Les Opioïdes dans la Prise en Charge de la Douleur au Cancer

publicité
Les Opioïdes dans la Prise en Charge
de la Douleur au Cancer
Docteur Philippe POULAIN
Unité Interrégionale de Soins Palliatifs
Polyclinique de l’Ormeau
65000 – Tarbes
[email protected]
MODELE BIO PSYCHO SOCIAL
(grille d’analyse clinique)
Mécanismes
générateurs
Nociceptif
DOULEUR
Perception / Comportement
Neuropathique
sensation
moteur
Idiopathique
cognition
verbal
Psychogène
2- -
émotion
Stratégie OMS
Traitement « étiologique »
Environnement
familial
professionnel
social
culturel
(passé, présent)
Modalités de prise en charge
 Douleur cancéreuse
Traitement du cancer
• Traitement étiologique
• Antalgiques
 Logique escalade thérapeutique
(stratégie OMS)
 Co antalgiques
•
•
Dans le cadre d’une prise en charge
globale : accompagnement / soutien
psychologique, nutritionnel, social …
Modèle
« pharmacologique
et technique »
3- -
 Douleur séquellaire
•
Traitement antalgique
 Pas de stratégie codifiée
 Pas forcément escalade
 Traitement des douleurs
neuropathiques
•
Approche globale
 Rééducation
 Ré-abilitation, ré-insersion
 Suivi psychologique
 TCC
Modèle
« bio-psycho-social »
LES RECOMMANDATIONS
• Règles OMS 1986 et 1992
• Recommandations EAPC 1996 et 2001
• Recommandations ANDEM 1996
• Standard Options Recommandations (SOR)
de la FNCLCC 2003
PRINCIPES GÉNÉRAUX
– Les traitements antalgiques doivent en
permanence être adaptés aux situations
cliniques (standard, accord d’experts).
– Parmi les critères de choix du traitement
(étiologie, âge, état général, antécédents,
effets indésirables potentiels, etc.), les
mécanismes physiopathologiques de la douleur
sont essentiels.
PRINCIPES GÉNÉRAUX
– La stratégie proposée par l’OMS pour la prise en charge de la
douleur cancéreuse par excès de nociception articulée autour de
cinq principes essentiels reste globalement pertinente (standard,
accord d’experts) :
• Prescription par voie orale,
• Prescription à intervalles réguliers,
• Prescription en respectant l’échelle de l’OMS à trois niveaux,
• Prescription personnalisée,
• Prescription avec un constant souci du détail.
ÉCHELLE THÉRAPEUTIQUE DE L'OMS
3
2
1
Morphine
Orale
Opioïdes
Faibles
Non Opioïdes
Morphine orale
Codeine
Paracétamol,
Aspirine
À chaque niveau : co-analgésiques,
AINS.
1986
Les antalgiques non opioïdes
(niveau 1 OMS) : Extraits
•
Les antalgiques non opioïdes (niveau 1 OMS) peuvent être associés aux antalgiques
opioïdes (niveaux 2 et 3 OMS) (option, accord d’experts).
•
Le paracétamol est recommandé en première intention dans les douleurs faibles à
modérées à la dose de 1000 mg toutes les 4 à 6 heures (recommandation, accord
d’experts).
– La dose maximale fixée par l’AMM est de 4g/j.
– Le paracétamol peut avoir une toxicité hépatique au-delà des doses recommandées.
Ceci justifie une précaution d’emploi en cas d’insuffisance hépatique
(recommandation, accord d’experts).
•
L’utilisation des anti-inflammatoires non stéroïdiens est recommandée dans le traitement
des douleurs inflammatoires, notamment les douleurs osseuses (recommandation, accord
d’experts).
•
Les inhibiteurs de la COX2 n’ont pas été étudiés chez l’homme dans le contexte de la
douleur cancéreuse et ces produits n’ont pas d’AMM en cancérologie. Pour cette raison,
ils n’ont pas actuellement d’indication particulière en cancérologie.
Les médicaments du niveau II
• Codéine (Associations, Codenfan®)
• Dihydrocodéine (Dicodin®)
• Dextropropoxyphène (Diantalvic®, Propofan®)
• Tramadol (Associations: Zaldiar®, Ixprim®
Topalgic®, Contramal®, Zamudol®...)
