Les XVII Journées d`automne de la Société belge de gérontologie et

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Congrès
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil 2014 ; 12 (supplément 3) : 1-26
Les XVIIes Journées d’automne de la Société
belge de gérontologie et de gériatrie
(SBGG-BVGG)
Jean Petermans1
Nicolas Berg2
1
Past-Président de la SBGG-BVGG
2
Secrétaire général de la SBGG-BVGG
doi:10.1684/pnv.2014.0495
L
es XVIIes Journées d’automne se dérouleront au Palais des Congrès de
Liège (Belgique), les 17 et 18 octobre 2014.
Diverses sessions sont programmées, comme d’habitude dans un esprit
largement multidisciplinaire :
– Le programme A consacré cette année à diverses affections chroniques fréquentes avec l’avancée en âge, et le thème de la douleur sera largement abordé ;
elle intéressera plus spécialement les médecins, qu’ils soient généralistes ou
spécialistes.
– Le programme B intitulé « la gériatrie et ses collaborations. . .. » s’adressera plus
particulièrement à tous les intervenants auprès des personnes âgées, infirmières,
kinés, ergothérapeutes, logopèdes, diététiciens, psychologues, médecins. . .
– Le programme C est destiné aux psychologues, aux psycho-gériatres et aux
intervenants intéressés par les problèmes cognitifs et comportementaux des personnes âgées. Cette année il abordera les stéréotypes et l’image de la vieillesse.
– Le programme D, conçu à partir d’une réflexion initiale du réseau Braises, réseau
inter-universitaire francophone d’experts en vieillissement et du groupe de contact
‘vieillissement’ du FNRS, nourrira le questionnement des multiples acteurs de terrain sensibles aux sciences humaines, comme celui des sociologues, économistes
et autres philosophes et traitera cette année du nouveau statut de protection pour
les personnes incapables.
– Le programme E, nouveauté de cette édition 2014, propose via 4 ateliers des
échanges autour de la prise en charge des patients en hôpital de jour gériatrique
(troubles cognitifs, chute et revalidation, incontinence et oncogériatrie).
Enfin une séance pleinière traitant de la coordination des soins devrait intéresser
l’ensemble des participants à ces journées.
Les différents folders peuvent être obtenus auprès du secrétariat scientifique des
Journées d’automne ([email protected]).
L’ensemble de ces programmes a fait l’objet de diverses demandes
d’accréditation pour les médecins et de reconnaissance de formation continue
pour les responsables de maisons de repos.
Pour citer cet article : Petermans J, Berg N. Les XVIIes Journées d’automne de la Société belge de gérontologie et de gériatrie (SBGG-BVGG). Geriatr
Psychol Neuropsychiatr Vieil 2014; 12(supplément 3) :1-26 doi:10.1684/pnv.2014.0495
1
J. Petermans, N. Berg
Communications
Création d’un espace de bien-être : une
expérience menée dans un service de médecine
aiguë, au sein d’un hôpital universitaire
Lahaye A1 , Toussaint E2 , Colin I3 , Berger E4 , Guiot S5 ,
Professeur Schoevaerdts D6
Service de Médecine Gériatrique, CHU Dinant-Godinne,
Belgique
1. Psychologue, 2. Kinésithérapeute, 3. Infirmière,
4. Logopède, 5. Ergothérapeute, 6. Chef du service de
Médecine Gériatrique, CHU Dinant-Godinne, Belgique
Lieu
Service de médecine gériatrique aigu, travaillant en permanence en équipe interdisciplinaire et centré sur le projet
du patient après l’hospitalisation.
Objectif
Depuis décembre 2012, nous avons développé un
lieu de détente et d’apaisement afin d’accompagner le
patient et favoriser l’expression des angoisses suscitées par
l’hospitalisation, les maladies et les incertitudes de l’avenir,
de diminuer les comportements d’agitation et d’aider les
personnes en état de dépression.
Depuis 2011, 8 professionnels du service ont suivi des
formations au massage thérapeutique et à l’utilisation des
huiles essentielles. La nécessité de créer un lieu spécifique s’est imposée, afin de pouvoir assurer un meilleur
environnement au patient. Cela permet de pouvoir retirer
la personne d’un environnement parfois très agité et de lui
prodiguer des soins de bien-être dans de meilleures conditions. Ce lieu est destiné à tous les soignants qui pourraient
y assurer une approche plus douce. Les familles parfois
peuvent y trouver un lieu paisible avec leur proche.
Nous avons voulu également, pour les patients ne pouvant pas se déplacer, amener certains de ces objets dans la
chambre, dans une armoire à roulettes : des huiles essentielles, de la musique adaptée, des jeux de lumière.
L’objectif global est d’assurer un apaisement, une
diminution des angoisses et donc une diminution des
comportements parfois très agités qu’on rencontre chez
ces patients (maladie d’Alzheimer ou apparentées, confusions), dans un contexte d’hospitalisation courte, donc très
intensive et invasive parfois.
Il est important de souligner que l’ensemble des professionnels du service est motivé et sensibilisé à cette
2
approche, plus douce, qui modifie le rapport au patient dans
tous les actes médicaux posés.
La possibilité de proposer au patient un moment
dans cet espace représente un plus pour l’équipe soignante qui dispose ainsi d’une solution supplémentaire, non
pharmacologique, pour les difficultés psychologiques des
patients.
Les observations menées à ce jour nous montrent
l’efficacité d’un tel lieu, à la fois pour les patients et pour
les professionnels.
Utilisation d’une console de jeu (Xbox Kinect®)
comme prise en charge kinésithérapeutique
en milieu hospitalier aigu gériatrique :
utile ou futile ?
Delfin Diaz M*, Hubert J**, Rousseau C**, Piron C***,
Dumont C****
Grand Hôpital de Charleroi, site Ste-Thérèse,
Montignies-sur-Sambre, Belgique
*Etudiante en kinésithérapie, **Kinésithérapeute,
*** Infirmière chef de service, **** Médecin Gériatre
Introduction
L’utilisation d’une console de jeux en kinésithérapie
pour réhabiliter un sujet âgé atteint d’un problème médical aigu pourrait apporter un aspect plus ludique à une prise
en charge parfois contraignante pour le malade en souffrance. La console de jeux Xbox Kinect® se différencie des
autres consoles par l’absence de manette en permettant
de nombreux exercices sans fixer une concentration inutile
requérant, entre autre, des capacités de double tâche.
L’objectif primaire de cette étude est d’évaluer la faisabilité d’utilisation de ce type de console en milieu hospitalier
aigu. Les objectifs secondaires sont de déterminer l’impact
de ce type de prise en charge sur l’équilibre, la marche, la
force et le bien-être chez les personnes âgées.
Méthode
Il s’agit d’une population de personnes âgées hospitalisées en secteur aigu du pôle gériatrique du Grand Hôpital de
Charleroi. A chaque malade hospitalisé capable d’exercice
physique, une prise en charge spécifique a été proposée.
Les sujets consentants ont été assignés de façon aléatoire dans deux groupes : un groupe contrôle bénéficiant
de kinésithérapie classique et un groupe Xbox qui, en plus
de la kinésithérapie classique, prenait part aux sessions de
jeux de Bowling Xbox à raison de 3 fois une heure par
semaine. Plusieurs paramètres ont été mesurés avant la
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014
Les XVIIes Journées d’automne de la SBGG-BVGG
prise en charge et en fin d’hospitalisation (Handgrip test,
Time up and go, Echelle de Berg, Barthel, Hospital anxiety
and depression scale (HAD)).
Résultats
Sur une période de 6 semaines, parmi les 153 patients
hospitalisés, 98 (64 %) malades incapables de pratiquer ce
type d’exercice ont été exclus (pathologies aiguës instables,
impotences fonctionnelles non réversibles, atteintes neurologiques graves. . .). Sur les 55 patients restants, 36 ont
consenti à participer, soit un total de 65,5 % d’acceptation
dans la population « capable ». Le taux total de participation,
tous patients confondus, est de 23,5 % de la population
hospitalisée. L’âge moyen et l’indice de masse corporelle
étaient respectivement pour le groupe contrôle de 83,56 (±
4,76) ans et de 22,62 (± 3,92) kg/m2 et pour le groupe Xbox
de 85 (± 3,47) ans et de 23,38 (± 5,9) kg/m2 . Une amélioration significative du handgrip (p < 0,050), du time up and
go (p = 0,001), de l’échelle de Berg (p = 0,001) et de l’HAD
(p = 0,014) a été observée entre la première et la dernière
mesure dans les deux groupes. Il n’y a pas d’amélioration
significative de l’index de Barthel (p = 0,306). Aucune différence significative n’a été mise en évidence entre les deux
groupes.
Conclusion
Cette première expérience est très encourageante. Elle
montre en effet, envers une nouvelle technologie plus
ludique, un taux d’acceptation important parmi la population
âgée. Toutefois, un nombre significatif de patients en situation aiguë reste encore incapable d’y participer. D’autres
études seront nécessaires pour établir, au niveau de la réhabilitation, une plus-value clinique de la console. La Xbox
est donc un moyen technique possible à une rééducation
kinésithérapeutique diversifiée et ouvre des perspectives
nouvelles créatives indispensables au monde des seniors. . .
Des interventions utilisant Internet
pourraient-elles être prometteuses dans le cadre
d’actions de prévention ou de promotion
de la santé chez des femmes ménopausées ?
Slomian J(1,2), Gaspard U(3), Streel S(1,2), Beaudart
C(1,2), Appleboom G(4), Buckinx F(1,2), Reginster
JY(1,2), Bruyère O(1,2)
(1) Département de Santé Publique, Épidémiologie et
Économie de la Santé, Université de Liège, Belgique ;
(2) Unité de Soutien Méthodologique en Épidémiologie et en Biostatistiques, Université de Liège,
Belgique ; (3) Service de Gynécologie-Obstétrique du
CHU, Liège, Belgique ; (4) Neurodigital Laboratory,
Columbia University, NY, USA
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014
Situation du problème
Internet est devenu l’un des moyens les plus importants
de s’informer sur sa santé. De nombreuses innovations
dans la santé mobile révolutionnent les soins de santé
actuels. Ces outils constituent une aide pour les médecins
et permettent également de responsabiliser les patients par
rapport à leur santé. Le but de cette étude est d’évaluer
l’intérêt des femmes aux alentours de la ménopause ainsi
que leur degré d’utilisation d’Internet pour des questions
de santé. Il s’agit de résultats préliminaires à l’exploitation
d’un réseau social dédié à cette population dans le domaine
de la santé.
Matériel et méthode
Des questionnaires auto-administrés ont été distribués
afin de récolter les informations nécessaires : une partie
des patientes a été recrutée au centre de la ménopause de
la clinique Ste Rosalie (Liège) et l’autre partie, par courrier,
depuis la base de données de gynécologie de la polyclinique Lucien Brull (Liège) d’après leur date de naissance
(<1968).
Résultats
95 patientes ont répondu à ce sondage. La moyenne
d’âge des femmes interrogées est de 59,7 ± 8,07 ans ;
47,4 % d’entre elles sont encore actives professionnellement. Parmi ces femmes, 88,4 % utilisent Internet dont
51,8 % tous les jours et 91 % au moins deux à trois fois
par semaine. Un peu plus de trois quarts des femmes présentent au moins un problème de santé. Dans la population,
88,9 % des femmes déclarent rechercher des informations supplémentaires à celles données par leur médecin
et 69,6 % d’entre elles affirment utiliser Internet pour
s’informer sur leur santé. Elles attribuent, en moyenne,
une note de 5,6 ± 2,1/10 quant à la fiabilité des informations issues d’Internet. Le statut socio-économique,
notamment le niveau d’étude (p = 0,03) et le statut professionnel (p = 0,02), semble avoir une influence sur l’utilisation
d’internet. L’âge influence également son utilisation : ceux
qui utilisent internet sont plus jeunes (58,8 ± 7,69 ans) que
ceux qui ne l’utilisent pas (65,7 ± 8,39 ans) (p = 0,01). Le
nombre de problèmes de santé ne semble pas avoir un
impact sur l’utilisation d’internet quant à la santé.
Discussion et conclusion
Internet et les nouvelles technologies sont de plus en
plus répandus. Les femmes ménopausées semblent avoir
besoin d’être informées sur leur santé. Des interventions
adaptées, essentiellement à l’âge et au statut socioéconomique, et structurées utilisant Internet pourraient
3
J. Petermans, N. Berg
être une bonne solution pour informer et conscientiser les
femmes quant à leur santé étant donné que, dans cette
population, quasiment 90 % des femmes utilisent Internet
et que 70 % d’entre elles le font déjà pour obtenir des
renseignements sur leur santé.
Détection de la sarcopénie en utilisant le BelRAI,
un outil d’évaluation gériatrique globale
Kayembe B1 , De Dobbeleer L1,2 , Desmaele S3 ,
Cakici N1 , Ekinci H1 , Bautmans I2 , Beyer I1,2
42 patients (69 %) avaient une faiblesse musculaire (critères de Merkies ; Bautmans ea, 2009). toutefois sans différence significative entre patients sarcopéniques ou non.
La vitesse de marche a été mesurée et située entre 1
et 30 secondes chez 42 patients (69 %). 32 patients marchaient moins vite que 0,8 m/s, dont 50 % présentaient
une sarcopénie. Aucun cas de sarcopénie n’a été décelé
chez les plus rapides. Aucun patient dépassait une vitesse
de 1 m/s. La vitesse de marche était signifcativement plus
lente en présence de sarcopénie (p = 0,007), mais non en
présence de faible force de préhension.
1
Service de Gériatrie, UZ Brussel, Jette ;
FRIA Research group ; 3 Service de Pharmacologie
Clinique (Vrije Universiteit Brussel), Belgique
2
Introduction
La sarcopénie, perte de masse et de force musculaire,
fragilise la personne âgée et favorise la perte d’autonomie.
Sa détection est essentielle et un consensus Européen
de critères de diagnostic a été publié (Cruz-Jentoft ea,
2010). Néanmoins ces critères, qui ne détectent la sarcopénie qu’en cas de répercussion fonctionnelle, ne sont pas
encore implémentés et la sarcopénie reste généralement
non détectée en clinique courante. L’objectif de cette étude
pilote était d’évaluer la possibilité de détecter la sarcopénie par l’évaluation gériatrique globale en utilisant la version
belge du Resident Assessment Instrument (BelRAI) dont
l’utilisation au travers des différents lieux de soins est anticipée en Belgique.
Matériel et méthodes
Patients successifs provenant de différentes cohortes
prospectives : gériatrie aiguë et subaiguë, orthopédie, cabinet de généraliste. Inclusion : âge > 60 ans, consentement
éclairé. Exclusion : pacemaker, incapacité à réaliser les
tests. Évaluation (indépendante des équipes soignantes)
par BelRAI (Pyxicare® , Pyxima nv), force de préhension
maximale (Martin Vigorimeter) et masse musculaire par bioimpédance (Bodystat® QuadScan 4000). Statistiques non
paramétriques par SPSS 22.0 (IBM).
Résultats
61 patients (32 hommes, 39 femmes, âge moyen
80 ans) des services de gériatrie (n = 25), d’orthopédie (n
= 11) et de médecine générale (n = 25) ont été inclus.
