Congrès Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil 2014 ; 12 (supplément 3) : 1-26 Les XVIIes Journées d’automne de la Société belge de gérontologie et de gériatrie (SBGG-BVGG) Jean Petermans1 Nicolas Berg2 1 Past-Président de la SBGG-BVGG 2 Secrétaire général de la SBGG-BVGG doi:10.1684/pnv.2014.0495 L es XVIIes Journées d’automne se dérouleront au Palais des Congrès de Liège (Belgique), les 17 et 18 octobre 2014. Diverses sessions sont programmées, comme d’habitude dans un esprit largement multidisciplinaire : – Le programme A consacré cette année à diverses affections chroniques fréquentes avec l’avancée en âge, et le thème de la douleur sera largement abordé ; elle intéressera plus spécialement les médecins, qu’ils soient généralistes ou spécialistes. – Le programme B intitulé « la gériatrie et ses collaborations. . .. » s’adressera plus particulièrement à tous les intervenants auprès des personnes âgées, infirmières, kinés, ergothérapeutes, logopèdes, diététiciens, psychologues, médecins. . . – Le programme C est destiné aux psychologues, aux psycho-gériatres et aux intervenants intéressés par les problèmes cognitifs et comportementaux des personnes âgées. Cette année il abordera les stéréotypes et l’image de la vieillesse. – Le programme D, conçu à partir d’une réflexion initiale du réseau Braises, réseau inter-universitaire francophone d’experts en vieillissement et du groupe de contact ‘vieillissement’ du FNRS, nourrira le questionnement des multiples acteurs de terrain sensibles aux sciences humaines, comme celui des sociologues, économistes et autres philosophes et traitera cette année du nouveau statut de protection pour les personnes incapables. – Le programme E, nouveauté de cette édition 2014, propose via 4 ateliers des échanges autour de la prise en charge des patients en hôpital de jour gériatrique (troubles cognitifs, chute et revalidation, incontinence et oncogériatrie). Enfin une séance pleinière traitant de la coordination des soins devrait intéresser l’ensemble des participants à ces journées. Les différents folders peuvent être obtenus auprès du secrétariat scientifique des Journées d’automne ([email protected]). L’ensemble de ces programmes a fait l’objet de diverses demandes d’accréditation pour les médecins et de reconnaissance de formation continue pour les responsables de maisons de repos. Pour citer cet article : Petermans J, Berg N. Les XVIIes Journées d’automne de la Société belge de gérontologie et de gériatrie (SBGG-BVGG). Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil 2014; 12(supplément 3) :1-26 doi:10.1684/pnv.2014.0495 1 J. Petermans, N. Berg Communications Création d’un espace de bien-être : une expérience menée dans un service de médecine aiguë, au sein d’un hôpital universitaire Lahaye A1 , Toussaint E2 , Colin I3 , Berger E4 , Guiot S5 , Professeur Schoevaerdts D6 Service de Médecine Gériatrique, CHU Dinant-Godinne, Belgique 1. Psychologue, 2. Kinésithérapeute, 3. Infirmière, 4. Logopède, 5. Ergothérapeute, 6. Chef du service de Médecine Gériatrique, CHU Dinant-Godinne, Belgique Lieu Service de médecine gériatrique aigu, travaillant en permanence en équipe interdisciplinaire et centré sur le projet du patient après l’hospitalisation. Objectif Depuis décembre 2012, nous avons développé un lieu de détente et d’apaisement afin d’accompagner le patient et favoriser l’expression des angoisses suscitées par l’hospitalisation, les maladies et les incertitudes de l’avenir, de diminuer les comportements d’agitation et d’aider les personnes en état de dépression. Depuis 2011, 8 professionnels du service ont suivi des formations au massage thérapeutique et à l’utilisation des huiles essentielles. La nécessité de créer un lieu spécifique s’est imposée, afin de pouvoir assurer un meilleur environnement au patient. Cela permet de pouvoir retirer la personne d’un environnement parfois très agité et de lui prodiguer des soins de bien-être dans de meilleures conditions. Ce lieu est destiné à tous les soignants qui pourraient y assurer une approche plus douce. Les familles parfois peuvent y trouver un lieu paisible avec leur proche. Nous avons voulu également, pour les patients ne pouvant pas se déplacer, amener certains de ces objets dans la chambre, dans une armoire à roulettes : des huiles essentielles, de la musique adaptée, des jeux de lumière. L’objectif global est d’assurer un apaisement, une diminution des angoisses et donc une diminution