• Nalbuphine (Nubain®)
• Néfopam (Acupan®)
Les récepteurs opioïdes
•
•
•
•
•
•
•



Agoniste Pur
Agoniste Antagoniste
Agoniste partiel
Antagonistes purs
+
+
-
+
+
+
-
+
+
-
CODEINE
• Codéine (en association au paracétamol)
– voie orale
– dose 1 mg/kg = 2 cps paracétamol codéine
– délai d ’action : 30 à 40 minutes
– durée d ’action : 2 à 3 heures
– effet antalgique modéré 1/10ième à 1/6ième de la
morphine
– limite : 10 % de la population « insensible »
• Relais dihydrocodéine (Dicodin® 60LP x 2)
Dextropropoxyphène
•
•
•
•
Agoniste µ
Dérivé de la méthadone
Pic 1 à 2 h après administration
Métabolisme hépatique:
– Norpropoxyphène
• T 1/2 = 6 à 12 heures (accumulation)
– T ½ Norpropoxyphène 30 à 40 h
• Durée d’action de 4 à 7 H
• Elimination est essentiellement urinaire
• Commercialisé en association avec le
paracétamol essentiellement
• Retiré de la vente
Chlorhydrate de Tramadol
Caractéristiques
Affinité pour les récepteurs opiacés
(600 fois plus faible que pour la morphine)
Enantomère Dextrogyre
– Forte affinité pour le µ
– Inhibiteur puissant de la recapture sérotonine
Enantomère Lévogyre
– Affinité moindre pour le µ
– inhibiteur puissant de la recapture noradrénaline
Chlorhydrate de Tramadol
Précautions d’Emploi
• Insuffisance rénale :
– toutes les 12 heures si clairance < 30 ml/mn
• Insuffisance hépatique :
– même type de précaution :
• 1/2 dose ou espacement en raison augmentation du
taux sérique
Chlorhydrate de Tramadol
Effets Secondaires
Effets secondaires
voie orale
(%) n = 2510
voie parentérale
(%) n = 4418
Vertiges
4,92
4,39
Nausées
4,72
4,28
Fatigue
2,02
1,83
Hypotension orthostatique
0,24
1,38
Somnolence
0,40
1,02
Sueurs
0,71
0,91
sécheresse de la bouche
1,75
0,81
Vomissements
0,60
0,75
Nalbuphine - Nubain®
Action pharmacologique
• Agoniste Kappa à faible dose
• Antagoniste mu à forte dose
effet plafond
• Dose équianalgésique
– 20mg Nalbuphine = 10mg morphine
• Effet plafond : 0,3 à 1 mg/kg/dose
• Peu d’effet respiratoire et cardiovasculaire
• Peu d’effet digestif et moins de myosis qu’avec
la morphine
• Plus de dysphorie qu’avec la morphine
Un Nouveau Venu
• Le Tapentadol.
• En cours d’évaluation
• Opioïde, inhibiteur de la recapture
– de la sérotonine,
– de la noradrénaline
• Opioïde puissant
Morphine et autres Opioïdes dans le
Traitement de la Douleur du Cancer
Recommandations d’un Groupe d’Experts
de l’Association Européenne de Soins Palliatifs
Standards Options et Recommandations
de la FNCLCC
1
C
La morphine est l'opioïde à utiliser en
première intention pour traiter la
douleur modérée ou sévère du cancer.
MORPHINE : MOLECULE DE REFERENCE
2
C
• La voie orale est la voie de
référence pour administrer la
morphine.