Sur base de la masse musculaire (Janssen ea, 2000) 30
patients (49 %) étaient sarcopéniques. Les patients hospitalisés présentaient significantivement plus de sarcopénie
que les patients du domicile (p < 0,001), de même que les
patients admis pour fracture de hanche (p = 0,021) et les
patients constipés (p < 0,011).
4
Conclusion
L’évaluation par BelRAI comprenant la vitesse de
marche sur 4 m devrait permettre de détecter plus systématiquemnt les patients à risque de sarcopénie. La valeur seuil
de 0,8 m/s (Cruz-Jentoft) pour la vitesse de marche (BelRAI item G3b) apparaît comme plus discrimante que 1 m/s
(Fielding ea, 2011) dans notre cohorte. La force de préhension était peu discriminative. Par ailleurs l’hospitalisation
(item A7), la fracture de hanche récente (item I1a) et la
constipation (item J3l) étaient associées à une présence
plus fréquente de sarcopénie. Une étude plus large pourrait
permettre d’établir un profil de risque afin de mieux cibler
les investigations complémentaires.
Étude du lien entre évaluation de la charge
de travail en soins requis et dotation
en personnel infirmier, soignant
et logistique en unités de gériatrie
Dehaye Ch1 , Hans S2 , Lesage V3
1
Infirmière, Chef de service de Gériatrie, Centres
Hospitaliers Jolimont, Belgique ; 2 Infirmière, Haute
Ecole de Louvain en Hainaut (HELHa), Belgique ;
3
Gériatre, service de Gériatrie, Centres Hospitaliers
Jolimont, Belgique
Situation du problème
Cette étude a vu le jour au départ d’un questionnement
en qualité d’infirmière en chef : comment évaluer la charge
de travail afin de répartir au mieux les ressources disponibles tout en garantissant une qualité de soins optimale ?
De cette question est né un objectif principal : démontrer que la charge de travail en gériatrie est importante et
voir si la dotation en personnel infirmier et soignant actuelle
permet d’y faire face.
Matériel et méthode
Pour pouvoir répondre à cet objectif, nous devions absolument trouver un outil de recherche permettant de mesurer
la charge de travail en termes de soins requis.
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014
Les XVIIes Journées d’automne de la SBGG-BVGG
L’outil de mesure utilisé pour étudier la charge de travail
est l’outil validé PLAISIR® mesurant la demande en soins
requis.
Cette recherche va nous permettre de confirmer
l’hypothèse de recherche de départ qui est la suivante : une
évaluation de la charge de travail permet de fixer la dotation
journalière en personnel infirmier, soignant et logistique au
sein de deux unités de gériatrie d’une institution hospitalière
de la province du Hainaut.
Après avoir suivi une formation théorique et pratique
avec Mr Charles Tilquin, directeur de recherche et Mme
Bibiane Roussel, infirmière de l’Equipe de Recherche Opérationnelle en Santé (Eros), nous avons analysé le profil
de 56 patients, séjournant pour moitié des deux unités de
gériatrie de l’institution.
Résultats
Cette analyse nous a permis de relever les principaux
résultats suivants :
– Le profil bio-psycho-social des patients est important à
étudier pour l’évaluation de la charge de travail, mais aussi
pour l’élaboration du plan de soins ;
– Les soins directs et indirects, à savoir les soins de base,
les soins relationnels et éducatifs et les soins techniques
constituent 73 % de la demande des soins requis ;
– D’autres tâches viennent s’ajouter telles que les tâches
administratives, l’entretien, les déplacements et autres
tâches de l’infirmière en chef, qui constituent 12,5 % de
la demande en soins requis ainsi que les communications
qui représentent 15, 5 % de cette demande.
Discussion
Ces résultats nous permettent de confirmer notre hypothèse de départ.
En effet, les résultats viennent parfois conforter les faits
observés nous ayant amené à cette recherche en qualité
d’infirmière chef : le nombre de départs du personnel pour
d’autres unités de soins, la fatigue du personnel qui se sent
de moins en moins autonome, oppressé par le poids des
soins et le temps limité qui lui est imparti pour prodiguer
ces soins.
Conclusion
Cette étude met en exergue que la dotation en personnel actuelle est insuffisante, hypothéquant de facto la
qualité des soins : « la qualité n’est jamais un accident ; c’est
toujours le résultat d’un effort intelligent » (John Reskins,
poète et écrivain britannique du XIXe siècle).
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014
Quelque chose d’intime entre nous
Goldoni C*, Debroux A*, Hermant P*, Pierret E*,
Deloison A*, Latteur V**, Betumvuko P**, C. Losseau
C**, Gomez P*, Bleeckx D***, Dumont C**
Grand Hôpital de Charleroi, Site Ste-Thérèse, Belgique
*Psychologue, **Médecin Gériatre, ***Directeur
Paramédical
Contexte et but
La pétition « Farfadoc » relative aux blouses d’hôpital
nous a interpellés. En effet, elle illustre l’idée que l’intimité
aurait tendance à se décliner voire se décimer dans le
milieu hospitalier. Le secteur gériatrique n’échappe pas à
ce constat et est confronté à la place accordée -ou pasà l’intimité de nos aînés. Dès lors, des psychologues de
gériatrie ont élaboré un jeu visant à sensibiliser les équipes
soignantes aux questions relevant de « l’intime ». Ce jeu est
inspiré de celui des « sept familles » ainsi que des résultats
des travaux de recherche de Pascal Janne qui décrivent dix
intimités conjugales.
Matériel et méthode
Une attention particulière veillait à sensibiliser les participants aux différentes facettes et richesses de l’intimité
qui ne pouvait se réduire au sens commun d’une proximité voire promiscuité sexuelle. L’outil a donc été conçu
de façon à ce que chaque famille corresponde à une facette
de l’intimité, le but du jeu étant d’en reconstituer le plus
grand nombre. Les quatre « membres » d’une famille sont
représentés par un terme, une œuvre et pour certains une
citation, facilitant ainsi la mémorisation et la verbalisation
des joueurs. Certaines cartes sont obtenues qu’après avoir
répondu correctement à une question relative à l’intimité.
Le jeu se déroule en équipes pluridisciplinaires. Enfin, afin
d’agir sur les comportements, des « cartes chances » qui
récompensent ou pénalisent des comportements de soignants ont été ajoutées.
Résultats et discussion
D’abord, il est observé que la multiplicité des facettes
de l’intimité est, dans la totalité des cas, bien perçue par les
joueurs. Le jeu ouvre également la discussion et la réflexion
entre participants.
Ensuite, il est aussi noté que la pluridisciplinarité des
équipes de jeu est un atout sans en être indispensable.
L’évaluation des effets durables du jeu sur les comportements de soin semble toutefois être l’écueil le plus important. Enfin, il nous semble essentiel, pour l’avenir, de pouvoir asseoir cette réflexion sur des fondements théoriques,
5
J. Petermans, N. Berg
le concept d’intimité restant difficile à définir. En effet, il se
trouve à la source de questionnement de disciplines variées
et nombreuses : philosophie, psychologie, histoire, droit,
éthique. . .
Conclusion
Deux perspectives se dégagent de ce travail : la première est la sensibilisation du personnel soignant à l’intimité
du patient qui est un de ses droits fondamentaux et la
seconde d’inscrire le jeu dans une démarche de formation
plus globale.
Case report: stress cardiomyopathy in a geriatric,
alcoholic patient
Vereeke J, Lesage V
Department of Geriatric Medicine, Centres Hospitaliers
Jolimont, Haine Saint Paul, Belgium
The Takotsubo cardiomyopathy also known as stress
cardiopathy is an acute, reversible pathology wich remains
unknown except in the cardiologic unit. Clinical presentation
is similar to acute coronary syndrome whereas prognosis is
favorable in Takotsubo’s cardiomyopathy thanks to healthy
coronary arteries.
Hereafter is discussed a 76 years old female case, hospitalised in the service of geriatrics for repeated falls in a
alcoholic intoxication context. Two days after admission, the
patient complained about chest pain associated with ECG
changes and a left ventricular dysfonction at the echocardiography. A coronarography is performed which revealed
healthy arteries. Therefore, Takotsubo’s cardiomyopathy
diagnosis is made. Ten days later, the total recovery of the
left ventricular function confirmed our hypothesis.
The purpose of this case report is to illustrate a specific
cardiac disease with an elderly female tropism. Since 1990,
first description of this pathology, physiopathology of TC
has been discussed among specialists. Nowadays catecholamine excess in the serum seems to be the most probable
etiology. Clinical discrimination between TC and acute myocardial infarction is difficult. A modern hypothesis involving
cardiac biomarkers will help the clinician. No consensus has
been made so far regarding the treatment of TC. Nevertheless, different therapeutic options are proposed.
Background
Inappropriate prescribing is a problem of major concern
in older patients, given the increased risk of adverse drug
events and substantial mortality. In this context, a screening
tool based on STOPP (Screening Tool for Older Person’s
Prescriptions) and START (Screening Tool to Alert doctors to
Right Treatment) criteria was developed and applied in the
geriatric unit of the CHU Dinant Godinne. The aim of this
study was to assess if the screening tool’s implementation
leads to a reduction of potentially inappropriate medications
(PIM) and potential prescribing omission (PPO) during the
hospitalization.
Methods
We conducted a retrospective interrupted time series
analysis. Four periods were selected between February and
September 2013: (1) baseline evaluation; (2) when the tool
was presented to physicians and made available for use
in the unit; (3) three months later (tool still available, but
without specific reminder to use it); and (4) during the last
period weekly meetings were organised with interns and
a clinical pharmacist in order to review treatments according to the STOPP and START criteria. The screening tool
was also included in the electronic medical records. Demographic, clinical and pharmaceutical data were collected
according to the discharge letter. The STOPP and START criteria of the screening tool were applied to each treatment,
on admission and at discharge. The primary outcome was
the rate of PIMs discontinued and PPOs corrected during
hospitalization.
Results
120 patients (median age 85 years) were included in the
study. The prevalence of PIMs and PPOs on admission was
56% (67/120) and 51% (61/120) respectively. In the control
group, one fifth of PIMs were discontinued during hospitalization while 22% of PPOs were corrected. The reduction
in PIMs and PPOs increased when the screening tool was
implemented in the unit (period 2; 26% and 38% respectively), but three months later this effect had disappeared
(period 3; 15% and 19% respectively). We observed the
greatest reduction in PIMs and PPOs for the last study
period (period 4; 58% and 43% respectively).
Conclusion
Inappropriate prescribing in older patients:
assessment of a screening tool based
on the STOPP and START criteria
Sennesael AL, Spinewine A
Faculté de pharmacie, UCL Namur, Belgique
6
The implementation of a screening tool contributes to
improve the appropriateness of prescribing in older patients.
However efforts must be made in order to maintain a
long-term effect. A multidisciplinary approach provides the
greatest reduction in PIMs and PPOs and must therefore
be encouraged.
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014
Les XVIIes Journées d’automne de la SBGG-BVGG
Analyse rétrospective des interventions
ergothérapeutiques réalisées à domicile
dans le cadre de l’hospitalisation de jour
Solis Garcia S(1) , Decorte L(1) , Smets N(1) , Mouaffik C(1) ,
Barthelemy O(1) , Waeterinckx M(1) , Kapiamba I(1) ,
Suys E(1) , Capelle(1) , Benoit F(1) , Surquin M(1)
(1)
Clinique de Gériatrie, CHU Brugmann, Bruxelles,
Belgique
Introduction
L’adaptation du domicile par un ergothérapeute permet
un report d’entrée en maison de repos de un an et réduit le
risque de chute. Dans le cadre notre hospitalisation de jour
gériatrique (HJG), l’ergothérapeute est amené à effectuer
des visites à domicile (VAD). Elles permettent de croiser les
habitudes de vie, les capacités fonctionnelles, les souhaits
et les attentes du patient, avec les caractéristiques environnementales, sociales et architecturales dans lesquelles la
personne évolue.
But
Analyser les interventions de l’ergothérapeute dans le
cadre de l’HJG. Déterminer le profil des patients rencontrés,
l’origine et le motif de la demande, l’index de comorbidités
selon la Cumulative illness rating scale : CIRS-G, le type
de logement, l’analyse des aides existantes, les problèmes
rencontrés et les propositions d’adaptation.
Matériel et méthode
Il s’agit d’une analyse rétrospective des données des
interventions faites par l’ergothérapeute au domicile des
patients du 1/2/2013 au 30/12/2013. L’intervention est structurée de la manière suivante : 1) le recueil d’information
(identification de projets de vie, évaluation des capacités
fonctionnelles et cognitives, habitudes de vie, entourage) ;
2) analyse du lieu de vie et accessibilité au logement ;
3) relevé des problèmes rencontrés (gestion des médicaments, prise et aide aux repas, gestion administrative et
financière, facteurs de risques de chutes, activité de la vie
journalière) ; 4) élaboration de propositions d’interventions
(modifications de habitudes de vie, proposition d’aides
techniques ou d’assistance technologique, aménagement
architectural, aides professionnelles ; 5) rédaction d’un
compte-rendu de la visite.
le cadre de troubles cognitifs (42 %), troubles cognitifs et
chutes (32 %), chutes (21 %) et évaluation gériatrique globale (5 %). Le score moyen de comorbidités est de 11 (7-15)
avec un index de sévérité moyen de 2,2 (1,75-2,6) selon le
score CIRS-G.
73 % des patients vivent en appartement, dont 21 %
à l’étage sans ascenseur. 11 % ne reçoivent aucune aide.
33 % des patients ont 1 aide à domicile. L’aide à domicile la plus fréquemment rencontrée est l’aide-ménagère
(79 %), suivie de l’infirmière (57 %). Les problèmes les plus
fréquemment rencontrés sont la gestion de la médication
(59 %), la prise des repas (59 %), et les chutes (53 %). Les
propositions d’aides sont des adaptations environnementales (42 %), une aide humaine (42 %), des aides techniques
(26 %), et une prise en charge kinésithérapeutique (21 %).
La moitié des adaptations environnementales concernent
la salle de bain.
Conclusion
Deux grands syndromes gériatriques induisent la
demande de VAD : les troubles cognitifs et les chutes.
La moitié des patients ont au moins une aide à domicile. Tous les patients ayant bénéficié d’une VAD ont fait
l’objet d’une intervention ergothérapeutique. Les propositions d’adaptation de l’environnement sont fréquentes : la
salle de bain étant le premier lieu à adapter.
Gestion de la douleur des personnes âgées
aux urgences : apport du dossier informatisé ?
Decorte L(1), Surquin M(1), Benoit F(1), Faniel M(2),
Préseau T(2), Okuka C(3), Karmali R(4), De Bels D(3)
Services de Gériatrie (1), Urgences (2), Soins Intensifs
(3) & Médecine Interne (4), CHU Brugmann, Bruxelles,
Belgique
Situation du problème
Les personnes âgées (≥ 70 ans) représentent 13 %
de nos admissions aux urgences. La complexité du patient
gériatrique rend difficile la prise en charge de la douleur aux
urgences. Cette étude vise à évaluer le dépistage de la douleur, son traitement et sa réévaluation, ainsi qu’à déterminer
l’impact de la mise en place d’un dossier informatisé intégrant une évaluation systématique (EVA) de la douleur sur
la prise en charge de celle-ci.
