792 LA HOUILLE BLANCH E № SPÉCIAL B/1953 Distribution des vitesses moyennes pour l'écoulement turbulent dans les conduites cylindriques Distribution of mean velocities w i t h turbulent flow in cylindrical pipes PAR E. LEG-END RE INGÉNIEl'H EX CHEF DC GÉNIE MARITIME A differential relation, inspired by R E I results, between turbulence and the mean force of viscosity, serves as a basis for integration of the velocity distribution law throughout the section, as welt as for calculation of the discharge and of the friction coefficient. All the results relating to turbulent flow in cylindrical pipes are thus linked to a simple law which, without involving great difficulties of integration, defines the. influence of the Reynold's number for the entire velocity distribution curve, except perhaps in the transition field. Une nouvelle relation différentielle entre la turbulence el la force moyenne de viscosité, inspirée des résultats de R E I C H A R D T , sert de base à l'intégration de la loi de distribution des vitesses dans toute la section, ainsi qu'au calcul du débit et du coefficient de frottement. L'ensemble des résultats relatifs à l'écoulement turbulent dans les conduites cylindriques est ainsi rattaché à une loi simple qui, sans difficulté d'intégration insurmontable, définit l'influence du nombre de Reynolds pour la totalité de la courbe de distribution des vitesses, sauf peutêtre dans le domaine de transition. new CHABDT'S INTRODUCTION Par une élude antérieure (1), nous avons tenté de représenter l'écoulement turbulent dans le ( 1 ) N o t e s u r la d i s t r i b u t i o n d e s v i t e s s e s m o y e n n e s p o u r l'écoulement t u r b u l e n t d a n s les conduites cylind r i q u e s . La Houille Blanche, n ' A, 1 0 4 8 (Mém. et Trav. S.U.F., n» L 1 9 4 8 ) . ( 2 ) J. N I K C H A D S E . — G e s e t z m ä s s i g k e i t e n d e s t u r b u l e n t e S t r ö m u n g e n in g l a t t e n R o h r e n . /•''orschunqscbe.fi, 3 5 0 , 1932. ( 3 1 F i l m t u r b u l e n t d a n s l e s c o n d u i t e s . La Houille Blanche, niai 1 9 5 0 . (4) H. R E I C H A I U I T . — Der Kinduss der w a n d n a h e n Strömung auf der turbulente Wärmeübergang. Mitteilungen aus dem Max Planck Institut, 1950. (51 H . R K I C H A U D T . — V o l l s t ä n d i g e D a r s t e l l u n g d e r t u r b u l e n t e n G e s c h w i n d i g k c i i s V e r t e i l u n g in g l a t t e n L e i t u n g e n . Z.A.M.M., juillet 1951. noyau central d'une conduite cylindrique à partir des résultats anciens de N I K U R A D S E (2). Nous avons, d'autre part, recherché une relation déterminant la turbulence dans le film au voisinage de la paroi ( 3 ) et assurant un raccordement continu de la loi de distribution des vitesses dans le noyau â la loi de distribution des vitesses dans le film. Simultanément, R E I C H A R D T publiait ( 4 - 5 ) de nouveaux résultats sur la distribution des vitesses et présentait une interpolation empirique très voisine de celle que nous avions proposée. L'objet de la présente, étude est une retouche de la relation déterminant la turbulence, faite en vue d'une extrapolation dans le noyau central Article published by SHF and available at http://www.shf-lhb.org or http://dx.doi.org/10.1051/lhb/1953012 № S P É C I A L B/1953 LA avec représentation HOUILLE correcte des résultats BLANCHE de 793 La présente étude est l'ondée sur la relation : REICHARDT. d dy LOI RÉDUITE DU FROTTEMENT La loi réduite de frottement peut être représentée sous la forme simple : y= 9 ou : y est le rapport du rayon local au rayon R de la conduite; 1/3 IL(JL) .9 \y kh I a 4 ;/ — 1 2 e ' 3 L'introduction de g dans le premier membre a essentiellement pour objet de conserver un sens à la relation pour les valeurs négatives de y. Elle n'altère pratiquement pas la loi des vitesses dans le film, où g est très voisin de 