Prise en charge de la douleur postopératoire

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Prise en charge
de la douleur postopératoire
Dr Laetitia Ottolenghi
SAR 1
Septembre 2012
Plan
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
Définition et physiopathologie
Conséquences sur la réhabilitation
Facteurs de risques (chir, patient, anesth)
Gestion périopératoire (pré, per, postop)
Thérapeutiques et Stratégies
Conclusion
Cas Clinique
Principe de prise en charge
de la douleur postopératoire :
Définition et physiopathologie
Douleur postopératoire (DPO) :
Définition
« La douleur est une expérience sensorielle et
émotionnelle désagréable liée à une lésion tissulaire
présente ou potentielle ou décrite en terme évoquant de
telles lésions » : Merskey 1979 retenue par l’IASP : comité de taxonomie de l’association
internationale de l’étude de la douleur.
A distinguer de “nociception“ qui caractérise un stimulus dont l'intensité entraîne
des réactions de défense visant à sauvegarder l'intégrité de l'organisme.
Douleur postopératoire :
Définition
Douleur = fonction d’alarme : perturbation
de l’homéostasie physiologique
Mécanismes générateurs de la douleur :
- Excès de nociception
- Neuropathique
- Psychogène
Base fondamentale, physiopathologie de la douleur :
Stimulus douloureux (Nocicepteurs : Transduction)
1er neurone protoneurone (fibres A myélinisées : pression douleur rapide localisatrice, C non myelinisées : sensibilité
thermoalgique douleur lente)
Corne postérieure de la moelle
Deuxième neurone : spinothalamique
Noyaux bulbe, Réticulée, Thalamus, Cortex
Neurone effecteur
Douleur postopératoire
•
DPO : type inflammatoire
Association de 2 composantes physiopathologiques :
– Nociceptive : conséquence de stimulations au site chirurgical dont
l’intensité est au-dessus du seuil nociceptif
– Hyperalgésique : qui s’installe au bout de quelques minutes et qui
contribue à majorer la sensation douloureuse
•
Hyperalgésie : sensibilité accrue à un stimulus nociceptif
2 types :
– Primaire : siège au niveau de la lésion, en zone inflammatoire, et
résulte des phénomènes de sensibilisation périphérique,
– Secondaire : siège en dehors de la zone inflammatoire, et reflète une
hyperexcitabilité centrale
•
Allodynie : Douleur produite par un stimulus non nociceptif
Douleur postopératoire
Les voies de la douleur
Principe de prise en charge de la douleur
postopératoire :
Conséquences sur la réhabilitation
Effets adverses de la douleur
Réponse physiologique
Respiratoire
Cardiovasculaire
Gastro-intestinal
Neuroendocrinienne et métabolique
Chronicisation (FDR DPO mal contrôlée)
Réponse psychologique : anxiété
Conséquences sur la réhabilitation
Cognitives et confusion
Digestive
Chronicisation
Motricité
Risque infectieux
Durée de ventilation
Durée d’hospitalisation
Agrégation plaquettaire
PCA versus APD
Principe de prise en charge de la douleur
post opératoire :
Facteurs de risque
Facteurs liés au patient
Age
Sexe féminin
Douleur pré opératoire
Anxiété pré opératoire
Antalgiques pré opératoires
Douleur forte
Facteurs liés à la chirurgie
Grandes incisions
Chir ostéo articulaire ou sus mésocolique
Douleur modérée: EVA > 30 <60mm
Appendicectomie
Hernie inguinale
Vidéo-chirurgie thoracique
Hystérectomie vaginale
Chirurgie gynécologique mineure
Coelioscopie gynécologique
Mastectomie
Hernie discale
Thyroidectomie
Neurochirurgie
Chirurgie cardiaque
Hanche
Chirurgie ORL (larynx, pharynx)
EVA > 60mm
Cholécystectomie (laparotomie)
Adénomectomie prostatique (voie haute)
Hystérectomie (voie abdominale)
Césarienne
Chirurgie abdominale sus- et sousmésocolique
Oesophagectomie
Hémorroïdectomie
Thoracotomie
Chirurgie vasculaire
Chirurgie rénale
Chirurgie articulaire (sauf hanche)
Rachis (fixation)
Amygdalectomie
Douleur faible EVA< 30mm
Cholécystectomie coelioscopique
Prostate (résection transurétrale)
Chirurgie urologique mineure
Circoncision
IVG/curetage
Chirurgie ophtalmologique
Douleurs Postopératoires
• Intensité et durée des DPO
– DPO de forte intensité > J7 : risque de se prolonger
– Persistance DPO aiguës : 10 à 50% des patients ayant subi une
intervention courante (cure de hernie inguinale ou chirurgie
mammaire).
