Act. Méd. Int. - Neurologie (1) n° 7, décembre 2000 248
repères repères
Neuro-Imagerie
Principe
de la vélocimétrie
Schématiquement, deux
types de séquences d’ima-
gerie apportent des rensei-
gnements sur les mouve-
ments de LCS :
– les séquences vélocimé-
triques proprement dites
permettent une approche quantitative des
flux. Leur principe repose sur le fait qu’en
présence d’un gradient de champ magné-
tique, il existe un déphasage différentiel
entre les spins stationnaires et les spins
mobiles. Ces séquences donnent la possibilité
de représenter l’évolution des vitesses du
LCS au cours du cycle cardiaque (figures 1
et 2). Elles n’autorisent qu’une étude locali-
sée sur un seul plan d’imagerie ;
– les séquences d’imagerie 3D, dites “sen-
sibles au flux”, procurent une information
qualitative : cette imagerie repose sur une
séquence d’écho de gradient (FISP ou PSIF),
dépourvue de gradients de rephasage des
flux. Sur ces séquences, les flux circulants
apparaissent en noir (void-sign) en raison du
déphasage des spins (figure 3). Elles permet-
tent une analyse volumique avec une résolu-
tion spatiale de l’ordre du millimètre.
Circulation normale
du liquide cérébrospinal
La circulation du liquide cérébrospinal est
pulsatile. Elle est caractérisée par un flux
descendant (craniocaudal) du LCS consécu-
tif à l’expansion systolique des plexus cho-
roïdes et suivi d’un flux ascendant (caudo-
cranial) en diastole. Cette
cinétique est représentée en
vélocimétrie MR par une
courbe biphasique, caracté-
risée par un pic “systo-
lique” des vitesses cranio-
caudales, toujours bien
individualisé, survenant
normalement dans le pre-
mier tiers du cycle car-
diaque RR (figure 2).
Les vitesses sont extrêmement variables en
fonction du lieu de la mesure ; leur valeur
systolique maximale est en règle inférieure à
10 cm/s.
En revanche, les courbes vélocimétriques
sont caractérisées par la survenue synchrone
des pics systoliques au niveau des citernes,
des structures ventriculaires et des espaces
périmédullaires.
En complément de l’information morphologique et
anatomique, l’IRM permet également d’obtenir
une information fonctionnelle concernant la vitesse de
déplacement des spins. Cette information vélocimétrique
trouve un intérêt particulier dans l’exploration
de la circulation du liquide cérébrospinal (LCS).
* Service de neuroradiologie,
CHU Henri-Mondor, Créteil.
Imagerie de flux du liquide cérébrospinal :
techniques
P. Brugières*
Systole
Figures 1A et 1B. Circulation normale du LCS, imagerie du flux : représentation de deux images de
flux réalisées respectivement 300 et 500 ms après la survenue de l’onde R de l’EEG. Seule la com-
posante verticale des vitesses est mesurée, et l’intensité des vitesses est codée sur une échelle de gris :
les vitesses descendantes sont représentées en couleurs sombres (les plus rapides en noir) et les
vitesses ascendantes en couleurs claires (les plus rapides en blanc). Les vitesses systoliques sont à
direction craniocaudale (figure 1A), alors que les vitesses diastoliques sont ascendantes (figure 1B).
1A
L’essentiel
pour survivre
en neuro-
imagerie
Diastole
1B