1, et simple fie l'extrapolation dans le noyau, où h/g est très voisin de 1. L'introduction dans le second nombre de la l'onction J , qui est égale à 1 à la paroi, g est le rapport de la pente locale de la courbe de distribution des vitesses moyennes du/dy à la pente de cette courbe à la paroi du/dg„; est destinée à la représentation des résultats de h est le rapport u v/u r de la valeur moyenne du produit des composantes axiale et radiale de la vitesse au carré de la vitesse de frottement : PENTE DE LA COURBE DE DISTRIBUTION DES VITESSES t «*-' = dp dx R -r/p 2 p où T est la tension de frottement à la paroi, ? la masse spécifique et dp/dx le gradient de pression. Il doit être noté que, la turbulence étant négligeable au voisinage immédiat de la paroi, la pente de la courbe de distribution des vitesses est déterminée par la viscosité seule. REICHARDÏ. La relation ci-dessus peut être facilement intégrée et définit la pente de la courbe de distribution des vitesses en fonction du rayon réduit ;/. Posons en effet : y & Alors la relation prend la forme d'une équation différentielle à variables séparées : 4 — S : ! : i (1 — S ) 1 du R dij„ u* k 4 y* .'/ :i 2 s <>!/ US) = S 1 + 1 S + (1 — s- S)* 1 R 2 v et e est l'inverse du nombre de avec la vitesse de frottement. " — Pour les conditions limites à la paroi S — et ;/ = !, elle s'intègre immédiatement par : où u. = p v est la viscosité absolue et v la viscosité cinématique : 1 du u* dy _ 2 REYNOLDS VFArclg^l formé RELATION DÉTERMINANT LA TURBULENCE Pour notre étude antérieure du film, nous avions introduit une relation complémentaire : 2 12 (1 — ?/ ) H + 2tf) Lorsque y décroît de 1 à 0, la valeur commune des deux membres croît de 0 à 3 / 3 2 k/e pour y — 1 / 2 , puis décroit jusqu'à k/12 g pour y = 0. Parallèlement, S croit de 0 à une valeur S , (k/e) pour y = 1 / 2 , puis décroît jusqu'à une valeur S (k/e) pour y — 0. Ces valeurs sont déterminées par : 0 Jl £ d dg 7i'/ 9 ;i kh 2 e où k est la constante de K A R M A N . Nous avions signalé que cette relation ne peut pas être extrapolée dans le noyau. La variable S reste toujours inférieure à 1, mais s'en approche d'autant plus que e est plus petit, c'est-à-dire que le nombre de R E Y N O L D S est plus grand. La variation de S avec ;/ étant ainsi détermi- 791 L A H O U I L L E née, la pente réduite de la courbe de distribution de vitesse 1/f/* du/dij est définie p a r : JL du/dij,, • du/dij — DISTRIBUTION DES VITESSES DÉBIT ET COEFFICIENT DE FROTTEMENT N" B L A N C H E B/1953 Si la détermination négative du radical est retenue pour le calcul de ;/ < 0,5, il convient de procéder aux intégrations d'abord de 0 à S, pour la détermination positive du radical, puis de S, à S ou à S„ pour la valeur négative du radical. La formule d'intégration montre que pour // < 0,5 : /; {) Des intégrations supplémentaires sont nécessaires pour le calcul de la vitesse locale, du débit cl du coefficient de frottement. SPÉCIAL = 2 n ¡1/4) — n (1/2—-//-) La solution exacte peut présenter de l'intérêt pour l'étude précise des faibles nombres de R E Y N O L D S dans le domaine de raccordement du régime turbulent au régime laminaire. Elle ne sera pas exploitée par la suite. La distribution des vitesses est définie par : 1 ' n / (1 DISTRIBUTION APPROXIMATIVE DES VITESSES S•)//</;/ /1* La vitesse déficitaire, différence de la vitesse maximum u,„ sur l'axe et de la vitesse locale n, est déterminée par : —'j i _ _ — _ «* ( J — $..•) 2 s Jo ( •' /„ k -— = J (S) + A fi/-', s) •' Le débit est le produit de la section par la masse spécifique et par la vitesse moyenne A' dans la section définie par : V 1 y , M* avec : I , C , C 1 I -R y / "v 1 1 I, Mettant en évidence l'allure de variation de la vitesse au voisinage de la paroi, on peut écrire : s:!, '» -f S - j - S , ' . :"S,T- + \/3 S 2 1 I N ,-T.