
contexte, à savoir :
Les psychologues sociaux on trouvé que, lorsque nous choisissons des amis ou lorsque nous
« tombons en amour », nous sommes plus attirés par les personnes qui ont des traits
différents des nôtres. Il semble donc qu’il y ait un fondement au proverbe
LES CONTRAIRES S’ATTIRENT.
En une phrase ou deux, dites pourquoi vous êtes d’accord avec cette affirmation.
Êtes-vous surpris du résultat de cette recherche?
o N’utiliser qu’une seule couleur de papier. Couper les pages en deux en vous assurant qu’il y a
assez de copies de chaque dicton pour distribuer à la moitié de la classe.
o Indiquer à la classe que chaque élève recevra un dicton bien connu qui relève du gros bon sens et
qu’individuellement et en privé chacun et chacune doit indiquer s’il ou elle est d’accord avec la vérité
annoncée. Il est important que la décision de chacun reste, pour le moment, confidentielle.
o Distribuer les « dictons » afin que la moitié de la classe reçoive un dicton et l’autre moitié, le
deuxième. Il serait bon que les élèves de pupitres voisins n’aient pas le même dicton. Leur
demander de répondre personnellement aux questions sur la feuille.
o Demander combien sont surpris des résultats de la recherche. Peu d’élèves devraient trouver les
résultats surprenants. Révéler ensuite le fait que les deux dictons se contredisent.
o Orienter la discussion vers l’importance d’une objectivité dans la recherche sur le
comportement humain. En principe, cette discussion devrait amener la classe à comprendre la
fiabilité douteuse du gros bon sens comme outil en recherche psychologique.

Comparaison :
À l’aide des fiches d’information 1.4.1 et 1.4.2, compléter le tableau suivant afin de bien
distinguer les unes aux autres les différentes méthodes de recherche.
Méthode de
recherche
1.
2. etc.
Avantages
Limites
Exemples* de
recherche
* Les exemples pourraient être tirés des événements de l’actualité que les élèves pourraient trouver
dans les différents médias (télé, radio, quotidiens ou hebdos, Internet…)
Page 20 - Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.4

Pour aller plus loin :
o Débat : Tout est permis ou la fin justifie les moyens
o En vous servant du modèle vierge Deux points de vue à la page 35 dans Interactions comme point
de départ, animer un débat plus ou moins officiel sur un des sujets suivants :
-
-
L’emploi des animaux pour la recherche
Dans son laboratoire scientifique universitaire le Prof. Stanley Milgram a effectué des expériences
sur des bénévoles humains (ses étudiants) auxquels il administrait des chocs électriques pour assurer
leur obéissance et leur soumission à sa volonté. Les bénévoles ne savaient pas le vrai but de la
recherche et ne s’attendaient pas à recevoir ces chocs.
Discuter des questions d’éthique concernant la mise à l’essai d’un médicament; p.ex. :
Le thriller américain La constance du jardinier (2005) de 2h 08 min explore la
malhonnêteté et la cupidité des compagnies pharmaceutiques relativement au
développement de certains médicaments hautement controversés. Le film est assez fidèle à
l’excellent roman du même titre par John Lecarré. Un diplomate britannique (Ralph
Fiennes) vivant au Kenya retrouve sa femme (Rachel Weisz) assassinée avec un militant
médecin local (Hubert Koundé), avec qui elle voyageait dans la brousse. Secoué par les
rumeurs d'infidélité de sa femme, le diplomate est poussé à découvrir les circonstances
entourant sa mort, dans laquelle est impliquée l'industrie pharmaceutique. Le drame tourne
autour d’une grande compagnie pharmaceutique qui veut mettre à l'essai un médicament
fort dangereux dans une population africaine et éliminer toute preuve concernant des effets
secondaires graves, ceci afin de ne pas nuire à la mise en marché du produit.
Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.4 – Page 21
Fiche d’information 1.4.1 : L’interprétation du comportement humain
Du sens commun à la recherche scientifique
1
Voici un commentaire que l’on a souvent l’occasion d’entendre : « Je ne comprends pas pourquoi il
prend la peine de suivre des cours de psychologie. La psychologie, c’est seulement le bon sens! » La
psychologie n’est-elle que le sens commun? Ce dernier constitue-t-il une source d’information valable?
Dans l’amorce à cette leçon, nous avons déjà fait une petite expérience qui aurait dû faire planer un
certain doute sur la fiabilité du « bon sens ».
Mais il faudrait peut-être examiner davantage ce phénomème du gros bon sens. Considérons d’autres
dictons sur le sens commun. Supposons qu’à 79 ans votre grand-père soit retourné aux études. Que
dirait-on? « Ah! Il n’est jamais trop tard pour apprendre. » Et que dirait-on, s’il se lasse et s’il
abandonne? « On ne peut apprendre à un vieux singe à faire des grimaces. » Examinons un autre
dicton. On entend souvent : « L’éloignement rapproche. » Ceux qui sont séparés de leurs amis ou de
leurs amoureux peuvent y puiser consolation, jusqu’à ce qu’ils se souviennent : « Loin des yeux, loin
du coeur! » Une grande partie de ce qu’on considère être de sens commun est aussi vague
qu’incohérent. Notez également que la plupart de ces énoncés fonctionnent toujours mieux après que
les faits se sont produits.
Le sens commun, que l’on connaît souvent par son autre nom « le gros bon sens », n’est pas sans valeur;
sans lui, nombre d’entre nous n’aurions pas survécu. Toutefois, il peut souvent nous empêcher de
rechercher de meilleures explications ou la vérité. Albert Einstein aurait dit : « Le sens commun est la
couche de préjugés déposée dans notre esprit avant l’âge de 18 ans. » Bien entendu, il a dû choisir 18
ans un peu au hasard. À l’aube de la révolution scientifique, on riait à l’idée que la terre était ronde.
(Tous ceux et celles qui pouvaient voir voyaient bien qu’elle ne l’était pas.) On a ri de Pasteur, lorsqu’il
a suggéré que les micro-organismes causaient la maladie. Après tout, comment des particules trop
petites pour être visibles pouvaient-elles tuer un être humain en santé? Les idées scientifiques de cet
ordre contredisaient le sens commun de l’époque. Aujourd’hui, on ne discute pas beaucoup les
découvertes des sciences comme la chimie, la physique et la biologie. Mais nombreux sont ceux et celles
qui écartent encore la psychologie parce qu’elle ne relève pas « du sens commun ».
