UE7 Hormono-Reproduction Pr Delezoide Le 03/10/12 de 8h30 à 10h30 Ronéotypeuse : Victorine Turrini Ronéolectrice : Clara Sekely UE7 Hormono-Reproduction : Appareil Urinaire Sommaire Introduction • Présentation générale • Rappels • Avant la délimitation • Après la délimitation • La différenciation progressive du cordon néphrogène • Le pronéphros • Le mésonéphros • Le métanéphros • Récapitulatif • Observation de photographies d’embryons humains à différents stades de maturation • Coupe transversale d’embryon à J30 • Un peu plus tard : coupe sagittale d’embryon • Coupe transversale d’embryon à J35 • Coupe transversale de la partie caudale à J40 • La formation du métanéphros • Evolution du diverticule urétéral et du blastème • L’urine • Le cloisonnement du cloaque • Le développement de l’urètre Introduction Dans ce cours nous allons nous intéresser au devenir du mésoblaste intermédiaire qui va former le cordon néphrogène. L’appareil urinaire chez l’embryon (ici schéma d’un embryon de 1 mois) va se développer en trois étapes. Trois étapes qui correspondent au développement de l’extrémité céphalique à l’extrémité caudale de dérivés intermédiaires de ce cordon néphrogène. • Présentation générale • Rappels Resituons un peu les choses : on a un embryon avec son extrémité céphalique et son extrémité caudale (bourgeon caudal), au milieu le cordon ombilical (encore largement ouvert). L’intestin primitif à la fin du premier mois est ouvert à son extrémité céphalique au niveau de la bouche primitive. Il est divisé en trois régions : la plus céphalique qu’on appelle l’intestin antérieur où va se développer l’appareil respiratoire, l’estomac et au niveau inférieur le foie et le pancréas. Les ébauches du foie et du pancréas vont délimiter la fin de l’intestin antérieur et la deuxième partie de l’intestin primitif que l’on appelle l’intestin moyen. L’intestin moyen forme une anse symétrique et centrée par le canal vitellin qui part dans le cordon ombilical. La dernière partie est l’intestin postérieur. Il se termine par un carrefour, le cloaque, fermé en avant par la membrane cloacale située entre l’intestin postérieur et la partie intra embryonnaire de l’allantoïde qui part dans le cordon ombilical. Le cordon néphrogène se développe en trois étapes avec une formation de trois reins successifs en partant de l’extrémité céphalique ; le premier étant le plus cervical et le dernier étant le rein définitif. Entre la 3ème et la 4ème semaine, la partie cervicale du cordon néphrogène va donner naissance à un premier rein qu’on appelle le pronéphros (bilatéral, un de chaque coté). Sa durée de vie est très brève, il va donner naissance au canal pro néphrotique. Tout cela va disparaitre très rapidement dès la fin de la 4ème semaine. Le deuxième rein sera plus intéressant car il va laisser des traces. Il se développe à partir de la partie thoracique et lombaire du cordon néphrogène ; c’est le mésonéphros. C’est un gros organe découvert par Monsieur Wolff, ainsi on le nomme aussi le corps de Wolff. C’est un rein transitoire qui va donner naissance au canal de Wolff, il se développe à partir de la 4ème semaine dans un sens céphalocaudal. Il va avoir une activité transitoire car il va être capable de fabriquer de l’urine et il va entretenir des rapports très proches avec la gonade en formation. Quand il va régresser à la fin du 2ème mois, il va disparaitre entièrement sauf une partie qui va se trouver intégrée aux gonades et aux organes génitaux internes. Le dernier rein se développe à partir de la 5ème semaine au niveau caudal du cordon néphrogène : c’est le rein définitif ou métanéphros. C’est lui qui donne le rein du fœtus et de l’adulte. • Situation anatomique du cordon néphrogène - Avant la délimitation On voit ici une coupe transversale d’embryon avant la fin de la délimitation. Avant la