• Dans l'idéal, 2 formes galéniques
sont requises :
– une forme à libération normale (pour
déterminer la dose d'équilibre)
– une forme à libération modifiée (pour
le traitement de fond)
Préparations de morphine orale
disponibles en France
SPECIALITES
Formes Libération Immédiate
Actiskenan 
PRESENTATION (DCI)
DELAI D’ACTION
DUREE D’ACTION
Gélules de sulfate de
morphine ouvrables
5, 10, 20, 30 mg
15 à 30 mn
4 heures
Sévrédol 
comprimés de sulfate
de morphine bisécables à 10 et 20 mg
15 à 30 mn
4 heures
Solution
COOPER 
MERAM 
Solution
Préparation
Magistrale
solution de chlorhydrate
10 à 30 mn
4 heures
10 à 30 mn
4 heures
10 à 30 mn
4 heures
1 à 2 heures
12 heures
1 à 2 heures
12 heures

ORAMORPH
Formes Libération Prolongée
Moscontin 
Skénan LP 
de morphine buvable
10, 20 mg pour 10 ml
Préparation
Morphine et sirop
buvable de chlorhydrate
Unidoses de 10,30,100 mg
de sulfate de Morphine
Flacon gttes 1.25 mg / gtte
Comprimés de sulfate
de morphine 10,20,30 mg
Gélules ouvrables
10, 30, 60,
100, 200 mg
Équilibration par paliers
10 mg
J0
EVA = 92
15 mg
J1
EVA = 58
20 mg
20 mg
J2
J3
EVA = 22
EVA = 18
Équilibration par le patient
doses régulières 10 mg
doses supplémentaires 10 mg
10 mg
15 mg
10 mg
J0 4
15 mg
8
EVA = 92
12 16 20
J1
EVA = 58
20 mg
20 mg
J2
EVA = 22
20 mg
J3
EVA = 18
Exemple d’équilibration par
morphine LP
Morphine LP
30 mg
30
40
J0
0
40
60
J1
12
10 mg 10
10
24
60
60
J2
10
36
10
48
J3
60
20
72h
Morphine LI
supplémentaire
EVA = 92
EVA = 58
EVA = 22
EVA = 18
Évaluation et suivi
• de l’intensité de la douleur
• des effets secondaires au traitement
Prévention des effets secondaires
• Toujours:
– La constipation
• Selon la tolérance:
– Nausées vomissements
15 - 25 % morphine
85 % métabolites
3
Sulfoconjugaison
Glucuronidation
Méthylation
1
5 % morphine
2
60 - 80 % morphine
20 - 40 % métabolites
Cycle entéro-hépatique
9
C
• Le rapport d'équianalgésie entre la
morphine par voie orale et par voie souscutanée ou intraveineuse, est situé entre
1 : 2 et 1 : 3
• cela signifie qu'il faut entre 20 et 30 mg
de morphine par voie orale pour obtenir
la même efficacité que 10 mg de
morphine par voie sous-cutanée ou
intraveineuse
Peau
Vertèbres
C
a
n
a
l
M
é
d
u
l
l
a
i
r
e
Espace
EspacePéridural
Péridural
Espace
EspaceIntrathécal
Intrathécal
LCR
20
B
• L'administration par voie médullaire (péridurale
ou intrathécale) d'antalgiques opioïdes en
association avec des anesthésiques locaux ou avec
de la clonidine doit être envisagée dans des cas
particuliers :
– quand la douleur est difficile à équilibrer ;
– quand les effets secondaires deviennent intolérables
malgré le bon usage des opioïdes associés à des non
opioïdes, donnés par la bonne voie d’administration
Traitement
régulier
Accès aigu
paroxystique
Épisodes de douleur aiguë paroxystique
• Étude prospective sur 7 jours consécutifs :
203 patients cancéreux équilibrés de leur douleur
• 82.3% ont eu au moins 1 épisode
• 1,1 épisode en moyenne par jour
• Durée >30 min pour 46.5% des épisodes
• EVA sévère ou intolérable 54%
• 70% des épisodes ont été traités (par des médicaments peros)
• 30% ont été insuffisamment soulagés
Di Palma M., Poulain P., & al. J Pain Symptom Manage 2000;20,6:S59
Les Accès Douloureux Paroxystiques (ADP)
Morphine Orale
Profil
d’un ADP
5
30
60
90
120
Temps (min)
Les Accès Douloureux Paroxystiques (ADP)
Morphine Orale
Oxycodone
Profil
d’un ADP
5
Temps (min)
30
60
90
120
Caractéristiques des opioïdes
utilisés pour les ADP
Bennett
2005
Le Fentanyl … dans tous ses états
Transmuqueux Voie Nasale: AMM France
Transmuqueux forme “colle biologique”: FDA
Transmuqueux Voie Orale: Disponible
Comprimés solubles sublinguaux: Disponibles
Comprimés muco adhésifs gingivaux : AMM
France
SFETD 2008 Strasbourg
Transmuqueux voie pulmonaire, inhalation: Etude
35
30
25
20
15
3
2.5
2
1.5
1
0.5
0
Cinétique du Fentanyl
IV Fentanyl 15 µg/kg
OT Fentanyl 15 µg/kg
Oral Fentanyl 15 µg/kg
0
20
40
60
80
100
Time (minutes)
120
140
Comparaison des Cinétiques du Fentanyl
35
30
25
Fentanyl
20
Plasmatique 15
3
2.5
(ng/mL) ± SEM
2
1.5
1
0.5
0
Fentanyl
IV 15 µg/kg
Morphine per os
Fentanyl Transmuqueux 15 µg/kg
ADP
0
20
Oral Fentanyl 15 µg
40
60
80
Temps (minutes)
100
120
140
Streisand JB, et al. Anesthesiology 1991;75:223-9
Cinétiques comparées
200 mcg Oravescent fentanyl
200 mcg Non-effervescent fentanyl
200 mcg Oral Transmucosal Fentanyl Citrate
N=12
ADPADP
Pather et al Drug Deliv Tech 2001; Durfee et al Am J Drug Deliv 2006
L ’analgésie autocontrôlée (PCA)
• Initialement développée pour les pompes, le concept
s’est élargi aux autres voies d’administration des
antalgiques (orale, péridurale, intrathécale…)
• C’est le patient qui juge quand il doit s’administrer
une dose supplémentaire en complément d’une dose
de base prescrite par le médecin.