Résultats
19 patients ont été évalués sur une période de 11
mois. La moyenne d’âge est de 85,7 ans (77-95) (58 %
de femmes). Les demandes émanent principalement des
gériatres (53 % des cas), suite à une hospitalisation, dans
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014
Patients et méthodes
Analyse rétrospective de dossiers de patients ≥ 70 ans
admis aux urgences et hospitalisés durant deux périodes
de deux mois. La première période incluait les dossiers
7
J. Petermans, N. Berg
« papiers » (DP), la seconde, les dossiers informatisés
(DI). Un intervalle de six mois a été respecté afin de permettre aux équipes de se familiariser à ce nouvel outil.
Les paramètres inclus dans l’analyse sont : l’anamnèse
infirmière, l’anamnèse médicale, l’utilisation de l’Échelle
Visuelle Analogique (EVA) et la prescription d’antalgiques.
Les caractéristiques recueillies sont : le type de pathologie
lors de l’admission, l’âge, le sexe, le lieu de vie, les troubles
cognitifs définis selon la version courte du MMSE inclus
dans le SHERPA avec un seuil de < 15/21.
d’un dossier informatisé pourrait être une piste pour améliorer le dépistage systématique (EVA) de la douleur.
Deux grands syndromes gériatriques induisent la
demande de VAD : les troubles cognitifs et les chutes.
La moitié des patients ont au moins une aide à domicile. Tous les patients ayant bénéficié d’une VAD ont fait
l’objet d’une intervention ergothérapeutique. Les propositions d’adaptation de l’environnement sont fréquentes : la
salle de bain étant le premier lieu à adapter.
Résultats
Medication defined daily doses (DDD)
and orthostatic decline of blood pressure
among geriatric inpatients
Au total, les dossiers de 964 patients ≥ 70 ans ont été
analysés (403 DP et 561 DI). Les caractéristiques de la population ne montrent pas de différence significative au niveau
du sexe (p = 0,753), de la présence de troubles cognitifs
(p = 0,485) ou du type de pathologie (p = 0,082), mais une
différence significative concernant l’âge (85 ± 5 vs 82 ± 7
ans, p < 0,05) et la vie à domicile est retrouvée entre les
groupes (DP = 71,1 %, DI = 68,0 %, p = 0,016).
Sur l’ensemble de la population, 59,2 % des patients
ont été admis pour une pathologie susceptible d’induire de
la douleur. Chez ceux-ci, le personnel infirmier fait plus souvent une anamnèse concernant la douleur (85,6 %) que le
médecin (51,6 %) avec une concordance faible (k = 33,6 %).
L’échelle EVA est utilisée dans 31,5 % des cas.
En analyse multivariée, pour le personnel infirmier, ni
l’âge (p = 0,722), ni le sexe (p = 0,965), ni la confusion
(p = 0,0597), ni le lieu de vie (p = 0,497), ni le type de
dossier (p = 0,123) mais bien la pathologie (p < 0,001) et
particulièrement les traumatismes musculo-squelettiques
poussent à l’anamnèse en tenant compte de l’absence
de confusion. Chez les médecins uniquement la pathologie induisant de la douleur influence l’anamnèse chez
des patients présentant les pathologies suivantes : gastropneumo-métabolique (ICD 9 de 460 à 579), cardiaque et
traumatique.
Discussion
L’utilisation d’un DI n’influence pas l’anamnèse infirmière (p = 0,684), mais améliore significativement
l’utilisation de l’EVA (p < 0,001), ainsi que la réévaluation de
la douleur après administration d’antalgiques (p < 0,001).
On observe dans les DP qu’un deuxième antidouleur est
administré sans seconde anamnèse dans 94 % des cas,
cette proportion descend à 69 % dans les DI.
Vaillant F*1 , Dalleur O1 , Vanden Bossche O2 ,
Kajungu D3 , Speybroek N3 , Boland B2
1
Pharmacy, 2 Geriatrics, 3 Statistician, Cliniques
universitaires Saint-Luc, Bruxelles, Belgium
Background and objective
Evidence is scarce regarding an association between
cardiovascular or psychotropic drugs and orthostatic hypotension. The observation of a weak correlation between the
dosages of such medications and the decline of blood pressure in orthostatism would be a dose-response argument
against their causal association.
Setting and method
Cross-sectional study in 100 patients admitted to the
geriatric ward of an academic hospital. For all older patients
(≥75 years) able to stand up, an orthostatic test was performed at the beginning of the hospital stay. The maximum
decline in systolic (SBP) and diastolic (DBP) blood pressure
(mmHg) between the lying (0) and the standing position (1
or 3 minutes) was measured by a physiotherapist. The Defined Daily Dose (DDD) on the day of the orthostatic test was
used to calculate the dosage of medications affecting the
vascular (V) system [diuretics, ACE inhibitors/angiotensin
inhibitors, calcium channel blockers, ␤-blockers, central
␣-agonists, peripheral ␣-blockers, nitrates] or the central
nervous (N) system [benzodiazepines, neuroleptics, antidepressants, opiates]. Determinants of SBP and DBP
blood pressure declines, identified by multivariate linear
regression
Results
Conclusion
Malgré l’utilisation d’outils validés, la prise en charge de
la douleur aux urgences reste influencée par la présence
d’une pathologie potentiellement douloureuse. L’utilisation
8
In 100 patients (85±5 years, 58% women), lying SBP
and SDP were respectively 136±21 and 72±14 mmHg,
while receiving 7.7 ± 4 medications (DDD: 1.0 for V and
0.74 for N systems). In orthostatic position, SBP declined
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014
Les XVIIes Journées d’automne de la SBGG-BVGG
(median 11; mean±SD 12±17 mmHg, n=100), and decreased in 77 patients. In multivariate analysis (adjusted r2:
93%), this SBP postural decline was significantly (p<0.05)
and positively correlated with age, diabetes, history of falls,
and number of medications, but not with the DDD of any
nine drug classes. However, DBP declined in orthostatism
(median 4; mean±SD 11±5 mmHg, n=100), decreasing in
74 patients. In the multivariate model (adjusted r2: 87%),
the DBP decline was significantly (p<0.05) and positively
correlated with age, diabetes, stroke and anemia, but not
with the DDD of any drug class.
Discussion and conclusions
The main determinants of SBP and DBP decline in
orthostatism were age and diabetes. Neither vascular nor
central nervous drug DDD were associated with a decline
of blood pressure. The lack of correlation between these
drug dosages and the orthostatic decline in blood pressure
is an argument against their causal association in geriatric
inpatients.
« Que le Bien-être vienne à moi »
Eerdekens J, Coenen A
Service de gériatrie, CHBAH, Belgique
Outre les soins médicaux classiques et les possibilités thérapeutiques disponibles, il manque de façon
évidente à notre système de soins de santé, l’espace et les
moyens pour privilégier le confort du patient. Celui-ci, isolé,
stressé, angoissé. . . aspire à plus de considération de son
intégrité.
Les soignants déplorent le manque de moyens afin de
pratiquer à travers des gestes simples, une prise en charge
de plus haute qualité centrée sur le bien-être du patient.
L’une des caractéristiques de la personne âgée est sa
distanciation progressive du monde réel. Sa dépendance,
son anxiété, ses mécanismes de défense rigidifiés et ses
troubles du comportement contribuent à l’éloigner de son
entourage, de son environnement.
Un modèle biopsychosocial développé par Kovach
considère que les symptômes comportementaux et psychologiques ne s’expliquent pas uniquement par la
pathologie elle-même, mais également par l’environnement
physique et psychosocial. Kovach, dans son modèle, établit
que les personnes âgées atteintes de démence ressentent
un inconfort intrapsychique dû à un déséquilibre entre une
sur ou sous stimulation sensorielle. Cela a pour conséquence de générer des comportements d’agitation et un
déclin de la fonction sociale (Kovach, 2000). Milev décrit
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014
également que la privation ou la sur-stimulation sensorielle
des personnes âgées atteintes de démence peut provoquer
de la tristesse, de l’ennui, de l’agitation, de la dépression,
etc. (Milev et al., 2008).
Dans ce contexte, nous avons souhaité mettre en
place une démarche d’accompagnement, un état d’esprit,
un positionnement d’écoute et d’observation, basés sur
des propositions de stimulation et d’exploration multisensorielles, privilégiant la notion de « prendre soin » et
ce, dans une ambiance sécurisante.
Le concept s’articule autour de 3 dimensions :
– Un espace COCOON : les patients valides ou semivalides y sont accueillis par notre personnel soignant,
coiffeuse, esthéticienne. . . pour y recevoir des soins basés
sur la stimulation sensorielle (massage des mains, du dos,
bain de pieds...) dans une ambiance conviviale, relaxante.
– Un espace COCON : propice aux expériences sensorielles et corporelles ; il est à la fois apaisant et stimulant.
Effets lumineux, jeux de couleurs, de sons, de musique, de
parfums, mur représentant une forêt, décorations murales,
lampes. . . Cet espace permet d’y accueillir le patient et un
accompagnant. L’accès en lit est possible. La projection
d’images, de photos parlantes pour le patient est possible.
Le plafond est étoilé, renforçant un sentiment de bien-être
et permettant de régler l’intensité de la lumière en fonction
des besoins du patient.
– Le COCON mobile : les patients qui ne peuvent se rendre
dans l’espace COCOON ou COCON pourront bénéficier
dans leur chambre du COCON-mobile.
Ce projet poursuit notre politique du développement du
bien-être au sein de nos services et s’inscrit dans les objectifs de notre nouveau plateau gériatrique, qui réunira les
différentes branches de notre programme de soins.
Une 1re phase s’est achevée en juin 2014 avec
l’ouverture d’une unité de 28 lits. La finalité de l’ensemble
des travaux est prévue pour janvier 2015.
Prévalence de la sarcopénie : impact
de l’utilisation de différentes valeurs seuils
de diagnostic
Beaudart C1,2 , Reginster JY1-3 , Slomian J1,2 ,
Buckinx F1,2 , Quabron A1 , Dardenne N2 , Bruyère O1,2,4
1. Département des Sciences de la Santé Publique,
Épidémiologie et Économie de la Santé, Université de
Liège, Belgique ; 2. Unité de soutien en méthodologie
et en biostatistiques, Université de Liège, Belgique ;
3. Département du Métabolisme de l’Os et du
Cartilage, CHU de Liège, Belgique ; 4. Département des
Sciences de la Motricité, Université de Liège, Belgique
9
J. Petermans, N. Berg
Situation du problème
En 2010, l’European Working Group on Sarcopenia in
Older People (EWGSOP) définit la sarcopénie comme étant
une perte progressive et généralisée de masse musculaire, couplée à une diminution soit de force musculaire,
soit de performance physique. Différentes valeurs seuils
de diagnostic sont proposées par l’EWGSOP pour les
mesures de masse musculaire appendiculaire, force musculaire et vitesse de marche. L’objectif de cette recherche
est d’évaluer la variation de la prévalence de la sarcopénie en fonction de l’utilisation de ces différentes valeurs
seuils.
Association entre la masse musculaire totale
et la densité minérale osseuse de la hanche
Beaudart C1,2 , Reginster J-Y1-3 , Slomian J1,2 ,
Buckinx F1,2 , Bruyère O1,2,4
1. Département des Sciences de la Santé Publique,
Epidémiologie et Economie de la Santé, Université de
Liège, Belgique ; 2. Unité de soutien en méthodologie
et en biostatistiques, Université de Liège, Belgique ;
3. Département du Métabolisme de l’Os et du
Cartilage, CHU de Liège, Belgique ; 4. Département des
Sciences de la Motricité, Université de Liège, Belgique
Situation du problème
La masse musculaire appendiculaire a été mesurée par
un examen d’absorptiométrie radiologique à double énergie, la force musculaire par un dynamomètre hydraulique et
la vitesse de marche a été calculée sur une distance de 4
mètres. Deux différentes valeurs seuils de diagnostic, proposées par l’EWGSOP, ont été comparées pour chacune
des variables. Huit critères de diagnostic ont ainsi été établis.
La masse corporelle totale se compose à la fois de la
masse musculaire et de la masse graisseuse, représentant 95 % du poids corporel, mais également des os. Bien
qu’une relation soit observée entre le poids corporel et
la densité minérale osseuse (DMO), on note que le rôle
de la masse musculaire et de la masse graisseuse sur la
DMO reste encore confus. L’objectif de cette recherche
est d’évaluer la corrélation entre la masse musculaire et
la densité minérale osseuse de la hanche.
Résultats
Matériel et méthodes
400 sujets ont été recrutés au sein de la Polyclinique
Lucien Brull à Liège, Belgique (60,7 % de femmes, âge
moyen : 73,9 ± 6,3 ans). La prévalence de la sarcopénie
variait de 9,25 % à 18 % en fonction des valeurs seuils utilisées. L’utilisation de la première ou seconde valeur seuil
pour la masse musculaire entraîne une importante variation
de la prévalence de la sarcopénie (12,6 % versus 16,1 %
respectivement). Pour la force musculaire, l’utilisation d’une
valeur seuil dépendante de l’indice de masse corporelle
(IMC) semble restreindre le nombre de sujets diagnostiqués sarcopéniques (16,1 % avec la valeur seuil générale
versus 11,6 % avec celle dépendante de l’IMC). Pour la
vitesse de marche, les résultats suivent la même tendance :
14,8 % des sujets ont été diagnostiqués sarcopéniques
avec l’utilisation de la valeur seuil générale versus 12,9 %
avec l’utilisation de la valeur seuil spécifique au sexe et à la
taille des sujets.
Les sujets volontaires, âgés de 65 ans et plus, ont été
recrutés à la Polyclinique Lucien Brull à Liège, Belgique. La
DMO de la hanche et la masse musculaire totale ont été
mesurées par un examen d’absorptiométrie radiologique à
double énergie.
Matériel et méthodes
Discussion et conclusion
La prévalence de la sarcopénie varie largement selon les
valeurs seuils utilisées. Cela peut limiter les recherches cliniques et le développement d’interventions thérapeutiques
dans le domaine de la sarcopénie.
10
Résultats
123 sujets ont été recrutés pour cette étude (88,5 % de
femmes, âge moyen 74,6 ± 6,4 ans). Une corrélation positive a été observée entre la masse musculaire et la DMO
de la hanche (r = 0,40 ; p < 0,001). Après ajustement, par
régression multiple, sur l’âge, le sexe, l’indice de masse corporelle (IMC), l’activité physique, la consommation d’alcool
et de tabac ainsi que la présence de fractures prévalentes,
cette relation positive était toujours significative (␤= 0,35 ;
p = 0,02). Nous avons trouvé une corrélation plus importante entre la masse musculaire et la DMO de la hanche
chez les hommes que chez les femmes (r = 0,60 chez les
hommes en comparaison à r = 0,32 chez les femmes), mais
également chez les sujets présentant un IMC supérieur
à 25 kg/m2 en comparaison aux autres (r = 0,51 versus
r = 0,09), chez les sujets âgés de 65 ans à 80 ans en
comparaison aux sujets âgés de 80 ans et plus (r = 0,38
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014
Les XVIIes Journées d’automne de la SBGG-BVGG
versus r = 0,29) et chez les sujets dépensant au minimum
1 000 kcal/semaine pour leurs activités de loisirs (évalué
par le questionnaire Minnesota) en comparaison aux autres
(r = 0,44 versus r = 0,28).
