Traitement des images IRM de flux par contraste de phase soumission : 013883 - Exposition Scientifique des JFR 2011-Spécialité : Recherche en imagerie O BALÉDENT, C GONDRY-JOUET, R BOUZERAR, O POTTIE, T YZET, C RENARD, ME MEYER, H DERAMOND Pôle Imagerie Travail en partie financé par la communauté européenne FEDER INTERREG (cooperation Amiens-Cambridge) Avec la collaboration de l’université de Cambridge Le corps humain est composé de fluides en mouvement. L’IRM par contraste de phase est la seule imagerie non invasive quantifiant les écoulements du sang et du Liquide cérébro spinal au cours du cycle cardiaque. La connaissance de la physiologie des écoulements de ces fluides dans les différents organes est pertinente dans la compréhension des mécanismes physiopathologiques impliquant ces fluides. Complémentaire de l’imagerie morphologique, cette imagerie fonctionnelle présente déjà un potentiel diagnostique dans certaines indications cérébrales et dans l’investigation des flux hépatiques , cardiaques ou rénaux. 1. Hepatic vascular flow measurements by phase contrast MRI and doppler echography: a comparative and reproducibility study. Yzet T, Bouzerar R, Allart JD, Demuynck F, Legallais C, Robert B, Deramond H, Meyer ME, Balédent O. J Magn Reson Imaging. 2010 Mar;31(3):579-88. 2. Dynamic measurements of total hepatic blood flow with Phase Contrast MRI. Yzet T, Bouzerar R, Baledent O, Renard C, Lumbala DM, Nguyen-Khac E, Regimbeau JM, Deramond H, Meyer ME. Eur J Radiol. 2010 Jan;73(1):119-24. Epub 2008 Nov 12 Principe de l’irm de flux en contraste de phase Les flux vasculaires et du LCS peuvent provoquer des images fantômes, une augmentation ou une baisse d’intensité suivant la vitesse du flux et les paramètres d’acquisition de l’image. La compréhension de cet artefact a permis de développer les séquences angiographiques de type TOF. Cette imagerie morphologique n’est pas quantitative. Le principe physique de la séquence en contraste de phase est complètement différent. Pour quantifier les déplacements, on applique dans un premier temps (t1) un gradient dans l’une des directions de l’espace. La phase des voxels caractérise leur position sur l’axe du gradient. Dans un deuxième temps (t2), un gradient opposé est appliqué (gradient bipolaire). La phase résultante de l’application de ces deux gradients nous renseigne sur la distance parcourue dans la direction du gradient entre les deux temps (t1) et (t2). Connaissant la distance et le temps entre les deux mesures, la vitesse de déplacement du voxel est rendue accessible. Pour obtenir une imagerie quantitative de qualité, les plans de coupes se positionnent perpendiculairement à la direction d’écoulement du flux que l’on cherche à évaluer pour ne pas sous estimer la vitesse. La sensibilité de la séquence aux petites ou grandes vitesses dépend de la pente du gradient, déterminée par la vitesse d’encodage (Venc) maximale, que notre imagerie distribuera sur son échelle de gris. La Venc définit ainsi la sensibilité de la séquence et nécessite une connaissance préalable de l’ordre de grandeur des vitesses du fluide que l’on cherche à quantifier. L’IRM en ciné PC est ainsi la seule technique à permettre une mesure quantitative non invasive des flux cérébraux (sang et LCS) dans des conditions physiologiques normales. On peut mesurer les vitesses dans une direction de codage privilégiée, sélectionnée par l’utilisateur et la synchronisation sur la fréquence cardiaque du sujet permet de quantifier l’évolution des vitesses au cours de plusieurs temps du cycle cardiaque. Néanmoins, rétrospectivement, un seul cycle cardiaque moyen est reconstruit à partir de l’ensemble des cycles cardiaques ayant participé au remplissage du plan de Fourier lors de l’acquisition. Il est donc important de s’assurer de la qualité de la courbe de synchronisation cardiaque qu’elle soit périphérique ou centrale. La série de flux ainsi obtenue présentera pour un même plan de coupe différents temps du cycle cardiaque. Nous utilisons dans nos études un