– Ces douleurs sont sévères (EVA >5) dans 10% des cas
• Caractère neuropathique des DPO
– L’acte chirurgical induit un traumatisme tissulaire mais
également nerveux au niveau périphérique, susceptible de
conduire à une chronicisation des douleurs sur un mode
neuropathique préférentiel
Douleurs Chroniques Post Chirurgicales
• Douleur qui persiste depuis au moins 2 mois et
développée après une procédure chirurgicale, sans
étiologie identifiée et sans continuité avec un
problème préopératoire
• Après chirurgie lourde, incidence estimée à 30 %
pour les douleurs modérées à fortes
Douleurs Chroniques Post Chirurgicales
• L’inflammation périphérique secondaire à un traumatisme chirurgical
sensibilise les systèmes nerveux périphériques puis centraux.
• Elle peut entretenir et exacerber la réponse inflammatoire avec
apparition en postopératoire d’une hypersensibilité aiguë à la
douleur, qui se traduit cliniquement par des allodynies et des
hyperalgésies. Le développement de ces processus semble
déterminant dans la chronicisation de la douleur .
• L’hyperalgésie participe à la fois à l’expérience globale des DPO
(dont elle majore l’intensité et la durée, avec en conséquence une
consommation accrue en antalgiques opiacés) et à la chronicisation
de ces dernières.
• Le lien entre l’apparition d’hypersensibilités à type d’hyperalgésie
dans la phase précoce postopératoire et l’apparition de douleurs
résiduelles a été établi notamment pour la chirurgie de laparotomie
Facteurs de risque de survenue de douleurs
chroniques postchirurgicales
Périodes
Préopératoire
Peropératoire
DPO:
-Forte intensité
-Neuropathique
Douleur:
-Préexistante
-Consommation d’antalgiques
-Utilisation de morphiniques
Facteurs
Physiologiques
Chirurgie:
-Antécédents au même site
Postopératoire
Chirurgie :
-Longue durée
-Délabrante
-Lésions neurologiques
-Complications
-Reprise
Sexe féminin
Facteurs
Psychosociaux
Patient:
-Anxiété
-Vécu catastrophique
-Absence de soutien social
Patient:
-Anxiété
-Dépression
Principe de prise en charge de la douleur post
opératoire :
Evaluation de la douleur
Evaluation périopératoire
• Recommandations Formalisées d’Experts (RFE
SFAR 2008) sur la prise en charge des DPO de
l’adulte et enfants
• Idéalement dès la consultation d’anesthésie
• Dépister hypersensibilité postopératoire à la
douleur
• Evaluation retentissement global douleur
Hypersensibilité postopératoire à la douleur
• Evaluation indirecte périopératoire
– Douleur et anamnèse
• Intensité de la douleur
– Pré et postopératoire
– au Repos et à la Mobilisation
– Avant et après traitement
• Consommation antalgiques NM et M
• Caractère neuropathique
• Evaluation directe périopératoire
– Tests de stimulation sensorielle
• Evolution seuils nociceptifs péricicatriciels
Evaluation retentissement fonctionnel et
global du vécu douloureux
• Utilisation de questionnaires validés
En périodes pré et postopératoires
– Niveau incapacité fonctionnel
– Qualité de vie : SF36…
Evaluation intensité douleur
Autoévaluation (>5 ans)
• Simple, Rapide, Facile,
Validée
• Ex :
–
–
–
–
EVA (référence)
EVS
Echelle numérique à 101 pts
Indirect : conso morphinique
Hétéro évaluation
• Echelle de CHEOPS
• OPS
Cahier des charges
Outil testé à grande échelle
Efficacité reconnue, validée et fiable dans le temps
Uniformisation de l’évaluation de la douleur
Même outil pour un même patient + traçabilité
Autoévaluation - hétéroévaluation
Echelle visuelle analogique
Méthode de référence pour quantifier l’intensité douloureuse et la
réponse thérapeutique,
La plus utilisée et la plus fiable.
