P3/5 LesEchos.fr le 20/12/2016
dont ils sont capables dans la mise en œuvre, (iii) affectif, émotions positives incluant l’optimisme
l’enthousiasme, la curiosité et l’intérêt.
Ces évaluations externes ont le mérite de décrire le contenu de l’Engagement, mais elles sont peu utilisables
en entreprise où il ne saurait être envisagé de faire ce genre d’enquête - ni même que ce fût pertinent. Leur
perspective est en effet plus psycho-éducative que managériale.
Des observations recueillies au sein d’une école de commerce révèlent plusieurs moteurs d’Engagement
pour les étudiants : projet personnel, contagion positive ou négative du groupe et de l’encadrement,
maturité, compréhension des buts, haut niveau d’interaction, communication horizontale positive, travail en
groupe … le management et l’éducation ne sont pas si éloignés que cela.
Enfin, les sciences de l’éducation offrent une définition inspirante des bénéfices attendus de l’Engagement :
increasing or widening participation and initiative, achieving high levels of project (course) completion … and
a positive attitude to lifelong learning.
Quand l’ouverture, la réactivité, le partage des connaissances, l’initiative ou l’empowerment, le dialogue et
le droit à l’erreur deviennent des enjeux centraux pour l’innovation dans les entreprises, on perçoit la
pertinence de l’Engagement ainsi défini.
PILOTAGE DE L’ENGAGEMENT ET STRATEGIE RH
Si la mesure de l’Engagement en RH hérite son questionnement structuré de la recherche marketing, elle
s’en inspire également pour la catégorisation des leviers d’Engagement - leviers matériels, satisfactions,
items de politique RH, évaluation de type 360, mais aussi traits « marque employeur », culture d’entreprise,
valeurs …, la liste est longue et on en trouve des éléments dans de nombreux baromètres de climat social.
Pour réaliser un baromètre d’Engagement, il suffit d’ajouter 10 questions expérientielles à une mesure de
climat social classique. Non seulement cela permet de ne pas interrompre les sacrosaints historiques de
réponses mais, une fois que le suivi se concentre sur les scores d’Engagement, cela permet de faire évoluer
sereinement le corpus des questions. Il est alors facile de les adapter à des business units ou des métiers
spécifiques, puisque ces items deviennent alors des leviers spécifiques de l’Engagement dont la mesure reste
commune à tous. Le baromètre devient adaptatif et dynamique. Citons également à l’avantage des
questions expérientielles qu’elles ne sont pas des plébiscites pour ou contre le management.
Bref, introduire la méthodologie de l’Engagement dans un baromètre, c’est structurer la mesure et ouvrir de
nouvelles problématiques en amont (les leviers) et en aval (les bénéfices attendus). Au plan des leviers
d’Engagement, on peut représenter différentes strates d’actions potentielles par grands domaines à l’aide
de questions de satisfaction, mais aussi de traits culturels ou d’éléments de la stratégie d’entreprise.
On évalue l’impact relatif de ces grands domaines au niveau stratégique, puis à l’intérieur de chaque
domaine, on modélise l’impact des actions unitaires pour simuler l’action des plans RH au niveau local. Ce
découpage de l’information en blocs homogènes agissant de façon successivement concurrente puis
autonome sur la métrique de l’Engagement constitue une véritable méthodologie des plans RH :
repérage global des zones de désEngagement et d’Engagement et des leviers globaux
recherche locale et automatique des leviers points faibles et points forts, puis simulation des actions
dirigées vers les points faibles - dont l’amélioration constitue justement un objectif atteignable,
puisqu’il est atteint au global.
En quelques années de mesures de l’Engagement, des résultats assez nets ont pu être observés.