Discussion et conclusions
Une association positive a été observée entre la masse
musculaire et la DMO de la hanche. La mise en place de
stratégies visant à augmenter la masse musculaire des personnes de plus de 65 ans pourrait donc être potentiellement
intéressante pour améliorer la santé osseuse.
Étude prospective en cours : évaluation
de l’intérêt d’une nouvelle tâche mnésique
(le Brumory Test) dans le diagnostic précoce
de la maladie d’Alzheimer
Kovac V(1), Vanderaspoilden V(2), Colson C(2),
Nury, D(1), Benoit F(1) , Surquin M(1), Segers K(2)
(1) CHU Brugmann, Clinique de Geriatrie, Bruxelles ;
(2) CHU Brugmann, Service de Revalidation
Neurologique, Bruxelles, Belgique
Introduction
L’évaluation des fonctions cognitives des patients
presentant une barriere culturelle et linguistique par le neuropsychologue clinicien est difficile par manque d’outils
adaptés. Le Brumory Test (BT) est une tâche de mémoire
épisodique visuelle impliquant un encodage incident et
une reconnaissance de 48 images. Une étude préalable
(Vanderaspoilden et al., 2013) indiquait une absence d’effet
de la culture sur la tâche. Par ailleurs, dans une population
de sujets sains, la tâche ne présentait pas d’effets plancher
ni plafond et n’était pas sensible aux différents niveaux de
scolarité. Enfin, elle corrélait positivement avec une tâche
mnésique visuelle telle que le test des Portes de Baddeley
et même verbale comme le RL-RI16 (Grober et Buschke).
Objectif
Nous cherchons à déterminer l’intérêt de notre test de
mémoire, le BT, dans le diagnostic différentiel précoce des
démences. Nous souhaitons ainsi étudier la spécificité de
cette tâche dans la maladie d’Alzheimer débutante et dans
les atteintes cognitives d’origine vasculaire par rapport à une
cohorte de sujets sains.
Méthodologie
Nous examinons les performances au BT des patients
présentant soit une maladie d’Alzheimer débutante (Dubois
et al., 2010) soit une pathologie vasculaire (vascular cog-
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014
nitive impairment (VCI), Moorhouse & Rockwood, 2008)
par rapport aux normes déjà disponibles et nous comparerons également les deux groupes de patients entre eux.
Les patients consultant en neuropsychologie, dans le cadre
d’une mise au point de leur fonctionnement cognitif pour
suspicion de maladie d’Alzheimer débutante ou de pathologie vasculaire cérébrale, se verront proposer, au sein de leur
Évaluation neuropsychologique diagnostique, le BT. Pour
être inclus dans l’étude, les patients doivent être âgés de
60 à 89 ans, posséder une bonne maîtrise de la langue
française et avoir un MMSE ≥ 20/30. Nous comptons
inclure 30 patients dans chacun des 2 groupes (Alzheimer
et VCI). Des analyses par comparaisons des scores moyens
aux tests ainsi que des corrélations entre les différentes performances seront réalisées grâce au logiciel SPSS (analyse
de la variance et corrélations).
Hypothèse
Cette tâche de mémoire étant censée mobiliser les
régions cérébrales spécifiquement atteintes au stade débutant de la maladie d’Alzheimer, à savoir les régions
temporales internes (Barbeau et al., 2008), nous nous attendons à de moindres performances au Brumory chez des
patients présentant une maladie d’Alzheimer débutante
que chez des patients présentant une autre pathologie
cérébrale, par exemple vasculaire, alors que les résultats à
d’autres tâches seraient équivalents voire supérieurs dans
le groupe de patients Alzheimer débutants.
Vision des soignants sur la mise en route
de repas de groupe dans une unité
cognitivocomportementale : analyse
d’un questionnaire anonyme
Chamarro E(1), Huart E(1), Collignon A(1,2),
Novalet M(1,2), Woiemberghe N(2), Robberecht J(1),
Schelte C(1), Benoit F(1), Surquin M(1)
(1) Clinique de Gériatrie, CHU Brugmann, Bruxelles ;
(2) Département de Diététique, Brugmann, Bruxelles,
Belgique
Introduction
La malnutrition est fréquente chez le sujet âgé, particulièrement s’il est admis à l’hôpital. Dans notre unité de
gériatrie aiguë, la dénutrition est présente chez 74 % des
patients. Les repas partagés en communauté dans une salle
à manger améliorent la prise alimentaire. Dans le cadre d’un
projet de service, à l’initiative du staff infirmier, une unité de
soins aigus a instauré un repas de groupe (RG). Un questionnaire anonyme est distribué au sein des soignants pour
évaluer leurs rôles, attentes, impressions, et difficultés.
11
J. Petermans, N. Berg
Matériel et méthodes
Il s’agit d’une collecte de données suite à l’émission
d’un questionnaire anonyme remis aux prestataires de
soins travaillant dans une unité aiguë cognitivocomportementale, 6 mois après l’élaboration d’un RG. Celui-ci est
réalisé le midi, sept jours sur sept. Les patients sont
amenés par les soignants dans une salle à manger où
les repas sont servis. Certains soignants portent assistance ou supervisent le patient durant toute la durée, ou
une partie, du RG. Le questionnaire remis aux soignants
comprend 21 questions concernant leurs implications,
impressions, interventions et propositions d’amélioration,
dans le déroulement de cette initiative. L’équipe comprend
2 médecins, 14 infirmiers, aides-soignants, administratifs et
7 paramédicaux
tion de l’administration des suppléments nutritionnels reste
imprécise. Tous les intervenants sont demandeurs de continuer le projet en améliorant l’environnement et la structure
de la prise en charge.
Le passage en hôpital de jour gériatrique
permet-il d’éviter des hospitalisations ?
Résultats d’une analyse rétrospective
Biettlot S, Sentrie M, Bouvier S, Detraux F, de
Saint-Hubert M, Swine C, Poulain G, Beerens K,
Schoevaerdts D
Service de médecine gériatrique, CHU Dinant-Godinne,
Yvoir, Belgique
Introduction
Résultats
83 % (N = 19) des prestataires ont répondu au questionnaire. 95 % étaient favorables à la mise en route des
RG. Seule l’inadéquation des locaux était à l’origine de la
réticence d’un des prestataires. Selon les répondants, le
RG génère un stimulus, une socialisation et une meilleure
communication. On y retrouve moins de refus alimentaire
et une gestion sécuritaire de l’administration du repas. 95 %
des interrogés estiment avoir constaté un impact sur la
prise alimentaire. 68 % ont vu un changement de profil
de patient inclus au repas de groupe avec l’inclusion progressive de patients dépendants. 58 % ont constaté une
réduction de la nutrition artificielle. 90 % sont satisfaits du
déroulement et 95 % sont demandeurs de la persistance
du RG.
58 % des intervenants ont participé à au moins 10
RG : 64 % des infirmiers, aides-soignants ou administratives, 20 % des paramédicaux, aucun médecin. Parmi les
intervenants actifs lors du RG (N = 10), 60 % proposent
d’emblée un supplément nutritionnel en fin de repas. Les
autres (40 %) proposent le supplément en fonction du
profil nutritionnel. 40 % mangent avec les patients. La
majorité des problèmes rencontrés lors des repas sont
par ordre décroissant : les patients agités, le refus alimentaire, le matériel inadapté (essentiellement couverts).
Les demandes d’améliorations proposées sont : environnementales, une meilleure organisation, une présence plus
importante, et un matériel adéquat.
Conclusion
Tous les prestataires de soins sont satisfaits du déroulement et de l’impact du RG.
L’implication du personnel est essentiellement issue du
personnel infirmier, aide-soignant ou administratif. La ges-
12
L’admission d’une personne âgée en hospitalisation
classique est décrite dans la littérature comme une situation
augmentant le risque de déclin fonctionnel et de l’apparition
de syndromes gériatriques comme le délirium, les chutes
ou les infections nosocomiales. L’hôpital de jour gériatrique permet de maintenir la personne dans son lieu de
vie habituel tout en offrant une approche diagnostique et
thérapeutique. L’objectif de cette étude est d’analyser les
caractéristiques de ces patients admis en hôpital de jour
gériatrique en tant qu’alternative et de mesurer le taux de
conversion en hospitalisation classique.
Méthode
Analyse rétrospective de 121 patients (116 patients
différents) admis en hôpital de jour gériatrique au CHU
Dinant-Godinne au cours d’une période de 24 mois (mai
2012 à mai 2014).
L’alternative à l’hospitalisation est définie comme une
demande d’hospitalisation classique soumise et convertie
en admission ambulatoire sur proposition du gériatre. Les
situations trop aiguës sont orientées aux urgences.
Résultats
Les alternatives à l’hospitalisation proviennent des
médecins traitants (n = 62 ; 68 %), des urgences (n = 11 ;
10 %), d’autres spécialités (n = 24 ; 20 %) et parfois des
familles (n = 2 ; 2 %). L’admission est planifiée dans les
5 jours ouvrables qui ont suivi la demande. Un cinquième
des patients est admis par un transport professionnel
(n = 25 ; 20 %). Parmi les 121 patients, 62 patients (51 %)
ne sont pas connus du service de gériatrie et 77 patients
(64 %) n’ont jamais fréquenté l’hôpital de jour gériatrique.
L’âge moyen des patients est de 84 ± 6 ans. La proportion
de femmes est de 61 % (n = 74).
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014
Les XVIIes Journées d’automne de la SBGG-BVGG
Les patients viennent le plus souvent du domicile
(n = 84 ; 70 %). Les principaux motifs d’admission à ces
alternatives sont : problèmes psychosociaux ou confusion
(n = 25 ; 21 %), pathologie aiguë (n = 75 ; 62 %), plaies
(n = 8 ; 6 %), chutes (n = 11 ; 9 %), autres problèmes
(n = 3 ; 2 %). Tous ces patients ont eu une évaluation
gériatrique standardisée. Plus de la moitié des patients ont
nécessité des soins et examens spécifiques (biologie [n
= 73 ; 60 %], examens médico-techniques [n = 75 ; 62 %],
soins infirmiers spécifiques [n = 69 ; 57 %], isolement
médical [n = 10 ; 8 %]). Au total, 43 patients (35 %) ont
été hospitalisés dont 36 (30 %) le jour même et 7 (6 %) de
façon programmée. Sur la période étudiée, deux-tiers des
patients ont évité une hospitalisation (n = 78 ; 65 %), ce
qui représente une moyenne de 3 par mois. Les patients
ayant été hospitalisés ont une durée moyenne de séjour
de 15 jours (4-30 jours). Quatre patients sont décédés lors
de l’hospitalisation.
Conclusion
L’hôpital de jour gériatrique peut représenter une alternative aux hospitalisations classiques et a permis d’éviter
39 admissions par an dans notre unité aiguë. En cas
d’hospitalisation, les durées de séjour sont plus courtes
que la durée moyenne dans le service, suggérant que ces
séjours ont pu être mieux préparés. Il est probable que
cette prise en charge ait permis d’éviter des passages en
salle d’urgence. Une collaboration étroite avec les médecins
généralistes et une communication efficace est nécessaire,
de même qu’un positionnement par rapport aux situations
relevant de la salle d’urgence.
Concordance entre la masse musculaire mesurée
par impédance bioélectrique et par
absorptiométrie radiologique à double énergie
Buckinx F(1,2), Reginster J-Y(1,2,3) Dardenne N(2),
Croisier JL(4), Kaux JF(5), Slomian J(1,2), Beaudart
C(1,2), Bruyère O(1,2,4)
1. Service de Santé Publique, Épidémiologie et
Économie de la Santé, Université de Liège, Belgique ;
2. Unité de Soutien en Épidémiologie et en
Biostatistiques, Université de Liège, Belgique ;
3. Service du Métabolisme de l’Os et du Cartilage,
CHU de Liège, Belgique ; 4. Département des Sciences
de la Motricité, Université de Liège, Belgique ;
5. Service de Médecine Physique et de Réadaptation
Fonctionnelle, CHU de Liège, Belgique
Situation du problème
Différentes méthodes permettent d’évaluer la composition corporelle et plus particulièrement la masse
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014
musculaire. Parmi celles-ci, l’absorptiométrie radiologique
à double énergie (DXA) est connue pour être la référence.
Toutefois, en raison de ses coûts d’achat, d’équipement,
de fonctionnement et d’entretien élevés ainsi que de
son caractère non portable, son utilisation peut être limitée. L’impédance bioélectrique (BIA) pourrait représenter
une alternative intéressante. L’objectif de cette étude
était d’évaluer la concordance entre ces deux méthodes
d’évaluation de la masse musculaire.
Matériel et méthodes
La masse musculaire appendiculaire divisée par la taille
au carré (MMA/taille2 ) a été mesurée par DXA (Hologic QDR
Discovery) et par BIA (InBody S10). La concordance entre
les outils a été évaluée par la méthode de Bland-Altman et
par le coefficient de corrélation intra-classe (ICC). L’ICC a
également été calculé pour évaluer la concordance du testretest de la BIA, effectuée par le même observateur ou par
deux observateurs différents.
Résultats
Deux cent dix-neuf sujets ont été inclus dans cette
étude (âge moyen : 43,7 ± 19,1 ans, 51,6 % de femmes).
La concordance du test-retest de la BIA est élevée avec
un ICC de 0,89 (IC à 95 % : de 0,86 à 0,92) lorsque les
mesures sont effectuées par le même observateur et
avec un ICC de 0,77 (IC 95 % : 0,72 à 0,82) lorsqu’elles
sont effectuées par deux observateurs différents. La
concordance entre la masse musculaire évaluée par DXA
et BIA était faible (ICC = 0,37 (IC à 95 % : de 0,25 à
0,48)). En effet, la MMA/taille2 estimée était de 9,19 ±
1,39 kg/m2 avec la BIA et de 7,34 ± 1,34 kg/m2 avec la DXA
(p < 0,001).
En utilisant une analyse de régression multiple,
l’équation suivante a été conçue pour obtenir une valeur
de masse musculaire avec la BIA proche de celle mesurée
par la DXA : MMA/taille 2 (DEXA) = 0,04 * IMC - 0,58 * sexe
+ 0,69 * MMA/taille2 (BIA) (p < 0,0001, R 2 = 0,89). Ainsi,
la sensibilité de la BIA est de 80 % et la spécificité était de
90,7 %.
Discussion et conclusion
Nos résultats montrent que la BIA est reproductible
(analyse intra- et inter-observateurs) pour mesurer la masse
musculaire. Néanmoins, comme cela a déjà été suggéré
dans la littérature, la BIA semble surestimer la masse musculaire par rapport à la DXA et, par conséquent, une formule
devrait être utilisée pour obtenir une valeur de masse musculaire avec la BIA proche de celle obtenue avec l’appareil
de référence.
13
J. Petermans, N. Berg
Évolution des capacités fonctionnelles
et de la composition corporelle de sujets
résidant en maison de repos :
suivi prospectif d’une durée de 3 mois
a été calculée au moyen d’une analyse de variance et les
résultats ont été considérés comme significatif au niveau
d’incertitude de 5 % (p < 0,05).
