224 Mouvement Brownien
au cas centr´e en consid´erant le nouveau processus Xt−e(t). C’est pourquoi
dans la suite nous ne nous int´eresserons qu’aux processus gaussiens centr´es.
Un processus est dit `a accroissements ind´ependants si, pour tout n-uplet
(0 ≤t1≤. . . ≤tn), les variables
X0, Xt1−X0, Xt2−Xt1, . . . , Xtn−Xtn−1
sont ind´ependantes.
Quitte `a changer Xten Xt−X0, on pourra toujours se ramener au cas o`u
X0= 0.
Remarquons que si nous savons que le processus est gaussien et nul en 0,
alors la propri´et´e d’accroissements ind´ependants revient `a dire que, pour tout
quadruplet 0 ≤s1< s2≤t1< t2, les variables Xs2−Xs1et Xt2−Xt1sont
ind´ependantes (puisque dans un vecteur gaussien centr´e, l’ind´ependance est
´equivalente `a l’orthogonalit´e).
Consid´erons un processus gaussien `a accroissements ind´ependants centr´e
et nul en 0. Appelons F(t) = K(t, t) = E(X2
t).
Observons tout d’abord que Fest croissante, puisque, si s<t,Xs=Xs−0
et Xt−Xssont ind´ependantes, et donc
E(X2
t) = E(Xs+Xt−Xs)2=E(X2
s) + E(Xt−Xs)2≥E(X2
s).
Si, pour s<t, on a F(s) = F(t), alors le calcul pr´ec´edent nous montre que
E(Xt−Xs)2= 0, et donc que Xt=Xs. Le processus est donc constant (presque
sˆurement) sur les intervalles de constance de F(t). Quitte `a reparam´etrer le
temps, et `a supprimer les intervalles o`u Xest constant, on pourra supposer
que Fest strictement croissante.
Enfin, si nous ´ecrivons pour s<t
E(XsXt) = E(X2
s) + E(Xs(Xt−Xs)) = E(X2
s),
nous voyons que K(s, t) = F(s), et donc en g´en´eral on a
K(s, t) = min(F(s), F (t)) = F(s)∧F(t) = F(s∧t).
R´eciproquement, consid´erons un processus gaussien centr´e nul en 0 dont
la covariance vaut K(s, t) = K(s, s)∧K(t, t). Alors, c’est un processus `a
accroissements ind´ependants. En effet, pout s1< s2≤t1< t2, on a
E(Xs2−Xs1)(Xt2−Xt1) = K(s1, s1)−K(s2, s2)−K(s1, s1) + K(s2, s2) = 0.