des comportements parfois très agités qu’on rencontre chez ces patients (maladie d’Alzheimer ou apparentées, confusions), dans un contexte d’hospitalisation courte, donc très intensive et invasive parfois. Il est important de souligner que l’ensemble des professionnels du service est motivé et sensibilisé à cette 2 approche, plus douce, qui modifie le rapport au patient dans tous les actes médicaux posés. La possibilité de proposer au patient un moment dans cet espace représente un plus pour l’équipe soignante qui dispose ainsi d’une solution supplémentaire, non pharmacologique, pour les difficultés psychologiques des patients. Les observations menées à ce jour nous montrent l’efficacité d’un tel lieu, à la fois pour les patients et pour les professionnels. Utilisation d’une console de jeu (Xbox Kinect®) comme prise en charge kinésithérapeutique en milieu hospitalier aigu gériatrique : utile ou futile ? Delfin Diaz M*, Hubert J**, Rousseau C**, Piron C***, Dumont C**** Grand Hôpital de Charleroi, site Ste-Thérèse, Montignies-sur-Sambre, Belgique *Etudiante en kinésithérapie, **Kinésithérapeute, *** Infirmière chef de service, **** Médecin Gériatre Introduction L’utilisation d’une console de jeux en kinésithérapie pour réhabiliter un sujet âgé atteint d’un problème médical aigu pourrait apporter un aspect plus ludique à une prise en charge parfois contraignante pour le malade en souffrance. La console de jeux Xbox Kinect® se différencie des autres consoles par l’absence de manette en permettant de nombreux exercices sans fixer une concentration inutile requérant, entre autre, des capacités de double tâche. L’objectif primaire de cette étude est d’évaluer la faisabilité d’utilisation de ce type de console en milieu hospitalier aigu. Les objectifs secondaires sont de déterminer l’impact de ce type de prise en charge sur l’équilibre, la marche, la force et le bien-être chez les personnes âgées. Méthode Il s’agit d’une population de personnes âgées hospitalisées en secteur aigu du pôle gériatrique du Grand Hôpital de Charleroi. A chaque malade hospitalisé capable d’exercice physique, une prise en charge spécifique a été proposée. Les sujets consentants ont été assignés de façon aléatoire dans deux groupes : un groupe contrôle bénéficiant de kinésithérapie classique et un groupe Xbox qui, en plus de la kinésithérapie classique, prenait part aux sessions de jeux de Bowling Xbox à raison de 3 fois une heure par semaine. Plusieurs paramètres ont été mesurés avant la Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014 Les XVIIes Journées d’automne de la SBGG-BVGG prise en charge et en fin d’hospitalisation (Handgrip test, Time up and go, Echelle de Berg, Barthel, Hospital anxiety and depression scale (HAD)). Résultats Sur une période de 6 semaines, parmi les 153 patients hospitalisés, 98 (64 %) malades incapables de pratiquer ce type d’exercice ont été exclus (pathologies aiguës instables, impotences fonctionnelles non réversibles, atteintes neurologiques graves. . .). Sur les 55 patients restants, 36 ont consenti à participer, soit un total de 65,5 % d’acceptation dans la population « capable ». Le taux total de participation, tous patients confondus, est de 23,5 % de la population hospitalisée. L’âge moyen et l’indice de masse corporelle étaient respectivement pour le groupe contrôle de 83,56 (± 4,76) ans et de 22,62 (± 3,92) kg/m2 et pour le groupe Xbox de 85 (± 3,47) ans et de 23,38 (± 5,9) kg/m2 . Une amélioration significative du handgrip (p < 0,050), du time up and go (p = 0,001), de l’échelle de Berg (p = 0,001) et de l’HAD (p = 0,014) a été observée entre la première et la dernière mesure dans les deux groupes. Il n’y a pas d’amélioration significative de l’index de Barthel (p = 0,306). Aucune différence significative n’a été mise en évidence entre les deux groupes. Conclusion Cette première expérience est très encourageante. Elle montre en effet, envers une nouvelle technologie plus ludique, un taux d’acceptation important parmi la population âgée. Toutefois, un nombre significatif de patients en situation aiguë reste encore incapable d’y participer. D’autres études seront nécessaires pour établir, au niveau de la réhabilitation, une plus-value clinique de la console. La Xbox est donc un moyen technique possible à une rééducation kinésithérapeutique diversifiée et ouvre des perspectives nouvelles créatives indispensables au monde des seniors. . . Des interventions utilisant