Piquez-vous le doigt avec une épingle : la sensation de douleur sera instantanée. On ne peut guère
aller plus loin dans l’observation personnelle. Toutefois, au moyen d’enregistreurs de courant
électrique qui mesurent les impulsions nerveuses, les psychologues ont découvert que ces dernières
circulent à la vitesse maximale de 120 mètres à la seconde, ce qui représente le tiers de la vitesse du
son. Cela est rapide, mais sûrement pas instantané. La douleur qui frappe le doigt met au moins un
centième de seconde à atteindre le cerveau.
Comme vous pouvez le constater, les psychologues se servent de mesures précises et des méthodes de
recherche spécialisées afin d’éviter les écueils (difficultés qui peuvent mettre en péril) du « sens
commun ». D’ailleurs, cette rigueur, n’est-elle pas nécessaire?
1
Source : Dennis Coon ; Robert Ducharme. - Introduction à la psychologie. Laval : Beauchemin, 1994. - chapitre 2 . - P.
28.
Page 22 - Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.4
Comment tire-t-on alors un sens de notre comportement?
La psychologie (et donc la psychologie sociale) est une science. La science est fondamentalement un
processus rationnel. Les scientifiques appellent ce processus rationnel et mesuré à leur recherche, la
méthode expérimentale. Dans sa plus simple expression, la méthode expérimentale se décompose en
quatre étapes de base :
1. la formulation d’un problème théorique pouvant être traduit en hypothèses vérifiables;
2. la sélection d’une méthode de recherche appropriée, ainsi que la conception et l’exécution de
l’étude;
3. l’analyse et l’interprétation des résultats;
4. l’application des résultats à la confirmation, à la réfutation ou à la modification de la théorie émise
au départ (Alcock et collègues, 1998, p. 17).
Les méthodes de recherche en psychologie
La méthode scientifique
Au pays, on trouve encore des personnes qui croient que la terre est plate. Pour les adeptes de cette
théorie, la terre se présente sous forme de disque, le pôle Nord se trouvant au centre et le pôle Sud, en
périphérie.
Comment quelqu’un peut-il croire cela après avoir vu les photographies de la Terre prises par les
astronautes?
Les fidèles de la théorie de la Terre plate font valoir qu’à l’aide de jumelles, ils peuvent apercevoir la
rive de l’autre côté des grands lacs; donc, la Terre doit être plate. Ils disent également que lorsqu’une
personne saute dans les airs pendant une seconde, elle ne retombe pas 3 mètres plus loin. Sûrement,
disent-ils, ce fait prouve que la Terre ne peut pas être un globe en rotation (McCain et Segal, 1969).
Évidemment, les adeptes de cette théorie ont fait de mauvaises observations de la même façon et pour
les mauvaises raisons - en supposant qu’ils s’intéressaient à la vérité. De la même manière, les
psychologues en quête d’information exacte doivent éviter le piège de la fausse observation. À cette
fin, ils utilisent la méthode scientifique, qui se fonde sur l’accumulation de preuves solides et
observables, la description et la mesure exactes, la définition précise et l’observation dirigée de
résultats qu’on peut répéter.
Idéalement, la méthode scientifique comporte cinq étapes :
1. l’observation
2. la définition du problème
3. la formulation d’une hypothèse
4. l’expérimentation
5. l’élaboration d’une théorie
Qu’est-ce qu’une hypothèse?
Une hypothèse est une tentative d’explication d’un événement ou d’une observation. En termes
simples, une hypothèse est une intuition clairement énoncée et vérifiable ou une supposition éclairée
au sujet des causes d’un comportement. Par exemple, en vous fondant sur vos propres observations,
vous pouvez poser l’hypothèse selon laquelle la frustration engendre l’agression. Comment vérifierezvous cette hypothèse? D’abord, il faut décider de la manière de frustrer les personnes (cette partie peut
être amusante) puis, trouver une façon de mesurer les différences de niveau d’agressivité (moins drôle
si vous prévoyez être à proximité). Vos plans servent de définitions opérationnelles de la frustration et
de l’agression. Les définitions opérationnelles désignent les méthodes exactes utilisées dans la
représentation d’une idée.
Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.4 – Page 23
Les définitions opérationnelles sont importantes, car elles permettent de vérifier des notions abstraites
dans la réalité. Il faut laisser le monde des idées pour en venir à des événements observables. Ainsi, à
des fins d’observation, la frustration peut être définie comme « le fait d’empêcher un enfant de jouer
avec son jouet préféré ». L’agression peut être « le nombre de fois que l’enfant frappe un punching
bag miniature ». Dans une autre étude, la définition opérationnelle de la frustration peut être « le fait
d’interrompre un adulte avant qu’il n’achève un casse-tête, ce qui lui permettrait de gagner 100 $ ». Et
l’agression, « le nombre de fois qu’une personne frustrée insulte la personne qui l’a empêchée de finir
le casse-tête ». En général, les idées deviennent plus utiles lorsqu’on réussit à les traduire dans des
définitions opérationnelles.
On peut utiliser la formulation d’une hypothèse et l’exécution des autres étapes de la méthode
scientifique par l’histoire de Clever Hans (Hans l’astucieux), un « cheval prodigieux » (Rosenthal,
1965). Clever Hans semblait être en mesure de résoudre des problèmes de mathématiques difficiles,
auxquels il répondait en tapant de la patte. Si on demandait à Hans : « Que font 12 fois 2, moins 18? »,
il tapait le sol de sa patte 6 fois. Il était si étonnant qu’un scientifique perplexe décida de découvrir
comment l’animal s’y prenait. Supposons que vous êtes ce scientifique et que vous mourez d’envie de
savoir comment Hans réussit réellement ce tour.
Votre étude des dons mathématiques de Hans commencera probablement par une observation
attentive à la fois du cheval et de son propriétaire, lorsque le premier démontre ses talents. Supposons
que ces observations ne révèlent aucune tricherie. Alors, le problème se définit plus clairement :
quels signaux indiquent à Hans de taper du sabot et de cesser? Votre première hypothèse peut être
que le propriétaire donne un signal à Hans. Le test que vous proposez (une expérimentation, en
quelque sorte) consiste à demander au propriétaire de quitter la pièce et à quelqu’un d’autre de poser
des questions à Hans. Votre test confirmera ou démentira le rôle du propriétaire, et cela affirmera ou
éliminera l’hypothèse d’une tricherie. En changeant les conditions d’observation de Hans, vous aurez
dirigé la situation afin que vos observations vous lèguent plus d’informations.
À propos, Hans était encore en mesure de répondre, lorsque son propriétaire avait quitté la pièce.
Mais une série de brillantes observations ont dévoilé son secret. Si Hans ne voyait pas la personne qui
l’interrogeait, il ne pouvait pas répondre. Il semble que les interrogateurs baissaient toujours la tête
pour regarder la patte de Hans après avoir posé leur question. Cela constituait le signal de départ pour
Hans, et lorsqu’il avait tapé le nombre exact, l’interrogateur levait toujours la tête pour vérifier si
Hans allait cesser, et l’animal s’arrêtait automatiquement!
Qu’en est-il de l’élaboration d’une théorie?
Puisque les talents de mathématiques de Hans constituaient un cas isolé, aucune théorie ne fut
nécessaire. Toutefois, dans la recherche réelle, l’élaboration de la théorie est importante. Une théorie
résume les résultats d’un grand nombre d’observations. Une théorie valable tient compte des données
existantes, prévoit de nouvelles observations et sert de guide à la recherche ultérieure. Les théories de
la mémoire, de la personnalité, de la maladie mentale, etc. sont les fruits de la recherche
psychologique. Sans elles, les psychologues se noieraient dans une mer de faits sans lien.
Dans leur quête d’information exacte et de théories utiles, les psychologues étudient le comportement
de maintes façons : ils l’observent dans son cadre naturel (observation naturelle), prennent des
mesures afin de découvrir les liens entre les événements (méthode corrélationnelle), se servent de la
technique efficace de l’expérimentation dirigée (méthode expérimentale), étudient les problèmes et les
thérapies d’adaptation en milieu clinique (méthode clinique) et se servent de questionnaires et
d’enquêtes afin de sonder de vastes groupes (méthode des enquêtes).
Voyons maintenant comment différentes méthodes de recherche scientifique servent à approfondir les
connaissances en psychologie.
Page 24 - Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.4
L’observation naturelle
Plutôt que de se fier au hasard pour tomber sur un comportement intéressant, les psychologues
peuvent opter pour l’observation active des sujets dans un cadre naturel. Les travaux de Jane Goodall
représentent un bon exemple de ce type de recherche. Accompagnée de son équipe, elle se livre à
l’observation des chimpanzés en Tanzanie depuis 1960. Un extrait de son ouvrage, Dans l’ombre de
l’homme, décrit la passion qu’engendre une découverte scientifique:
« En ajustant rapidement mes jumelles, je vis qu’il s’agissait d’un seul chimpanzé, et à ce moment
précis, il se tourna vers moi... Il était accroupi près d’un monticule de terre rouge d’un nid de
termites, et en l’observant, je le vis insérer soigneusement un long brin d’herbe dans un trou du
monticule. Après un certain temps, il le retira et porta à sa bouche ce qui se trouvait à l’extrémité.
J’étais trop éloignée pour voir ce qu’il mangeait, mais de toute évidence, il se servait du brin d’herbe
comme outil. »
Notez que l’observation naturelle n’offre qu’une description du comportement. Pour expliquer ce qui a
été observé, il faut souvent plus d’informations, que l’on obtient par les autres méthodes de recherche.
La découverte de Goodall a tout de même obligé de nombreux scientifiques à changer leur définition
des humains. Auparavant, ces derniers étaient considérés comme les seuls animaux capables de
fabriquer des outils. Les outils des chimpanzés furent certes très rudimentaires, mais on y voyait
clairement la capacité de ces êtres de faire des objets trouvés dans leur environnement des instruments
qui dépassaient leur fonction naturelle.
Dans les zoos, les chimpanzés se servent des objets comme outils. Cela ne démontre-t-il pas la même
chose?
Pas nécessairement. L’un des avantages de l’observation naturelle découle du fait que les influences
extérieures n’ont pas altéré le comportement. On ne peut affirmer que les chimpanzés se servent
d’outils sans interférence humaine que lorsqu’on les observe dans leur milieu naturel.
Mais la présence d’observateurs humains dans une colonie animale n’affecte-t-elle pas le
comportement des animaux?
Si. L’effet de l’observateur ou de l’observatrice sur l’objet observé constitue l’un des problèmes des études
naturelles. Très souvent, la présence d’un observateur peut changer le comportement de l’observé. Les
naturalistes étudiant les colonies animales doivent soigneusement garder leur distance et résister à la
tentation d’« apprivoiser » les animaux. De même, si vous vous intéressiez aux interactions entre
professeur et étudiants, vous ne pourriez pas entrer tout simplement dans une classe et commencer à
prendre des notes. La présence d’un étranger dans la pièce pourrait affecter à la fois les étudiants et le
professeur. Autant que possible, on minimise ce problème en cachant l’observateur ou l’observatrice. [...]
Les préjugés de l’observateur ou de l’observatrice, qui portent celui-ci ou celle-ci à voir ce qu’il
s’attend à voir ou n’enregistrer que des détails choisis, constituent un autre problème. Dans le cadre
d’une étude, on demanda à des enseignants de surveiller des élèves de niveau primaire (tous
« normaux ») qu’on avait étiquetés comme des enfants en difficulté d’apprentissage, des déficients
mentaux, des perturbés socio-affectifs ou des enfants « normaux ». Les évaluations des professeurs
différèrent de façon marquée, selon les étiquettes données aux enfants (Foster et Ysseldyke, 1976).
Les psychologues menant des études naturelles multiplient leurs efforts pour minimiser les préjugés de
l’observateur ou de l’observatrice en procédant à des enregistrements minutieux.
En dépit des problèmes, l’observation naturelle peut se révéler un trésor d’informations et soulever de
nombreuses questions intéressantes. Dans la plupart des recherches scientifiques, elle constitue un
excellent point de départ.
Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.4 – Page 25
Les études corrélationnelles
Supposons qu’un ou une psychologue note un lien entre le quotient intellectuel (QI) des enfants et celui des
parents, entre l’attraction physique et la popularité sociale, entre l’anxiété et les résultats aux examens, ou
même entre la criminalité et les conditions météorologiques. Dans chaque cas, il existe une corrélation
(c’est-à-dire un lien ordonné) entre deux observations ou deux événements. Une étude corrélationnelle
consiste à trouver le degré de corrélation, ou la relation, entre deux traits, comportements ou événements
existants (Myers, 1980).
Contrairement à l’observation naturelle, on peut mener des études corrélationnelles aussi bien en
laboratoire qu’en milieu naturel. D’abord, on mesure deux facteurs d’intérêt, puis on utilise une
méthode statistique afin de trouver leur degré de corrélation. Par exemple, on pourrait établir la
corrélation entre la moyenne d’heures de sommeil par nuit et les niveaux d’anxiété durant la journée.
Si la corrélation est grande, le nombre d’heures de sommeil permettrait de prévoir le niveau d’anxiété
d’une personne. Inversement, le niveau d’anxiété permettrait de déterminer le nombre d’heures de
sommeil dont la personne a besoin.
Comment s’exprime le degré de corrélation?
On peut l’exprimer par un coefficient de corrélation. Il s’agit tout simplement d’un nombre qui se
situe entre +1,00 et -1,00. Si le nombre est zéro ou près de zéro, il indique une relation faible ou
inexistante. Par exemple, la corrélation entre la pointure des chaussures et l’intelligence est zéro. (Nos
excuses à ceux ou celles qui chaussent du 12!) Si la corrélation se chiffre à +1,00, nous sommes en
présence d’une corrélation positive parfaite; si le chiffre est -1,00, il s’agit d’une corrélation négative
parfaite.
En psychologie, les corrélations sont rarement parfaites. La plupart se situent entre zéro et plus ou
moins un. Plus le coefficient de corrélation se rapproche de + ou - 1,00, plus la relation est forte. Par
exemple, des jumeaux identiques présenteront vraisemblablement des quotients intellectuels
identiques. Au contraire, les QI des parents et de leurs enfants n’offrent que des similitudes générales.
La corrélation entre les QI des parents et de leurs enfants se situe à 0,35; celle entre les jumeaux
identiques, à 0,86.
Que signifient les termes corrélation « positive » et « négative »?
Une corrélation positive indique que les augmentations d’une mesure correspondent à des
augmentations dans l’autre (ou que des diminutions correspondent à d’autres diminutions). Par
exemple, il y a une corrélation positive entre les résultats du cours secondaire et ceux du cours
postsecondaire; les étudiants et les étudiantes qui réussissent bien au secondaire ont tendance à réussir
au postsecondaire (et vice-versa).
Dans une corrélation négative, les augmentations de la première mesure sont associés à des
diminutions de la seconde mesure. [...]
L’expérimentation en psychologie
L’expérimentation représente un des outils de recherche les plus efficaces. Les psychologues vérifient
soigneusement les conditions d’une expérimentation afin d’étudier les relations de cause à effet. Pour
procéder à une expérimentation psychologique :
1. Vous varierez directement une condition si vous croyez qu’elle peut causer des changements de
comportement.
2. Vous formerez deux groupes de sujets ou plus. Ces derniers devraient être identiques en tous
points sauf en ce qui concerne la condition que vous variez.
3. Vous enregistrerez l’effet éventuel de la condition variante sur le comportement.
Page 26 - Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.4
Supposons que vous voulez vérifier si la faim affecte la mémoire. D’abord, vous devez former deux groupes
de personnes, puis en soumettre un à un test de mémoire au moment où les membres ont faim. Le 2e groupe
est soumis au même test après avoir mangé. En comparant les résultats des deux groupes, vous pouvez
déterminer si la faim affecte la mémoire ou non.
Comme vous pouvez le constater, l’expérimentation psychologique la plus simple se fonde sur deux
groupes de sujets (animaux ou personnes). L’un des deux est le groupe expérimental, l’autre, le
groupe témoin. Le groupe expérimental et le groupe témoin sont traités exactement de la même
manière sauf en ce qui concerne la condition que vous variez intentionnellement. Cette condition
s’appelle la variable indépendante.
Toute condition qui peut affecter le résultat d’une expérimentation est une variable. On trouve trois
types de variables dans une expérimentation sur les causes et effets :
1. Les variables indépendantes sont les conditions changées ou variées par l’expérimentateur ou
l’expérimentatrice. Elles représentent la cause présumée dans une expérience.
2. Les variables dépendantes mesurent les résultats d’une expérience. Elles révèlent les effets qu’ont
les variables indépendantes sur le comportement.
3. Les variables intermédiaires sont les accessoires d’une expérimentation qu’un chercheur doit
neutraliser.
Examinons maintenant une autre expérience simple. Vous remarquez que vous étudiez mieux en écoutant de
la musique, ce qui suggère l’hypothèse que la musique améliore l’étude. Nous pourrions vérifier cette notion
expérimentalement en formant deux groupes de personnes. Un groupe étudie avec de la musique, l’autre,
sans. Puis, nous pourrions comparer leurs résultats dans un test. Le groupe qui écoute de la musique
constitue le groupe expérimental, car la variable indépendante (la musique) y est associée. Le groupe sans
musique constitue le groupe témoin.
A-t-on vraiment besoin d’un groupe témoin? Ne peut-on pas seulement vérifier si les gens qui
écoutent de la musique réussissent mieux?
Sans groupe témoin, il est impossible de déterminer si la musique influence l’étude. Le groupe témoin
fournit un point de référence qui nous permet de comparer les résultats avec ceux du groupe expérimental. Si
le résultat du groupe expérimental est supérieur à celui du groupe témoin, on peut conclure que la musique
améliore l’efficacité de l’étude. S’il n’y a aucune différence, nous savons alors que la variable indépendante
n’a aucun effet sur l’étude.
Dans l’expérience décrite, la quantité apprise (indiquée par les résultats du test) représente la variable
dépendante. La question est de savoir si la variable indépendante affecte la variable dépendante. (La
musique influence-t-elle l’étude?) Autrement dit, les résultats de l’expérimentation sont mesurés par
les changements de la variable indépendante. (la quantité apprise dépend de la musique qui
accompagne ou non l’étude).
Comment savoir si les personnes d’un groupe ne sont pas plus intelligentes que celles de l’autre?
Il est vrai que les différences personnelles au sein d’un groupe peuvent influencer le résultat d’une
expérience. Toutefois, on peut réduire ce risque en affectant au hasard des sujets aux deux groupes.
L’affectation aléatoire signifie qu’un sujet a autant de chances d’être membre du groupe expérimental
que du groupe témoin. L’affection aléatoire contribue à assurer que les différences entre les sujets sont
également réparties dans les deux groupes. Même au sein de petits groupes, le résultat exprime de très
petits écarts entre les génies et les ânes, les affamés, les victimes du lendemain de la veille, les grands,
les mélomanes, etc.
Il faut empêcher d’autres variables intermédiaires, ou extérieures, comme les heures consacrées à
l’étude, le sexe des sujets, la température ambiante, l’heure, la lumière, etc, d’affecter le résultat
Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.4 – Page 27
d’une expérimentation. Mais comment? En général, en faisant en sorte que toutes les conditions, sauf
la variable indépendante, soient exactement les même pour les deux groupes - excepté la présence ou
l’absence de musique - alors la différence de quantité apprise doit être causée seulement par la
musique.