Buckinx F(1,2), Beaudart C(1,2), Slomian J(1,2),
Reginster JY(1,2,3), Croisier JL(4), Petermans J(5),
Bruyère O(1,2,4)
Résultats
1. Département des Sciences de la Santé Publique,
Épidémiologie et Économie de la Santé, Université de
Liège, Belgique ; 2. Unité de Soutien Méthodologique
en Épidémiologie et en Biostatistiques, Université de
Liège, Belgique ; 3. Service du Métabolisme de l’Os et
du Cartilage, CHU de Liège, Belgique ; 4. Département
des Sciences de la Motricité, Université de Liège,
Belgique ; 5. Service de gériatrie, CHU de Liège,
Belgique
Situation du problème
L’objectif de cette étude était d’évaluer, au cours du
temps, l’évolution des capacités fonctionnelles et de la
composition corporelle de sujets résidant en maison de
repos.
Matériel et méthodes
Il s’agit d’une étude de suivi prospectif, d’une durée de
3 mois, de sujets volontaires résidant dans 4 maisons de
repos situées en Province de Liège, en Belgique.
Les caractéristiques démographiques (âge, sexe, état
civil, revenu mensuel, niveau d’étude) et cliniques
(mesures anthropométriques, statut tabagique, consommation d’alcool, participation à des séances de kinésithérapie, nombre de médicaments consommés, nombre de
comorbidités évalué par le CIRS-G, niveau d’activité physique évalué par le questionnaire Minnesota, statut cognitif
évalué par le « Mini Mental State Examination », statut nutritionnel évalué par le « Mini Nutritionnal Assessement »,
qualité de vie évaluée par les questionnaires EQ-5D et SF36, niveaux de dépendance et d’autonomie évalués par
les échelles de Katz et de Lawton, peur de chuter, débit
expiratoire de pointe, état de fragilité mesuré par l’échelle
de Fried) de ces sujets ont été récoltées au moment de
l’inclusion. La composition corporelle des participants a
été mesurée au moyen d’une technique d’impédance bioélectrique (InBodyS10) et les capacités fonctionnelles et
motrices ont été évaluées au moyen de l’échelle de Tinetti,
du « Short Physical Performance Battery », du test « Timed
Up and Go », de la force de préhension mesurée au moyen
d’un dynamomètre hydraulique de type Jamar® et de la
force de résistance mesurée au moyen du Grip Work. Ces
variables ont été récoltées au moment de l’inclusion (T0)
et après 3 mois de suivi (T3). L’évolution entre T0 et T3
14
Cent-dix-huit sujets ont été inclus dans l’étude. La population était majoritairement féminine (76,8 %) et était âgée,
en moyenne, de 85,2 ± 7,62 ans. Les bilans à T3 ont été
réalisés chez 95 sujets (4 refus, 3 décès, 9 incapacités physiques, 1 retour au domicile et 6 absences). Une diminution
significative (p = 0,02) de la force de préhension a été observée entre T0 (23,4 ± 16,9 kg) et T3 (19,9 ± 11,5 kg). La
force maximale au test de force de résistance (grip work)
est également significativement diminuée entre le début
(21,4 ± 16,7 kg) et la fin (17,9 ± 10,9 kg) de la période de
suivi (p = 0,02). Aucune évolution statistiquement significative entre T0 et T3 n’a cependant été observée pour les
autres variables étudiées, dont la composition corporelle.
Discussion et conclusion
Bien que la durée de suivi reste relativement courte (3
mois), nous observons une dégradation de la force de préhension chez des sujets âgés institutionnalisés. Par contre,
aucun changement de composition corporelle, y compris la
masse musculaire, n’est observé dans cette étude.
Évaluation du nombre de résidents en maison
de repos bénéficiant
d’une supplémentation en vitamine D
Buckinx F(1,2), Reginster J-Y(1,2,3), Cavalier E(4),
Slomian J(1,2), Beaudart C(1,2), Bruyère O(1,2)
1. Service de Santé Publique, Épidémiologie et
Économie de la Santé, Université de Liège, Belgique ;
2. Unité de Soutien en Épidémiologie et en
Biostatistiques, Université de Liège, Belgique ;
3. Service du Métabolisme de l’Os et du Cartilage,
CHU de Liège, Belgique ; 4. Département de Chimie
Médicale, CHU de Liège, Belgique
Situation du problème
Un statut suboptimal en vitamine D est très fréquent
chez les personnes âgées, particulièrement chez celles qui
sont institutionnalisées. Or, des études épidémiologiques
suggèrent qu’un statut optimal en vitamine D est associé à
un risque d’évènements de santé indésirables diminué. Une
supplémentation en vitamine D est, par conséquent, souvent recommandée chez les sujets âgés et fragiles. Le but
de cette étude était de déterminer le nombre de sujets recevant une supplémentation en vitamine D parmi les sujets
résidant en maison de repos.
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014
Les XVIIes Journées d’automne de la SBGG-BVGG
Matériel et méthodes
Il s’agit d’une étude transversale réalisée en début
d’année 2014 dans 4 maisons de repos en Belgique. Les
données relatives à la prise d’une supplémentation en vitamine D ainsi que la dose consommée étaient récoltées dans
les dossiers médicaux.
Résultats
Un total de 156 sujets âgés institutionnalisés (âge
moyen : 84,8 ± 8,4 ans, 76,6 % de femmes) ont été inclus
dans cette étude. Septante-huit d’entre eux (soit 50 %)
étaient supplémentés en vitamine D à la dose médiane de
880 UI/jour (P25-P75 : 833 UI/jour-3571 UI/jour). Seulement
5 d’entre eux (6,4 %) recevaient une dose moyenne
inférieure à 800 UI/jour et 47 (60,3 %) une dose moyenne
quotidienne comprise entre 800 et 1 000 UI/jour. Les
sujets supplémentés en vitamine D avaient, comparativement aux sujets non-supplémentés, un indice de masse
corporelle significativement plus bas (25,1 ± 4,7 kg/m2 vs.
27,1 ± 4,9 kg/m2 , p = ,01), un nombre de médicaments
consommés plus important (10,6 ± 3,7 vs. 9,1 ± 4,3
p = ,02) et des fonctions physiques plus faibles. Celles-ci
étaient évaluées d’une part par le “short physical performance battery” (4,5 ± 2,9 points vs. 5,6 ± 3,1 points,
p = ,03) et, d’autre part, par le test du “timed up and go”
(32,9 ± 30,5 secondes vs. 23,4 ± 12,7 secondes, p = ,01).
Cependant, aucune différence entre les 2 groupes n’a
été observée pour le sexe, l’âge, l’utilisation d’une aide
à la marche, le niveau d’activité physique (évalué par le
questionnaire “Minnesota”), le statut cognitif (évalué par le
“Mini Mental state Evaluation”), la qualité de vie (évaluée
par le “EQ-5D” et le “SF-36”), le niveau de dépendance
(évalué par l’indice de Katz), l’état nutritionnel (évalué par le
“Mini Nutritional Assessment”), le nombre de comorbidités, la marche et l’équilibre (évalués par le test de Tinetti),
la peur de chuter, la force de préhension, le débit de pointe,
le niveau de fragilité (évalué par les critères de Fried) et la
masse musculaire appendiculaire (mesurée par impédance
bioélectrique).
Discussion et conclusion
Par rapport à ce qui avait été observé en Belgique il y a
quelques années, il semble que le nombre de sujets institutionnalisés supplémentés en vitamine D augmente, même
s’il n’est pas encore optimal.
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014
Insulin sensitivity and secretion differ between
elderly-onset and habitual-onset type 2 diabetes
in older patients
Christiaens A(1), Jonas C(2)*, Ahn S(3)*, Boland B(1)◦ ,
Rousseau MF(3)*, Hermans MP(2)*
Divisions of Geriatric Medicine (1), Endocrinology &
Nutrition (2), Cardiology (3), Cliniques universitaires
St-Luc ; Instituts de Recherche Expérimentale et
Clinique (IREC)* et Santé et Société (IRSS)◦ ; Université
catholique de Louvain ; Brussels, Belgium
Introduction
Hypoglycemic events should be avoided in older
patients with type 2 diabetes mellitus (DM2). Such events
largely depend on the prescribed glucose-lowering therapy
as well as the patient’s insulin secretion and sensitivity. If
these latter two metabolic variables differ according to whether DM2 is diagnosed before or after the age of 65 years,
such an observation should be taken into account in order
to aim at appropriate glucose management in older diabetic
patients.
Methods
Cross-sectional study including 333 consecutive subjects aged 75 years or more, followed for DM2 at the
outpatient diabetes clinic of an academic hospital in
Brussels by one of us (MPH). DM2 was classified as
habitual-onset diabetes (HODM2) when diagnosed <65
years, or elderly-onset diabetes (EODM2) when diagnosed
≥65 years. Socio-demographic, medical, pharmacological,
anthropometric, metabolic data (e.g. insulin sensitivity and
␤-cell function assessed by the HOMA model) as well
as diabetic history and complications (micro- and macroangiopathies) were collected over the first visits. The
statistical significance (p <0.05) of differences was assessed using Student’s t-test, Welch’s test or Fisher’s Exact
test.
Results
Patients with EODM2 (n=95; 82±5 years), as compared to HODM2 (n=238, 77±6 years), had a shorter history
of DM2 (10±5 vs. 22±10 years). Both groups were similar in terms of cardio-vascular risk factors and metabolic
syndrome profile. The prevalence of complications was
lower at the micro-vascular level (43 vs. 67%, p=0.0001)
15
J. Petermans, N. Berg
but similar at the macro-vascular one (47 vs. 51%). EODM2
patients significantly differed from HODM2 in four anthropometric and metabolic characteristics: lower BMI (26.8 vs.
29.0 kg/m2 ), lower body fat mass (24.1 vs. 26.7 kg), higher
insulin sensitivity (67 vs. 56%) and higher residual ␤-cell
secretion (67 vs. 56%). EODM2 patients, as compared
to HODM2 ones, received significantly less intensive antidiabetic regimens, specifically oral ones (none: 19 vs. 2%;
or one: 29 vs. 11%) and insulin (30 vs. 60%, p<0.001) at
a lower mean daily dosage (0.47 vs. 0.61 IU/kg), with one
single daily injection (38 vs. 20%). Overtime, the average
HbA1c was not different in EODM2 and HODM2 patients
(7.3±1.3 vs. 7.6±1.3%).
Conclusion
EODM2 patients significantly differ from HODM2, as
they present with lower fat mass, higher insulin sensitivity, and higher insulin residual secretion. Such metabolic
features might expose EODM2 patients to a higher risk
of hypoglycemia when prescribed glucose-lowering drug
regimens similar to those used in HODM2 patients.
In EODM2 patients, recommended HbA1c target (7%≤
HbA1c ≤8.5%) can be attained using light anti-diabetic drug
regimens.
Increased frailty in older patients with type 2
diabetes and malnutrition
Christiaens A(1), Beeckmans M(1), Hermans MP(2),
Boland B(1,3)
Geriatric Medicine(1), Endocrinology and Nutrition(2),
Cliniques universitaires St-Luc, Brussels Institute of
Health and Society(3), UCLouvain, Belgium
Introduction
Type 2 diabetes is a heterogeneous syndrome in the
elderly, which may be associated with malnutrition. This
study aimed at exploring features of older patients suffering
from both diabetes and malnutrition.
Methods
Cross-sectional study among 172 older diabetic patients
(83±4 years; sex ratio 1:1) admitted to medical or surgical wards of a Belgian teaching hospital (2012-2013). Four
inclusion criteria were used: older age (≥75 years), type
2 diabetes mellitus, risk of functional decline (ISAR ≥2),
and comprehensive geriatric assessment performed by
the internal liaison team, including a short mini-nutritional
assessment (MNA-SF, score range: 0-14). We compared the
patients with malnutrition (MNA-SF ≤7/14) to those without
16
malnutrition in terms of socio-demographic, diabetic and
geriatric variables, as well as vital status (01/2014), using
appropriate statistics (chi2 and t-tests).
Results
The 44 diabetic patients with malnutrition (MNA-SF
5.8±1.6), as compared to the 128 ones without malnutrition
(MNA-SF 10.7±1.7), were of similar age and gender. No prevalence difference was found, according to the presence of
the absence of malnutrition, as far as hypertension (78%),
ischaemic disease (62%), grade IV-V renal failure (22%) or
micro-angiopathic complications (17%) were concerned. No
difference was observed either in common geriatric syndromes, e.g. multiple falls (49%), use of ≥ 10 medications
daily (43%), chronic pain (34%), visual impairment (33%) or
cognitive decline (32%).
Diabetic patients with malnutrition more frequently presented with HbA1c <7% (62 vs. 46%, p=0.004), which was
less frequently measured during the hospital stay (57 vs.
72%, p=0.01). They more frequently (p <0.05) had dependence in 3 or more basal ADL (54 vs. 34%), nursing home
residency (36 vs. 10%) and high risk of functional decline as
predicted by ISAR ≥ 4 (70 vs. 46%) or SHERPA ≥7 (64 vs.
43%). Their mortality rate, assessed in January 2014, was
higher (34 vs. 19%, p=0.05).
Conclusions
Malnutrition was present in 1 in 4 older patients with
diabetes mellitus. This subgroup of patients with diabetes
and malnutrition deserves increased medical attention, as it
shows higher prevalence of inappropriately low HbA1c, as
well as higher risk of functional decline and mortality.
Easy-to-use clinical criteria for screening
malnutrition in older patients with type 2
diabetes mellitus
Christiaens A(1), Beeckmans M(1), Hermans MP(2),
Boland B(1,3)
Geriatric Medicine(1), Endocrinology and Nutrition(2),
Cliniques Universitaires St-Luc, Brussels; Research
Institute of Health and Society(3), UCLouvain, Belgium
Introduction
Malnutrition is associated with a high mortality risk in
older patients with type 2 diabetes mellitus, and can be
diagnosed with the mini-nutritional assessment short form
(MNA-SF). Nevertheless, in the daily practice, MNASF is
not systematically performed in geriatric inpatients, partly
due to lack of time and/or missing data. This study aimed at
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014
Les XVIIes Journées d’automne de la SBGG-BVGG
identifying some easy-to-use, easily gathered and effective
clinical criteria for screening malnutrition in older patients
with diabetes.
Methods
Cross-sectional study in older diabetic patients admitted
to medical or surgical wards in a Belgian academic hospital (2012-2013). The four inclusion criteria were met by 172
patients (83+/- 4 years old; sex ratio 1:1), i.e. older age (≥75
years), type 2 diabetes mellitus, risk of decline (ISAR ≥2)
and comprehensive geriatric assessment (CGA) performed
by the internal liaison team. Searching clinical criteria for
screening malnutrition, we compared the patients with malnutrition (MNA-SF ≤ 7/14) to those without malnutrition in
terms of mid-arm circumference (MAC) and MNA-SF items
(scores for mobility and neuropsychological problems, body
mass index; history over the past 3 months of weight loss,
psychological stress/acute disease or food intake decline).
Appropriate statistics were used (␹2 and t-tests) to test the
observed differences.