-, ^ A . L T L 8 2 + - S : -"' ''" Enfin, le coefficient de frottement donné, sans intégration nouvelle, par : (f/ est En dérivant et tenant compte de la relation entre ;/ et s, il est possible d'obtenir : (/ A = 4 ~dif ;: S I (S) 1 + 2 tf 1 V:: II n'est fonction, comme V/»*, (pie de s, c'està-dire du nombre de R E Y N O L D S . Le produit ( I — S ,) I ( S s est nul pour S 0, mais tend vers 1 lorsque S s'approche de 1 et, pour une correction, il peut suffire de le confondre avec 1 (*). Alors : SOLUTION EXACTE A - 2 lu Le rayon réduit peut être exprimé explicitement en fonction du paramètre s et la solution exacte peut être calculée numériquement par les formules : 4 "*, ' ™ \ J12__£_ 1 :Î -s (/S :! 4.- S 1 S I V1 k - " - - ,I(S) : F I ^ 2 lu »* I - S' 11* En définitive, la distribution des vitesses est définie paramélriquement, en première approximation, par : I iff I (S) A- y- dS (') Une intégration p a r parties approximation plus serrée : pourrait fournir .'n V 1 H ' ' S I L A -2(1 ~ S3) ( (s) In + ... 1 -,- 2 i/l une N" u m SPÉCIAL B/1053 LA H O U I L L E En parlici!lier, la vitesse maximum sur l'axe peut être calculée par : Jt — u* .1 <s„.) + 2 In 3 La valeur correspondante de s, c'est-à-dire du nombre de R E Y N O L D S , est donnée par : A" ~ 1 2 US,,) = £ BLANCHE Les points expérimentaux de N U U ' K A D S E et de ont été reportés sur la figure sans indication du nombre de R E Y N O L D S OU de la valeur de s car ils correspondent tous à des nombres de R E Y N O L D S assez élevés et il est déjà satisfaisant de constater qu'ils sont voisins de la courbe limite et plutôt au-dessous dans la région 1 0 < ; / < 1 0 0 où ' courbes théoriques montrent précisément que la vitesse doit diminuer pour une valeur donnée de j / lorsque s croit. La représentation des résultats expérimentaux dans le domaine des grandes valeurs de y., est un peu moins satisfaisante. RKICHAHDT o s + + CALCUL DE LA DISTRIBUTION DES VITESSES Les résultats du calcul sont représentés sulla figure, 1. COEFFICIENT DE FROTTEMENT APPROXIMATIF Le procédé d'approximation, utilisé pour le calcul de la distribution des vitesses, peul aussi être exploité pour la détermination de la vitesse moyenne dans la section, mais l'erreur introduite dans chacun des calculs ne garantit pas leur parfaite correspondance. La vitesse moyenne est la limite pour // 0 de V(y) : V (y) : S' ) //" tly IL -t.-/. Posons : V (y) J ( SS -J- LÌ <{/-, s) F m. 1 La courbe en trait plein correspond à la limite pour £ = 0 de la distribution des vitesses »/ei* portée en fonction de y = ( 1 — ; / ) / 2 s sur une échelle logarithmique. La courbe en trait discontinu correspond à la vitesse maximum réduite n /u en fonction de La dérivation et l'élimination partielle de y donne : + I m // , = ^ 2 s :; (S) i : <ly 3 A B pour y = 0. Elle cesse d'être signifi- S ir ' calive pour les petites valeurs de y, en raison des approximations faites. La courbe en trait ponctué représente la distribution des vitesses pour £ — 0.01. Elle n'est pas connue avec précision, puisque les approximations supposent s très petit, mais donne une image de 'influence du nombre de R E Y N O L D S . Les courbes correspondant à des valeurs de a plus faibles, du domaine des nombres de R E Y N O L D S usuels, n'ont pas été tracées car elles sont pratiquement confondues avec la courbe limite pour £ = 0 lorsque ; / est modéré et s'élèvent ensuite légèrement au-dessus de cette courbe pour franchir même la courbe des vitesses máxima avant d'y aboutir. + et, en passant à la limite : A- V In 3 .1 <S„) -I- h* ou encore, en rapprochant de la loi de vitesse maxima et en adoptant A* — 0,4 : 3 H* 2 A- In 3 15 1. In 3 ~ 4,12 valeur très voisine de celle déduite par P R A N D T L des résultats expérimentaux, soit 1,07. Il est alors facile de calculer le coefficient de LA H O U I L L E 790 frottement C et le nombre de R E Y N O L D