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Fiches sur
L’évolution biologique de l’homme
par
Rosine Orban
et
Denise Vandemeulebroucke
avec la collaboration de
Laurence Cammaert, Joelle Neut et Martine Vercauteren
Unité d’Anthropologie biologique (UAB)
Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRSNB)
et
Université Libre de Bruxelles (ULB)
Association pour la Diffusion de l’Information
Archéologique (ADIA) asbl
2010
Préambule
Ces fiches sur «L’évolution biologique de l’Homme» ont été tirées et actualisées à partir du catalogue de
l’exposition «Sur les Traces des premiers Hommes» 1, 2.
Nous projetons de les rendre accessibles à tout un chacun sur le site www.evol.be.
Elles sont cependant principalement destinées aux enseignants et à leurs élèves.
Pensées et réalisées sous forme de fichier pdf en noir et blanc, elles peuvent être facilement photocopiées, en
tout ou en partie.
Chaque thème est condensé sur une ou deux pages maximum.
Les mots soulignés dans le texte renvoient à des illustrations ou commentaires sur internet.
Nous vous en souhaitons fructueuse lecture et attendons vos remarques pour les améliorer.
Rosine Orban
le 15 mars 2010
Institut royal des Sciences naturelles de Belgique (IRScNB)
29, rue Vautier
B-1000 Bruxelles
1 ORBAN, R. 1992. Sur les traces des premiers Hommes. Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, Bruxelles.
Livret guide du Muséum, 3: 37pp.
2 Exposition «Sur les traces des premiers Hommes» réalisée, à l’origine, en 1984, à l’initiative de C. Susanne par le
Laboratoire d’Anthropologie et de Génétique humaine de l’Université Libre de Bruxelles.
1
1. Orban et al. avril 2010 www.evol.be
1. La paléontologie humaine
L’histoire évolutive du genre humain se construit au fil des découvertes de fossiles. En parler, c’est donc évo-
quer des faits et des acquis. C’est aussi parler de l’évolution des concepts en paléoanthropologie.
Les fossiles qu’on découvre sans discontinuer depuis bientôt 200 ans constituent les faits principaux. Ils
permettent d’ajuster de mieux en mieux la filiation des espèces au cours de leur évolution biologique et de
comprendre les modalités de cette évolution.
Qu’est-ce que la paléoanthropologie ou paléontologie humaine?
L’anthropologie physique étudie la diversité biologique des populations humaines dans le temps et dans
l’espace. La paléoanthropologie s’intéresse plus particulièrement aux populations qui nous ont précédés. Elle
se base essentiellement sur les fossiles.
1.1. Introduction
Les fossiles sont des restes d’organismes, complets ou fragmentaires, trouvés dans les roches (en
géologie, on entend par « roche » tout terrain de la croûte terrestre, qu’il soit dur ou meuble). On consi-
dère également comme fossiles toutes les traces d’activité dues à des êtres vivants et conservées dans
les formations géologiques, comme des traces de piste ou de terriers.
La paléontologie humaine traite de la diversité biologique de l’homme dans le temps.
Les mécanismes explicatifs de cette diversité sont les mêmes que ceux qui régissent la diversité humaine dans
le monde. Ce sont les mécanismes de l’évolution biologique communs à tous les êtres vivants.
Etudier l’évolution nécessite de solides bases dans d’autres sciences naturelles comme la génétique et la
géologie.
Fig. 1 : « Nous ne descendons pas du singe, nous
sommes des singes » Frans de Waal, primatologue1.
Dessin de Nicole Cromps pour l’exposition « Sur les
traces des premiers Hommes »2
1 De Waal F., 2006. Le singe en nous, Fayard, Paris.
2 Susanne C. (éd.), 1984. Sur les traces des premiers hommes. Crédit Communal, Belgique, 168 p.
2
1. Orban et al. avril 2010 www.evol.be
Bases génétiques
Pour comprendre l’évolution, les fondements génétiques sont indispensables.
ADN, chromosomes, divisions cellulaires, gamètes, lois de Mendel, sont autant de notions sur lesquelles on
s’appuie. Actuellement, les chercheurs tournent leur attention vers l’embryologie, et plus particulièrement
vers les gènes HOX du développement car ils commencent à livrer beaucoup de réponses à nos questions sur
les mécanismes de l’évolution.
