Le delirium tremens Posté dans - Tous, Drogues, Générale, Les benzodiazépines - 25 février 2013 - Pas de commentaire Le delirium tremens est un ensemble de symptômes graves généralement dus au sevrage de l’alcool, mais pouvant survenir à l’arrêt brusque (ou trop rapide) de traitements à haute dose d’autres dépresseurs du système nerveux central (SNC) comme les barbituriques ou les benzodiazépines. Venant du latin delirium, folie, et tremens, tremblement, ce terme fut introduit en 1813 par le médecin anglais Thomas Sutton, pour désigner « Une forme de delirium aggravée par des saignements mais dont les symptômes peuvent être atténués par la prise d’opium« . Le delirium tremens est généralement observé chez des alcooliques de longues durées avec des doses importantes (en général l’équivalent de 50 cl d’alcool ou plus à 40° pendant plusieurs mois, ou avec des doses plus légères mais pendant plusieurs années) et qui font un sevrage brusque sans suivi médical et sans traitement efficace. Le delirium similaire causé par l’arrêt de benzodiazépines ou de barbituriques à dose élevée ne nécessite pas une période d’exposition aussi longue pour se manifester en cas de sevrage trop rapide. Le taux de mortalité dépassait les 35% avant l’avènement des soins intensifs et des avancées pharmacologiques. Actuellement le taux de mortalité est estimé entre 5 et 15% 1 (suivant la gravité, la vitesse de prise en charge et l’efficacité des médicaments sur le patient). Les symptômes du delirium tremens surviennent le plus souvent dans les 72 heures après la dernière consommation d’alcool. Toutefois, ils peuvent se produire de 7 à 10 jours après le dernier verre. Ils peuvent inclure (liste non-exhaustive): - de l’agitation, excitation - des cauchemars - des tremblements incontrôlables - de l’irritabilité - de la paranoïa - de la confusion, désorientation - de la peur (allant jusqu’à des attaques de panique) - de la fatigue - de l’insomnie - des nausées, vomissements - des hallucinations visuelles (en générale effrayantes), tactiles (par exemple sentir des insectes sous la peau), - une exacerbation des sens - des crises d’épilepsies (ou convulsions, plus fréquentes dans les 12 à 48h après le début du sevrage) - des palpitations - de la fièvre - une transpiration abondante - de la tachycardie et hypertension Paradoxalement se sont les benzodiazépines (généralement le diazépam, lorazépam, chlordiazépoxide, témazépam, midazolam, ou oxazépam), parfois associés avec des neuroleptiques (halopéridol), qui sont les médicaments les plus utilisés pour contrecarrer le risque de delirium tremens causé par l’arrêt de consommation d’alcool. Ils sont parfois remplacés par des barbituriques. 2 Leurs efficacités contre ce trouble sont liées à leurs actions sur le GABA (les benzodiazépines, les barbituriques, les neurostéroïdes et l’alcool augmentant directement ou indirectement son efficacité), en savoir plus. Ces substances ont toutes en commun des propriétés sédatives, anxiolytiques, anticonvulsivante, antiépileptique et myorelaxantes. 3