L’étude de cas
Nombre d’expérimentations qui pourraient être révélatrices sont impossibles à exécuter pour des
raisons d’ordre pratique ou moral. Le cas échéant, on peut recueillir de l’information à la faveur des
études de cas. L’étude de cas examine en profondeur tous les aspects d’un seul sujet, et les
psychologues cliniciens en font grand usage.
On considère parfois les études de cas comme des tests cliniques naturels mesurant les effets des
variables inusitées. Les blessures par balle, les tumeurs au cerveau, les empoisonnements accidentels
et autres catastrophes fournissent beaucoup d’information sur le fonctionnement du cerveau humain.
Le docteur J.M. Harlow (1868) cite un cas remarquable de l’histoire de la psychologie. Lors de
travaux d’excavation, Phineas Gage, jeune contremaître, reçut une barre d’acier de 6 kilogrammes qui
lui traversa la région frontale du cerveau. Contre toute attente, il survécut à l’accident, mais subit un
profond changement de personnalité. Le Dr Harlow enregistra soigneusement tous les détails de ce qui
fut peut-être la première étude de cas en profondeur d’une lobotomie frontale accidentelle (la
destruction de tissu cérébral frontal).
Plus de 120 ans plus tard, un menuisier de Los Angeles, Michael Milnick, fut victime du même genre
de terrible accident. Melnick, tomba du deuxième étage d’une maison en construction et s’empala la
tête sur une poutre de renforcement en acier. Miraculeusement, il se rétablit complètement et ne
présenta aucune séquelle (Los Angeles, 1981). La réaction très différentes de Melnick au même genre
de blessure démontre pourquoi les psychologues préfèrent les expériences dirigées et se servent
souvent d’animaux de laboratoire pour étudier le cerveau. Les études de cas n’ont pas de groupe
témoin officiel, ce qui, bien sûr, limite les conclusions que l’on peut tirer des observations cliniques.
Néanmoins, lorsqu’un problème purement psychologique est à l’étude, la méthode clinique peut se
révéler la seule source d’information. [...]
Les sondages
Parfois les psychologues souhaiteraient poser au monde entier quelques questions bien choisies :« Quel est votre
propre état civil, et vos parents sont-ils séparés ou divorcés? Êtes-vous en faveur du trafic d’organes humains? etc.
» Les réponses à ces questions peuvent être très révélatrices sur les événements psychologiques dans la vie d’un
grand nombre de gens. mais puisqu’il est impossible de questionner tout le monde, les psychologues utilisent la
méthode des enquêtes.
Dans le cadre d’une enquête, les personnes faisant partie d’un échantillon représentatif répondent à des
questions soigneusement formulées. Un échantillon représentatif comprend une proportion égale
d’hommes et de femmes, de professionnels, de techniciens, de libéraux, de conservateurs, de Noirs,
de Blancs, etc. à l’image de la population entière.
Une enquête minutieuse peut refléter précisément les sentiments d’une grande partie de la population sur les
affaires courantes, même si l’on n’interroge qu’un petit pourcentage. Toutefois, certains psychologues ont
remis en question, avec une certaine ironie, l’affirmation de la psychologie selon laquelle les conclusions
d’une enquête s’appliquent à tous et à toutes. [...]
Jusqu’à quel point s’appliquent les sondages? Sont-ils exacts?
Les enquêtes modernes comme les sondages Gallup sont plutôt précises. Depuis 1954, les sondages
Gallup ne se sont trompés que de 1,5 pour 100 dans leur prédictions électorales. Ce haut degré de
précision n’a pas toujours existé.[...]
Page 28 - Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.4
Comment un sondage peut-il être inexact?
La réponse est reliée à la façon dont on choisit l’échantillonnage. L’échantillonnage doit être
représentatif de la population. Avant 1954, si les sondages étaient faits par appels téléphoniques, il y
avait de forte chance que la classe ouvrière ne soit pas rejointe car seuls les plus riches de la classe
moyenne avaient le téléphone. Ainsi, cela donnait un échantillonnage peu représentatif de la
population en général.
Même lorsque les questions sont bien formulées et que l’échantillon est représentatif, un autre problème peut
limiter l’enquête. Si un ou une psychologue vous posait des questions détaillées sur votre vie personnelle
passée et présente, jusqu’à quel point vos réponses seraient-elles exactes?
Seriez-vous timide ou pas tout à fait honnête? Ou auriez-vous tendance à exagérer? Les réponses à une
enquête ne sont pas toujours exactes ou honnêtes. Nombre de personnes font preuve d’un biais de
politesse, ou d’une tendance à donner des réponses agréables et socialement acceptables. Par exemple,
des gens qui effectuaient un sondage électoral remarquèrent que les personnes de race noire qui
parlaient à des enquêteurs blancs n’admettaient pas volontiers leur appui d’un candidat noir (McKean,
1984).
Malgré leurs limites, les enquêtes fournissent en général des renseignements utiles. Par exemple, ces
dernières années, les femmes se sont plaintes du harcèlement sexuel qu'elles subissent au travail. Jusqu’à
quel point ce problème est-il répandu? La psychologue Barbara Gutek mena une enquête éclairante sur les
hommes et les femmes au travail. Elle trouva que 53 pour 100 des femmes, et 37 pour cent des hommes,
avaient connu une certaine forme de harcèlement sexuel au travail. Bien que l’information en question ne
règle pas le problème du harcèlement sexuel, il s’agit d’un premier pas en vue de le comprendre et de le
régler.
Quels sont les points de méthodologie à considérer au moment de mener une recherche?
Fiabilité (fidélité) : Mesure dans laquelle une recherche donnée aboutit toujours aux mêmes résultats chaque
fois qu’on l’applique au même problème (Baron et collègues, 1998, p. 459). Par exemple, dans le cas de
l’observation des comportements de jeu d’écoliers pendant la récréation, une étude qui, dans une école,
donnerait les garçons comme plus agressifs, et dans une autre, les filles, ne pourrait être considérée comme
statistiquement « fiable » , ni ses méthodes « fidèles ».
Validité : Mesure dans laquelle une méthode de recherche mesure effectivement ce qu’elle est censée
mesurer (Baron et collègues, 1998, p. 460). En reprenant l’exemple des comportements de jeu des écoliers,
on pourrait se demander si l’observation est un moyen « valide » d’étudier ce sujet? Imaginons plutôt qu’on
lui aurait préféré la méthode de l’entrevue et qu’on aurait posé aux enfants un certain nombre de questions
sur ce qui se passe à la récréation. Cette méthode aurait-elle été considérée comme un moyen « valide » de
recueillir de l’information dont tirer des conclusions? Probablement pas – ou en tout cas pas aussi valide
qu’une observation directe.