protocole présentant 32 temps différents du cycle cardiaque permettant d’observer la cinétique des écoulements avec une bonne résolution temporelle. L’investigation des flux cardiaques et hépatiques doit s’affranchir des mouvements respiratoires. Le recours à une synchronisation respiratoire complémentaire est alors nécessaire. L’intensité des images ainsi obtenues est fonction de la direction et de la vitesse de déplacement des liquides. Ici, par exemple, on observe les vitesses du sang artériel en noir et veineux en blanc à l’intérieur des carotides, des vertébrales et des jugulaires (image de gauche). L’image de droite présente pour le même plan de coupe, les oscillations du LCS des espaces sous arachnoïdiens. Vitesse encodage de 80cm/sec Vitesse encodage de 5 cm/sec Longtemps délaissée, cette séquence développée dans les années 1980, n’a été utilisée que sur le versant qualitatif. Cette sous exploitation de cette technique originale est certainement liée au manque d’intérêt des constructeurs qui ne proposaient pas de logiciel permettant une segmentation et une quantification rapide des écoulements et notamment ceux du LCS qui s’écoule dans des régions complexes comme les espaces sous arachnoïdiens. L’objectif de ce poster est de présenter le logiciel de traitement des IRM en contraste de phase que nous développons au CHU d’Amiens et que nous utilisons. LE TRAITEMENT DES IMAGES L’algorithme de Segmentation Les écoulements du LCS et du sang sont synchronisés sur la fréquence cardiaque. Utilisons cette caractéristique segmentation. comme condition dans l’algorithme de L’évolution de l’intensité (vitesse) de chaque pixel dans les différentes images de la série de flux couvrant le cycle cardiaque est analysée par une transformée de Fourier. A chaque pixel du plan de coupe étudié est alors associé un spectre d’amplitude et de phase. À partir de ces spectres et de leur composante fondamentale (équivalente à la fréquence cardiaque) est reconstruit une nouvelle image paramétrique où l’intensité des pixels caractérise la présence d’une composante cardiaque dans l’évolution des vitesses mesurées au cours du cycle cardiaque. L’application d’un seuillage manuel sur cette nouvelle image permet de mettre en évidence les régions d’intérêts présentant des écoulements physiologiques synchronisés sur la fréquence cardiaque comme les écoulements vasculaires ou du liquide cérébro spinal. LE TRAITEMENT DES IMAGES L’algorithme de Segmentation Zone d’intérêt définie sur l’image principale x t=16 t Evolution de la vitesse de deux voxels au cours des 32 phases du cycle cardiaque. t=1 t=1 y Réglage de FFT la valeur seuil Image paramétrique: Blanc si composante fondamentale > seuil Noir si composante fondamentale < seuil Composantes fondamentales Cet outil de traitement des IRM en contraste de phase permet la segmentation et le calcul rapide des flux de sang et de LCS au cours du cycle cardiaque. Le Logiciel est basé sur l’organisation arborescente du format DICOM. L’utilisateur se positionne dans le répertoire où se situe le fichier dicomdir Le contenu du dossier image à analyser est affiché et l’utilisateur invité à sélectionner la série de son choix. Le réglage de clarté et du contraste se fait en utilisant les curseur position et width Les 32 images de phase de la série sont visualisables sur la fenêtre principale ou sur les imagettes. Les images d’amplitude sont visualisables à l’aide du curseur sheet scroling. L’algorithme de segmentation propose automatiquement à l’utilisateur les zones présentant un écoulement synchronisé avec le rythme cardiaque. Les zones sélectionnées par l’utilisateur sont ensuite appliquées sur toutes les images de la série. Sont calculées segmentation : à partir de la Les courbes d’évolution des vitesses maximales et moyennes. La courbe de débit de la zone segmentée. La courbe du volume déplacé. Et les volumes oscillatoires (stroke volume) positif, négatif et moyen. Une image .jpg est enregistrée dans le dossier de l’examen pour chaque ROI. Toutes