Mise au point pour la cotation de la douleur par Huskisson en 1974
Avantages : Simple, Reproductible, Sensible, Linéaire
Limites : troubles de compréhension, visuel
Echelle numérique à 101 points
Avantages : simple, disponible
Limites : troubles de compréhension, manque de
sensibilité, ne mesure qu’une dimension
Chiffrer intensité douloureuse :
0 - 100
Echelle verbale simple à 5 niveaux
Avantages : Simple, rapide à utiliser
Limites : troubles du langage, choix des réponses limité,
ne mesure qu’une dimension
0.
1.
2.
3.
4.
douleur absente,
faible,
modérée,
intense,
extrêmement intense
Principe de prise en charge de la douleur
post opératoire :
Gestion périopératoire
Analgésie multimodale
Définie en 1996 par Kehlet
Association de plusieurs agents (combinaisons
ANM et antalgiques morphiniques) ou techniques
analgésiques (voies systémiques et locorégionales)
dans le but d’augmenter leur efficacité et de diminuer
leurs effets secondaires
Analgésie multimodale
• Objectifs de cette stratégie :
Schéma neurobiologique des effets des analgésiques opioïdes,
d’après Simonnet et Al.
Obtenir épargne morphinique à court terme
Limiter installation phenomènes de
sensibilisation du système nerveux
Réduire survenue de DCPC à moyen et
long termes
Concept Fast Track Surgery
• Kehlet / Chirurgies colorectales
Kehlet et Wilmore. BMJ 2001;322:473-6
• Approches multimodales multidisciplinaires
– Optimisations analgésique + chirurgicale
• Enhanced Recovery Program (ERP) +++
Concept d’Analgésie préemptive
Prise en charge analgésique débutée
avant qu’un état douloureux soit établi
– Administration analgésique Pré incisionnelle
– Doit s’étendre à la période postopératoire !!
Concept d’Analgésie préventive
• Inhiber les phénomènes de sensibilisation centrale du
système nerveux
• Diminution de la sensibilisation par un traitement X sera
plus efficace sur la douleur qu’un autre traitement
(placebo, ou absence de traitement) aussi longtemps
que son effet observé dépassera la durée d’action
attendue
• Administration du traitement pré ou postchirurgical (Agir
sur les mécanismes impliqués aussi longtemps qu’ils
perdurent)
Concept d’Analgésie préventive
• Interventions préventives selon mécanismes à
l’origine des douleurs
Limitation du traumatisme tissulaire et nerveux, et des influx nociceptifs
Techniques chirurgicales moins invasives
Stratégies dites « analgésiques »
Lutte contre le développement des phénomènes d’hyperalgésie
Gestion peropératoire des opioïdes
Stratégies dites « anti-hyperalgésiques »
Période Préopératoire
• Lors de la consultation anesthésique
• Information du patient
• Diminuer l’anxiété pré op
• Recherche d’un terrain douloureux pré opératoire
• Evaluer l’hypersensibilité à la douleur
• Evaluation du “risque“ douloureux postopératoire
• Etablir prémédication
• Elaboration du protocole d’analgésie
Période Peropératoire
• Prémédication : Intérêt des Gabapentinoïdes
• Gestion des morphiniques
• Analgésie multimodale / Anticipation
• Privilégier l’ALR / Alternatives
Période Postopératoire
• Evaluation, traçabilité, information
• Technique adaptée au patient (PCA, PSE)
• Antalgiques systématiques + Antalgiques de
secours
• Réévaluation régulière
• Attention à la douleur : signal d’alarme =
reprise chirurgicale ++++
Principe de prise en charge de la douleur
post opératoire :
Thérapeutiques
Stratégies : traitements et voies d’administration
• Stratégies « analgésiques » : Association ++
– Voie systémique
• Antalgiques morphiniques
• Antalgiques non morphiniques (ANM)
• Anesthésiques locaux (AL) : lidocaïne
– Voie locorégionale : techniques aux AL
• Administration centrale, périphérique et pariétale
• Stratégies « anti‐hyperalgésiques » :
– Voie systémique
•
•
•
•
Kétamine
Gabapentinoïdes
Néfopam..