Quels sont les points d’éthique à considérer au moment de mener une recherche?
Confidentialité : La confidentialité est le droit à la vie privée qui revient aux sujets de recherche. Dans une
recherche, tout doit être mis en œuvre pour que la participation des sujets reste privée. S’il existe un
quelconque risque que quelqu’un d’autre que le chercheur ait accès aux données, le sujet concerné doit en
être prévenu afin qu’il ait la chance de donner un consentement éclairé à sa participation (Buskist et
collègues, 2002, p. 42).
Consentement éclairé : Le consentement éclairé est un consentement que le sujet éventuel d’une étude
donne une fois qu’il est parfaitement conscient de qui sera attendu de lui pendant la recherche,
en retour de quoi le chercheur s’engage à le préserver contre tout inconfort, dommage ou danger de
nature physique ou psychologique (Buskist et collègues, 2002, p. 42).
Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.4 – Page 29
Objectivation : L’objectivation est l’opération par laquelle les sujets ayant participé à une recherche sont
mis au courant de tout ce qui a présidé à son déroulement ainsi que des conclusions auxquelles elle est
arrivée, de manière à bien en comprendre l’utilité et à recevoir un compte rendu détaillé de l’information
réunie (Baron et collègues, 1998, p. 31).
Biais : Les chercheurs doivent prendre garde de ne pas fausser subtilement les résultats en biaisant leur
recherche en fonction du sexe (homme/femme), de l’appartenance ethnique (traits caractéristiques,
antécédents et allégeances qui ont souvent des origines culturelles, religieuses ou linguistiques) ou de
l’appartenance culturelle (origines raciales et ethniques, valeurs religieuses et sociales, goûts artistiques et
musicaux, et intérêts scolaires) (Lefton et collègues, 2000, p. 15).
Comment donne-t-on plus de validité et de fiabilité à une recherche?
En veillant à ce que la recherche scientifique soit exempte de méthodes ou de biais qui pourraient
compromettre la validité des résultats et, notamment, en agissant sur les éléments suivants :






Taille de l’échantillon : Pour tirer des généralisations, on sélectionne des groupes d’individus dans la
population. Chaque groupe, appelé échantillon, doit être suffisamment grand pour que quelques cas
extrêmes ne viennent pas fausser le portrait qu’il donne de la population.
Représentativité de l’échantillon : Les données recueillies auprès d’un groupe de sujets peuvent ne
pas valoir pour un autre groupe de sujets qui en diffèrent de façon significative que ce soit, par
exemple, de par leur sexe ou de par leur origine ethnique. D’où l’importance que chaque
échantillon soit représentatif, c’est-à-dire formé d’individus qu’on trouve généralement dans la
population à l’étude.
Expérimentation en double-aveugle : Lorsque des expérimentateurs entretiennent des attentes
spécifiques quant aux conclusions de leurs recherches, il importe que ces attentes ne viennent en
rien altérer la valeur des résultats. Aussi, dans la mesure du possible, les personnes qui effectuent
la collecte des données devraient-elles le faire en double-aveugle, c’est-à-dire sans être ellesmêmes conscientes du but de la recherche.
Définitions opérationnelles : Au moment de planifier une étude, les chercheurs doivent définir leur
travail, en l’occurrence le phénomène à l’étude, en définissant chacune de ses variables en termes de
comportements spécifiques, observables et mesurables avec précision.
Groupe expérimental et groupe témoin : Pour vérifier avec précision l’hypothèse d’une
expérimentation, on réunit des données sur deux échantillons essentiellement identiques sous tous leurs
rapports sauf un, notamment en comparant un groupe expérimental (qui reçoit le traitement faisant
l’objet de l’expérience), et un groupe témoin (qui ne le reçoit pas).
Signification statistique : Lorsque des chercheurs établissent une distinction entre deux groupes, ils
doivent envisager l’éventualité que ces différences soient purement le fruit du hasard. La
signification statistique est une mesure mathématique du degré de probabilité que le résultat d’une
recherche donnée soit le fruit du hasard (Berger, 2000, p. 23).
Page 30 - Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.4
Fiche d’information 1.4.2 : Les protocoles de recherche
A. L’ENTREVUE
En quoi consiste la recherche basée sur une entrevue?
Cette approche consiste à faire une rencontre face-à-face durant laquelle le chercheur ou la chercheuse
pose des questions directement à un individu.
Qu’est-ce que l’intervieweur ou l’intervieweuse doit faire?






Préparer d’avance les questions d’entrevue et les partager avec les participants.
Enregistrer (audio ou vidéo) l’entrevue.
Ne pas avoir peur de poser des questions qui ressortent de la discussion, même si ce ne sont pas
des questions sur la liste de questions originale.
Après l’entrevue, transcrire sur papier exactement ce qui a été dit, questions et réponses.
L’exactitude de cette transcription est de première importance.
Après avoir transcrit l’entrevue, comparer le texte écrit avec l’enregistrement. Faire les
corrections qui s’imposent pour éliminer toute différence entre le texte écrit et l’enregistrement.
Faire vérifier le texte de l’entrevue par le participant ou la participante afin de s’assurer qu’il ou
elle est d’accord avec la transcription.
Sur quels points doit-on porter une attention particulière pendant l’entrevue?





Plan de sauvegarde : Est-ce que l’entrevue a été enregistrée en entier et est-ce qu’une transcription
exacte a été faite de l’enregistrement?
Exactitude : A-t-on omis quelque chose de pertinent ou important? Est-ce que l’enregistrement a
capté toute l’entrevue? Est-ce que la transcription est une copie exacte, sans ajouts ni omissions,
de ce qui a été dit?
Exclusion de tout biais : Est-ce que l’intervieweur ou l’intervieweuse a laissé paraître une opinion
personnelle ou est-ce que dans ses questions ou sa rédaction de la transcription on présume
quelque chose qui n’a pas été dit par la personne interviewée?
Précision : En lisant la transcription de l’entrevue, est-ce qu’une tierce personne qui n’a pas
participé à l’entrevue comprendrait précisément et correctement ce qui a été dit durant l’entrevue?
