
Médecine d'Afrique Noire : 1991, 38 (6)
céphalées et d’algies diverses traitées par Tiapridal® avec
71 % de succès ne comporte que 2 sujets atteints de drépa-
nocytose.
Nyamé (7) a publié en 1980 une première étude ouverte
centrée sur le traitement par le tiapride des crises doulou-
reuses aiguës drépanocytaires. Cet essai ouvert, portant sur
22 enfants âgés de 16 mois à plus de 15 ans, réalisé avec
une posologie empirique (100 à 300 mg/jour selon l’âge
administrés sous forme injectable ou comprimés, en 2 ou 3
fois) a conclu à l’efficacité (19 bons ou très bons résultats)
malgré une posologie relativement peu élevée et à la bonne
tolérance du tiapride, avec un délai d’action rapide (2 à 3
jours de traitement). La durée du traitement s’est avérée
beaucoup plus courte que lorsque la vincamine ou le
méthylsulfonate de dihydroergotoxine étaient utilisés et le
tiapride a présenté l’avantage de pouvoir être administré en
traitement ambulatoire. La présente étude réalisée chez
l’adulte à des posologies proportionnellement plus élevées
(800 mg/j au lieu de 300 mg chez les sujets âgés de plus de
15 ans dans le travail de Nyamé) confirme l’efficacité du
tiapride puisque les douleurs, quelle qu’en soit l’intensité
initiale, se sont atténuées ou ont disparu en 3 jours dans
28 cas sur 30 (93 %).
A ces posologies importantes administrées par voie
veineuse, le tiapride a été également très bien toléré chez
ces malades au terrain fragilisé, la majorité des eff e t s
secondaires se limitant à une somnolence.
V - CONCLUSION
Dans cet essai non comparatif incluant 30 patients, le
tiapride a été administré par voie intraveineuse à la
posologie de 600 à 800 mg par jour pendant 3 jours pour
traiter les douleurs survenant au cours des crises de déglo-
bulisation des drépanocytoses homozygotes.
L’efficacité antalgique paraît très intéressante. Chez 28 des
30 patients (93,3 %) les douleurs ont été améliorées (3 cas)
ou ont disparu (25 cas) au terme des 3 jours de traitement.
La tolérance du traitement a été également tout-à-fait
satisfaisante. Malgré un terrain fragilisé et des doses éle-
vées de Tiapridal®, 16 patients n’ont présenté aucun effet
indésirable et ceux constatés pour les 14 autres ont été peu
intenses et peu graves, la majorité se limitant à une simple
somnolence.
Dans les conditions de cette étude, le tiapride se révèle une
thérapeutique intéressante des douleurs survenant au cours
des crises aiguës drépanocytaires, ce qui concorde avec les
premiers résultats enregistrés chez l’enfant dans la même
indication.
Des travaux ultérieurs, notamment comparatifs, seraient
néanmoins nécessaires pour confirmer et préciser la place
du tiapride dans le traitement des douleurs de la crise aiguë
drépanocytaire.
EFFICACITE ANTALGIQUE DE TIAPRIDAL® DANS LES DOULEURS DE LA CRISE AIGUE 469
BIBLIOGRAPHIE
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