ECOLE POLYTECHNIQUE Promotion X2015
Laurent Sanchez-Palencia ([email protected])
web: http://www.uquantmat.fr/teachX-PHY431.html
RELATIVITÉ ET PRINCIPES VARIATIONNELS (PHY431)
Petite Classe 8 (10 janvier 2017)
Un zest de relativité générale et quelques rappels sur les processus
collisionnels
Cette PC est consacrée d’une part à l’étude de l’une des premières applications de la relativité
générale (avance du périhélie de Mercure) et d’autre part à quelques rappels concernant les
processus réactionnels.
1 Le problème de Kepler (suite)
Nous reprenons le problème de Kepler abordé dans le cadre de la dynamique hamiltonienne
classique à la PC7. Nous l’appliquons ici à la planète Mercure. L’orbite (classique) de cette
dernière est elliptique avec une très faible excentricité (orbite quasi-circulaire de rayon moyen
r55 ×106km). Au niveau classique, nous avions montré que le vecteur de Runge-Lenz,
~
K~p ×~
L
mk~r
r,(1)
est une quantité conservée. Dans la formule ci-dessus, nous avons noté kGMm G=
6,67 ×1011 m3/kg.s2est la constante de gravitation universelle, M2×1030kg est la masse
du Soleil et mest la masse de Mercure. De plus, nous avions montré que le vecteur ~
Kpointe
dans la direction du périhélie.
Nous nous intéressons à présent aux corrections de la trajectoire induites par la relativité générale.
1. Le Soleil étant supposé statique et à symétrie sphérique, on utilise la métrique de Schwarz-
schild,
g00 = 1 RS/r ,grr =1
1RS/r ,gθθ =r2,gϕϕ =r2sin2θ,
RS= 2GM/c2est le rayon de Schwarzschild.
(a) Justifier que l’on peut utiliser le lagrangien
L=m
2(1 RS/r) (c˙
t)21
1RS/r ˙r2r2˙
θ2+ sin2θ˙ϕ2,(2)
˙x=dx/dτ représente la dérivée par rapport au temps propre τ.
1
(b) A l’aide des variables cycliques du lagrangien, déterminer les quantités conservées.
Justifier que le mouvement est plan, de sorte que l’on peut se limiter au plan θ= 0.
(c) En déduire que l’équation des trajectoires peut s’écrire
m˙r2
2+L2
2mr2GMm
rGML2
mc2
1
r3=1
2E2
mc2mc2,(3)
Lest le moment cinétique et Eest l’énergie.
(d) Ecrire la limite non-relativiste du membre de droite de l’équation ci-dessus. En dé-
duire que dans cette limite, les corrections relativistes sont décrites par le hamiltonien
perturbatif
δH =GML2
mc2
1
r3.(4)
2. Nous utilisons à présent une description classique avec le hamiltonien H=Hcl +δH.
(a) Montrer que l’équation d’évolution du vecteur de Runge-Lenz s’écrit
d~
K
dt =3kL2
m3c2
~
L×~r
r5.(5)
(b) En déduire que l’angle de rotation du périhélie par période classique s’écrit
δΘ6πGM
rc2(6)
pour une orbite quasi-circulaire de rayon moyen r.
(c) En déduire la précession du périhélie de Mercure en secondes d’arc par siècle.
2 Seuil de réaction
On considère un processus réactionnel de la forme
a1+a2+... b1+b2+...
où au moins l’une des particules initiales ou finales est massive. L’état initial est donné, c’est-à-
dire que l’on suppose connues les quadri-impulsions de toutes les particules aj, et on cherche à
savoir s’il existe un état des particules b1,b2, ... satisfaisant les lois de conservation fondamentales.
1. Les réactions suivantes sont-elles possibles ?
(a) Désintégration d’un photon (γ) en un électron (e) et un positron (e+) ;
(b) Emission d’un photon par un électron.
2. Que se passe-t-il lorsqu’un corps massif (X) intervient dans les réactions ci-dessus ? En
d’autres termes, les réactions X +γX+e+e+et X +eX+e+γsont-elles
possibles ?
3. Production de paires electron-positron par des photons. Un photon de très haute énergie
(rayon gamma) produit par certaines sources astrophysiques peut interagir avec un photon
de basse énergie pour former une paire électron-positron.
2
(a) Exprimer le pseudo-module carré de la quadri-impulsion des deux photons incidents
en fonction de leurs énergies E1et E2et de l’angle θformé par leurs vecteurs d’onde.
(b) Ecrire la condition de seuil.
(c) A quelle énergie minimale le photon de haute énergie peut-il réagir un photon de basse
énergie E1= 1eV pour former une paire électron-positron ?
4. La coupure GHZ. Les protons (mp0,94GeV/c2) de très haute énergie qui constituent la
majeure partie des rayons cosmiques peuvent interagir avec les photons de basse énergie
du rayonnement fossile (Eγ7×104eV à T2,7K), Le processus élémentaire s’écrit
p+γ+,
+est un état intermédiaire de masse m1,23GeV/c2. Ce dernier se désintègre
alors en un neutron (n) et un pion positif (π+) ou en un proton (p) et un pion neutre
(π0). Déterminer l’énergie minimale du proton pour que la réaction puisse avoir lieu. On
pourra supposer qu’elle est très supérieure à son énergie de masse.
3 Désintégration d’une particule en mouvement
On considère une particule ade masse maen mouvement à la vitesse ~vadans le référentiel inertiel
(R). Celle-ci se désintègre en deux particules b1et b2de masses m1et m2.
1. On étudie tout d’abord la désintégration dans le référentiel du centre de masse, (R).
(a) Quelle condition doivent satisfaire les masses pour que la réaction puisse avoir lieu ?
(b) Déterminer alors les énergies et impulsions des particules produites. Montrer que ~p1
et ~p2
décrivent une sphère.
2. On étudie à présent la désintégration dans le référentiel (R)du laboratoire.
(a) Exprimer les énergie et impulsion de b1dans (R)en fonction de celles dans (R).
(b) Montrer que ~p1décrit une ellipse dont on déterminera les paramètres.
(c) En déduire qu’il existe une valeur critique vc
ade la vitesse de la particule aau-delà de
laquelle l’angle entre les vitesses de aet b1est bornée supérieurement.
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