RÉSUMÉ
Ce travail porte sur la transplantation cardiaque. Dans une première partie, c’est le contexte de
la transplantation cardiaque qui est exposé, sous la forme d’une revue de la littérature. Ce tour
d’horizon permet de faire le point sur l’état des connaissances dans la prise en charge de
l’insuffisance cardiaque terminale (ICT). Le traitement médical de l’ICT et ses récentes
évolutions sont abordés, puis les traitements non-médicamenteux sont discutés. Certaines
stratégies sont plus prometteuses que d’autres ; certaines sont d’usage courant tandis que
d’autres restent encore confinées à la recherche. Ainsi, aux côtés de la transplantation
cardiaque, l’on trouve la xénogreffe, la revascularisation myocardique, la chirurgie de
l’insuffisance mitrale, la chirurgie de résection ventriculaire, la cardiomyoplastie dynamique,
l’assistance ventriculaire mécanique et le cœur artificiel, la stimulation multisite, les
défibrillateurs implantables et la transplantation cellulaire. Ce tour d’horizon est l’occasion de
souligner l’importance d’une approche globale de l’ICT, intégrant aux côtés de la
transplantation les autres moyens désormais à disposition.
La seconde partie traite de la réorganisation de l’activité de transplantation cardiaque
survenue à Genève en 1998. Le texte aborde les motifs d’une telle restructuration, puis en
expose les méthodes. Il s’agit d’un ensemble de mesures, comprenant l’engagement d’un
cardiologue spécialisé, la création d’une unité spécifique, le renforcement de l’activité de
coordination, la standardisation des bilans et des indications, la restructuration du suivi
ambulatoire, l’institution d’un colloque multidisciplinaire de mise en liste, la rédaction d’un
rapport annuel, la définition de guidelines pour les problèmes courants et la création d’une
base de données. C’est de cette base de données qu’est extraite l’information nécessaire à
l’évaluation des résultats de cette réorganisation. L’analyse porte sur une période s’étendant
de 1998 à 2001. En marge des différentes caractéristiques des patients et des complications
rencontrées, l’accent est mis sur la survie. Ainsi, par rapport aux patients transplantés avant la
réorganisation de 1998, la survie est améliorée de façon significative. Elle est désormais
équivalente aux standards définis par l’expérience internationale.
En conclusion, bien qu’elles ne puissent être évaluées individuellement, les méthodes de la
réorganisation sont validées dans leur ensemble. A l’avenir, le maintien de ce niveau de
qualité de prise en charge passe par l’intégration de la transplantation dans une approche
globale de l’ICT.