AL : lidocaïne
– Voie locorégionale : techniques aux AL
Anesthésiques
Cerveau
Anti‐NMDA
Clonidine
AINS
AL
Morphine
Moelle
Paracétamol
AINS
Tramadol
Anti‐NMDA
Morphine
Néfopam
Rachianesthésie/APD
ALR
Morphine
Clonidine
AINS
Nocicepteur
Anesthésiques locaux
Morphine
Sites d’action des principaux traitements
Interactions médicamenteuses
Synergie =
intéraction
positive
Additivité =
absence
d’intéraction
Antagonisme =
intéraction
négative ou
infra-additivité
Stratégies Analgésiques
• «
d’associer au moins un
sique non morphinique lorsque la
morphine est
en
ratoire par
voie
mique »
Traitements Antalgiques
• Antalgiques Non Morphiniques
• Antalgiques Morphiniques
• AL
•
•
•
•
Paracétamol
AINS
Nefopam
Corticoïdes..
• Tramadol
• Codéine
• Dextropropoxyphène
• Agonistes morphiniques : Morphine
• Antagonistes morphiniques : Nalbuphine
Mécanismes d’action des principaux antalgiques
Médicaments
Mécanismes d’action
Morphiniques
Récepteurs spécifiques cérébraux, médullaires et périphériques
AINS
Paracétamol
Inhibition de COX-1 et/ou 2 en périphérie. Action centrale
suggérée
Mal connu. Action centrale (inhibition COX-3 ? Inhibition
sérotoninergique ?)
Néfopam
Action centrale par inhibition de la recapture de la sérotonine,
noradrénaline et dopamine
Tramadol
Action spinale et supra-spinale : agoniste μ et augmente tonus
inhibiteur des voies descendantes sérotoninergiques et
noradrénergiques
Kétamine
Antagoniste des récepteurs NMDA
Clonidine
Agoniste des récepteurs α2 centraux
Gabapentine
Inhibition des canaux calciques voltage-dépendant
Paracétamol
Acétaminophène
Faible activité antalgique, bonne activité anti-pyrétique
Action centrale prédominante
PO : bonne biodisponibilité
« Pas recommandé d’utiliser seul le paracétamol en association
avec la morphine dans les chirurgies à douleur modérée à sévère
ni d’administrer le paracétamol par voie i.v. dès que la voie orale
est utilisable » RFE 2008
Métabolisme hépatique
Posologie : 60 mg/kg/j adulte ; 100 mg/kg/j enfant
AINS
• Inhibition cyclo-oxygénase :
 Diminution thromboxane A2,
 Diminution prostaglandines ( dperfusion rénale, mucus gastrique, agrég° pt)
 Augmentation leucotriènes : risque bronchoconstriction
Effets secondaires ++++
• Action centrale :
Limite réaction inflammatoire liée à la lésion tissulaire
Possible action antihyperalgésique
Controverse actuelle sur les coxibs 2 :
- Retrait marché du rofécoxib 2004 / IDM
- Publications non valables de Scott Reuben de 1996 à 2008
AINS et RFE 2008
• « Recommandé d’associer un AINS à la morphine en l’absence de contre‐indications »
• « Il ne faut pas utiliser les AINS ou les coxibs dans les situations d’hypo‐ perfusion rénale »
• « Il est également recommandé de prendre en compte la majoration du risque hémorragique lors de la prescription d’AINS non sélectif »
Néfopam
Action centrale
Valence anti-hyperalgésique..
Effets secondaires : sueurs, NV, réactions atropiniques
Attention patient coronarien
CI : Epilepsie
Métabolisme hépatique
Posologie : 1 à 2mg/Kg/j
Délai d’action : 15 min
« Probablement recommandé après chirurgie à
douleur modérée à sévère en association avec les
morphiniques » RFE 2008
L’administration préopératoire de nefopam
Améliore efficacité de la morphine et diminue
l’hyperalgésie secondaire
Chez le rat
Tramadol
Action centrale complexe..
