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Rénovation du modèle économique pour le transport sanitaire terrestre
s’agit aussi de développer des démarches qualité pour réduire les évènements indésirables
(attentes trop longues des ambulanciers, véhicules en retard ou totalement absents…) en
disposant d’une véritable traçabilité des demandes et des transports réalisés. Ce plan de
recherche d’efficience pourrait s’intégrer dans un volet « transport de patient » des programmes
de gestion du risque qui doivent se mettre en place dans chaque région. Il a vocation
notamment à augmenter la rentabilité des équipages et, ce faisant, on pourrait aboutir au
constat que les tarifs des transports sanitaires, toutes autres choses égales par ailleurs,
pourraient être réduits. Ceci est particulièrement vrai des tarifs des ambulances qui ont été
jusqu’à récemment beaucoup trop favorisés par rapport aux tarifs des VSL. Par une meilleure
anticipation des besoins de transport et une fiabilisation des réponses apportées par les
transporteurs, ce plan pourrait aussi favoriser les établissements de santé en améliorant
potentiellement la disponibilité des lits (moindre immobilisation de lits par des patients en
attente d’un transport).
La deuxième recommandation est de revoir entièrement les conditions de réalisation du
transport assis professionnalisé. La coexistence sur ce secteur des taxis et des VSL ne s’opère
pas dans des conditions équitables (exigences de formations, modalité d’agréments des
véhicules, tarification…). La tarification actuelle conduit d’ailleurs à un recours de plus en plus
massif aux taxis qui ont désormais près de 50% du marché au niveau national. Or, cette
évolution n’assure ni un meilleur service aux patients ni une meilleure maîtrise des coûts pour
l’assurance-maladie. Il apparaît donc nécessaire de réussir à harmoniser totalement les
conditions de réalisation et les tarifs. Par ailleurs, les véhicules utilisés dans le secteur médico-
social pour les personnes à mobilité réduite devraient pouvoir également intervenir dans le
transport de patients à l’occasion de soins (secteur santé). On constate d’ailleurs que les
secteurs santé et médico-social ont instauré des conditions de transports très différentes pour
des populations bénéficiaires assez proches. Au moment où l’on crée les agences régionales
de santé (ARS), qui couvrent les deux secteurs, pour améliorer notamment la fluidité dans la
prise en charge, il apparait opportun de réfléchir à faire converger les prestations de transport
proposées aux patients. En particulier l’interdiction qui est faite aujourd’hui aux VSL de
transporter des personnes prises en charge dans le secteur médico-social n’apparait plus
justifiée.
Le troisième axe de progrès concerne les transports d’urgence. Il est tout d’abord important que
le référentiel concernant les transports sanitaires dans le cadre de l’urgence pré-hospitalière
publié en 2009 soit mis en œuvre dans des délais rapprochés et notamment la mise en place
des coordonateurs ambulanciers. Mais il apparait aussi que les conditions financières
associées à cette activité, et notamment le mode de financement de la garde ambulancière ou
des carences ambulancières doivent être revues. Il est ainsi nécessaire de davantage
responsabiliser les acteurs impliqués (ambulances volontaires pour effectuer les gardes,
établissements de santé sièges de SAMU-centre 15) et de revoir les indemnités de garde
versées. Compte-tenu de l’importance de cette activité pour la profession ambulancière en
matière de motivation et de formation et des enjeux pour la population, il est indispensable que
des évolutions interviennent à bref délais… Les ARS pourraient dans ce cadre être aussi
responsabilisées en se voyant confier une enveloppe unique pour le financement de cette
activité (garde ambulancière, carences ambulancières, transports d’urgences, voire une partie
du coordonateur ambulancier).
Les ARS ont d’ailleurs un rôle important à jouer pour permettre une bonne régulation du secteur
et rendre plus efficiente cette activité. Des objectifs dans le domaine du transport de patients
devraient leur être fixés annuellement. Ceux-ci pourraient concerner la maîtrise des dépenses,
le recours au transport partagé ou l’amélioration des organisations locales, notamment
concernant les demandes de transports des établissements. Les ARS pourraient alors inciter
les différents acteurs par le bais de contrats d’amélioration de la qualité et de la coordination
des soins. S’il est évident que le transport sanitaire ne représente pas pour les ARS un enjeu
financier important, il est cependant nécessaire que celles-ci s’organisent pour se donner les