Confidentialité : Est-ce qu’on a demandé la permission de faire l’entrevue, de l’enregistrer et de
partager les résultats avec un public quelconque? Est-ce que le but de l’entrevue a été clairement
expliqué au participant ou à la participante?
De quoi a-t-on besoin pour faire une entrevue?



Un cahier, un bloc-notes ou du papier pour prendre des notes
Un magnétophone ou une caméra vidéo
La liste des questions qui ont été préparées d’avance
B. LE SONDAGE OU LE QUESTIONNAIRE
En quoi consiste la recherche basée sur un sondage ou un questionnaire?
Le sondage suppose l’interrogation (en personne ou par voie de questionnaire) de sujets donnés sur un
phénomène jugé d’intérêt.
Qu’est-ce que l’on doit faire pour bien mener un sondage ou cueillir de l’information par voie d’un
questionnaire?

Préparer d’avance les questions d’entrevue et les partager avec l’enseignant ou l’enseignante afin
de vérifier l’exactitude des questions et de s’assurer de bien cerner la question.
Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.4 – Page 31








Ne pas oublier d’inclure dans le questionnaire des renseignements supplémentaires tel l’âge, le
sexe, la scolarité, la profession ou le métier des participants et participantes.
Être certain ou certaine de bien comprendre qui sont les personnes que l’on veut sonder. S’assurer
aussi que le questionnaire permettre d’obtenir les données dont on a besoin.
Est-ce que l’échantillon est assez grand (en nombre)? Est-ce que la grandeur de l’échantillon est
approprié pour le sujet de l’enquête?
Est-ce que l’échantillon est représentatif de la population générale? Est-ce que l’équilibre entre les
hommes et les femmes dans l’échantillon représente la population générale? Est-ce que le sondage
vise un groupe particulier dans la population ou est-ce qu’un sondage de la population générale
serait plus approprié?
À quel moment est-ce que le sondage sera fait? Combien de temps prendra-t-il? Est-ce que ce laps
de temps risque d’influencer les résultats?
En général, quelles réponses prévoit-on aux questions du sondage? De quelle façon est-ce que les
réponses seront enregistrées? Est-ce que les répondants inscriront eux-mêmes leurs réponses par écrit ou
est-ce qu’ils répondront oralement, les réponses étant notées à mesure par l’intervieweur?
De quelle façon les résultats du sondage seront-ils présentés? En pourcentage? En graphiques?
Si des données telles l’âge ou le sexe des répondants doivent figurer dans les conclusions, après la
compilation initiale, il faudra reprendre les données avec ces critères en vue.
Sur quels points doit-on porter une attention particulière durant un sondage?







Est-ce que les questions aideront à présenter des données pertinentes à la thèse du sondage?
Est-ce que les questions sont clairement articulées, ne laissant aucun doute sur leur intention?
Est-ce que l’échantillon est assez grand (en nombre) pour tirer des conclusions sur la population
générale?
Est-ce que l’échantillon est représentatif de la population générale?
Outre les données personnelles telles l’âge, le sexe et la profession ou le métier, est-ce que l’on
peut assurer l’anonymat des répondants et répondantes?
Est-ce que la durée du sondage est un facteur à considérer? Quelle serait donc la durée idéale pour
la conduite du sondage? Si le sondage dépasse le temps prévu, quelle serait l’influence sur les
données et les conclusions du sondage?
Est-ce que les résultats d’autres sondages peuvent aider à justifier ou réfuter les conclusions du
sondage en question; par exemple, Taking the Pulse of Saskatchewan, ou les sondages du
périodique Sélections du Reader’s Digest (Cliquer sur « Sondage » à http://www.selection.ca/).
De quoi a-t-on besoin pour faire une entrevue?


La liste des questions et des formulaires de réponses
Accès à d’autres ressources en ligne.
C. L’ÉTUDE DE CAS
En quoi consiste la recherche basée sur une étude de cas?
L’étude de cas est une méthode de recherche qui se centre sur une seule personne. Elle repose le plus
souvent sur des entrevues portant sur le passé, les opinions et les actions du sujet.
Qu’est-ce que l’on doit faire pour bien mener une recherche par le biais d’une étude de cas?


Préparer d’avance les questions pour lesquelles on cherche de l’information. Toute question doit
aider à répondre à la question : qu’est-ce que cette recherche tente de comprendre?
Prendre connaissance que l’information recherchée peut provenir de plusieurs sources différentes:
sites Web et documents imprimés, tels encyclopédies, périodiques, journaux, manuels, etc.
Page 32 - Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.4

Si l’étude de cas réfère à une personne que l’on peut interviewer, vérifier les points suivants :
o Préparer d’avance les questions d’entrevue et les partager avec le ou les participant(s).
o Enregistrer l’entrevue (audio ou vidéo).
o Ne pas manquer de poursuivre des pistes qui ressortent spontanément de l’échange durant
l’entrevue, même si celles-ci ont été oubliées durant la préparation de l’entrevue.
o Après l’entrevue, il faut transcrire mot à mot tout ce qui a été dit durant l’entrevue, questions
et réponses, sans erreur ou omission.
o Après avoir transcrit l’entrevue, comparer le texte écrit avec l’enregistrement. Faire les corrections
qui s’imposent pour éliminer toute différence entre le texte écrit et l’enregistrement.
o Faire vérifier le texte de l’entrevue par le participant ou la participante afin de s’assurer qu’il
ou elle est d’accord avec la transcription.
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Les études de cas peuvent comprendre de l’observation sur le terrain, des expériences et des tests
scientifiques. C’est au chercheur ou à la chercheuse de déterminer quelle approche serait la plus
appropriée pour son sujet et sa thèse.
Sur quels points doit-on porter une attention particulière durant une étude de cas?
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Pour être juste et précis dans ses conclusions, il est important d’avoir réuni toute l’information
pertinente de toute source possible. C’est la seule façon de comprendre les données et d’en tirer
des conclusions au sujet de sa thèse.
Parce qu’il existe une multiplicité de sources dans la collecte des données, il faut être conscient des
forces et faiblesses de chaque approche de recherche.
Il faut éviter de teinter les résultats avec ses propres préjugés et opinions. Il faut toujours se
demander si l’on a présumé ou ajouté quelque chose qui n’avait pas été dit ou observé.
Est-ce que quelqu’un qui n’est pas impliqué dans la recherche comprendrait clairement et
correctement, par sa lecture du rapport de recherche, la thèse, les données et les conclusions de la
recherche.