délimitation l’embryon est tapissé d’un épithélium appelé épiderme depuis qu’il a fait du neurectoblaste. Cet embryon a un axe de symétrie central qui est défini par en arrière le tube neural, puis la chorde (l’inducteur). Sous la chorde l’intestin primitif, qui est encore largement ouvert au niveau de la vésicule vitelline, est bordé d’endoblaste. On trouve entre l’épiderme et l’entoblaste le troisième feuillet qui est le mésoblaste intra embryonnaire. Celui-ci comporte trois régions : - le mésoblaste para axial, le plus proche du tube neural. Il a donné les somites avec les différentes régions : le sclérotome qui migre vers l’intérieur et le dermatomyotome vers l’extérieur. Et au centre on a une cavité : le myocèle. - au milieu, c’est le cordon néphrogène qui dérive du mésoblaste intermédiaire - et puis le troisième, le plus externe, c’est le mésoblaste latéral qui s’est clivé en un cœlome intra embryonnaire. Celui-ci est limité par du mésoblaste qui est la somatopleure intra embryonnaire, le long de l'épiderme, et le long de l’intestin primitif la splanchnopleure intra embryonnaire. Dans la splanchnopleure se développent les vaisseaux : en para sagittal on a deux gros vaisseaux parallèles, les deux aortes, qui ont migré vers la chorde. Comment le cordon néphrogène se distingue t-il des autres mésoblastes ? Il exprime pour cela deux facteurs de transcription qui vont l’accompagner dans toute sa différenciation ; PAX 2 et PAX 8. Ces deux facteurs sont liés à des malformations rénales. Ils appartiennent à une famille de 9 gènes, qui s’expriment après les gènes HOX et sont caractéristiques de certains organes. Par exemple PAX 2 est lié au rein et à l’œil donc il peut être responsable d’une association de malformations rénale et oculaire. PAX8 est lié au rein et à la thyroïde. - Après la délimitation (fin du premier mois) Lorsque la délimitation est terminée on n’a qu’une seule aorte car les deux dorsales ont fusionné sur la ligne médiane. On peut voir l’intestin primitif qui est dans la cavité péritonéale qui dérive du cœlome intra embryonnaire. Ce tube digestif est relié à la paroi postérieure par un méso postérieur et il est attaché à la paroi antérieure par un méso antérieur. Quand on a un méso antérieur dans la cavité péritonéale c’est qu’on est dans le septum transversum et qu’on a le foie (c’est le cas ici). Le cordon néphrogène est situé de part et d’autre de la ligne médiane en positon latéro aortique, rétro péritonéale, c'est-à-dire inclus dans la paroi postérieure du corps. Il est recouvert par le péritoine et fait saillie dans la cavité péritonéale. Il est beaucoup plus gros que sur le schéma, en effet à cette époque il remplit pratiquement toute la cavité péritonéale. Ce cordon néphrogène va subir la métamérie : phénomène qui tronçonne le mésoblaste de la partie céphalique à la partie caudale avec un gradient d’intensité céphalo-caudal et dorso-latéral. La lame somitique paraxiale va subir complètement la métamérie et le cordon néphrogène de façon partielle. Le mésoblaste latéral ne va pas subir de métamérie ; on ne verra pas de tronçonnage de la cavité péritonéale. La partie céphalique du cordon néphrogène va la subir et donner des néphrotomes. Mais la partie caudale ne va pas la subir ; elle reste une boule de mésenchyme qui donnera le métanéphros, on l’appelle le blastème métanéphrogène. Ce cordon néphrogène se différencie donc des autres mésoblastes car il exprime les gènes PAX 2 et 8 et il subit partiellement la métamérie du fait de sa position. • La différenciation progressive du cordon néphrogène Il subit la métamérie : il va se tronçonner pour former des néphrotomes. On a ici une coupe transversale de l’embryon : on retrouve l’épiderme en surface, en profondeur sur la ligne médiane le tube neural, la lame somitique, en rouge le cordon néphrogène et sur le coté le mésoblaste latéral avec le cœlome, la somatopleure et la splanchnopleure. Quelle est son évolution au cours du temps ? • Le pronéphros La différenciation commence à la troisième semaine au niveau des néphrotomes cervicaux qui vont donner le pronéphros. Il y en a trois sur ce schéma mais en vrai ils sont sept. Ils se différencient progressivement dans le sens céphalo-caudal. Ce sont des condensations de mésenchyme (comme les somites), ils vont subir une différenciation vers de l’épithélium, c’est une transition mésenchymo-épithéliale. Ils vont se transformer en vésicules pronéphrotiques. Chaque néphrotome donne une vésicule par transition ME. Chaque vesicule va s’allonger pour former un tubule. Les tubules vont s’allonger vers l’extérieur et se réunir pour former un canal ; le canal pro néphrotique. Au fur et à mesure les tubules se différencient puis régressent très vite et disparaissent complètement. • Le mésonéphros La 4ème semaine apparait le mésonéphros : il va pousser un peu plus loin la différenciation. Chaque néphrotome donne une vésicule mésonéphrotique. Ces vésicules, surtout les premières, vont s’allonger pour former des tubules qui poussent vers l’extérieur et qui se rejoignent pour former le canal de Wolff. Ce canal va pousser très vite pour venir se jeter dans le cloaque à la fin de la 4ème semaine. Par la suite de nouveaux tubules se forment, ils sont sous-jacents et viennent se connecter au canal de Wolff. Le tubule mésonéphrotique peut être comparé à un gratte ciel : chaque étage est un néphrotome avec une différenciation autonome et tous se connectent au canal de Wolff qui est vertical. Ce mésonéphros est situé juste à coté de l’aorte. Celle-ci va faire des branches segmentaires qui viennent à la rencontre de l’extrémité interne de chacun des tubules mésonéphrotiques. A tous les étages elle va donner une artériole qui va se différencier pour former un peloton capillaire, le flocculus. Ce flocules va venir déprimer l’extrémité interne du tubule mésonéphrotique et venir se loger dans la concavité de cette poche qui s’est créée. Va alors se créer, formée par ce floculus et la partie interne du tubule mésonéphrotique, la structure caractéristique du rein : le glomérule. Un glomérule est une chambre à l’extrémité d’un tuyau (tubule mésonéphrotique), qui vient se plaquer sur un peloton vasculaire. Il y a du sang qui circule dans le flocules, ce sang va être filtré au travers de la membrane constituée par l’endothélium du capillaire et l’épithélium du tuyau. Cette filtration produit un liquide qui va se collecter dans la lumière du glomérule ou chambre glomérulaire ; c’est l’urine. Cette urine va circuler dans le tubule mésonéphrotique et le canal de Wolff pour être éliminée par le cloaque dans la cavité amniotique (qd la mb sera ouverte). Ainsi à partir de chaque néphrotome on construit une unité de fabrication et de filtration d’urine, c’est ce qu’on appelle un néphron. Il n’y a pas de néphrotomes dans le rein définitif, mais il y aura des néphrons, formés de façon équivalente. Tout ça se différencie jusqu‘à l’épuisement des néphrotomes du mésonéphros. • Le métanéphros La dernière étape de la différenciation du cordon néphrogène se déroule lors de la 5ème semaine (40 jours). A partir de l’extrémité distale du canal de Wolff va pousser un petit tuyau : le diverticule urétéral. Il est aspiré vers la partie caudale du cordon néphrogène qui est le blastème. A eux deux ils formeront le métanéphros alias le rein définitif. • Récapitulatif A gauche on a une vue anatomique et à droite une vue histologique. • Le mésonéphros A droite on a une coupe transversale de l’embryon. On a la ligne médiane avec l’aorte en para sagittal, puis la cavité péritonéale avec l’épithélium cœlomique, le cordon néphrogène retro péritonéal qui fait saillie dans la cavité péritonéale. On peut voir une vésicule mésonéphrotique avec à l’extérieur le canal de Wolff. On voit la vésicule qui s’allonge pour donner un tubule qui se connecte au canal de Wolff. Sa partie interne se fait déprimer par une branche de l’aorte, ici l’artériole, qui donne un flocculus qui déprime l’extrémité interne du tubule pour former un glomérule. Dans cette chambre glomérulaire en rouge on va collecter de l’urine qui emprunte le tubule du néphron pour venir se jeter dans le canal de Wolff. La partie non vasculaire (épithéliale) du néphron dérive d’un néphrotome. Donc, un néphrotome a donné une vésicule qui a donné un néphron. Ce peloton vasculaire va se résoudre dans une veine qui se jette dans la veine interne du corps de Wolff (pas à retenir). • Le canal de Müller On observe aussi l’apparition d’un deuxième canal à l’extérieur du canal de Wolff. Il se forme par pincement de l’épithélium cœlomique. Ce cul de sac dans la cavité péritonéale va former un tuyau parallèle au canal de Wolff ; c’est le canal de Müller. Il est à l’extérieur de Wolff. Il se jette dans le cloaque comme le canal de Wolff. Mais, alors que dans la partie haute du mésonéphros le canal de Wolff est raccordé au premier néphrotome (il est borgne), le canal de Müller s’ouvre dans la cavité péritonéale et communique avec celle-ci. C’est une différence magistrale entre les deux canaux. • Le cordon uronéphrogène : A gauche on observe une vue interne de la cavité péritonéale de l’embryon. On peut voir la paroi postérieure, la cavité pleurale au dessus de la cavité abdominale, le diaphragme. On est dans le ventre de l’embryon (dans la cavité péritonéale). C’est une vue en 3D. En avant le tube digestif avec l’intestin qui est relié à la paroi postérieure par son méso. Au bout on voit l’aorte, au fond en rouge c’est le corps de Wolff, un organe en forme d’obus, saillant dans la cavité péritonéale, inclus dans la paroi postérieure (retro-péritonéal) et latero-aortique. C’est un organe très long. Il est relié au diaphragme par le ligament diaphragmatique et à la partie basse du corps par le ligament inguinal. Ce mésonéphros est associé à une structure latérale et cordonale : le cordon uronéphrogène qui renferme, en externe par rapport au corps de Wolff, le canal de Wolff et le canal de Muller. Ils se jettent tous deux dans le cloaque. Le cordon urogénital continue vers le bas au delà du mésonéphros. Il est très latéral et externe, progressivement il se dirige vers la ligne médiale et il s’implante au milieu du cloaque. L’abouchement des deux canaux Wolff et Muller s’effectue au même niveau mais les canaux de Muller se sont rejoints sur la ligne médiane, ils sont médians alors que les deux canaux de Wolff sont externes. Au début c’était le contraire : le canal de Muller était externe par rapport au Wolff. Ceci est très important pour le génital. • La gonade : Le mésonéphros est aussi relié à un autre organe plus petit en forme d’obus en violet c’est la gonade. Même si le mésonéphros régresse à la fin du 2ème mois, la gonade persiste et récupère le cordon néphrogène une fois que le mésonéphros a disparu. La seule chose qui va rester du mésonéphros ce sont les connections entre le cordon uronéphrogène et la gonade. Le mésonéphros ne sera très vite plus que le support de la gonade qui elle va rester. Le mésonéphros se différencie en néphrons étagés qui vont être capables de faire de l’urine; une urine filtrée et sécrétée dans le canal de Wolff surement en toute petite quantité mais cela signifie que les structures fonctionnent. • Observation de photographies d’embryons humains à différents stades de maturation • Coupe transversale d’embryon à J30 On retrouve les structures vues sous forme de schéma. Il est recouvert d’épiderme. Au niveau dorsal on retrouve le tube neural sur la ligne médiane, en dessous la chorde et l’aorte et en avant de l’aorte le tube digestif avec son méso et sa cavité péritonéale de part et d’autre. Latéralement on retrouve nos structures mésoblastiques ; on a du somite et dans le somite on a le sclérotome (qui est mésenchymateux) et le dermato-myotome qui est encore épithélial. De part et d’autre de l’aorte, saillant dans la cavité péritonéale on a le cordon néphrogène. En le grossissant on voit des tuyaux ; c’est un tubule qui s’est développé à partir d’une vésicule mésonéphrotique. Il se jette dans le canal de Wolff. A ce stade il n’y a pas encore de Muller, il se développera à partir du renforcement de la cavité péritonéale. • Un peu plus tard : une coupe sagittale d’embryon Il y a le cerveau à l’extrémité céphalique, le bourgeon caudal, la moelle épinière, le tube neural, le rachis avec les vertèbres en formation, la bouche primitive, la mandibule, le cœur, le foie, le diaphragme, la cavité péritonéale. On retrouve dans la cavité péritonéale après un zoom le tube digestif (estomac et intestin) et le mésonéphros. Il y a un rein avec des néphrotomes différenciés à tous les étages. On isole un étage qui correspond à un néphron avec un glomérule et un tubule qui s’ouvre dans le canal de Wolff. • Coupe transversale d’embryon à J35 On retrouve la moelle épinière, les ganglions rachidiens, les vertèbres en formation, la chorde, l’aorte, le tube digestif, le foie, la cavité péritonéale, et saillant dans la cavité péritonéale, dans la paroi postérieure et latero-aortique c’est le cordon néphrogène. On le voit un peu plus différencié avec, au niveau d’un étage, un néphron avec glomérule et tubule, on a le canal de Wolff extérieur et le Muller qui est en formation. On remarque deux choses : une zone dense à la surface du mésonéphros qui est la gonade, elle est antérieure par rapport au mésonéphros, et une glande endocrine qui se développe c’est la surrénale située entre le mésonéphros et l’aorte. Elle est très grosse chez le fœtus. • Coupe transversale de la partie caudale d’un embryon à J40 On voit l’aorte, le rectum, le cloaque, le cul de sac de Douglas (recessus inférieur de la cavité péritonéale). Très profondément est situé le métanéphros, un petit organe constitué au centre du diverticule urétéral avec autour une structure mésenchymateuse déjà condensée, c’est le blastème. On retrouve le diverticule urétéral en deux branches ; une crâniale et une caudale et autour du blastème métanéphrogène. Le métanéphros nait de deux structures : tout d’abord le cordon néphrogène sous la forme du blastème métanéphrogène (partie non métamérisée caudale du cordon néphrogène) et un deuxième protagoniste purement épithélial qui est une branche du canal de Wolff ; c’est le diverticule urétéral. On va essayer de comprendre par quel moyen moléculaire le blastème va induire la poussée du diverticule urétéral du canal de Wolff vers lui pour aller se connecter et faire pousser du rein. On connait les gènes présents. Ces gènes sont impliqués dans des malformations de construction du rein, dans des anomalies urologiques telles que la duplication urétérale ou l’agénésie rénale. Le 1er événement a lieu au niveau du blastème dans lequel vont s’exprimer FOX C1 et FOX C2. Ces facteurs de transcription vont activer deux autres gènes : - EYA1 (si muté alors agénésie rénale) qui va être exprimé dans le blastème - le gène S Le gène S va inhiber, sur une grande partie du blastème, l’expression d’EYA1. Il va le localiser à un endroit bien précis du blastème, si possible au milieu. C’est EYA1 qui va déclencher la croissance du diverticule urétéral car il va induire l’expression d’un facteur de croissance qui s’appelle GDNF, un facteur soluble qui va diffuser vers le canal de Wolff. GDNF va rencontrer sur le canal de Wolff (à l’endroit où pousse le diverticule urétéral) son récepteur spécifique qui est C-Ret. Quand GDNF se fixe sur C-Ret cela entraine une cascade dans la cellule qui va conduire à la prolifération cellulaire. GDNF va entrainer la poussée du diverticule urétéral vers le blastème néphrogène et la rencontre des deux. Le fait qu’il n’y ait qu’un diverticule urétéral, qu’il soit bien localisé et qu’il arrive bien au milieu du blastème, tout ça est régulé par ce deuxième gène S exprimé sous l’action de FOX C1 et C2. On assiste donc à une régulation très fine. S’il y a une mutation de ces gènes FOX avec un défaut d’expression du gène S alors plusieurs diverticules urétéraux vont pousser. On aura une malformation très classique : une duplication urétérale. Il y a un autre gène très important pour le développement du rein et du génital, qui s’exprime aussi dans le blastème c’est WT1 aussi responsable de malformations, plus particulièrement génitales et chez le garçon. • La formation du métanéphros • Evolution du diverticule urétéral et du blastème Il y a rencontre du diverticule urétéral et du blastème pour construire le métanéphros (Coupes d’embryon). Le rein définitif va être constitué du diverticule urétéral et du blastème métanéphrogène. Le diverticule urétéral est épithélial et le blastème est constitué de mésenchyme. Le diverticule fait survivre le blastème, qui lui permet à son tour de faire pousser le diverticule. Ce sont donc ces interactions réciproques entre épithélium et mésenchyme (interactions épithéliomésenchymateuses) qui aboutissent à la formation du rein. Ils vont avoir des dérivés et des fonctions distincts. Le blastème donne naissance à tous les néphrons (unités fonctionnelles du rein définitif) où se forme l’urine. Les voies excrétrices intra et extra rénales, qui serviront à évacuer l’urine produite, dérivent du diverticule urétéral. Au niveau du blastème, les gènes WT1, PAX 2 (au début) et PAX8 (un peu plus tard) s’expriment. Ils produisent les facteurs de croissance FGF2, LIF et GDNF, dont les récepteurs FGFR2, R-LIF et C-RET se situent sur le diverticule urétéral. Le message porté par ces facteurs de croissance permet la prolifération du diverticule vers le blastème. Cela dure pendant toute la croissance du diverticule et pendant la maturation du rein. Le diverticule urétéral pénètre dans le blastème et se divise (division dichotomique) en deux branches : une branche crâniale et une branche caudale. Cela crée une asymétrie dans le blastème, avec une poussée du blastème vers le haut et vers le bas ; le rein prend donc son aspect réniforme (il prend une forme ovalaire). Les branches du diverticule vont continuer à se diviser. Ces divisions sont dichotomiques, asymétriques et asynchrones. Il y a une asymétrie car les branches les plus médianes par rapport au rein vont être moins longues que les branches les plus polaires, et elles vont se diviser moins vite (on parle de division asynchrone). Cela aboutit au renforcement de l’aspect réniforme du rein. Au fur et à mesure que le diverticule se divise, les branches néoformées s’ouvrent sur les branches déjà existantes, formant le bassinet, grande cavité excrétrice intra-rénale. Les autres voies excrétrices intra-rénales se forment également à ce moment-là : les calices. Dans le même temps, le rein grossit et le blastème est refoulé en périphérie. De la 5ème à la 7ème semaine, le diverticule est stimulé dans sa croissance par le blastème, qui ne subit aucune différentiation. Pendant la 7ème semaine, le diverticule urétéral induit la différenciation du blastème qui se condense (il y a une transition mésenchymo-épithéliale) et devient alors la coiffe. Cette coiffe induit la division du diverticule urétéral et de la coiffe elle-même qui se différencie. La coiffe continue la transition mésenchymo-épithéliale et forme une vésicule qui s’allonge pour devenir un tubule, aussi appelé corps en virgule. Ce tubule se connecte au diverticule urétéral : le néphron est relié à la partie collectrice. Le corps en virgule s’allonge de nouveau pour former un corps en S. A partir de la formation du corps en S, PAX 2 ne s’exprime plus. WT1 est toujours exprimé et PAX8 commence à s’exprimer. Il induit la prolifération du mésenchyme, une angiogenèse dans ce mésenchyme et la formation du flocules. A l’extrémité distale de ce corps en S, un peloton vasculaire se forme, qui déprime la partie distale du tubule, formant donc un glomérule. Il y a un néphron à chaque demi-coiffe. Le métanéphros est ovalaire avec un développement centrifuge (ou proximo-distal). Ce développement permet un développement d’une partie centrale, la médullaire, qui comportent des voies excrétrices, et une partie périphérique plus dense, le cortex. A la fin de la période embryonnaire, le rein définitif va se développer en relation avec la glande surrénale qui se situe juste au-dessus. La glande surrénale est très développée chez le fœtus. C’est avec la gonade l’organe prédominant. (Coupe transversale). La néphrogénèse se fait en périphérie, au niveau du blastème. (Coupe sagittale). Les néphrons formés à partir du blastème s’empilent progressivement. Le blastème est la zone fertile du rein. Les couches de néphrons augmentent donc avec le temps, ce qui fait que le rein, pendant la période fœtale, aura toujours la même apparence (une médullaire et une corticale). On peut donc reconnaitre l’âge du fœtus en comptant le nombre de néphrons. On retrouve en profondeur les néphrons les plus matures, et quand on remonte vers l’extérieur, on retrouve les diverticules urétéraux (pas encore nets). Les divisions dichotomiques du diverticule urétéral et des coiffes persistent jusqu’à la 14ème semaine. A partir de là, le diverticule arrête de se diviser et continue à pousser tout droit en induisant la formation de coiffes (donc la différenciation du néphron). Les néphrons nouvellement formés se connectent au néphron précédent : il n’y a qu’un seul collecteur. Il y a donc formation d’une arcade de néphrons jusqu’à la 21ème semaine. A partir de la 21ème semaine, le système d’arcade disparait, le diverticule continue à s’allonger et à induire la différenciation des néphrons et chaque néphron a de nouveau une connexion indépendante. A ce stade, le diverticule urétéral prend le nom de canal du tube collecteur. En résumé, le diverticule urétéral donne naissance aux voies excrétrices intrarénales (bassinet et calices) et aux tubes collecteurs alors que les néphrons sont formés à partir du blastème. • L’urine Les néphrons se forment jusqu’à 35 semaines (environ la fin du 8ème mois) : un million au total, par rein). Le rein est sensible à tous les tératogènes pendant toute la grossesse. Le rein est un organe clé pour la physiologie du fœtus. Il ne participe pas à l’équilibre hydro-électrolytique qui est pris en charge par le placenta, mais il produit l’urine (filtrée au niveau des glomérules). Le système de filtration est mature très tôt et l’intensité de filtration est réglée par le système rénine-angiotensine. Le rein est très sensible à certains AINS et antihypertenseurs, qui perturbent le système de régulation de la filtration. La concentration urinaire dépend de mécanismes très lents à maturer (la maturation se fait souvent après la naissance). L’urine constitue l’essentiel du liquide amniotique. Lorsqu’il n’y a pas assez de liquide amniotique, on parle alors d’anamnios : le fœtus est coincé dans l’utérus et cela cause une hypoplasie pulmonaire (les poumons ne peuvent pas se développer normalement) qui peut être létale à la naissance (incapacité du bébé à assurer sa ventilation). Le rein chez le fœtus est lobulé, et perd cet aspect après la naissance. Le mésonéphros est relié au cloaque par le canal de Wolff. La gonade