Results
Older diabetic patients with malnutrition (n=44, MNASF 5.8 +/-1.6), as compared to those without malnutrition
(n=128, MNA-SF 10.7+/-1.7), were similar in age and gender but presented with smaller MAC (25.2 +/-3.3 vs. 28.6
+/- 3.9 cm, n=151, p<0.001). MAC<27 cm (median value)
was more frequently detected in patients with malnutrition
(68 vs. 32%, ORatio=4.5, ␹2 1df 13.7, p<0.001), and offered
fair screening characteristics (sensitivity 68%, specificity
67%) at this cut-off value. Comparing the MNA-SF items in
patients with and without malnutrition, we observed differences in mobility problems (scores: 0.84 vs. 1.25; =0.41),
neuropsychological troubles (1.02 vs. 1.48; =0.46), body
mass index (1.41 vs. 2.68; =1.27, n=121) as well as in
reports of weight loss (0.82 vs. 2.13; =1.31), of psychological stress/acute disease (1.09 vs. 1.69; =0.60) and of
food intake decline (0.59 vs. 1.46; =0.87) over the past 3
months.
Conclusions
Mid-arm circumference (MAC) was more easily available, and MAC below the median value (<27 cm) was
a clue for malnutrition. As far are MNA-SF items were
concerned, the largest score differences between the two
groups were body mass index (missing in 30%) and reports
of food intake decline or weight loss over the previous
three months. These latter three criteria might - as it is the
case for small MAC - prompt further nutritional assessment
in settings where MNA-SF is not systematically. This
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014
twostep strategy - i.e. initial screening with a few simple
criteria followed when present by assessment using
the MNA-SF – might help better diagnose and manage
older patients with diabetes and malnutrition in the daily
practice.
Can geriatric features help identify in the
Emergency Department high risk older patients?
De Brauwer I(a,c), Thys F(b,d) Verschuren F(b,d),
Boland B(a,c), D’Hoore W(c), Cornette P(a,c)
Departments of Geriatric Medicine (a) and Acute
Medicine (b), Cliniques universitaires Saint Luc ,
Brussel, Institute of Health and Society (IRSS) (c) and
Institute of Experimental and Clinical Research (IREC)
(d), Université Catholique de Louvain, Belgique
Background & aim
Proper identification in the Emergency Department (ED)
of older patients at high risk of adverse geriatric events is
a challenge, as time-consuming scores perform poorly. We
tested the hypothesis that some easily available geriatric
features might be helpful in this matter.
Methods
Prospective cohort study with 3-month follow-up of 355
patients aged 75 years or more admitted through the ED to
a non-geriatric ward of a Belgian tertiary hospital (unplanned admission). Data was collected in the ED: frailty scores
(ISAR≥3, SHERPA≥5), geriatric features, e.g. acute functional decline (washing and clothing), disorientation (time and
space), small Mid Arm Circumference (MAC<23 cm), falls
(within last year). The endpoint was a composite outcome:
3-month incidence of functional decline (in ≥1 Katz domain),
institutionalization or death.
Results
In this older cohort (mean age 83 +/- 5 years), the
outcome incidence (44%) showed significant (p<0.001)
and higher association with acute pre-admission functional
decline (Risk Ratio: RR=2.2), ISAR≥3 (RR=1.9), disorientation (RR=1.7) and SHERPA≥5 (RR=1.7).
Conclusions
Some geriatric features, easily available in the ED, offer
similar yield as frailty scores to predict adverse geriatric
events at three months. In ED where the frailty scores are
not routinely used, recent functional decline and disorientation could be used as red flags to identify and manage high
risk older patients.
17
J. Petermans, N. Berg
Implémentation d’un logigramme
de dépistage systématique de la sarcopénie
en hôpital de jour gériatrique
Gazzotti C, Rychlik M et l’équipe pluridisciplinaire de
l’hôpital de jour gériatrique (HJG), Berg N
CHR Citadelle Liège, Belgique
Introduction
La sarcopénie est un syndrome gériatrique au même
titre que les troubles de la continence ou les chutes. Le
diagnostic de sarcopénie a été redéfini en 2010 sur base de
l’association d’une perte de masse musculaire et perte de
force ou de performance.
Objectifs
1. Implémenter un outil simple de dépistage de la sarcopénie répondant à la nouvelle définition selon l’EWGSOP ;
2. Mesurer la prévalence de la sarcopénie pour tous les
nouveaux patients âgés de plus de 75 ans admis en hôpital
de jour gériatrique.
Matériel et méthode
Le logigramme de dépistage est initié et complété par
l’infirmière qui accueille le patient dès l’admission. La première étape est la mesure de la vitesse de marche sur une
distance de 4 m dans le couloir au sein de l’HJG. En fonction
du résultat, une mesure de force de préhension de la main
dominante est réalisée (Dynamomètre de Jamar) et/ou une
impédancemétrie pour la mesure de la composition corporelle (Biomatrix).
Résultats
270 nouveaux patients d’une moyenne d’âge de 82,7
ans ont été admis entre le 17/2/14 et le 30/6/14. Lors de
cette période, 23 n’ont pas pu être testés pour la vitesse de
marche. Sur les 247 patients évalués (82 hommes et 165
femmes), 77 patients sont sarcopéniques soit 31,2 % de
notre population.
Conclusion
Le dépistage systématique de la sarcopénie est possible sur un plan pratique dans le cadre d’une prise
en charge à l’hôpital de jour gériatrique, quel que soit
le motif d’admission. Ce dépistage a été confié principalement à l’infirmière qui accueille le patient. La
prévalence de la sarcopénie mesurée selon ce logigramme est de 31,2 %. Une analyse plus approfondie des
caractéristiques de cette population sarcopénique est en
cours.
18
Validation des paramètres de marche par
un système accélérométrique (Locométrix®)
à l’aide d’un système opto-électronique 3D
(Coda Motion®)
Gillain S(1), Schwartz C(2), Dramé M(3), Demonceau
M(4), Bruyère O(4,5,7), Croisier JL(4), Brüls O(2),
Garraux G(6), Reginster JY(5,7), Petermans J(1).
(1) Service de gériatrie, CHU de Liège, Belgique ; (2)
Laboratoire d’analyse du mouvement humain (LAMH),
Université de Liège, Belgique ; (3) Hôpital Robert
Debré, Pôle Recherche et Innovation, CHU de Reims,
France ; (4) Département des sciences de la motricité
de l’Université de Liège, Belgique ; (5) Département
des Sciences de la Santé Publique, Épidémiologie et
Économie de la Santé, Université de Liège, Liège,
Belgique ; (6) Service de neurologie, CHU de Liège,
Belgique ; (7) Unité de Soutien Méthodologique en
Épidémiologie et en Biostatistiques, Université de
Liège, Liège, Belgique
Situation du problème
Le Locométrix® est un accéléromètre triaxial portable
permettant l’analyse de la marche et l’obtention de variables
telles que la vitesse de marche, la cadence, la longueur des
pas, la symétrie (considérant les pas gauches et droits) et
la régularité (considérant les cycles successifs des pas) de
la marche. Bien que la reproductibilité de cette méthode ait
été publiée, la validation externe de cet outil lors de l’analyse
de la marche reste non documentée. Ce travail souhaite
valider les variables de marche fournies par le Locométrix®
en les comparant aux mêmes variables obtenues à l’aide
d’un système d’analyse optoélectronique tridimensionnelle
du mouvement, le Coda Motion® précédemment utilisé
comme méthode de référence.
Matériel et méthode
19 volontaires (dont 8 femmes) ont été équipés simultanément de l’accéléromètre Locométrix® (porté au niveau
des 2e et 3e vertèbres lombaires) et de 4 capteurs de mouvements permettant l’étude cinématique de la marche (1
capteur placé sur la face dorsale de chaque gros orteil, 1 capteur placé à chaque talon). Il leur a été demandé de réaliser
cinq « marches » à vitesse confortable en tâche simple, dans
un couloir rectiligne de 35 mètres de long au sein duquel,
la vitesse de marche « stabilisée » est chronométrée sur
un parcours de 23,04 mètres. La longueur des pas et la
cadence ont été obtenues à l’aide du Locométrix® à partir des courbes d’accélération lors d’une marche stabilisée
de 20,48 secondes. Le Coda Motion, placé à mi-chemin du
parcours de marche, étudie le mouvement de chacun des
4 capteurs durant 3-4 cycles de marche stabilisée, durant
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014
Les XVIIes Journées d’automne de la SBGG-BVGG
lesquels, il permet de mesurer une vitesse, une longueur
des pas et une cadence moyennes. Au total, 95 échantillons
de marche stabilisée sont disponibles à l’analyse statistique
(19 volontaires réalisant 5 fois le même parcours). La reproductibilité intra-sujet des mesures a été évaluée par le calcul
du coefficient de corrélation intra-classe (ICC). Une valeur
supérieure ou égale à 0,80 témoigne d’une bonne reproductibilité.
Situation du problème
Résultats
Les admissions hospitalières non programmées augmentent avec l’âge conduisant de plus en plus de patients
au sein d’unités non gériatriques. La gériatrie de liaison
permet d’identifier leurs conditions gériatriques. Les objectifs de ce travail étaient : (i) d’identifier les caractéristiques
gériatriques de patients avec pathologies cardiaques aiguës
hospitalisés de manière non programmée en fonction des
unités d’accueil (cardiologie versus gériatrie) ; (ii) comparer
la durée de séjour et ses déterminants dans ces unités.
Les ICC calculés, tous âges confondus, sont tous supérieurs à 0,95.
Matériel et méthodes
Discussion
Les ICC calculés peuvent être considérés comme excellents. Les différences de quelques centièmes présentes
entre les vitesses et longueur des pas moyennes relevées par le Locomérix® et celles relevées par le Coda
Motion® sont essentiellement expliquées par les imprécisions inhérentes au chronométrage. La littérature disponible
ne permettant pas aux auteurs d’appréhender la méthode
de calcul des paramètres « symétrie » et « régularité » avec
le Locométrix®, ces deux derniers n’ont actuellement pas
encore pu être validés lors de ce travail.
Conclusion
Les variables vitesse, longueur des pas et cadence
moyennes obtenues par la méthode accélérométrique
sont comparables aux mêmes variables obtenues par la
méthode cinématique. Ces résultats tendent à démontrer
la validité des mesures réalisées par le Locométrix®. De
futurs travaux devraient envisager de valider les paramètres
symétrie et régularité.
Analyse comparée en fonction de l’unité
d’accueil (cardiologie versus gériatrie)
de patients âgés admis de manière non
programmée et présentant une pathologie
cardiaque aiguë : un outil pour améliorer
la qualité de l’offre de soins gériatriques
Mabibi W(1,2), Compté N(1,2), Richard C(1,2),
Benhadi N(1,2), Bossaert L(1,2), Van der Maren
AS(1,2), Frère C(1,2), Mbengo N(3), Klein T(3),
Leruste B(1), Fievet P(1), Vandermeeren A(1),
De Breucker S(1), Pepersack T(1)
1. Service de Gériatrie, 2. Équipe de liaison, 3. Cellule
RCM-RPM, Hôpital Erasme, 4. Étudiante à la Solvay
Business School. Université Libre de Bruxelles (ULB),
Belgique
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014
Design : étude rétrospective de dossiers médicaux au
sein d’un hôpital académique (850 lits) comprenant 24 lits
de cardiologie et 24 lits de gériatrie. Patients : de plus de
75 ans fragiles et présentant plus de 3 pathologies dont au
moins un problème cardiaque aigu, admis en urgence entre
septembre 2013 et février 2014, hospitalisés soit en cardiologie soit en gériatrie. Ces patients ont été évalués dans le
cadre d’une évaluation gérontologique standardisée.
Résultats
Les 122 patients vus par l’équipe de liaison en cardiologie ont été comparés aux 214 patients cardiaques en
gériatrie (parmi les 314 admissions en gériatrie) pendant
la même période. Comparés aux patients cardiaques de la
gériatrie, les patients de cardiologie ne différaient pas en
termes d’âge, de mortalité mais présentaient une prévalence plus élevée des conditions gériatriques suivantes :
chutes (66 vs 45 %, p < 0,001), complexité sociale (41 vs
13 %, p < 0,001), malnutrition (64 vs 51 %, p = 0,026),
dépendance fonctionnelle (62 vs 50 %, p = 0,030), incontinence (45 vs 23 %, p < 0,001) comme en atteste un nombre
moyen plus élevé de conditions gériatriques (3,9 ± 2,0 vs
3,0 ± 2,1, p < 0,001). La durée moyenne de séjour en cardiologie était modérément plus courte par rapport à celle
des patients cardiaques hospitalisés en gériatrie (17 ± 14
vs 21 ± 14 jours, p = 0,017). La présence d’incontinence
est associée à une durée de séjour de plus de 18 jours en
cardiologie en analyse univariée (OR 2,27, IC95% 1,06-4,86,
p = 0,033).
Conclusion
Sous réserve des limitations de cette étude (aspect
rétrospectif, petit nombre de patients, dépistage probablement incomplet de la fragilité en cardiologie, etc.), à
pathologies cardiaques aiguës identiques, les sujets de
plus 75 ans hospitalisés de manière non programmée dans
l’unité de cardiologie présentent un profil gériatrique plus
lourd que ceux admis en gériatrie.
19
J. Petermans, N. Berg
Discussion
Ceci conduit à une réflexion interdisiciplinaire (médicale, paramédicale et économique) sur l’optimisation de
l’orientation des patients âgés admis en urgence et l’offre
de lits gériatriques aigus au sein de l’hôpital.
des projets OT [OR = 0,45, 95%IC : 0,22-0,90] et CMOT
[OR = 0,43, 95%IC : 0,23-0,78] sur la réduction du risque
de chute à 6 mois par rapport aux patients bénéficiant
de projets de maintien à domicile, mais sans ergothérapie
[OR = 1,06, 95%IC : 0,61- 1,84].
Discussion
L’apport de l’ergothérapie dans la prévention
des chutes chez des personnes fragiles âgées
d’au moins 60 ans vivant à domicile
Maggi P(1), de Almeida Mello J(2), Delye S(1),
Van Durme T(3), Macq J(3), Cès S(3), Declercq A(2),
Gosset C(1)
1. Université de Liège, Département des sciences de la
santé publique ; 2. Katholieke Universiteit Leuven,
Lucas ; 3. Université Catholique de Louvain, Institut de
Recherche Santé et Société (IRSS), Belgique
Situation du problème
De 2010 à 2014, l’Institut national d’assurance-maladie
invalidité (INAMI) a financé 63 projets de soins innovants
dont l’objectif était de maintenir à domicile, le plus longtemps possible, des personnes âgées (PA) fragiles de 60
ans et plus. L’un des instruments d’évaluation de l’évolution
de l’état de santé utilisé est l’interRAI-HomeCare qui, de
façon holistique, englobe les santés physique, psychique
et sociale d’un individu. Il identifie par ailleurs des situations spécifiques (CAP) comme celles à risque de chute,
évènement qui, en particulier pour une personne âgée,
conduit, dans bon nombre de cas, à une perte d’autonomie
et d’indépendance. L’objectif de cette étude est de mettre
en évidence l’impact d’une intervention d’ergothérapie sur
le risque de chute à 6 mois chez des personnes fragiles
âgées d’au moins 60 ans vivant à domicile.
Matériel et méthodes
Chaque patient inclus dans un projet de maintien à domicile a été évalué dès son inclusion et au minimum tous
les 6 mois, jusqu’à son départ du projet. Pour cette étude
longitudinale, 3 types de projets ont été identifiés et comparés : (1) ceux n’offrant que de l’ergothérapie à domicile (OT,
N = 123), (2) ceux proposant de l’ergothérapie avec une
composante de case management (CMOT, N = 206) et (3)
ceux n’offrant aucune intervention d’ergothérapie (PSOT,
N = 1210).