Métabolisme hépatique à 90%
Posologie : 50 à 100mg toutes les 4 à 6h
Attention insuffisance rénale…
Codéine
Alcaloïde de l’opium
Faible affinité pour les récepteurs opioïdes
Prodrogues (10% métabolisé en morphine)
Polymorphisme génétique :
Inefficacité chez 15% de la population
Voie orale
Dextropropoxyphène
Opioïde synthétique. Interagît avec récepteur κ, μ et probablement RNMDA.
Durée action 4 à 6h
Effets secondaires : vrtiges, hypoglycémie, bradycardie, troubles conductifs
Morphine
Titration : Bolus de 2-3mg par intervalle de 5 min
Surveillance EVA ou EN (<3-4), FR, SpO2
Arrêt si soulagement ou événement indésirable
Morphine
Critères stricts d’arrêt de titration, voire d’antagonisation :
- Bradypnée-pauses respiratoires-apnée
- Désaturation,
- Hypotension arterielle, bradycardie ou tachycardie non
attendue
- Troubles sévères de la conscience
Surveillance jusqu’à une heure après titration
½ vie plasmatique : 1,5h
Durée 2 à 5h
1mg de M IV = 3mg de M orale
Oxycodone
Agoniste semi-synthétique κ et μ
Voies orale et IV (PCA..)
Libération biphasique (38% absorption rapide et
62% plus lentement)
Délai action 60 min sur 12h
Métabolisme hépatique
Ratio équianalgésie : 2
Buprénorphine (Temgesic® - Subutex®)
Opioïde synthétique dérivé de la thébaïne
Agoniste récepteur μ et antagoniste κ
Sublingual et IV
Actions spécifiques des opioïdes en
fonction des récepteurs
Types de récepteurs
Actions
μ
Analgésie supraspinale (μ1), spinale (μ2) et
périphérique, dépression respiratoire (μ2), antitussif,
rigidité thoracique, bradycardie et hypotension, myosis,
constipation, euphorie et dépendance
κ
Analgésie supraspinale et spinale, sédation, dysphorie
δ
Analgésie induite par le stress, régulation endocrine,
modulation de l’activité des récepteurs μ, (dépression
respiratoire
σ
Excitation, hallucinations, dysphorie, tachycardie et
hypertension, mydriase
Récepteurs couplés à protéine G qui inhibe activité de l’adénylcyclase membranaire
Equianalgésie
DCI
Ratio
Equivalence de dose de
morphine orale
Dextropropoxyphène
1/6
60mg de D = 10 mg de M
Codéine
1/6
60mg de C = 10 mg de M
Tramadol
1/5 à 1/6
50 à 60mg de T = 10 mg de M
Morphine orale
1
Morphine IV
3
1mg de M IV = 3mg de M
Morphine SC ou IM
2
1mg de M ISC = 2mg de M
Oxycodone orale
2
5mg d’O = 10mg de M
AL
• Antalgique
• Anti-hyperalgésique
Beloeil et Al. Anesthesiology 2006;105:139-45
Kawamata et Al. Anesthesiology 2002;97:550-9
• Anti-inflammatoire
Hollman et Al. Anesthesiology 2000;93:858-75
Buvanendran et Al. Anesthesiology 2006;104:403-10
Bagry et Al. RAPM 2008;33:17-23
Martin et Al. Anesthesiology 2008;109:484-90
• Dysmitotique
Exadaktylos et Al. Anesthesiology 2006;105:660-4
Biki et Al. Anesthesiology 2008;109:180-7
Traitements Anti-Hyperalgésiques
• Kétamine
• Gabapentinoïdes
• AL..
Kétamine
Antagoniste des récepteurs NMDA
Effets secondaires : sédation, hallucinations, tachycardie, HTA,
troubles visuels
Diminue l’hyperalgésie péricicatricielle, quand administrée en
péropératoire Stubhaug, Acta Anaesth Scan 2005
Action synergique avec morphine : diminution consommation PO
Bell, Acta Anaesth Scan 2005
0,2-0,5 mg/kg
Diminution douleurs chroniques résiduelles.
