Scuola delle Scienze Economiche, Aziendali, Giuridiche e Sociologiche
Cattedra di Francese
Prof.ssa Liliane Vitullo
Clec (2-3cfu) Testo 5
http://www.alternatives-economiques.fr/trois-questions-sur-la-reprise_fr_art_1227_64616.html
Ah la reprise ! Depuis le temps qu'on
l'attendait ! Le 14 août dernier l'Insee (pour la France)
et Eurostat (pour l'ensemble de la zone euro) ont
secoué la torpeur estivale en annonçant que les
économies française et européenne étaient sorties de la
récession au second trimestre 2013. Et cela de façon
plus nette qu'anticipé, avec une croissance du produit
intérieur brut (PIB) de 0,5 % en France au cours de ce
trimestre et de 0,3 % du PIB pour la zone euro. Une
bonne surprise qui soulève plusieurs questions : quelle
est l'origine de ce rebond inattendu ? S'agit-il d'un feu
de paille ou du début d'un redémarrage durable de
l'activité ? Ce rebond signifie-t-il enfin que la zone
euro est définitivement sortie d'affaire ? Essayons d'y
apporter quelques éléments de réponse.
Il faut tout d'abord être prudent : les chiffres
publiés mi-août ne sont, pour la France comme pour
l'Europe, que des premières estimations soumises
parfois à des corrections ultérieures significatives. Les
éléments plus précis ne seront connus que courant
septembre. En ce qui concerne la France, les données
communiquées par l'Insee indiquent cependant déjà
clairement que ce rebond résulte de deux causes
principales.
Tout d'abord les entreprises, et notamment
celles du secteur automobile, ont reconstitué leurs
stocks. Cela serait, selon l'Insee, à l'origine de 0,2 point
de PIB sur le 0,5 gagné au second trimestre. Un
phénomène classique : en période de ralentissement
économique, les entreprises anticipent un recul des
ventes et limitent fortement leur production de peur
que les produits leur restent sur les bras. Mais souvent
elles surréagissent, réduisant leurs stocks au-delà du
souhaitable. Du coup, elles doivent ensuite corriger le
tir, ce qui semble s'être produit dans des proportions
significatives en France, au printemps dernier.
L'autre origine de ce rebond tient à la bonne
tenue de la consommation des ménages, qui a
progressé de 0,4 % au second trimestre. La résistance
de la consommation des Français est une constante
depuis 2009 : entre janvier 2008 et juin dernier, les
ventes de détail ont crû de 5 % en France malgré la
crise, alors qu'elles ont reculé de 39 % en Grèce, de
26 % en Espagne, de 17 % au Portugal et qu'elles ont
stagné en Allemagne, bien que l'économie allemande
s'en sorte globalement mieux que l'économie française.
Jusqu'ici les Français ont été en quelque sorte les
"consommateurs en dernier ressort" de la zone euro :
c'est, pour une part non négligeable, ce comportement
qui a empêché l'effondrement de la zone quand les pays
en crise se sont enfoncés dans la récession. Dans un
contexte où nos voisins réduisent fortement leurs
achats, cette stabilité française entretient en revanche
un lien direct avec le déficit croissant de notre
commerce extérieur. Cette consommation avait
cependant légèrement fléchi fin 2012 et au premier
trimestre 2013 et il y avait des raisons de craindre que
ce mouvement se poursuive, voire s'amplifie. Du fait
notamment de l'importante restriction budgétaire
engagée par le gouvernement, avec en particulier les
fortes hausses d'impôts décidées pour 2013. Sur les six
premiers mois de l'année, l'impôt sur le revenu a ainsi
rapporté à l'État 4,1 milliards de plus qu'au premier
semestre 2012, soit une hausse de 12 %. La
consommation des Français est pourtant repartie à la
hausse au second trimestre, et cela à un rythme
relativement soutenu.
Ce redémarrage tient tout d'abord au climat. L'hiver
froid et prolongé a amené une hausse sensible des
dépenses d'énergie, qui pèsent pour un dixième de la
consommation des ménages : elles ont augmenté de
2,4 % en l'espace d'un seul trimestre, après déjà une
hausse de 2 % début 2013. Le seul autre poste de
consommation en hausse importante concerne les
achats d'automobiles : pour la première fois depuis fin
2011, ils augmentent de 2,1 % au second trimestre. Ce
n'est guère surprenant : cela fait maintenant quasiment
quatre ans que les ventes de véhicules sont en chute
libre parce que les consommateurs, incertains de
l'avenir, choisissent de conserver leur ancien modèle
plus longtemps que d'habitude. Arrive cependant un
moment où ce véhicule donne quand même des signes
de fatigue excessive et il faut bien se décider à s'en
séparer. D'autant que les constructeurs automobiles,
asphyxiés, se mènent parallèlement une concurrence
féroce sur les prix et proposent des conditions très
attractives pour leurs nouveaux modèles. Les autres
postes principaux de consommation (alimentation,
textiles) ont en revanche continué de reculer.
Au-delà de ces aspects très circonstanciels, une
tendance plus lourde soutient également la
consommation des ménages : le recul de l'inflation. La
hausse des prix avait culminé à 2,5 % en rythme annuel
fin 2011, pour ensuite descendre progressivement
jusqu'à 0,9 % seulement en juin dernier sous l'impact
de la récession. Mais parallèlement, les augmentations
de salaire n'ont (heureusement) pas ralenti aussi
fortement : selon le ministère du Travail, le rythme
moyen de la hausse du salaire mensuel dans le secteur
privé est passé de 2,2 % fin 2011 à 1,9 % au printemps
dernier. Autrement dit, bien que les hausses de salaires
aient diminué durant cette période, les salariés sont
passés d'une situation où ils perdaient en moyenne
0,3 % de pouvoir d'achat par an fin 2011 à une autre où
ce pouvoir d'achat s'accroît au contraire d'1 % par an
aujourd'hui. De quoi aider à consommer un peu plus.
En dehors de ce rebond inattendu de la
consommation, l'évolution des autres grands postes des