Dans le cadre de ces projets pilotes, la principale intervention de l’ergothérapeute consistait en une adaptation de
domicile. Un patient qui a déjà chuté et qui présente donc
un risque de récidive élevé, réduit de 55 % à 57 % son
risque de chuter à nouveau s’il bénéficie d’un aménagement
de son domicile par un ergothérapeute. Le bénéfice différentiel est faible entre les projets OT et ceux offrant une
composante de case management supplémentaire, mais
est indéniablement significatif si on compare ces 2 types de
projets à ceux n’offrant aucune intervention d’ergothérapie.
D’autres études, anglo-saxonnes pour la plupart, en plus de
conforter ces résultats, confèrent à l’adaptation du domicile par un ergothérapeute un impact positif sur le niveau
de dépendance dans les activités de la vie quotidienne en
le diminuant.
Conclusion
L’aménagement de domicile par un ergothérapeute
semble être une initiative efficace dans la prévention à 6
mois des (re)chutes des personnes âgées d’au moins 60
ans. Dans un avenir proche, avec un effectif plus important encore, notre objectif est de constater, sur la durée
(à un an et plus) si l’effet d’un aménagement de domicile
par un ergothérapeute sur le risque de chute se stabilise,
augmente ou diminue.
Inappropriate use of antiplatelet therapy in older
patients receiving long-term anticoagulant
therapy for atrial fibrillation
Marien S(1), Dalleur O(2,5), Maes F(3), Scavée C(3),
Spinewine A(2,5), Boland B(1,4)
1. Geriatric Medicine, Cliniques Universitaires
Saint-Luc ; 2. Pharmacy, CHU Dinant-Godinne ;
3. Cardiology, Cliniques Universitaires Saint-Luc ;
4. Institute of Health and Society ; 5. Louvain Drug
Research Institute, UCLouvain, Belgium
Introduction
Résultats
Parmi les 1 539 individus qui constituaient l’échantillon,
la moyenne d’âge était de 81 ans avec une représentation plus importante du sexe féminin (73,5 %). L’analyse
multivariée témoigne de manière significative de l’efficacité
20
Older patients with atrial fibrillation who receives
anticoagulation (AC) sometimes also receive antiplatelet
therapy (AP). AP significantly increases the risk of major
bleeding in these patients. Using recent guidelines, we studied the AP appropriateness in these patients.
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014
Les XVIIes Journées d’automne de la SBGG-BVGG
Methods
Introduction
Cross-sectional study including 317 patients (84±
5 years) in a Belgian teaching hospital (2008-2010) who met
all the five following criteria: age ≥ 75 years, atrial fibrillation, high risk of cardio-embolism (CHADS2≥2), long-term
use of oral AC, and comprehensive geriatric assessment.
The annual risk of major bleeding was assessed using
the HEMORR2HAGES score. The main endpoint was to
determine whether AP use, observed in 89 patients, was
appropriate (prescribed within the twelve months after myocardial ischemia or coronary stenting) or not according to
recent guidelines, based on detailed analysis of the cardiovascular medical records.
Older patients with symptomatic severe aortic stenosis (SAS) unable to undergo surgical valvular replacement
receive either a transcatheter aortic valve implantation
(TAVI) or a medical therapy. The aim of this study was to
describe cardiac, medical and geriatric characteristics associated with the TAVI option in this frail population.
Results
AP use was appropriate in 12 but inappropriate in 77 of
the 89 patients on AC. The 77 patients with inappropriate
AP differed from the 228 patients without AP therapy in
terms of male gender (57 vs. 43%, p=0.04), diabetes mellitus (32 vs. 18%, p=0.01), and ischemic vascular disease
(62 vs. 45%, p=0.01). No difference was observed as far
as geriatric syndromes and functional or cognitive statuses
were concerned. The predicted annual risk of major bleeding was higher in the 77 patients on AP than in the 228
patients without AP (9.3±2.4% vs. 7.4±2.6%, p<0.001).
Withdrawing AP in the 77 patients would lead to an annual
bleeding risk of 7.5±2.9%.
Conclusions
AP is used in one in four older patients on long-term
AC for atrial fibrillation. This AP use is most frequently
(86%: 77/89) inappropriate, according to the recent guidelines, which emphasize the importance of AP withholding or
withdrawing in the absence of a recent ischemic event or
coronary stenting (<12 months). Such an evidence-based
pharmacological decision might prevent each year 2% of
major bleeding in the older population on anticoagulation.
Geriatricians, cardiologists and diabetologists should aim at
a consensus on the appropriate anti-thrombotic regimen in
older patients in atrial fibrillation.
Characteristics associated with TAVI decision
making in older patients
with severe aortic stenosis
Paul J(1), Kefer J(2,3), Beeckmans M(1),
Speybroeck N(4), Boland B(1,4)
Geriatric Medicine(1), Cardiology(2), Cliniques
universitaires Saint-Luc, Brussels ; Institutes of Clinical
Research(3) and of Health and Society(4), UCLouvain,
Belgium
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014
Methods
Baseline analysis of a cohort of 175 patients aged 75
years or more with symptomatic SAS (<1.0 cm2 ) admitted
to the cardiology department of an Belgian academic hospital over 54 months (01.2009-07.2013, period with no TAVI
reimbursement in Belgium), and evaluated by the geriatric
liaison team. Twenty variables were prospectively collected
and classified into cardiac (aortic valve area and transvalvular gradient, left ventricular shortening fraction, pulmonary
artery pressure, atrial fibrillation, ischemic cardiomyopathy,
and EuroScore I), medical (diabetes, obesity, stroke, renal
impairment, COPD, medications, and Charlson co-morbidity
index score), and geriatric ones (Katz, Lawton, malnutrition,
falls, cognitive decline, and ISAR score). The TAVI (T) or the
medical (M) option was decided by the cardiological staff.
Group T and group M were compared using odds ratios [OR]
and their p-values (*<0.05; **<0.01; *** <0.001).
Results
Group T (n=81) and group M (n=94) were comparable for
gender and age (overall, n=175: 62% women; mean ± SD:
85.4±5 years) and for 15 variables, e.g. daily medications
(8±3 drugs), aortic valve area (0.60±0.16 cm2 ), left ventricular shortening fraction (0.30±0.12), pulmonary artery
pressure (40±20 mmHg), body mass index (24±6 kg/m2 ),
prevalence of ischemic cardiomyopathy (46%), atrial fibrillation (35%) and diabetes (28%). However, 5 variables
differed between group T and group M, the former showing
lower prevalence of previous stroke (7 vs. 24%) [0.25**],
denutrition (MNA-SF<8/14 and/or albumin<35 g/L: 29 vs.
54%) [OR: 0.34**], low peak transvalvular gradient (<50
mmHg: 15 vs. 34%) [0.34**], current renal impairment
(eGFR<40 mL/min: 21 vs. 37%) [0.45*] and fonctionnal
dependency in instrumental activities (Lawton<3/7: 31 vs.
50%) [0.45*].
Fewer patients in group T than in group M showed a
high score for the risk of functional decline (ISAR score≥3/6:
67 vs. 82%) [0.45*] and for the risk of death associated
with medical co-morbidities (Charlson index score ≥3: 40
vs. 68%) [0.31***] but not with cardiac variables (EuroScore
I>30%: 38 vs. 45%, p=0.70).
21
J. Petermans, N. Berg
Conclusions
Results
Besides organ diseases affecting the brain, the heart
and the kidney, two geriatric features - namely malnutrition and functional dependency - seem to come into play
in the complex process of TAVI decision making in frail
older patients with SAS. These results confirm the need
of a co-management shared by cardiologists and geriatricians to offer the best individualized treatment option in a
patient-centered care approach.
At baseline, many of the 175 older patients (62%
women, 85±4 years) presented with geriatric features such
as functionnal dependency (41%), denutrition (34%), 10
or more daily medications (23%), nursing home residency
(14%), progressive cognitive decline (13%) and elevated risk
of decline (75%, ISAR≥3/6). Some major organ diseases
were present, namely GFR<40 mL/min (30%), diabetes
(28%), COPD (23%), stroke (17%), and elevated comorbidity score (54%, Charlson index≥3). The cardiac work-up
showed ischemic cardiomyopathy (46%), atrial fibrillation
(35%), elevated risk of death (42%, EuroScore-II≥10%
or/and STS≥10%) and echographic abnormalities, e.g. aortic valve area<0.6 cm2 (67%), left ventricular shortening
fraction<0.20 (25%) and transvalvular peak gradient<50
mmHg (25%). Overall, the one year mortality was 41%
(72/175) and positively associated with five predictors: renal
failure (RR 1.6 [1.1-2.2]; p=0.02), elevated risk of functional
decline (RR 1.9 [1.1-3.2]; p=0.02), atrial fibrillation (RR 1.7
[1.2-2.3]; p=0.01), malnutrition (RR 1.7 [1.1-2.6]; p=0.01) and
the medical (no TAVI) option (RR 2.8 [1.8-4.4]; p<0.001). At
one year, 55 of the 94 patients (59%) medically treated but
17 of the 81 patients with TAVI (21%) had died.
One year mortality in older patients
with severe aortic stenosis
Paul J(1), Kefer J(2,4), Beeckmans M(1),
Speybroeck N(3,4), Boland B(1,5)
Geriatric Medicine(1), Cardiology(2), Cliniques
universitaires Saint-Luc, Brussels; Biostatistics(3),
Institutes of Clinical Research(4) and of Health and
Society(4), UCLouvain, Belgium
Introduction
Severe aortic stenosis (SAS) has a poor vital prognosis in older patients too frail or sick to benefit from
surgical valvular replacement. Little is known on the one
year mortality rate in such patients, and specifically in
those receiving transcatheter aortic valve implantation
(TAVI).
Methods
Observational cohort of 175 older patients (≥75 years)
with symptomatic SAS (aortic valve area<1.0 cm2 ) who
were admitted to the cardiology department of an Belgian academic hospital over 54 months (01.2009-07.2013)
and evaluated by the geriatric liaison team. The dependent
variable (main endpoint) was one-year mortality rate, according to the Belgian National Registry. Independent variables
were prospectively collected, dichotomized and classified
into geriatric (Katz≥9/24, Lawton, malnutrition, falls, cognitive decline, ISAR and SHERPA scores), medical (diabetes,
obesity, stroke, renal failure, COPD, daily medications,
Charlson co-morbidity index score) and cardiac ones (aortic valve area, aortic transvalvular peak and mean gradient,
left ventricular shortening fraction, pulmonary artery pressure, atrial fibrillation, ischemic cardiomyopathy, EuroScore
I and STS risk scores). The TAVI was decided by the cardiological staff. The relative risk (RR) of the main endpoint
(death at twelve months) was calculated in bi-variates analyses, where RR precision and statistical significance were
expressed through the 95% confidence interval [95%CI]
and the p-value, respectively.
22
Conclusions
The one year mortaliy rate is high in this older frail population with SAS, but three times lower in those treated with
TAVI. A logisitic multivariate analysis is planned to determine
to which extent this reduction in mortality is confounded by
baseline characteristics, such as renal failure, atrial fibrillation, malnutrition and geriatric frailty.
Caractéristiques des patients fréquentant
la consultation de cardiogériatrie :
bilan après 10 mois d’activité
Benoit F(1) , Jamart S(2) , Waeterinckx M(1) , Kapiamba I(1) ,
Lutete A(1) , Kengne C(1) , Peperstraete B(2) ,
Robberecht J(1) , Cytryn E(1) , Amstutz R(1) , Surquin M(1)
(1)
Clinique de Gériatrie, CHU Brugmann, Bruxelles ;
Département de Cardiologie, CHU Brugmann,
Bruxelles, Belgique
(2)
Introduction
La complexité de la prise en charge du patient âgé sur
le plan cardiaque a amené deux spécialités, la gériatrie et
la cardiologie, à établir un consensus afin d’offrir une prise
en charge médicale optimale du patient âgé. La société de
cardiogériatrie est née en 1986 aux Etats-Unis. Le concept
n’est donc pas récent. Par contre, l’association des deux
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014
Les XVIIes Journées d’automne de la SBGG-BVGG
spécialités lors d’une même consultation est un concept
nouveau. Le but de notre étude est d’analyser le profil des
patients se présentant en consultation de cardiogériatrie.
Élaboration et normalisation d’une épreuve
d’évaluation de la mémoire épisodique verbale
chez la personne âgée : « GERIA-12 »
Matériel et méthodes
Vandenberghe M(1,2,3) , Michiels J(3) ,
Vanderaspoilden V(3) , Claes T (3) , De Breucker S(1) ,
Pepersack T(1) , Fery P(2,3)
Il s’agit d’une collecte de données de patients admis
consécutivement à la consultation de cardiogériatrie entre
le 1/9/2013 et le 30/5/2014. Cette consultation est effectuée
simultanément par un gériatre et un cardiologue. Elle a lieu
une fois par semaine de 14h à 17h. La durée de la consultation est de 30 à 45 min. Chaque patient bénéficie d’une
anamnèse et d’un relevé de données anthropométriques
(TA, RC, BMI). Une évaluation de l’autonomie par l’échelle
de Katz est effectuée par l’infirmière. Un test d’hypotension
orthostatique est réalisé si nécessaire.
1. Service de Gériatrie, Hôpital Erasme, Université
Libre de Bruxelles, Belgique ; 2. Service de
Neuropsychologie Clinique et Cognitive, Hôpital
Erasme, Université Libre de Bruxelles, Belgique ;
3. Unité de Recherches en Neuropsychologie et
Imagerie Fonctionnelle (UR2NF), Institut des
Neurosciences de l’ULB, Université Libre de Bruxelles,
Belgique
Introduction
Résultats
75 consultations ont été réalisées, chez 63 patients
dont 59 % de femmes. La moyenne d’âge des patients
est de 84 ans (67-97) avec un score moyen à l’échelle
de Katz de 10 avec un profil de dépendance plus élevé
pour la tâche « se laver ». 76 % des patients sont adressés par un médecin spécialiste, 13 % par un médecin
traitant, 12 % en post-hospitalisation. 41 % ont bénéficié d’une évaluation gériatrique globale. Les pathologies
cardiaques les plus fréquentes sont les anomalies tensionnelles (hypo/hypertension), présentes chez 41 % des
patients ; 33 % ont une fibrillation auriculaire (FA) ; 22 %
une cardiopathie ischémique ; 16 % des atteintes valvulaires, 14 % une hypercholestérolémie, 11 % un trouble du
rythme autre que la FA ; 10 % une insuffisance cardiaque ;
10 % des douleurs thoraciques et de la dyspnée ; 6 % des
œdèmes des membres inférieurs. La pathologie gériatrique
la plus fréquemment rencontrée est la démence (59 %
des patients) dont les démences de type mixte (43 %),
les démences vasculaires (30 %) et la maladie d’Alzheimer
(30 %). Les autres pathologies gériatriques sont : la dénutrition (16 % des patients ont un BMI inférieur à 22), le
diabète (13 %), l’ostéoporose (11 %) et les chutes (10 %).
35 % des patients se rendent seuls à la consultation, 44 %
sont accompagnés par un proche et 21 % viennent en
ambulance.