les données calculées sont automatiquement enregistrées dans un fichier .txt pouvant s’ouvrir avec les tableurs de type Excel. Les courbes sont ainsi facilement analysables et les traitements statistiques grandement facilités notamment pour l’étude de population. Le Logiciel permet d’appréhender aisément les régions complexes d’écoulement du LCS comme ici la citerne pontique. Exemple de la segmentation du LCS s’écoulant dans l’aqueduc lors de la phase de remplissage des ventricules latéraux. (LCS en noir) Et lors de la phase de chasse vers le quatrième ventricule (LCS en blanc). Le logiciel est utilisé pour la segmentation des flux vasculaires. Exemple de segmentation de la carotide interne droite Exemple de segmentation de la jugulaire droite Si comme le montre cet exemple la vitesse de déplacement du LCS ou du sang est un peu plus grande que la sensibilité sélectionnée lors de l’acquisition (VENC), il se produit un artefact d’aliasing reconnaissable ici dans la couronne de LCS par les pixels noirs. La courbe de vitesse et de flux présentent alors le plus souvent une importante discontinuité. Lorsque l’aliasing ne dépasse pas 50% de la région d’intérêt, un algorithme anti aliasing est appliqué. Dans le cas contraire une nouvelle acquisition avec un Venc plus grand est nécessaire. L’utilisateur à la possibilité de modifier ou de tracer manuellement à la souris une zone d’intérêt. L’utilisation de palettes de couleurs permet de visualiser les artères en rouge et les veines en bleu. La fusion de l’imagerie morphologique avec les séquences en contraste de phase est utilisée dans un but pédagogique pour la compréhension des mécanismes liquidiens interagissant au cours du cycle cardiaque mais également pour vérifier, sur des coupes anatomiques, la bonne segmentation de zones complexes. Les résultats issus de ces traitements sont ensuite comparés aux valeurs de référence que nous avons obtenues sur des populations témoins. Complémentaire de l’imagerie morphologique, l’irm de flux apporte une information spécifique de l’hydro hémo dynamique. Les trois exemples suivant illustrent cette complémentarité Initialement développé pour l’étude des écoulements cérébraux, nous avons étendu l’investigation des écoulements physiologiques à d’autres organes. Les acquisitions et le logiciel ont été modifiés pour prendre en compte la particularité des écoulements des autres organes. Nous présentons dans les diapositives suivantes quelques applications utilisées dans nos projets de recherche. Application cardiaque Aorte ascendante Aorte descendante Plan de coupe Aortes Artère pulmonaire Plan de coupe Artère Pulmonaire Un second algorithme de segmentation prend en compte la variation de la section et le déplacement du vaisseau au cours du cycle cardiaque. Segmentation d’une aorte Sur 32 phases Propagation du contour à toutes les images de la série Calcul des courbes de débit, surface et vitesses max sur un cycle cardiaque L’étude des déphasages temporels sur un même vaisseau en différents niveaux anatomiques donne une estimation de la vitesse de propagation de l’onde de pression et donc une information quantitative sur la compliance du vaisseau et de son environnement. 500000 Aorte ascendante 400000 Aorte sus coeliaque 300000 Débit Aorte sous mésenterique 200000 100000 0 0 100 200 300 400 t (ms) -100000 500 600 700 800 900 Application hépatique Synchronisation cardiaque et respiratoire Coupe de repérage(FIESTA): tronc porte Coupe de repérage (FIESTA): artère hépatique propre Durée de chaque séquence environ : 2 à 3 minutes Application hépatique 80 Vitesse Max en cm/sec 70 Artère hépatique 60 50 40 30 20 Veine porte 10 0 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 Surface en mm2 140 120 Veine porte 100 80 60 40 artère hépatique 20 0 1 1400 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 Débit en ml/mn 1200 1000 800 600 400 artere hépatique 200 0 1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 CONCLUSION Le Logiciel est librement accessible http://www.tidam.fr/