S lR. correspondant en fonction du paramètre S : f 0 k ^/-^ o l = J(S ) + 0 2 V R _ J__V_ V £ _ U* In3 _ L 12HS ) /y n A" V ^ / N" BLANCHE I(S)= a s qui correspond simple : à la relation a jL-JL(±f 2 Dans le domaine franchement turbulent, le coefficient de frottement calculé est un peu trop B/1953 faible. Ceci doit être rapproché de la valeur trop élevée de la vitesse maxima, déjà mise en évidence sur la figure 1, et qui entraine la vitesse moyenne. Il ne serait possible de remédier à cette imperfection qu'en retouchant quelque peu la loi de couche-limite ou la loi d'extrapolation vers le noyau de R E I C H A R D T . Nous avions antérieurement étudié la relation : Les résutats du calcul sont représentés sur la ligure 2, où ils sont comparés avec les résultats expérimentaux. F io. SPÉCIAL Œ - f complémentaire ^ et conduit à une valeur plus satisfaisante de la vitesse maxima, de la vitesse moyenne et du coefficient de frottement, mais s'accorde moins bien avec la distribution des vitesses dans le noyau telle qu'elle est présentée par R E I C H A R D T . Dans le domaine de transition, les résultats expérimentaux montrent un raccordement du régime turbulent au régime laminaire beaucoup moins progressif que celui qu'indique le calcul. II est vraisemblable que ceci subsisterait s'il était renoncé aux facilités des approximations qui sont plus spécialement hasardées dans ce domaine. CONCLUSION Il semble possible de représenter l'ensemble des résultats expérimentaux relatifs à l'écoulement dans les conduites cylindriques en partant d'une loi élémentaire assez simple qui, sans difficulté d'intégration insurmontable, définit l'influence du nombre de R E Y N O L D S pour la totalité de la courbe de distribution des vitesses, sauf peutêtre dans le domaine de transition. Il est vraisemblablement possible d'améliorer encore la représentation en retouchant quelque peu la loi élémentaire. Celle-ci n'a pourtant pas de. signification physique profonde car il est vraisemblable que la turbulence satisfait à une équation intégrale dont les équations différentielles, progressivement compliquées depuis Von K A R MAN, ne donnent qu'une image approchée. D I S C U S S I O N ( P r é s i d e n t : M. BARIULLON) M. D A N E L s i g n a l e q u e XL B I É S E I . ;I f a i t r é c e m m e n t u n e é l u d e a n a l o g u e b a s é e s u r d e s h y p o t h è s e s s i m p l i f i é e s et d é f i n i s s a n t t h é o r i q u e m e n t l a h a r p e et la c o u r b e d e N i k u radse, m a i s s'écartant de la droite de Blasius p o u r redesc e n d r e v e r s le b a s a p r è s le g e n o u . C e t t e t h é o r i e . e x p l i q u e r a i t certains r é s u l t a t s d'expériences, n o t a m m e n t celles de C O M O I . E T , e t t e n d r a i t à r é s o u d r e le p r o b l è m e d e la stabilité de l'écoulement l a m i n a i r e . do f r o t t e m e n t p a r c e l l e d e s r é s i s t a n c e s : o r , d a n s l a s t a b i l i t é , c'est la r é s i s t a n c e , p r o d u i t d u coefficient de f r o t t e m e n t p a r le c a r r é d e l a v i t e s s e q u i c o m p t e . M . L E G E N D I U Ï p e n s a i t qu'il, p o u v a i t e x i s t e r p o u r d e s v i t e s s e s c r o i s s a n t e s u n f a u x é q u i l i b r e l a m i n a i r e p r o l o n g é et q u ' e n r e v a n c h e , si on d i m i n u a i t la v i t e s s e , on p o u v a i t se r a c corder d'une façon c o n t i n u e à la courbe, p a r suite du r e t o u r de la t u r b u l e n c e . M. L E O E X D R E r e m a r q u e q u e le g e n o u e s t b e a u c o u p m o i n s a c c e n t u é si o n r e m p l a c e l ' é c h e l l e d e s c o e f f i c i e n t s M. l e P r é s i d e n t r e m e r c i e M. L E O E N D U E et p r o p o s e d e d e m a n d e r à M. B I É S E L d e p r é s e n t e r s o n é t u d e à u n e p r o chaine réunion.