Il faut garantir la confidentialité. Il faut donc avoir demandé et obtenu de tout participant la
permission de faire partie de l’étude. Il faut aussi les avoir informés du but de la recherche et des
lecteurs possibles du rapport de recherche.
De quoi a-t-on besoin pour faire une entrevue?
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Un cahier, un bloc-notes ou du papier pour prendre des notes
Une enregistreuse audio ou vidéo
La liste des questions qui ont été préparées d’avance
D. L’OBSERVATION NATURELLE
En quoi consiste la recherché basée sur l’observation?
L’observation suppose l’observation directe du comportement spontané d’un individu ou groupe
d’individus dans un cadre naturel. L’observateur peut garder ses distances et ne pas intervenir ou
observer et participer
Qu’est-ce que l’on doit faire pour bien mener une recherche par le biais d’observation?
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Il faut être « invisible », au moins théoriquement, et ne pas s’impliquer dans la situation que l’on
observe.
Il faut utiliser tous ses sens, et non pas enregistrer ou noter seulement ce qui est vu. Il est toujours
recommandé d’enregistrer tout ce qui nous arrive par les sens.
Ne pas oublier de noter ses impressions et réactions émotionnelles vis-à-vis la situation observée. Faire le
lien entre ce que l’on observe et comment on se sent vis-à-vis ce qui se passe.
Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.4 – Page 33
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Noter aussi le contexte de la situation : le lieu, l’heure, les participants et participantes, le nombre
de personnes impliquées ainsi que leur sexe, etc.
Noter ce à quoi on a pensé durant la période d’observation. Est-ce qu’il y a des liens avec des
situations similaires ou contraires? À votre avis, qu’est-ce que les participants et participantes
pensaient au moment qu’ils étaient impliqués dans la situation.
Enregistrer toutes ces informations. Pour tout noter, sans manquer, il est utile de se servir d’une
sténographie ou un dictaphone afin de noter ce que l’on observe. Il ne faut pas, par contre
enregistrer les personnes observées.
Sur quels points doit-on porter une attention particulière durant une observation naturelle?
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Pour être juste et précis dans ses conclusions, il est important d’avoir cueilli toute l’information
pertinente. C’est la seule façon de comprendre les dynamiques de la situation observée et d’en tirer des
conclusions au sujet de sa thèse. Il ne faut pas avoir ignoré aucun aspect de la situation.
Il faut éviter de teinter les résultats avec ses propres préjugés et opinions. Il faut toujours se
demander si l’on a présumé ou ajouté quelque chose qui n’avait pas été observée. Dans ses notes,
il faut aussi distinguer être les faits observés et une interprétation de ceux-ci.
Est-ce que quelqu’un qui n’est pas fait la même observation comprendrait clairement et
correctement, par sa lecture des notes prises durant l’observation, la situation observée?
Il faut respecter la confidentialité des personnes observées. Dans le rapport de l’observation, il ne
faut pas nommer les personnes ou les lieux observés. Étant donné que l’on ne demande que
rarement la permission des gens qui sont observés, ils ont le droit à leur anonymat. Par exemple,
dans un contexte scolaire, au lieu de parler de « l’École Mathieu », réfère plutôt à « une école
secondaire urbaine dans le nord de la province », ou encore, lorsqu’il vient le moment de
mentionner l’enseignante impliquée dans la situation, écrit plutôt « l’adulte responsable du
groupe ».
Il est strictement interdit d’enregistrer (audio ou vidéo) ou photographier les personnes observées.
C’est une violation des droits à la vie privée. Il faut se fier à ses notes, une bonne raison alors de
prendre des notes copieuses et exactes.
De quoi a-t-on besoin pour réussir une observation naturelle?
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Un journal, un bloc-notes, le nécessaire pour écrire.
E. LA MÉTHODE EXPÉRIMENTALE
En quoi consiste la méthode expérimentale?
Dans la recherche expérimentale, l’expérimentateur répartit au hasard les sujets entre deux groupes au
moins et applique à chaque groupe une variable indépendante distincte que l’autre groupe n’a pas. Il
mesure ensuite l’effet du traitement visé en comparant les résultats qu’il produit chez les membres des
deux groupes
Qu’est-ce que l’on doit faire pour réussir une expérience?
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En psychologie sociale, la recherche expérimentale consiste à définir un problème à résoudre,
proposer un hypothèse comme solution ou explication, élaborer la procédure à suivre pour prouver
son hypothèse, recueillir et analyser les données, rédiger un rapport qui présente les faits et
affirmer une conclusion en fonction de l’hypothèse.
Il faut préparer son expérience d’avance, pratiquer la mise en œuvre du processus
d’expérimentation et s’assurer d’avoir sous la main tout matériel et équipement nécessaire à
l’expérience.
Page 34 - Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.4
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Il est nécessaire d’avoir la permission écrite de toute personne participant à l’expérience. Il faut
aussi qu’elle sache qu’elle fait partie d’une expérience et qu’elle ait une idée claire sur la portée de
l’expérience en question.
Est-ce que la procédure est sécuritaire? S’il y a danger que les participants et participantes courent
un risque de tort physique, mental, émotionnel ou spirituel, il ne faut pas procéder.
Il est important que le personnel enseignant soit au courant de la démarche et donne son
approbation. Au besoin, le personnel pourrait s’assurer que la procédure est sécuritaire et
appropriée.
Enregistrer l’expérience (audio ou vidéo). L’enregistrement facilitera l’analyse des données et
pourra offrir une perspective sur la procédure qui pourrait assurer de l’information supplémentaire
au moment de l’interprétation des résultats.
Sur quels points doit-on porter une attention particulière durant une expérience?
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L’éthique : En fonction de ce que l’on vise à déterminer, est-ce l’expérience est appropriée? Estelle sécuritaire?
L’influence des opinions et préjugés personnels : Il faut éviter de teinter les résultats avec ses
propres préjugés et opinions. Il faut toujours se demander si l’on a présumé ou ajouté quelque
chose qui n’avait pas été noté, dit ou observé pendant l’expérience.
La confidentialité : Il faut avoir demandé et obtenu de tout participant la permission de faire partie
de l’étude. Il faut aussi les avoir informés du but de la recherche et des lecteurs possibles du
rapport de recherche.
De quoi a-t-on besoin pour réussir une recherche par la méthode expérimentale?
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Un journal, un bloc-notes, le nécessaire pour écrire
Un magnétophone ou une caméra vidéo
La liste du matériel et d’équipement
Un formulaire de consentement
Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.4 – Page 35
Notes de cour :
Page 36 - Psychologie 20 : Unité 1, Leçon 1.4
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