PATIENT
POMPE PCA
CONTROLE
PERFUSION
MEDECIN
La PCA pompe en postopératoire
Concentration
Plasmatique
DÉPRESSION RESPIRATOIRE
SÉDATION
Dose PCA
ANALGÉSIE
Concentration
minimale efficace
DOULEUR
6
8
10
12
14
Temps ( heures)
14
• Le citrate de fentanyl par voie
transmuqueuse (O.T.F.C.) est un
traitement efficace des accès aigus
douloureux paroxystiques, chez les
patients déjà équilibrés par de la
morphine orale ou tout autre opioïde
du niveau 3 de l'OMS
A
Biodisponibilité du Fentanyl
Comprimé Transmuqueux
25% Rapid OT Absorption
50% Total Bioavailability
25% Slow GI Absorption
50% Lost to Metabolism or Not Absorbed
Streisand JB, et al. Anesthesiology. 1991;75:223-229.
Si ADP
• Fentanyl transmuqueux, en bâtonnets: pour
les accès aigus paroxystiques (Actiq)
• Comprimés oro-dispersibles de Fentanyl
(Abstral)
• Fentanyl par voie transmuqueuse nasale
(Intanyl)
• Pompe PCA ?
Alternatives à la morphine,
Rotation des Opioïdes
Dr Philippe Poulain
Centre Claudius Regaud 31000 – Toulouse
Unité Interrégionale de Soins Palliatifs – 65000 Tarbes
Avant de changer, Considérer...
•
•
•
•
•
•
Est-ce indispensable ou non de changer
Est-ce simple?
Quelle est la préférence du patient?
Quel est le bénéfice estimé pour le pt?
Quelle technique choisir?
Avez vous une bonne connaissance des ratios
équi-antalgiques?
• Le coût....
17
A
• Si l'hydromorphone ou l'oxycodone
sont toutes deux disponibles par
voie orale
– sous forme à libération normale
– et sous forme à libération modifiée,
• elles peuvent être considérées
comme des alternatives
intéressantes à la morphine orale
Hydromorphone - Oycodone
• L’hydromorphone est indiquée dans le traitement des
douleurs intenses d’origine cancéreuse en cas de
résistance ou d’intolérance à la morphine (option, accord
d’experts). (Pas de métabolite actif, élimination rénale).
• L’oxycodone est une autre alternative à la
morphinothérapie orale dans le traitement des douleurs
intenses d’origine cancéreuse ou en cas de résistance ou
d’intolérance à la morphine (option, accord d’experts).
18
C
• La méthadone est une autre
alternative efficace mais qui peut
être plus compliquée à utiliser que les
autres opioïdes en raison des grandes
variations interindividuelles
– de sa demi-vie plasmatique,
– de son rapport d'équianalgésie
– de sa durée d'action.
