Hydraulique des ouvrages Chapitre 2
LCH/JLB/15.04.05 page 1
2. Ecoulements en charge, pertes de charge
Un des problèmes techniques les plus importants qui s’est posé très tôt à
l'humanité, est celui du transport hydraulique. Qu'il s'agisse d'une canalisation
(alimentation d’eau potable, égouts, ventilation), d'un canal (irrigation, drainage,
amenée et/ou restitution de centrale hydroélectrique), d'une rivière (propagation
de crues) ou encore d'un bateau, le problème à résoudre est le même. Si nous
voulons que le transport(écoulement, mouvement) soit assuré dans les
conditions souhaitées (débit, vitesse, pression, niveau) il faut prendre en compte
la dissipation d'énergie, c’est à dire mettre en place ou utiliser une "charge"
disponible suffisante (réservoir, château d’eau), fournir de l'énergie de pompage,
doter les embarcations de propulseurs adaptés (voiles, moteurs), donner aux
canaux les pentes suffisantes (équilibre sur l'axe du lit entre la composante de la
pesanteur et le frottement), etc.
Pour l'hydraulicien le problème revient à évaluer l'énergie mécanique dissipée
lors du transport, au moyen d'une loi de comportement adéquate. Cette dernière
doit établir le lien existant entre les paramètres de l'écoulement (vitesse,
géométrie du support, section, périmètre mouillé, aspérités des parois), les
caractéristiques du fluide (masse, viscosité) et l'énergie dissipée. Ce type de
relation est à ranger parmi d'autres lois de comportement bien connues des
ingénieurs, telles que ,
URI
ε
=⋅ =⋅, etc.
En hydraulique elle est désignée le plus souvent comme loi de perte de charge.
C’est dans le cadre relativement simple des écoulements en charge, que le
problème de la dissipation de l'énergie mécanique dans les écoulements a été
abordé prioritairement. Cette dissipation, due aux frottements internes et à la
paroi, est une perte, par transformation en chaleur, d'une partie de l'énergie
mécanique disponible, appelée en hydraulique perte de charge.
2.1 Lois de perte de charge
C’est l'écoulement uniforme en charge qui est le plus fréquent dans la pratique
du transport des fluides à distance (tuyaux). Nous pouvons admettre que les
pertes de charge sont ici linéaires c’est à dire proportionnelles à la longueur du
tronçon considéré. Ce postulat est exprimé par l'équation (2.1).
LJhr⋅= (2.1)
avec
hr : la perte de charge linéaire,
J : la perte de charge linéaire par unité de longueur,
L : la longueur du tronçon de canalisation considérée.
La figure 2.1 délimite précisément un tronçon de canalisation, en faisant
apparaître les forces en jeu: