Partie 1 - Cofemer

publicité
23/05/12
Plan
A- Les différents modèles et leur évolution récente
B- Anatomie et neurophysiologie de la mémoire
Mémoire et mémoires
C- Amnésie et troubles de mémoire en clinique
D- Les différents tableaux cliniques
Sophie JACQUIN-COURTOIS
E- Evaluation des troubles mnésiques
Rééducation neurologique
Hôpital Henry Gabrielle – Lyon
[email protected]
1
Introduction
F- Prise en charge rééducative
2
Introduction
•  apprentissage:
•  la plupart de nos souvenirs sont des
reconstructions, à partir d'éléments épars dans
différentes aires cérébrales
–  modification relativement permanente du comportement
–  marque un gain de connaissance, de compréhension ou de
compétence
grâce aux souvenirs mémorisés
•  notre mémoire est fondamentalement associative
•  la mémoire est le fruit de cet apprentissage, la trace
concrète qui en est conservée dans nos réseaux de
neurones
•  plutôt que la simple évocation de traces fixes, la
mémoire est donc aujourd'hui considérée comme un
processus continuel de recatégorisation
–  changement continu des voies neuronales
–  traitement en parallèle de l'information dans le cerveau
3
Introduction
4
Introduction
•  selon le contexte
•  mise en œuvre: 3 étapes
•  culture : mémoire commune dans une histoire qui
compose l’identité d’un peuple
•  petite enfance, éducation, scolarisation :
élaboration d’une identité qui s’enrichit
progressivement d’un savoir et d’un savoir-faire
–  après réception, sélection (consciente ou non) et “ traitement ” de
l’information reçue (encodage)
–  le stockage (traces ou engrammes) réparti sur un ensemble de
neurones au sein de réseaux
–  la capacité d’accès à l’information lors du rappel
•  liens complexes entre mémoire et émotions
•  permet à l’homme de se reconnaître dans un présent
qui constitue à la fois le produit de son histoire et la
racine de son avenir
–  certaines situations de blocage de l’enregistrement ou du rappel, à
l’occasion d’émotions aigues, en sont le témoin
–  “ Conscience signifie d’abord mémoire ” – Bergson
–  “ L’être vivant est une mémoire qui agit ” – Laborit
c multiplicité extrême de la mémoire
5
6
1
23/05/12
A- Les différents modèles
et leur évolution récente
A- Les différents modèles
et leur évolution récente
1- Ribot (1881), James (1890)
1- Ribot (1881), James (1890)
•  Ribot:
modèle de réseau dynamique
description de la perte de la mémoire autobiographique après
lésion cérébrale
•  loi de Ribot:
information récente plus labile
mémoire du passé lointain plus résistante que celle des
évènements récents
souvenirs affectifs plus résistants que les souvenirs intellectuels
2- Modèle d’Atkinson et Shiffrin (1968)
3- Mémoire à long terme: modèles de Tulving et
Squire
4- Mémoire de travail: modèle de Baddeley (1974)
•  James:
mémoire primaire:
5- Conception multisystémique de la mémoire
Tulving (1995)
7
6- Autres aspects
capable de retenir un petit nb d’informations
immédiatement présentes à l’esprit
mémoire secondaire: nb pratiquement illimité de connaissances
effort de rappel nécessaire
8
Modèle structural de la mémoire
2 - Modèle d’Atkinson et Shiffrin (1968)
(Atkinson & Shiffrin, 1968)
= schéma séquentiel classique
•  mémoire “ sensorielle ”
trace mnésique très courte de 300 à 500 ms du stimulus sensoriel
Auto-répétition
Stimulus
•  mémoire à court terme MCT (ou mémoire immédiate)
dont la mémoire de travail (MdT)
Mémoire
sensorielle
•  mémoire à long terme MLT
~300 ms
attention
Mémoire à
court terme
~30 s
stockage
récupération
Mémoire à
long terme
~permanent
réponse
9
10
•  mémoire « sensorielle »
•  mémoire à court terme MCT (ou mémoire immédiate)
•  trace mnésique très courte de 300 à 500 ms d’un stimulus sensoriel
•  permet la reproduction immédiate d’une information
•  capacité limitée
•  en durée: 30 à 90 sec
•  en quantité: pas plus de 7 + 2 items.
•  mesurée par l’empan mnésique direct (ou span direct)
•  répétition à l’endroit de séries croissantes de chiffres
•  empan nominal (mots), empan spatial
•  très sensible aux interférences et aux troubles attentionnels.
•  normale dans les syndromes amnésiques purs
diminuée dans les syndromes confusionnels ou la maladie d’Alzheimer et
les démences
•  une partie de cette MCT correspond à la mémoire de travail
permet de réaliser des manipulations cognitives sur les informations
maintenues temporairement
•  iconique pour le domaine visuel
échoïque pour le domaine auditif
•  sert à stimuler la vigilance et à extraire les caractéristiques du stimulus
sensoriel
11
12
2
23/05/12
•  mémoire à long terme MLT
•  mémoire à long terme MLT
•  permet le maintien prolongé en mémoire de l’information
•  au delà de 90 secondes
•  la trace mnésique pouvant persister pendant des dizaines d’années
•  mémoire des faits récents (souvenirs encore fragiles)
mémoire des faits anciens (souvenirs consolidés)
•  succession de 3 processus de base:
•  apprentissage ou encodage
•  stockage
•  rappel ou restitution des informations
13
•  apprentissage ou encodage
•  vise à donner un sens et un poids à l’information
•  intervention de processus complexes conscients et inconscients
•  processus de catégorisation
•  de la profondeur de l’encodage dépendra l’efficacité de la
récupération
•  motivation, contexte (spatio-temporel, émotionnel)+++
•  stockage
•  phases de consolidation et d’organisation
•  certain degré d’effacement dans les jours suivant l’encodage
•  puis consolidation: rôle ++ répétition, sommeil (paradoxal)
•  rappel ou restitution des informations
•  évocation libre et spontanée: rappel libre
•  évocation à partir d’indices: rappel indicé
•  rappel sous forme de reconnaissance
14
•  modèle de Shallice et Warrington (1970)
Stimulus
Mémoire
sensorielle
~300 ms
•  double dissociation atteinte MCT/MLT (atteinte MCT sans atteinte MLT)
•  remise en cause du traitement séquentiel, sériel des informations
•  organisation parallèle
Auto-répétition
attention
Mémoire à
court terme
~30 s
stockage
récupération
Mémoire à
long terme
~permanent
réponse
15
3 - MLT: modèles de Tulving et de Squire
16
•  mémoire à long terme MLT: modèle de Tulving (1972)
3 types de MLT
mémoire
à long terme:
mémoire
à court terme
mémoire
sémantique
mémoire
épisodique
mémoire
procédurale
17
18
3
23/05/12
modèle de Squire
•  mémoire à long terme MLT: modèle de Squire
2 types de MLT
mémoire
à long terme:
mémoire
à court terme
mémoire
déclarative
mémoire
procédurale
mémoire
épisodique
•  mémoire déclarative ou explicite
•  mémoire épisodique
•  mémoire sémantique
mémoire
sémantique
•  mémoire non déclarative ou implicite
•  mémoire procédurale
•  amorçage (ou priming)
•  métamémoire
•  autres
(conditionnement réflexe et apprentissage non associatif)
19
•  mémoire non déclarative ou implicite
•  fait référence à des apprentissages qui ne peuvent être rappelés par
un processus conscient
•  mémoire déclarative ou explicite
•  système de rappel explicite et conscient d’informations
•  = les faits (savoir quoi)
•  mémoire épisodique
•  « quoi » relié à un « où » et à un « quand »
•  souvenir des faits autobiographiques et évènements personnels
J’ai pris le train pour Toulouse
•  mémoire sémantique
hier à midi au départ de Paris
•  située hors du contexte
•  impliquée dans la connaissance du monde et du langage
•  pas de référence nécessaire aux conditions d’acquisition
•  mémoire des mots, des idées, des concepts
Paris est la capitale de la France
20
•  mémoire procédurale
•  mémoire du savoir-faire par apprentissage inconscient
d’habiletés
motrices
sport, emploi d’outils, instruments
perceptives
cognitives
lecture
procédures stratégiques
•  but: faciliter l’accomplissement automatique des tâches du
quotidien
•  intervention de la mémoire déclarative, explicite, au début de
l’acquisition, puis automatisation
21
22
4 - Mémoire de travail: modèle de Baddeley (1974)
•  mémoire non déclarative ou implicite
•  fait référence à des apprentissages qui ne peuvent être rappelés par
un processus conscient
•  mémoire procédurale
•  amorçage (ou priming)
•  + grande rapidité et facilité de reconnaissance perceptive ou
sémantique d’un matériel appris de façon inconsciente
•  métamémoire
•  connaissances du sujet sur ses propres capacités mnésiques
•  autres (conditionnement réflexe et apprentissage non associatif)
•  conditionnement réflexe: apprentissage par conditionnement
(Pavlov), association entre S et R
•  apprentissage non associatif: comportement modifié suite à une
23
action stimulante répétitive
•  permet de réaliser des manipulations cognitives sur des informations
maintenues temporairement
•  système de mémoire transitoire
mémoire de courte durée, mémoire « tampon »
opérations de stockage et opérations de traitement
•  capacités de stockage (qq sec): 2 systèmes « esclaves »
boucle phonologique
stockage et rafraichissement de l’information verbale
calepin visuo-spatial
maintien des informations spatiales ou visuelles
•  capacités de « stockage + traitement »: 1 système « maître »
administrateur central
composante attentionnelle
sélectionne, coordonne et contrôle les opérations de traitement
24
4
23/05/12
5 – Conception multisystème de la mémoire
Modèle de la mémoire de travail
(Baddeley & Hitch, 1974)
•  modèle par emboitement de la mémoire à long terme (Tulving, 1995)
Entrée verbale
Entrée visuelle
5- mémoire épisodique
mémoire épisodique
Boucle phonologique
Unité de stockage phonologique
représentation
mémoire à court terme
mémoire sémantique
Calepin visuo-spatial
Mécanisme de répétition articulatoire
représentations perceptives
souvenir des évènements personnellement
vécus dans un contexte spatial et temporel
précis
4- mémoire à court terme (MdT)
3- mémoire sémantique
celle des concepts, des connaissances,
des savoirs sur le monde
2- système des représentations perceptives
impliqué dans l’apprentissage et le maintien
des informations de forme et de structure
des mots ou des objets
action
Administrateur central
mémoire procédurale
1- mémoire procédurale
25
26
5 – Conception multisystème de la mémoire
6 - Autres aspects
•  modèle par emboitement de la mémoire à long terme (Tulving, 1995)
SPI Sériel Parallèle Indépendant
•  mémoire prospective
mémoire permettant de planifier l’avenir
organise le quotidien en élaborant, maintenant et réalisant des projets à
moyen ou long terme
mémoire épisodique
représentation
mémoire à court terme
mémoire sémantique
représentations perceptives
mémoire procédurale
action
S= encodage sériel
encodage de nouvelles informations
à un niveau
conditionné par l’intégrité
des niveaux inférieurs
P= stockage parallèle
matériaux propres à chaque niveau
stockés en parallèle
I= récupération indépendante
récupération des traces mnésiques de
différentes natures
se faisant indépendamment des niveaux
auxiliaires
•  spécialisation hémisphérique
selon la nature du matériel et la stratégie d’apprentissage qui en résulte
hémisphère gauche: matériel verbal
histoire logique, liste de mots
hémisphère droit: matériel non verbal (visuel)
figure complexe, liste d’images non verbalisables
27
A retenir
A- Les différents modèles
et leur évolution récente
28
B- Anatomie et neurophysiologie
de la mémoire
•  mémoire à court terme / à long terme
•  MCT: 30 à 90s, 7+/- 2, très sensible aux tr attentionnels
•  MdT: mémoire tampon, manipulations cognitives sur
info temporaires (stockage verbal/visuel + traitement)
•  MLT: >90s, encodage / stockage / rappel
1- Circuits anatomiques
2- Bases neurophysiologiques
3- Bases neurochimiques
•  Tulving:
mémoire épisodique: souvenirs personnellement
vécus, situés dans le temps et dans l’espace, avec
accompagnement émotionnel
mémoire sémantique: savoirs partagés
•  mémoire procédurale (implicite, savoir-faire)
29
30
5
23/05/12
a- système limbique
•  système impliqué dans l’olfaction, les émotions, les apprentissages et la
mémoire
•  partie du SNC qui se situe à la base du cerveau et qui comprend
la région septale
le fornix
l’hippocampe
le complexe amygdalien
les cortex insulaire et fronto-orbitaire postérieur
1 - Circuits anatomiques
a- système limbique
b- circuit amygdalien des émotions
c- lobe frontal
d- néocortex
e- système cortico-striatal
31
32
a- système limbique
•  étape « obligatoire » pour une mise en MLT
•  circuit de Papez
bilatéral et symétrique
intervient dans l’encodage, la consolidation et le rappel initial des
informations déclaratives
messages
sensoriels
aires
corticales
cortex
associatif
système limbique:
la région septale
le fornix
l’hippocampe
le complexe amygdalien
les cortex insulaire, cingulaire ant et orbito-frontal
33
circuit de Papez
afférences
circonvolution
parahippocampique
gyrus cingulaire
efférences
34
a- système limbique
•  rôle du système limbique
évaluer la signification des nouvelles informations
réaliser d’éventuelles associations entre celles-ci et d’autres
informations (émotionnelles par ex.)
les intégrer aux informations préexistantes dans un processus de
consolidation à long terme
•  ensemble « néocortex-système limbique-néocortex »
transformer une perception en souvenir
régions sensorielles
polymodales
régions néocorticales
(régions préfrontales++)
35
•  au bout d’un certain temps, associations stabilisées et indépendantes de
l’hippocampe
•  lésion bilatérale de l’hippocampe
empêche la formation de nouveaux souvenirs à long terme
n’efface pas les souvenirs encodés avant l’accident
36
6
23/05/12
b- circuit amygdalien des émotions
•  circuit amygdalo-thalamo-cingulaire
autre composante du système limbique
reçoit des informations de
thalamus, hypothalamus
tronc cérébral
cortex cérébral (sensoriel primaire, associatif)
hippocampe
parallèle au circuit de Papez, avec lequel il est interconnecté
•  impliqué dans
analyse émotionnelle
indiçage émotionnel et affectif des souvenirs
c- lobe frontal
•  rôle important dans
processus de mise en mémoire et de rappel
organisation temporo-spatiale des données
mémoire de travail, attention
cortex préfrontal: rôle primordial dans la MdT
•  spécialisation hémisphérique
lobe frontal droit: rappel d’un souvenir en mémoire épisodique
lobe frontal gauche: rappel sémantique
mise en mémoire d’une donnée épisodique
circuit de Papez: monde « extérieur »
circuit amygdalo-thalamo-cingulaire: monde « intérieur »
mémoire explicite: hippocampe
mémoire implicite: amygdale
37
38
d- néocortex
•  acquisition et stockage des informations dans zones néocorticales
là où l’information a été traitée: cortex visuel, auditif, tactile…
Lobe frontal:
aire motrice primaire
aires pré-motrices
cortex pré-frontal dorsolatéral
cortex pré-frontal ventromédian
gyrus cingulaire antérieur
39
40
encodage
e- système cortico-striatal
•  apprentissage d’habiletés motrices: système cortico-striatal
autour de 3 grandes structures impliquées dans les fonctions motrices
le cervelet
cortex et noyaux profonds
les ganglions de la base (striatum) et le thalamus ventral
le cortex pariétal postérieur et le cortex frontal (cx moteur, pré-moteur et
préfrontal)
•  rôle++ des ganglions de la base
interface entre régions sensorielles et régions frontales pré-motrices
lien entre stimulus sensoriels et réponses motrices
41
42
Tiré de Les dossiers de La Recherche février-avril 2006 : «Le parcours d’un souvenir »
7
23/05/12
consolidation
stockage
43
Tiré de Les dossiers de La Recherche février-avril 2006 : «Le parcours d’un souvenir »
a- potentialisation à long terme (LTP)
•  grande plasticité des neurones de l’hippocampe
•  LTP découverte dans l’hippocampe (1973) mais présente également dans
de nombreuses régions du cortex
2 – Bases neurophysiologiques
a- potentialisation à long terme (LTP)
b- dépression à long terme (LTD)
c- changements structurels des synapses
•  processus de renforcement synaptique:
permet le renforcement durable des synapses entre 2 neurones qui sont
activés simultanément
45
a- potentialisation à long terme (LTP)
•  glutamate
récepteurs AMPA et NMDA
•  récepteur AMPA
•  augmentation de l’amplitude de la réponse post-synaptique à la suite
d’une intense activation présynaptique
courte (<1s) mais de fréquence élevée (>100Hz)
•  pendant cette phase d’excitabilité majorée
consolidation des contenus d’apprentissage
46
transfert de la MCT vers la MLT
b- dépression à long terme (LTD)
•  phénomène inverse de la LTP
•  déclenchée par une stimulation synaptique à basse fréquence (1 à 5 Hz)
•  conduit à la mise sous silence de la synapse
entrée de Na+
dépolarisation locale du dendrite
si atteinte du seuil : PA
•  rôle important dans le cervelet++
lors de la mémoire implicite procédurale
inhibition des réseaux neuronaux impliqués dans des mouvements
erronés
•  LTD: correction des procédures motrices
lors de l’apprentissage du savoir-faire
•  récepteur NMDA
entrée de Ca2+
au repos, canal bloqué par Mg2+
dépolarisation nécessaire pour déblocage
•  stimulation haute fréquence
activité soutenue récepteurs AMPA
dépolarisation post-synaptique
retrait du Mg2+
entrée de Ca2+ dans la cellule
réactions biochimiques
à court terme: augmentation prolongée
de l’efficacité de cette synapse
à long terme: modification de l’expression des gènes
44
Tiré de Les dossiers de La Recherche février-avril 2006 : «Le parcours d’un souvenir »
47
48
8
23/05/12
c- changements structurels des synapses
•  pendant le développement de la MLT
•  mémorisation: ne dépend pas uniquement de la LTP dans quelques
synapses de l’hippocampe
•  augmentation de la libération du NT à partir des terminaisons
présynaptiques
•  augmentation du nombre de vésicules au niveau des terminaisons
présynaptiques
•  augmentation du nombre de terminaisons présynaptiques
•  systèmes de neuromodulation du cerveau (dopamine, sérotonine)
influencent la plasticité synaptique
•  rôle dans motivation, récompense, émotion
influencent l’apprentissage
49
c- changements structurels des synapses
•  pendant le développement de la MLT
3 - Bases neurochimiques
•  augmentation de la libération du NT à partir des terminaisons
présynaptiques
•  augmentation du nombre de vésicules au niveau des terminaisons
présynaptiques
•  augmentation du nombre de terminaisons présynaptiques
•  maturation génétique
•  influences environnementales: formation de connexions favorisée par
entourage riche
activation simultanée d’une cellule ou d’une aire corticale par 2
stimulus
•  apprentissage
modifications des synapses situées aux connexions des épines
dendritiques
51
dépérissement des synapses inutilisées
A retenir
B- Anatomie et neurophysiologie
de la mémoire
a- ACh
rôle majeur dans processus de mémorisation
diminuée dans la maladie d’Alzheimer
b- sérotonine
influences du sommeil et de l’humeur
c- noradrénaline et dopamine
mécanismes de vigilance et d’éveil
d- GABA
action amnésiante des BZD sur la mémoire explicite
e- glutamate
agit sur la plasticité synaptique
52
C- Amnésie et troubles de mémoire
en clinique
•  système limbique: émotion, apprentissage, mémoire
•  circuit de Papez: perception " souvenir
hippocampe – monde extérieur – explicite
•  circuit amygdalo-thalamo-cingulaire
amygdale – monde intérieur – implicite
•  régions frontales (mise en mémoire et rappel, MdT,
attention)
•  néocortex (stockage des info selon leur modalité
sensorielle)
•  système cortico-striatal (savoir-faire)
•  LTP: processus de renforcement synaptique
•  changements structurels des synapses
50
1- Examen clinique
2- Le noyau sémiologique
53
54
9
23/05/12
1- Examen clinique
1- Examen clinique
a- les circonstances de l’examen et la nature de la plainte
b- analyse de la mémoire par ses différents secteurs
•  1er temps d’évaluation initiale par des outils globaux
MMSE, fonctionnement frontal (BREF)
•  fréquente chez le sujet âgé de plus de 65 ans
•  décompensation anxieuse devant l’oubli
•  méconnaissance du trouble chez un patient anosognosique dont
l’entourage s’inquiète
•  évaluation des différents secteurs des capacités intellectuelles dans leur
ensemble:
vigilance
langage, dénominations
compréhension
fonctions exécutives
jugement
55
•  mémoire rétrograde
épisodique
mémoire biographique, peut nécessiter un contrôle familial
nature du récit: pauvre, fabulatoire, redondant, incohérent…
sémantique
mémoire des faits généraux (politiques, historiques, culturels…)
en fonction du contexte personnel du sujet (profession, adresse…)
•  mémoire antérograde
capacité d’apprentissage à travers 3 types de restitution explicite de
l’information: rappel libre, rappel indicé, reconnaissance
mémoire visuelle: reproduction ou reconnaissance de figures,
description des lieux à l’hôpital
56
2- Le noyau sémiologique
2- Le noyau sémiologique
a- amnésie antérograde
•  oubli à mesure
•  pas de restitution d’informations possible après 2 mn d’interférence
•  pas de facilitation possible
•  désorientation temporelle, questionnements et anxiété lors d’un trouble
paroxystique
c- fabulations et fausses reconnaissances
•  ne font pas partie du noyau sémiologique de l’amnésie
•  spontanées ou induites par les questions
•  favorisées par l’anosognosie
•  valeur de diagnostic topographique
b- amnésie rétrograde
•  impossibilité ou difficulté d’évoquer des évènements passés antérieurs à
la maladie
•  variable selon l’étiologie
•  récupération progressive selon un gradient temporel (loi de Ribot)
•  récupération parfois fluctuante, témoignant de la simple inaccessibilité du
souvenir par défaut de rappel
lésions hippocampiques
absentes
lésions thalamiques
phase aigue, pas en phase chronique
lésions frontales
importantes et persévératives (apprentissage inconscient et ignoré)
d- signes négatifs
•  pas de troubles de vigilance
57
C- Amnésie et troubles de mémoire
en clinique
58
D- Les différents tableaux cliniques
A retenir
•  méfiance si anosognosie
•  l’interrogatoire est déjà un test
éléments biographiques et faits généraux
•  amnésie antérograde: oubli à mesure
•  amnésie rétrograde: oubli des évènements antérieurs
•  +/- confabulations
•  pas de troubles de vigilance
1- Troubles permanents par lésion focale
a- lésions hippocampiques
b- amnésies diencéphaliques
c- atteinte frontale
2- Amnésies transitoires
a- ictus amnésique
b- amnésies transitoires symptomatiques
3- Troubles de mémoire des démences et du
vieillissement normal
4- Autres troubles mnésiques
59
60
10
23/05/12
1- Troubles permanents par lésion focale
a- lésions hippocampiques
•  cas H.M. (Milner et al, 1968)
épilepsie incontrôlable par traitement médicamenteux
1953 (27 ans): résection bilatérale du lobe temporal médian
amygdale, uncus, gyrus hippocampique, 2/3 ant hippocampe
syndrome amnésique séquellaire
QI N, pas de troubles perceptifs, pas de troubles de la mémoire
procédurale
oubli à mesure majeur (amnésie antérograde)
mémoire déclarative à court terme très déficitaire++
amnésie rétrograde partielle
impossibilité de garder de nouvelles informations en MLT
épisodique
pas d’évolution
Croisile, 2009
61
62
1- Troubles permanents par lésion focale
1- Troubles permanents par lésion focale
a- lésions hippocampiques
•  cortectomie temporale unilatérale
effets latéralisés
lésion G: déficit de la mémoire verbale
lésion D: déficit de la mémoire spatiale
retentissement à long terme +/- évalué, plus net à G par affaiblissement
de la mémoire sémantique
a- lésions hippocampiques
•  méningo-encéphalite herpétique
encéphalite aiguë nécrosante (agression virale directe des neurones)
destruction neuronale: lobe temporal++, insula, cortex cingulaire
tableau de confusion fébrile avec symptômes de localisation temporale
hallucinations auditives, olfactives, troubles du comportement
troubles mnésiques avec oubli à mesure
mortalité spontanée 70%
avec traitement acyclovir: mortalité 20%, réduction des séquelles
séquelles:
•  amnésie post-anoxique ou ischémique localisée
régions hippocampiques très sensibles à l’hypoxie
étiologie fréquente d’amnésie permamente
anoxie IIaire noyade, arrêt cardiaque, pendaison, CO… +/- Sd strié
ramollissement bilatéral dans territoire artère cérébrale postérieure
(cécité corticale parfois associée)
mnésiques: syndrome pur type Korsakoff, trouble de l’apprentissage
épisodique, préservation MCT et rétrograde
comportementales: troubles du comportement alimentaire, hyperactivité
motrice ou apathie, troubles attentionnels, troubles anxiodépressifs,
hyperémotivité, irritabilité
63
64
1- Troubles permanents par lésion focale
65
b- amnésies diencéphaliques
•  par atteinte de la partie profonde et médiane du cerveau
•  étiologies multiples (vasculaires, traumatiques, tumorales, carentielles)
•  syndrome de Korsakoff
carence en vitamine B1: atteinte bilatérale des corps mamillaires
amnésie antérograde et à un moindre degré rétrograde
désorientation temporo-spatiale
anosognosie du trouble, avec fabulations et fausses reconnaissances
mémoire à court terme préservée, capacités de jugement et de
raisonnement à peu près conservées
•  infarctus thalamique
bilatéral:
amnésie antérograde intense et pure
unilatéral:
gauche: déficit verbal
droit: déficit visuo-spatial, plus éphémère
66
11
23/05/12
1- Troubles permanents par lésion focale
1- Troubles permanents par lésion focale
c- troubles de mémoire par atteinte frontale
•  grande variété de lésions possibles (topographique et étiologique)
•  mémoire et lobe frontal
attention et MdT
motivation
convergence des représentations cérébrales
stratégies d’encodage et de rappel
•  clinique:
pas de plainte et peu de perturbation évidente à l’examen
déficit de mémoire dans des tâches impliquant la planification
temporelle d’une séquence d’évènements
métamémoire déficiente (incapacité de porter un jugement sur le
contenu de leur mémoire), anosognosie
c- troubles de mémoire par atteinte frontale
•  amnésie par rupture d’un anévrysme de l’artère communicante antérieure
déficit plus net pour le matériel verbal que pour le visuel
déficit plus net pour la rappel que pour la reconnaissance
troubles associés de l’encodage, de l’attention, de la personnalité
Art. Cér. Ant.
Art. Com. Ant.
Art. Cér. Moy.
Art. CI.
Art. Com. Post.
Art. Cér. Post.
TB
67
68
69
70
1- Troubles permanents par lésion focale
c- troubles de mémoire par atteinte frontale
•  troubles de mémoire et traumatisme crânien
topographie lésionnelle diverse, multiples (frontal, occipital)
lésions de cisaillement axonal ou vasculaires
évolution variable selon la gravité:
-évolution favorable (ictus amnésique traumatique)
-syndrome de Korsakoff post-traumatique
-amnésie post-traumatique résiduelle
amnésie rétrograde (avant le TC)
amnésie antérograde (depuis l’éveil)
durée de l’amnésie antérograde: bon marqueur de la qualité de la
récupération cognitive à long terme
2- Amnésie transitoire
a- ictus amnésique
•  amnésie brève transitoire (quelques heures, 6 à 10 h), d’apparition brutale
•  étiologie inconnue
•  souvent >50 ans
•  pas de lésion cérébrale, examen neurologique N
•  pendant l’épisode:
amnésie antérograde majeure (oubli à mesure massif)
amnésie rétrograde de quelques heures à plusieurs années
3- Troubles de mémoire des démences et du
vieillissement normal
•  critères diagnostiques difficiles
•  début insidieux
•  problème de diagnostic différentiel au début
b- amnésies transitoires symptomatiques
•  pathologies vasculaires
•  pathologies dégénératives
•  pathologies épileptiques
•  pathologies métaboliques, toxiques ou médicamenteuses
(benzodiazépines, anticholinergiques)
71
72
12
23/05/12
3- Troubles de mémoire des démences et du
vieillissement normal
3- Troubles de mémoire des démences et du
vieillissement normal
a- concept de Mild Cognitive Impairment (MCI)
•  sujet âgé
•  troubles mnésiques isolés, sans performances en-dessous des normes
dans les autres fonctions cognitives
•  troubles du rappel libre avec indiçage sémantique correct
•  parmi les patients MCI: 15% / an évolueront vers une démence (MA)
•  critères de MCI (Petersen et al, 2001)
a- plainte mnésique, corroborée par l’entourage
b- altération objective de la mémoire
c- fonctionnement cognitif général normal
d- activités de la vie quotidienne intactes
e- absence de démence
a- concept de Mild Cognitive Impairment (MCI)
•  concept qui s’est vite avéré hétérogène (hétérogénéité clinique étiologique
et symptomatique, évolutive)
•  de nouveaux critères ont été élaborés, importants pour la recherche
clinique et le diagnostic.
•  l’identification des patients à risque de développer une maladie
d’Alzheimer apparaît capitale
•  objectif principal de nombreuses études actuelles qui s’appuient sur
• des critères cliniques
• mais aussi d’imagerie
IRM, tomographie par émission monophotonique (TEMP), tomographie par
émission de positons (TEP) [18F]-fluorodéoxyglucose (FDG)
73
74
3- Troubles de mémoire des démences et du
vieillissement normal
b- maladie d’Alzheimer
•  la plus fréquente des démences corticales progressives
•  débute le plus souvent par des troubles mnésiques, autour de 65 ans
•  plainte mnésique
conscience des troubles possible à la phase initiale
anosognosie des troubles évocatrice de l’étiologie organique
•  troubles mnésiques
d’installation insidieuse, d’aggravation progressive
antérograde puis rétrograde
mémoire épisodique: défaut des processus d’encodage et de récupération active
•  puis évolution vers un syndrome aphaso-apraxo-agnosique , troubles
attentionnels
75
76
3- Troubles de mémoire des démences et du
vieillissement normal
3- Troubles de mémoire des démences et du
vieillissement normal
c- maladie de Pick
•  atteinte frontale ou fronto-temporale
•  démence pré-sénile (50 ans)
•  avec sémiologie dysexécutive prédominante
e- démences sous-corticales
•  épargne du cortex qui peu à peu se trouve en situation de désafférentation
soit par atteinte de la SB
soit par atteinte des noyaux gris centraux
•  lenteur d’idéation, apathie, dépression…
•  détérioration de la mémoire procédurale
•  étiologies variées:
d- démence sémantique
•  âge moyen 60 ans
•  perte progressive des connaissances sémantiques anciennes
•  mémoire épisodique récente normale, personnalisation des réponses
•  discours fluent mais vide de sens
Mie Parkinson, chorée, pathologies vasculaires, SEP…
77
78
13
23/05/12
3- Troubles de mémoire des démences et du
vieillissement normal
4- Autres troubles mnésiques
f- vieillissement
•  altération de systèmes sensoriels, empêchant un recueil correct des
informations
•  3 caractéristiques retenues comme associées au vieillissement normal:
réduction des capacités attentionnelles
MdT non altérée en soi, mais secondairement à la réduction des capacités
attentionnelles
altération de la récupération active
rappel libre altéré, indiçage efficace
diminution de la vitesse de traitement
temps nécessaire au traitement d’une tâche d’autant plus augmenté que la
tâche est complexe
a- anxiété
•  plainte mnésique spontanément verbalisée
•  troubles mnésiques plutôt le fait de troubles attentionnels
altération variable des processus d’encodage et de récupération active
efficacité de l’indiçage
b- dépression
•  plainte mnésique spontanément verbalisée
•  intensité variable
•  déficit portant sur les processus de rappel libre
secondairement au ralentissement psychomoteur, aux troubles de
l’autoappréciation et à des troubles attentionnels
79
80
D- Les différents tableaux cliniques
A retenir
4- Autres troubles mnésiques
c- iatrogènes
•  action défavorable de certains médicaments sur la mémoire
•  lésions hippocampiques (HM, encéphalite herpétique)
oubli à mesure majeur (amnésie antérograde)
sédatifs, benzodiazépines et apparentés
antinauséeux, antivertigineux (action neuroleptique)
antidépresseurs à action anticholinergique
antihypertenseurs à action centrale
…
+/- amnésie rétrograde partielle
+/- tr comportementaux
effets de la latéralité si unilatéral
d- facteurs influençant la mémoire
•  mémoire très corrélée aux autres fonctions cognitives, au comportement
global de l’individu et à son environnement
•  parasitée par les troubles attentionnels
•  facteurs potentiellement influençant:
possibilités perceptives, capacités de vigilance et d’éveil
capacités d’attention et de concentration
qualité du sommeil, force de motivation, besoin ou nécessité
valeurs affectives attribuées au matériel à mémoriser
humeur et degré d’émotion, raisonnement
aptitudes innées, âge, sexe, entraînement
•  lésions diencéphaliques
amnésie antérograde
+ DTS, anosognosie, fabulations: Korsakoff
pure: infarctus bithalamique
•  lésions frontales (rupture anévrysme ComAnt, TC)
défaut de stratégie encodage et rappel, de planification
métamémoire déficiente, anosognosie
81
D- Les différents tableaux cliniques
82
E- Evaluation des troubles mnésiques
A retenir
•  tr de mémoire des démences
1- Evaluation globale non spécifique
MA: tr mnésique d’installation progressive, antérograde puis
rétrograde
•  vieillissement:
Œ capacités attentionnelles, rappel libre difficile, Œ vitesse de
traitement
•  tr mnésiques liés à anxiété, dépression, iatrogènes++
2- MCT et MdT
3- MLT
4- Evaluation mnésique globale
5- Evaluation écologique
83
6-Autres
84
14
Téléchargement