Lavand’homme Anesthesiology 2005
Chirurgie très douloureuse ou viscérale :
- 0,5 mg/kg à l’induction puis 0,5 mg/kg/h
- Boli de 0,25 mg/kg/30 min
- Pendant toute la durée de l’anesthésie
- Si chirurgie >2h (arrêt boli 60 min avant fin chir)
Chirurgie modérément douloureuse :
- 0,25 mg/kg à l’induction puis 0,25 mg/kg/h
- Boli de 0,125 mg/kg/30min
- Si chirurgie >2h (arrêt boli 60 min avant fin de chir)
• 75 patients chir abdo
• Randomisé :
– Rémifenta 0,05μg/kg/min
– Rémifenta 0,4μg/kg/min
– Rémifenta 0,4μg/kg/min + kétamine 0,5mg/kg puis 5μg/kg/min jusqu’à
fermeture puis 2μg/kg/min pdt 48h
Surface d’hyperalgésie plus grande et consommation morphine plus importante
: dans groupe forte dose de rémifenta
Gabapentinoïdes
Inhibent influx calcique intracellulaire a/n pré et post synaptique
AMM dans les douleurs neuropathiques
Per Os
Valence Anti-hyperalgésique :
- Diminue les besoins en opioïdes Hurley Reg Anesth Pain Med 2006
- Diminue le risque de sensibilisation centrale
Prégabaline (75mg) et Gabapentine (600 – 1200mg)
Utilisation préférentiellement en prémédication
Effets secondaires : sédation, étourdissement, œdème périphérique
Lidocaïne IV
Effets analgésique, anti-inflammatoire, anti-hyperalgésique
Groudine et Al. AnesthAnalg 1998;86:235-9
Kawamata et Al.Pain 2006; 122: 68–80.
Hollmann et Al. Anesthesiology 2000; 93: 858–875
Marret et Al. Br J Surg 2008;95:1331-1338
Chirurgies abdominales
Kaba et Al. Anesthesiology 2007;106:11-18
Alternatives aux ALR centrales…
Protocole: 1,5mg/kg sur 10min avant incision (maxi 100mg)
puis 1,5 mg/kg/h périodes per/postopératoires maxi J2…
Surveillance postopératoire dans une structure adaptée
40 patients
Randomisés : Lido vs SSI
1,5mg/kg puis 2mg/kg/h perop
1,33mg/kg/h : 24h post op
DS : - 1er gaz
- défécation
- sortie hôpital
Réduction conso morphine et douleur post op
NS : réponse métabolique et endoc
40 patients
RCT : Lido vs SSI
1,5mg/kg en 10 min puis 1,5mg/kg/h perop
Réduction conso morphine et douleur post op
Sulfate de Magnésium
Blocage récepteur NMDA
IV : Diffusion BHE aléatoire
N’a pas montré intérêt pour diminuer douleur postop
ni conso morphine
Administration locale intra-articulaire ou tronculaire
semble être efficace
Pas d’étude sur évaluation hyperalgésie postop
Principe de prise en charge de la douleur
post opératoire :
Mesures adjuvantes
Mesures adjuvantes :
Gestion des effets secondaires
Incidence : NVPO > sédation > rétention urinaire
• Préop : score d’Apfel + protocole de prévention
• Score de sédation (Naloxone à disposition)
• Surveillance globe vésical
• Prurit
• Inconfort des sondes
Techniques Locorégionales aux AL
• Administration : single shot, dis/continue (KT)
• Administration périmédullaire :
• Péridurale
• Paravertébrale
• « Rachianalgésie morphinique »`
• Administration périphérique :
• Périnerveux : Membres supérieur et inférieur
• Périarticulaire
• Paroi
Pose cathéter pour administration d’AL
Recommandé dès que douleur prévisible > 24h
DPO Intensité modérée à forte
Mode administration Dis/continu
Risque de survenue d’un syndrome des loges n’est pas une
contre-indication à la réalisation d’un bloc, sous réserve d’une
surveillance adaptée, car la douleur n’est pas le seul critère
diagnostique. En revanche, il n’est pas recommandé de
mettre un cathéter en cas d’immobilisation plâtrée
postopératoire.
Chirurgies aux membres supérieurs
• Epaule :
– BIS voire Bloc supraclaviculaire si contre indication..