pousse sur le mésonéphros, persiste (contrairement au mésonéphros) et grandit, tout comme le métanéphros. Elle se situe dans la partie caudale (ou lombo-sacrée) de l’embryon. Le métanéphros se jette indirectement dans le canal de Wolff par le diverticule urétéral. Le ligament inguinal ne grandit pas : il tire la gonade vers le bas, la faisant descendre dans le petit bassin. De même le métanéphros remonte jusque sous le diaphragme et sous les glandes surrénales. Ce sont les positions anatomiques définitives. Cela explique pourquoi les vaisseaux gonadiques sont très hauts situés sur l’aorte. • Le cloisonnement du cloaque Le cloaque est le carrefour entre l’intestin primitif et l’allantoïde (qui se continue dans le cordon ombilical). Il est bouché par la membrane cloacale. On retrouve autour de la membrane cloacale en superficie le bourgeon caudal, les bourrelets cloacaux qui forment une dépression au fond de laquelle on retrouve la membrane. Il y a également le tubercule génital juste au-dessus de la membrane. Le tissu du bourgeon caudal migre pour former les bourrelets. C’est cette partie superficielle qui va ensuite donner les organes génitaux externes. Une partie de ce mésenchyme migre vers l’intérieur et participe au phénomène de cloisonnement du cloaque. On assiste au cloisonnement du cloaque à la 7ème semaine, qui permet de séparer le tube digestif de la partie uro-génitale. Ce cloisonnement s’effectue à partir de deux types de phénomènes : un premier phénomène d’origine latérale qui pince le cloaque et un phénomène vertical appelé l’éperon périnéal. L’éperon périnéal clive du haut vers le bas le cloaque, la membrane cloacale et les bourrelets. Il y a une séparation entre le tube digestif et le sinus uro-génital dans la partie interne. De même, la membrane cloacale se sépare en une membrane anale et une membrane uro-génitale et les bourrelets cloacaux donnent les bourrelets uro-génitaux et péri-anaux en superficie. Au niveau des voies urinaires extra-rénales, le cloisonnement permet d’isoler le sinus uro-génital. Le sinus uro-génital (dont la paroi est constituée d’entoblaste) est fermé par la membrane uro-génitale jusqu’à la 7ème semaine. Les canaux de Wolff et Müller arrivent sur le sinus uro-génital. Dès que le rein produit de l’urine, on observe une dilatation du sinus, formant ainsi la vessie. De même, la partie commune du canal de Wolff et du diverticule urétéral se dilate pour donner les cornes uro-génitales qui s’incorporent à la vessie. Cela donne un abouchement séparé du diverticule urétéral (donne les uretères) et du canal de Wolff (qui reste connecté à la gonade) La paroi du sinus uro-génital est formée d’endoblaste et le canal de Wolff est du mésoblaste. Dans la paroi du sinus (future vessie), on a donc une région qui correspond aux cornes uro-génitales mésoblastiques, et qui aura donc un épithélium d’origine mésoblastique : il s’agit du trigone. La sensibilité hormonale est très différente, surtout chez les femmes. • Le développement de l’urètre A l’état indifférencié, les canaux de Wolff et de Müller arrivent dans la partie basse du sinus. L’allantoïde, qui relie la vessie au cordon ombilical, va régresser et persiste sous la forme du ligament de l'ouraque (il relie la vessie à l’ombilic). Chez l’homme, le canal de Müller régresse et le canal de Wolff donne le déférent. Ce canal déférent s’abouche dans l’urètre (autour va se former la prostate). L’urètre continue dans le pénis ; le sinus uro-génital donne seulement une petite partie de l’urètre. Chez la femme, c’est le canal de Müller qui persiste et le Wolff dsiparaît. Au niveau de ce canal de Müller, qui va donner naissance à l’utérus, va se former le vagin. L’abouchement de l’urètre se fait dans la vulve. Le sinus uro-génital se poursuit au-delà de l’urètre, qui dérive donc entièrement de ce sinus.