L’information du génome guide la synthèse des protéines et la formation d’un individu. Lorsqu’on aborde
l’évolution biologique, on passe du niveau de l’individu au niveau des populations.
La génétique des populations
La génétique des populations permet de comprendre comment les phénomènes évolutifs se succèdent dans le
temps. Ils s’observent au fil des générations.
Dans toutes les espèces vivantes actuelles y compris chez l’homme on observe des changements des
fréquences géniques d’une génération à la suivante et donc l’évolution des espèces.
Les principaux changements sont dus aux mutations, à la sélection naturelle, au hasard et aux migrations.
Apports de l’anatomie comparée
Un outil principal du paléontologue est l’anatomie comparée dont le fondateur est Georges Cuvier (1769-1832).
En comparant les ossements fossiles aux espèces actuelles, on peut mettre en évidence ce qui les rapproche
ou les différencie. On arrive ainsi a discerner des parentés entre groupes d’êtres vivants, à voir comment ils
ont évolué au cours du temps et comment ils ont divergé les uns des autres.
Fig. 2 : L’anatomie comparée permet d’observer les homologies qui témoignent d’une histoire évolutive commune.
Ex: Os du membre antérieur chez deux mammifères: l’éléphant et l’homme.
a: omoplate; b: humérus; c: radius; d: ulna; e: carpe; f: métacarpe; g: phalanges.
1. La paléontologie humaine
1.2. Les outils du paléoanthropologue
3
1. Orban et al. avril 2010 www.evol.be
Méthodes géologiques de datation
Le premier souci des paléontologues est de situer dans le temps les fossiles qu’ils découvrent. Parmi les
méthodes utilisées, il faut distinguer les datations relatives des datations absolues.
Les méthodes relatives (comme la stratigraphie, la palynologie, la paléopédologie ou le paléomagnétisme)
permettent de dire que « Pierre est plus âgé que Paul » tandis que les méthodes absolues (comme la radio-
chronologie et la thermoluminescence) sont plus élaborées : « Pierre a 18 ans, Paul en a 15 ».
Cadre chronologique
Aux méthodes de la géologie, il faut ajouter l’esquisse du cadre chronologique (Fig. 3a) et en particulier de
l’époque Plio-Pleistocène au cours de laquelle on observe l’émergence du genre Homo.
De même les périodes archéologiques (fig. 3b) permettent de cadrer l’évolution culturelle des Hominidés:
Paléolithique inférieur, moyen et supérieur,
Mésolithique
Néolithique
N
E
O
G
E
N
E
R
T
I
A
I
R
E
Q
A
T
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R
-
P
a
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u
e
P
A
L
E
O
-
Holocène
Pléistocène
Pliocène
Miocène
Oligocène
Eocène
Paléocène
1.8 Ma
5.3 Ma
23.8 Ma
33.7 Ma
54.8 Ma
65 Ma
10.000 ans
Crétacé
Jurassique
Trias
Permien
Carbonifère
Dévonien
Silurien
Ordovicien
Cambrien
142 Ma
206 Ma
248 Ma
292 Ma
354 Ma
417 Ma
443 Ma
495 Ma
545 Ma
2500 Ma
vers
4500 Ma
Protérozoïque
Archéozoïque
CENOZOIQUEMESOZOIQUEPALEOZOIQUEPRECAMBRIEN
QUATER-
NAIRE
TERTIAIRE
NEOGENE
PALEO-
GENE
Périodes historiques
Néolithique
Mésolithique
Paléolithique inférieur
Paléolithique supérieur
Paléolithique moyen
Paléolithique
5.000 (2)
13.000 (4)
11.000 (3)
2.6 Ma (7)
40.000 (5)
100.000 (6)
Années B.P. (1)
Fig. 3b : Périodes archéologiques et dates du début de
chaque période.
Fig. 3a : Époques géologiques et dates du début de chaque période. (Ma = million d’années).
(1) Les dates B. P. (Before Present, avant le présent) prennent
pour référence l’année 1950 où a eu lieu le congrès décidant
de cette convention.
(2) Début de l’écriture au Proche-Orient.
(3) Apparition de l’agriculture et de
l’élevage au Proche-Orient.
(4) Débitage microlithique.
(5) Débitage laminaire.
(6) Débitage Levallois.
(7) Premiers outils.
1. La paléontologie humaine
1.2. Les outils du paléoanthropologue (suite)
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