• Son utilisation par des nonspécialistes n'est pas conseillée
COEFFICIENTS DE CONVERSION DES OPIOIDES
Produit
Coefficient
Estimation de la dose de morphine orale
Dextropropoxyphène
1/6
60 mg de dextropropoxyphène # 10 mg de morphine
Codéine
1/6
60 mg de codéine # 10 mg de morphine
Dihydrocodéine
1/3
30 mg de DHC # 10 mg de morphine
Péthidine
1/5
50 mg de péthidine # 10 mg de morphine
Tramadol
1/5
50 mg de tramadol # 10 mg de morphine
Morphine
1
= opioïde étalon
Fentanyl
50
50 µg/h = 120 mg de morphine Orale par 24 h
Sufentanil
500
50 µg/h = 1200 mg de morphine Orale par 24 h
Hydromorphone
7,5
4 mg d’hydromorphone # 30 mg de morphine
Nalbuphine
0,5
20 mg de nalbuphine # 10 mg de morphine
Buprénorphine
30
0,2 mg de buprénorphine # 6 mg de morphine
Méthadone
#2
5 mg de méthadone # 10 mg de morphine
Oxycodone
2
5 mg d’oxycodone # 10 mg de morphine
Si maintien de la voie orale
– Hydromorphone
• 5 à 10 fois plus puissante que la morphine
• En France : disponible uniquement sous forme de gélules à
libération modifiées sur 12 heures (28 jours en 2 fois)
– Oxycodone
• 1,5 à 2,5 fois plus puissante que la morphine
• cp 10, 20, 40, 80 mg
– Méthadone
• Solution, comprimés
• En France : pas d’indication dans la douleur cancéreuse, mais
sera autorisée en ambulatoire, en soins palliatifs.
HYDROMORPHONE
• Synthèse 1926
• Opioïde niveau 3 OMS
• Agoniste sélectif µ 1
• Disponible en gélules LP (12 et 24 h)
HYDROMORPHONE
• Biodisponibilité orale # 50 % , S/cut # 80%
• Demi-vie 1.5 - 3 h
• Solubilité +++ (50 mg/ml)
Hydromorphone
Fonction cétone en position 6
évite la formation de métabolite 6.
CH3
Morphine
N
6
3
OH
O(H)
O
Hydromorphone Sophidone LP®
• Rapport d’ équiantalgie H/M :
– 7,5/1
– 30 mg de morphine LP  4 mg de Sophidone LP
• Gélules à libération prolongée
–
–
–
–
4 mg : bleu clair
8 mg : rose
16 mg : marron
24 mg : bleu foncé
• Boîtes de 14
• Prescription limitée à 28 jours
Hydromorphone
Oxycodone
CH3
N
Morphine
6
3
OH
CH3O
O(H)O
O
OXYCODONE
• Synthétisée à partir de la thébaïne en 1916
• Utilisée en France depuis les années 75
• Demi-vie d’élimination de 4,7 h
• Liaison aux protéines 38 à 45%
• C max 1 à 1,5 h
• Equianalgésie O:M = 2 à 2,5:1
• Pas d’accumulation en cas d’insuffisance rénale
• 1° passage hépatique moindre
OXYCODONE
• Oxycontin LP®
• Oxnorm LI ®
• Oxynormoro ®
• Oxynorm Injectable ®
ANALGÉSIE TRANSDERMIQUE
• Avantages :
• Pas de passage hépatique.
• Taux plasmatiques stables.
• Simplicité d'utilisation.
• Inconvénients :
• Cinétique complexe.
• Montée lente des taux plasmatiques (8 à 12 heures).
• Décroissance lente après arrêt (Stockage cutané).