– Injection sous acromiale
• Bras et coude : Bloc supra ou infra claviculaire
• Avant bras, poignet, main : Bloc axillaire, huméral ou au
poignet
• Doigts : Blocs axillaire, coude, poignet, distaux
Attention : chondrotoxicité des AL administrés en
continu…
Chirurgies aux membres inférieurs
• Hanche, Diaphyse fémorale : Bloc IF / fémoral
• Genou :
– KT fémoral + Bloc sciatique en injection unique
• Jambe, Cheville, Pied :
– Bloc sciatique
– Petits blocs cheville, pieds
Chirurgies abdominales majeures et Analgésie
Localisation de à
l’incision
Chirurgies
l’étage thoracique
Incision intercostale.. bilatérale
Incision intercostale ou mammaire unilatérale
Analgésie
PériDurale
Bloc ParaVertébral
Uni ou bilatéral +/cathéter
Infiltration paroi AL
+/- cathéter
Intérêt de la Lidocaïne IV comme alternative ???
Chirurgies abdominales lourdes
Incision médiane
Incision sous costale bilatérale
Incision sous costale unilatérale
Analgésie
PériDurale
Alternative à l’ALR
Bloc ParaVertébral
Uni ou bilatéral +/cathéter
Lidocaïne IV
Infiltration paroi AL
+/- cathéter
Chirurgies
abdominales
coelioscopiques
Chirurgies Abdominales
coelioscopiques
et Analgésie
Taille incision cutanée ou pièce opératoire
Grande
Bloc ParaVertébral
uni ou bilatéral
+/- cathéter
Alternative à l’ALR
Minime
Infiltration paroi AL
Single Shot ou cathéter
Lidocaïne IV
Aérosolisations d’AL
Infiltrations pariétales d’AL
-Sur cicatrice des laparotomies sous-costales et médianes. KT doit être placé dans plans
profonds (prépéritonéal).
- Plans profonds après hystérectomie par voie abdominale et césarienne.
-Il est probablement recommandé d’utiliser la perfusion continue cicatricielle après la
chirurgie majeure du sein et dans les cicatrices de curage axillaire = alternative au bloc
paravertébral qui est toutefois recommandé en priorité.
- Infiltration continue cicatricielle après chirurgie cardiaque. KT sur face ant du sternum.
- En chirurgie orthopédique et traumatologique, il est recommandé d’utiliser l’infiltration
continue d’un anesthésique local par voie subacromiale après chirurgie de l’épaule. En
chirurgie ouverte, le cathéter peut être placé en sous-cutané. L’efficacité est toutefois
inférieure à celle d’une ALR plexique. De même, lors de la prise de greffon iliaque, il est
recommandé d’utiliser l’infiltration continue à proximité de l’os.
- En revanche, il n’est probablement pas recommandé d’utiliser le cathéter intraarticulaire après chirurgie du genou. Les données actuelles suggèrent une efficacité
analgésique limitée et un risque pour le cartilage.
Transversus Abdominal Plane block
Conclusion : PEC DPO
• Stratégie d’Analgésie Multimodale
– Association réfléchie de traitements antalgiques +/‐
anti‐hyperalgésiques
– Privilégier techniques locorégionales aux AL
•
•
•
•
Respect Contre Indications
Tendre vers une Réhabilitation Précoce
Limiter apparition DCPC
Surveillance adaptée (Evaluations et structure)
Principe de prise en charge
de la douleur post opératoire :
Cas clinique
Cas clinique n °1 : Mme F 32 Ans
ATCD : Toxicomane IV T 160cm, P 50kg
HDM :
Injection héroïne intra-artérielle
humérale G le 2/8
Le 3/8 :
Hypoesthésie, diminution chaleur mbre
sup G. Thrombose artère humérale
Echec de Fogarty
Transfert CHU pour ischémie MSG
Cas clinique n °1 :
Mme F 32 Ans
Décision amputation 1/3 sup humérus G
Prise en charge :
Gabapentine, Prégabaline
Prémédication :
Anesthésie :
ALR (Bloc supra-claviculaire + KT)
et AG (Kétamine, Sufentanil,
hypnotique)
Analgésie post opératoire :
Paracétamol, Néfopam,
Morphine (PCA, PO),
Gabapentine, + KT
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