MILITANTS DE L’ÉGALITÉ L ’actualité sur l’égalité entre les personnes, les droits des femmes, l’interruption volontaire de grossesse, mais également sur le genre, invite à une expression mutualiste. Il ne s’agit pas de couvrir par un unanimisme de façade la diversité des convictions des adhérents mais de rappeler notre voie mutualiste vers l’émancipation, le progrès humain, individuel et collectif. Liberté, Égalité et Fraternité sont des exigences à faire vivre au quotidien. L’égalité entre les personnes, femmes et hommes, n’est pas négociable. Ni au nom de textes et pratiques plus que millénaires, ni au nom de coutumes et particularismes. Chaque jeune fille, chaque femme a un droit complet sur son corps. En 1974, Simone Veil a dû rédiger ainsi l’Article L.162-1 du Code de la santé publique : « La femme enceinte que son état place dans une situation de détresse peut demander à un médecin l’interruption de sa grossesse. » Quarante ans plus tard, à une très large majorité, les parlementaires soutiennent la suppression de cette notion de « détresse » et l’extension du délit d’entrave à l’IVG. Nous approuvons. Personne ne considère que l’avortement soit un acte banal. Pour autant, empêcher les femmes de s’informer ou d’y accéder est inacceptable. Si le droit à l’IVG est légalisé, il demeure insuffisamment légitimé. Les fermetures de centres, la diminution du nombre de gynécologues ou encore des discours culpabilisants sont en cause. L’égalité entre les personnes, femmes et hommes, n’est pas négociable. Notre société n’est pas épargnée par l’intolérance. C’est l’expérimentation, « ABCD de l’égalité », lancée depuis la rentrée de 2013 par les ministères de l’Éducation nationale et des Droits des femmes, qui est interprétée par quelques-uns comme une manière d’imposer « la théorie du genre ». Des élucubrations aussi navrantes que grotesques quand il s’agit d’ateliers et d’outils pédagogiques aidant à prendre conscience du poids des stéréotypes masculin/ féminin. La transmission des valeurs d’égalité et de respect entre les filles et les garçons est une mission de l’École de la République. Comme on refuse les discriminations selon l’origine sociale et ethnique, garçons et filles doivent avoir les mêmes chances à l’école, les mêmes ouvertures à toutes les disciplines. Loin des préjugés. Mais vous connaissez la suite : rumeurs et procès d’intention relayés par certains extrémismes, l’école accusée de vouloir imposer la « théorie du genre » qui prônerait la transsexualité ou l’homosexualité. Soyons précis. La théorie du genre n’a pas d’existence. Ce qui existe, ce sont des études de genre, un prisme à travers lequel des chercheurs s’interrogent sur la construction sociale de l’identité. Ce qu’exprimait Simone de Beauvoir en … 1949 : « On ne naît pas femme, on le devient. » La demande d’égalité des droits entre les hommes et les femmes est juste et l’ouverture aux différences des autres, positive. Nous ne pouvons rien tolérer de ce qui maintient la femme en position d’infériorité. De même, nous ne pouvons rien tolérer de l’homophobie. Parce que nous sommes des militants de l’égalité entre les personnes, nous joignons notre voix à toutes celles et tous ceux qui aspirent à une société ouverte et profondément humaine. Thierry Beaudet Président de la MGEN 3