Fentanyl Transdermique
• Attention aux doses équiantalgiques:
• 50 à 60 mg de morphine per-os par 24 h = 25 microgrammes
heure de fentanyl
• 25 mg de morphine IV = 25 mcg/h de fentanyl
• Les différentes formes à disposition:
– Génériques : Fentanyl Ratiopharm®, Fentanyl Winthrop®
– Autre forme galénique: Matrifen®
• Grande inertie du patch
• Délai d ’action > 12 heures
• Stabilisation 6 jours (2 patchs)
• Si accès douloureux paroxystiques:
• Bâtonnets, comprimés transmuqueux, inhalateurs
Fentanyl Transmuqueux
(Actiq®,Abstral®, Instanyl®, Effentora®…)
• Problème lié à la titration complexe
• Différentes formes galéniques:
–
–
–
–
Actiq
Abstral
Effentora
Instanyl…
• Rapidité d’action: autour de 10 minutes
Sufentanil - Sufenta®
• Avantages principaux
– Puissance (Fentanyl x 10)
– Stabilité
– Volume perfusé réduit
• Inconvénients principaux
– Administration parentérale uniquement
– Pas d’AMM dans la douleur chronique
COEFFICIENTS DE CONVERSION DES OPIOIDES
Produit
Coefficient
Estimation de la dose de morphine orale
Dextropropoxyphène
1/6
60 mg de dextropropoxyphène # 10 mg de morphine
Codéine
1/6
60 mg de codéine # 10 mg de morphine
Dihydrocodéine
1/3
60 mg de DHC # 20 mg de morphine
Péthidine
1/5
50 mg de péthidine # 10 mg de morphine
Tramadol
1/5
50 mg de tramadol # 10 mg de morphine
Morphine
1
= opioïde étalon
Fentanyl
50
50 µg/h = 60 mg de morphine
Sufentanil
500
50 µg/h = 600 mg de morphine
Hydromorphone
7,5
4 mg d’hydromorphone # 30 mg de morphine
Nalbuphine
1/2
20 mg de nalbuphine # 10 mg de morphine
Buprénorphine
30
0,2 mg de buprénorphine # 6 mg de morphine
Méthadone
#2
5 mg de méthadone # 10 mg de morphine
Oxycodone
2
5 mg d ’oxycodone # 10 mg de morphine
Buprénorphine
(TemgésicTranstec)
•
•
•
•
Agoniste partiellement antagoniste
Effet plafond 5 à 10mg/jour
Pompe + bolus
Sublingual + doses supplémentaires
(niveau I, Tramadol, buprénorphine)
• Transdermique + doses supplémentaires
BUPRENORPHINE Temgésic®
Place dans le choix thérapeutique
• Voie orale contre-indiquée :
– Subocclusion et occlusion digestives.
• Voie orale mal tolérée :
– Patient O.R.L. ne pouvant déglutir
– Chimiothérapie émétisante
– Constipation opiniâtre
– Sub occlusion digestive...
BUPRENORPHINE Temgésic®
Avantages
• Voie sublinguale, simplicité d’administration.
• Longue durée d’action : 8 à 12 heures.
• Moins constipante que la morphine.
• Pas de précautions particulières si insuffisance
rénale.
BUPRENORPHINE Temgésic®
Inconvénients
• Effet «plafond» proche de 5 mg par prise
– Plus proche de 300 mg en équivalent morphine orale par jour
• Agoniste partiel , antagoniste 
ne pas utiliser en même temps que d’autres opioïdes ?
• Notion de “Wash Out” lors du passage aux agonistes purs
discutable et non gênant.
Place et Utilisation de la
Méthadone dans le
Traitement Antalgique du
Patient en Soins Palliatifs
Dr Philippe Poulain
Unité Interrégionale de Soins Palliatifs
Polyclinique de l’Ormeau
65000 - Tarbes
Mécanismes d’Action
• Mécanisme commun avec les autres
opioïdes:
– Agoniste Μu (Κappa) et Δelta
• Blocage de la recapture de la sérotonine
• Antagoniste des récepteurs NMDA,
(3 mécanismes: plus grande stabilité des
doses qu’avec un opioïde classique).
Afssaps
• Par son action antagoniste sur les
récepteurs NMDA, elle diminue la
sensibilisation centrale secondaire à
la somation des stimuli nociceptifs
lors de l’activité neuronale répétée ;
cela est en faveur d’une action ciblée
supplémentaire sur les douleurs de
mécanisme de type neuropathique.
Afssaps
• Après administration orale, elle est
retrouvée dans le plasma en 15 à 45 min.
• Le pic plasmatique est retrouvé entre 2.5
et 4 heures.
• Cette absorption intestinale quasi complète
est modifiée par la perfusion et la mobilité
intestinales ainsi que par le pH. La baisse
de la motilité intestinale et l’acidité du pH
augmentent son absorption ; or la
méthadone diminue la motilité intestinale
Afssaps
• De plus il faut également prendre en
compte le relargage par les graisses
de la méthadone qui est très lipophile.
Ces phénomènes doivent conduire à
une surveillance accrue des patients
pour l’équilibration des doses de
méthadone.
Afssaps
• Contrairement à la morphine qui, après
métabolisme hépatique produit des
métabolites actifs et toxiques qui
s’accumulent en administration chronique,
en cas de déshydratation, d’hypercalcémie
et d’insuffisance rénale, la méthadone
peut être prescrite dans l’insuffisance
rénale (pas de contrindication chez le
dialysé rénal)
Recommandations AFSSAPS
• Douleur réfractaire
• Dans le cadre de douleurs réfractaires, la méthadone
peut être envisagée après une évaluation effectuée
par une équipe spécialisée (soins palliatifs ou douleur).