Conclusion
Notre consultation de cardiogériatrie concerne des
patients dont la moyenne d’âge est de 84 ans (59 % de
femmes). Un profil pluripathologique justifiant une évaluation gériatrique globale est observé chez 40 % des patients.
Un tiers des patients se rend à la consultation de manière
autonome. Plus de la moitié des patients présentent des
troubles cognitifs, principalement d’origine vasculaire.
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014
Les neuropsychologues cliniciens sont fréquemment
confrontés au besoin d’outils diagnostiques adaptés aux
personnes âgées, voire très âgées, tant en termes de
facilité d’administration qu’en termes de précision des
données normatives, en particulier dans le domaine de
l’évaluation de la mémoire épisodique verbale. Or, les
épreuves classiquement utilisées sont soit trop éprouvantes, notamment en ce qui concerne la longueur de
passation (telles que l’épreuve de rappel libre/rappel indicé
à 16 items (RL/RI-16), Van der Linden et al., 2004), soit
trop peu sensibles (test des 5 mots de Dubois), ou encore
insuffisamment précises dans les tranches d’âge au-delà de
70 ans.
Méthode
Nous avons donc développé une tâche basée sur la procédure de l’épreuve RL/RI-16 mais comprenant uniquement
12 mots cibles et 2 essais d’apprentissage afin d’en alléger
la passation. De plus, dans le but d’évaluer les processus
de stockage, nous avons calculé des taux d’oublis après 20
minutes et après 24h.
Résultats
Notre tâche a été étalonnée sur 220 personnes âgées
de 70 à 89 ans et issues de 3 niveaux de scolarité différents. Nous obtenons un effet significatif de l’âge et
du niveau de scolarité : les performances diminuent avec
l’âge et augmentent avec le niveau d’études. Les normes
ont donc été calculées en fonction de ces 2 variables. En
ce qui concerne l’étalonnage, il a été effectué à l’aide de
la méthode Baronna pour les scores en rappel libre, et
sous forme de percentiles pour les autres mesures (rappels totaux, reconnaissance). Des valeurs normatives ont
également été calculées pour le nombre d’intrusions et de
persévérations.
23
J. Petermans, N. Berg
Conclusion
Cette nouvelle tâche permet d’évaluer les processus
d’encodage, de stockage et de récupération chez les
patients âgés, et présente les avantages suivants : sa procédure est plus adaptée aux personnes âgées (facilité et
durée d’administration), elle dispose de données normatives précises pour les tranches d’âge âgées et très âgées,
et notamment pour plusieurs rappels différés (à 20 minutes
et à 24 heures).
Biologie sanguine systématique à l’admission
en unité gériatrique : de l’analyse des pratiques
à l’élaboration d’un consensus
Vanderhofstadt M(1,2) , Boland B(2-4) , Fillee C(3) ,
de Saint Hubert M(1-4) , Schoevaerdts D(1-4)
Services de Gériatrie, Hôpitaux universitaires
Mont-Godinne(1) et Saint-Luc(2) , Département des
Laboratoires cliniques(3) , Institut de Recherche Santé
et Société(4) , Université catholique de Louvain,
Belgique
Introduction
Dans le contexte socio-économique actuel, il importe
de réfléchir aux pratiques de prescription systématique
d’examens complémentaires. Peu de données scientifiques sont disponibles concernant les tests biologiques
prescrits en routine lors de l’admission en unité de gériatrie.
Méthode
Étude en 3 phases. 1. Une enquête nationale fin 2012
auprès de 254 gériatres de 130 hôpitaux belges sur leurs
habitudes de prescription concernant 48 tests usuels de biologie sanguine à l’admission en gériatrie, avec les taux de
réponse suivants : 79 gériatres (31 %), 52 hôpitaux (40 %).
2. En 2013, l’analyse des pratiques et de leur variabilité 3.
Un questionnaire informatisé adressé à 26 gériatres qui
n’avaient pas participé à la première phase : 19 (73 %) y
ont répondu. Ces gériatres ont attribué un score d’utilité
(entre 1 et 9, de minimal à maximal) à chacun des tests. La
distribution du score a été décrite en trois points quartiles
(q1 = Percentile25, q2 = P50, q3 = P75). Le P25 a été utilisé
pour définir cinq niveaux d’utilité de chaque test : maximale
(P25 = score 8-9), grande (P25 : 6-7), moyenne (P25 : 4-5),
faible (P25 : 2-3), ou minimale (P25 : 1).
une des 3 régions du pays (Flandres 9, Bruxelles 5,
Wallonie 5), Dix tests ont été considérés d’utilité maximale : CRP, urée, créatinine, sodium, potassium, glucose,
hémoglobine, globules blancs et formule, plaquettes, TSH.
Dix autres tests de grande utilité : calcium, ferritine,
GOT, GPT, gamma-GT, phosphatases alcalines, LDH, protéines totales, vitamine B12, acide folique). Neuf d’utilité
moyenne : bicarbonates, albumine, transferrine, bilirubine
totale, électrophorèse des protéines fer, vitamine D, chlore,
T4 libre. Sept d’utilité faible : pré-albumine, CK, phosphore, acide urique, bilirubine directe, magnésium, INR).
Finalement, douze ont été considérés d’utilité minimale :
bilirubine indirecte, amylase, lipase, réticulocytes, temps
de thrombine, temps de céphaline activée, fibrinogène,
cholestérol total, LDL-cholestérol, HDL-cholestérol, triglycérides, hémoglobine glyquée en dépistage. Dans l’enquête
initiale, 57 des 79 (72 %) gériatres ont répondu prescrire
en routine à l’admission ≥ 2 tests biologiques considérés d’utilité minimale. Cette pratique est significativement
plus fréquente du côté francophone que néerlandophone
(p < 0,01). Par contre, aucun des 79 gériatres n’a omis
de prescrire à l’admission ≥ 2 tests biologiques d’utilité
maximale.
Conclusion
Ces résultats sur les tests de biologie sanguine systématique à l’admission en gériatrie pointent, d’une part,
20 tests d’utilité grande ou maximale et, d’autre part, 19
tests d’utilité faible ou minimale. Ces données pourraient
former la base de futures recommandations de bonnes pratiques que formulerait un groupe de travail de la Société
belge de Gérontologie et Gériatrie (SBGG/BVGG), dans le
but d’améliorer et d’harmoniser les pratiques de prescription biologique systématique en gériatrie hospitalière dans
les différentes régions du pays.
Quelle(s) fonction(s) exécutive(s) prédit(sent) le
mieux le déclin fonctionnel ? Présentation d’un
protocole d’étude et des premiers résultats
descriptifs sur 20 patients
Verreckt E, Mahiat S, Adnet N, Cremer G,
de Saint Hubert M, Swine C, Poulain G, Biettlot S,
Schoevaerdts D
Médecine gériatrique, CHU Dinant-Godinne, Belgique
Résultats
Les 19 gériatres participants travaillaient en gériatrie
depuis de nombreuses années (> 20 ans pour 4 ; 10
à 20 ans pour 8 ; < 10 ans pour 7), dans un hôpital (général 63 % ou universitaire 37 %) situé dans
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Objectifs
L’impact du syndrome dysexécutif sur l’autonomie et
sur les risques de déclin fonctionnel (DF) a souvent été
démontré tant chez les personnes âgées que les personnes
Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014
Les XVIIes Journées d’automne de la SBGG-BVGG
plus jeunes ou les enfants. Notre étude a pour objectif de
considérer le syndrome dysexécutif comme un système
comprenant des sous-fonctions (mise à jour, inhibition, planification, flexibilité) et mesurer l’impact de chacune de ces
fonctions sur l’autonomie et les risques de déclin fonctionnel chez les patients âgés.
Préparation du retour à domicile chez la
personne âgée fragile hospitalisée au CHU
Mont-Godinne : rôle de l’ergothérapeute
Matériel et méthode
Introduction
Recrutement prospectif de 100 patients âgés d’au
moins 75 ans hospitalisés ou ambulants.
Réalisation chez chaque patient d’une batterie de tests
cognitifs évaluant chacune des fonctions exécutives dans le
modèle de Miyake, d’un testing moteur, d’une évaluation de
l’autonomie et des risques de déclin fonctionnel.
Les critères d’inclusion exigent que les patients vivent
à leur domicile ou celui d’un proche, aient un état de santé
stable permettant de réaliser les différents tests.
Chez une personne âgée fragile hospitalisée,
l’évaluation gériatrique standardisée permet de rédiger un plan de soins et d’interventions individualisées
pour le retour à domicile. Cependant, l’implémentation
des recommandations proposées est régulièrement
limitée par la difficulté d’adapter celles-ci à la situation
réelle au domicile. L’objectif était d’évaluer le rôle de
l’ergothérapeute dans l’adaptation de l’environnement à
l’état de dépendance du patient, l’observance des conseils
remis et la faisabilité de visites au domicile pour améliorer
la pertinence des interventions proposées, ainsi que la
compliance à celles-ci.
Résultats
Actuellement, 20 patients ont été inclus dans le protocole de recherche (65 % femmes, âge moyen = 81,55
ans). 2 sujets ne présentent pas de syndrome dysexécutif, 8 présentent des altérations légères (katz = 7, Lawton
= 12,25, Fried = 0,875) et 10 des altérations modérées (katz
= 10,3, Lawton = 18,5 et Fried = 1,8). Le Katz moyen pour
les 20 sujets est de 8,6, le Lawton de 15,8 et les critères
de Fried de 1,35. Chez les 5 patients fragiles, un = atteinte
exécutive légère (flexibilité réactive), les autres = atteinte
modérée (atteintes multiples dont 2 inhibition, 3 mise à jour,
5 flexibilité réactive, 3 planification).
Discussion et conclusion
Notre objectif est de présenter le protocole et les
premiers résultats descriptifs de cette étude, obtenus
actuellement sur un échantillon de 20 patients. Nous envisageons la réalisation d’une analyse multi-factorielle à la
fin de l’inclusion. Le DF sera mesuré à 3 et 6 mois par
une interview téléphonique et défini par une perte d’un
point soit à l’échelle de Katz ou de Lawton. Notre hypothèse de départ, basée sur une expérience clinique, est
que toutes les fonctions exécutives ne jouent pas le même
rôle dans le risque de DF, comme par exemple la planification et l’inhibition. En fonction des résultats obtenus,
la prise en charge des patients souffrant de DF ou fragiles pourra prendre en compte les aspects cognitifs en
jeu et la prévention chez les patients fragiles pourra intégrer également ces aspects (tant en hospitalisation qu’en
ambulatoire).
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Guiot S, Cremer G, Biettlot S, Bauduin F, Tonnoir L,
Schoeveaerdts D, Swine C, de Saint-Hubert M
Service de gériatrie, UCL Namur, Belgique
Matériel et méthodes
Cohorte de patients hospitalisés en gériatrie venant et
retournant au domicile.
Evaluation gériatrique globale et analyses de risques
environnementaux. Suite à cette évaluation, proposition
d’un plan de résumé sous forme d’une grille. Proposition
d’une visite de préparation du retour à domicile grâce au
soutien de Solival. Suivi téléphonique 3 mois après la sortie
d’hospitalisation (état fonctionnel, lieu de vie, implémentation des conseils, satisfaction du patient et/ou sa famille).
Soutien de la Fondation Mont-Godinne.
Résultats
Parmi 91 patients évalués, 56 ont été exclus (11 refus,
21 projets de retour incertains, 24 situations dans lesquelles peu d’adaptations du domicile étaient nécessaires).
Parmi les 35 patients, deux tiers étaient des femmes et
l’âge moyen était de 84 ans. Les scores AVJ (/24) et
AIVJ (/7) moyens étaient respectivement de 9 ± 4 et 3 ±
2. Pendant le séjour, 14 personnes ont présenté un delirium. En moyenne, 2,5 conseils ont été remis par patient,
concernant des conseils ergo (24), kiné/aide technique
(21), médicamenteux (26) et aides fonctionnelles (11). Les
recommandations les mieux suivies sont les adaptations
médicamenteuses (100 %). Par contre, les conseils en
termes de kinésithérapie et d’ergothérapie ont été moins
suivis (13 sur 21 et 17 sur 24, respectivement pour la kiné
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J. Petermans, N. Berg
et l’ergo). Une seule visite à domicile a pu être organisée
(nombre de refus élevé du patient et/ou de sa famille, difficultés organisationnelles et délai trop grand par rapport à la
sortie). Les raisons de non observance évoquées étaient
le manque de moyens financiers et l’infrastructure du
domicile.
Discussion et conclusions
Le nombre de patients bénéficiant de conseils portant
sur l’adaptation du domicile est important, mais leur mise en
œuvre reste problématique. L’implémentation des recommandations multidisciplinaires (choix d’une aide technique,
adaptation du domicile, modification des habitudes de vie)
est limitée par la difficulté d’adapter celles-ci à la situation réelle au domicile. Améliorer la communication du plan
de soins à la sortie est une priorité. De même, il serait
intéressant d’encourager les visites chez les patients en
développant des collaborations plus étroites avec les associations de conseils en adaptation du domicile.
Le projet européen ELLAN (2013-2016) s’inscrit dans ce
cadre, avec un consortium de 28 partenaires issus de toute
l’Europe.
L’objectif principal de ELLAN est d’établir un cadre
européen de compétences pour travailler avec des personnes plus âgées (ECCF) ; ceci dans un cadre positif de
vieillissement de la population et dans un souci de bonne
cohésion sociale. Bien plus, le ECCF est conçu comme un
instrument pour établir un curriculum transnational en ce
domaine.
Le canevas de compétences nous montre à quel point
les qualifications des différents systèmes éducatifs interagissent et facilitent leur reconnaissance mutuelle. Le projet
a donc pour objectif de partager les bonnes pratiques et
les approches innovatrices du travail avec les seniors, dans
le cadre d’un apprentissage basé sur les compétences. Le
fait de collaborer avec des organisations et des réseaux
professionnels européens garantira le développement d’un
éventail de compétences.
Matériel et méthodes
ELLAN - European Later Life Active Network
Développement transnational d’un canevas
européen de compétences pour travailler avec
des seniors.
Vandamme A, Schoofs G, Leuven KH
Katholieke Hogeschool, Leuven, Belgium
Situation du problème
La nécessité de créer une coopération encourageant
les nouveaux défis professionnels avec les seniors se fait
ressentir indubitablement au niveau européen. Dans ce
contexte, une formation basée sur les compétences est
considérée comme cruciale. Construire un partenariat à la
fois transnational et international, entre les Hautes Ecoles et
les partenaires transprofessionnels, avec des adultes âgés
et leur expertise d’un côté et des étudiants de l’autre côté,
est essentiel.
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L’étude approfondie de la littérature européenne sur les
compétences nécessaires pour travailler avec les seniors
assurera le respect des diversités culturelles européennes
dans le projet. Par conséquent, la recherche qualitative étudiera les idées des seniors sur les compétences
requises et désirées des professionnels. L’échantillon de
participants rendra compte de la diversité culturelle et socioéconomique, de la diversité de genre et d’alphabétisation.
L’étude de la perception des seniors sera complétée par
une méthode mixte de recherche sur les perspectives des
professionnels et des étudiants, assorti d’approches de formation innovatrices.
Résultats
Finalement, les résultats seront consolidés dans le
ECCF
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