La méthadone ne doit être prescrite qu’en dernier
recours après rotation des opioïdes et traitement
adjuvant bien conduits (Grade C).
• La méthadone n’ayant pas de métabolites actifs, elle
peut être utilisée chez le patient insuffisant rénal et
le dialysé chronique.
• La forme sirop sera prescrite en première intention
et la forme gélule sera réservée à des situations
d’exception.
Recommandations AFSSAPS
• Le maniement, notamment la titration, de
cet opioïde est complexe ; il doit être
effectué par des médecins expérimentés à
l’hôpital ou possiblement en ville. La
prescription initiale devra être réalisée par
des équipes hospitalières ou par des
centres spécialisés dans les soins palliatifs
ou dans la prise en charge de la douleur et
par tout médecin ayant une « capacité », un
« DU, DIU » douleur ou soins palliatifs»).
Recommandations AFSSAPS
• Les patients pourront être suivis en ambulatoire,
sous réserve d’une collaboration étroite entre les
centres spécialisés et les intervenants au
domicile : médecin traitant, HAD, réseau et équipe
mobile de soins palliatifs.
• Il faudra s’assurer de la possibilité d’une prise en
charge hospitalière à la moindre complication et de
la possibilité de joindre tout au long du traitement
un membre de l’équipe ayant initié la méthadone
pendant la première semaine de titration.
• Le traitement pourra être renouvelé par un
médecin généraliste en lien avec une équipe de
soins spécialisés
Protocole 1
• l’équilibration se fait par une administration à la
demande par le patient lui-même (il n’y a pas de
prise imposée par un horaire régulier et le patient
ne prendra des doses que s’il a mal),
• Arrêter l’opioïde précédent et faire le relais
d’emblée avec la méthadone sans chevauchement.
• Le délai d’action rapide de la méthadone (15
minutes) permet la réalisation de cet antalgie
autocontrôlée et autorise l’arrêt de l’opioïde
précédent avec un relais d’emblée par méthadone
sans prise concomitante d’autre opioïde (ce qui
simplifie la titration).
Protocole 1
• convertir la posologie de l’opioïde à stopper en
Morphine Equivalent Oral (MEO) selon les ratios
habituels. Vérifier les autres médicaments pris par
le patient susceptible de pouvoir interagir avec la
méthadone,
• arrêt de l’opioïde précédent et administration de
la méthadone d’emblée, à la demande jusqu’à
équilibration du traitement qui advient entre le
4ème et le 6ème jour,
• la dose unitaire de méthadone représente 10% de
la dose en MEO par 24 h, sans dépasser 30 mg par
prise,
Protocole 1
• après une 1ère dose, une 2ème dose peut être
administrée au bout d’une heure en cas de douleur
résiduelle sans dépasser 6 prises/jour,
• une évaluation quotidienne est nécessaire : si le
patient a pris plus de 3 doses/24h la dose unitaire
est augmentée de 30 à 50%,
• à partir du 6ème jour possibilité de passer à 2
prises/jour en cas de dose stable depuis 48
heures. La dose des 48h divisée par 4 sera
administrée toutes les 12h. De plus, en cas de
nécessité d’interdose, 1/6ème de la dose fixe des
24h pourra être administrée toutes les 3h.
Protocole 2
• Ce protocole repose sur le principe d’un
relai progressif pour éviter un syndrome de
sevrage lié à l’arrêt de l’opioide antérieur
• Il est recommandé un relais selon les
modalités suivantes :
• convertir la posologie de l’opioïde à stopper
en Morphine Equivalent Oral (MEO) selon
les ratios habituels. Vérifier les autres
médicaments pris par le patient susceptible
de pouvoir interagir avec la méthadone
Protocole 2
• utiliser un ratio de conversion (MEO : méthadone)
variable selon la posologie en MEO de l’ancien
opioïde ;
• 4 : 1 pour les patients qui recevaient entre 30 et
90 mg de MEO par jour
• 6 : 1 pour les patients qui recevaient entre 90 et
300 mg de MEO par jour
• 8 : 1 pour les patients qui recevaient plus de 300
mg de MEO par jour
• répartir la méthadone en 3 prises (dose de 24h/3)
par voie orale sur 24heures sans dépasser 30 mg
par prise
Téléchargement