Internet pourraient-elles être prometteuses dans le cadre d’actions de prévention ou de promotion de la santé chez des femmes ménopausées ? Slomian J(1,2), Gaspard U(3), Streel S(1,2), Beaudart C(1,2), Appleboom G(4), Buckinx F(1,2), Reginster JY(1,2), Bruyère O(1,2) (1) Département de Santé Publique, Épidémiologie et Économie de la Santé, Université de Liège, Belgique ; (2) Unité de Soutien Méthodologique en Épidémiologie et en Biostatistiques, Université de Liège, Belgique ; (3) Service de Gynécologie-Obstétrique du CHU, Liège, Belgique ; (4) Neurodigital Laboratory, Columbia University, NY, USA Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014 Situation du problème Internet est devenu l’un des moyens les plus importants de s’informer sur sa santé. De nombreuses innovations dans la santé mobile révolutionnent les soins de santé actuels. Ces outils constituent une aide pour les médecins et permettent également de responsabiliser les patients par rapport à leur santé. Le but de cette étude est d’évaluer l’intérêt des femmes aux alentours de la ménopause ainsi que leur degré d’utilisation d’Internet pour des questions de santé. Il s’agit de résultats préliminaires à l’exploitation d’un réseau social dédié à cette population dans le domaine de la santé. Matériel et méthode Des questionnaires auto-administrés ont été distribués afin de récolter les informations nécessaires : une partie des patientes a été recrutée au centre de la ménopause de la clinique Ste Rosalie (Liège) et l’autre partie, par courrier, depuis la base de données de gynécologie de la polyclinique Lucien Brull (Liège) d’après leur date de naissance (<1968). Résultats 95 patientes ont répondu à ce sondage. La moyenne d’âge des femmes interrogées est de 59,7 ± 8,07 ans ; 47,4 % d’entre elles sont encore actives professionnellement. Parmi ces femmes, 88,4 % utilisent Internet dont 51,8 % tous les jours et 91 % au moins deux à trois fois par semaine. Un peu plus de trois quarts des femmes présentent au moins un problème de santé. Dans la population, 88,9 % des femmes déclarent rechercher des informations supplémentaires à celles données par leur médecin et 69,6 % d’entre elles affirment utiliser Internet pour s’informer sur leur santé. Elles attribuent, en moyenne, une note de 5,6 ± 2,1/10 quant à la fiabilité des informations issues d’Internet. Le statut socio-économique, notamment le niveau d’étude (p = 0,03) et le statut professionnel (p = 0,02), semble avoir une influence sur l’utilisation d’internet. L’âge influence également son utilisation : ceux qui utilisent internet sont plus jeunes (58,8 ± 7,69 ans) que ceux qui ne l’utilisent pas (65,7 ± 8,39 ans) (p = 0,01). Le nombre de problèmes de santé ne semble pas avoir un impact sur l’utilisation d’internet quant à la santé. Discussion et conclusion Internet et les nouvelles technologies sont de plus en plus répandus. Les femmes ménopausées semblent avoir besoin d’être informées sur leur santé. Des interventions adaptées, essentiellement à l’âge et au statut socioéconomique, et structurées utilisant Internet pourraient 3 J. Petermans, N. Berg être une bonne solution pour informer et conscientiser les femmes quant à leur santé étant donné que, dans cette population, quasiment 90 % des femmes utilisent Internet et que 70 % d’entre elles le font déjà pour obtenir des renseignements sur leur santé. Détection de la sarcopénie en utilisant le BelRAI, un outil d’évaluation gériatrique globale Kayembe B1 , De Dobbeleer L1,2 , Desmaele S3 , Cakici N1 , Ekinci H1 , Bautmans I2 , Beyer I1,2 42 patients (69 %) avaient une faiblesse musculaire (critères de Merkies ; Bautmans ea, 2009). toutefois sans différence significative entre patients sarcopéniques ou non. La vitesse de marche a été mesurée et située entre 1 et 30 secondes chez 42 patients (69 %). 32 patients marchaient moins vite que 0,8 m/s, dont 50 % présentaient une sarcopénie. Aucun cas de sarcopénie n’a été décelé chez les plus rapides. Aucun patient dépassait une vitesse de 1 m/s. La vitesse de marche était signifcativement plus lente en présence de sarcopénie (p = 0,007), mais non en présence de faible force de préhension. 1 Service de Gériatrie, UZ Brussel, Jette ; FRIA Research group ; 3 Service de Pharmacologie Clinique (Vrije Universiteit Brussel), Belgique 2 Introduction La sarcopénie, perte de masse et de force musculaire, fragilise la personne âgée et favorise la perte d’autonomie. Sa détection est essentielle et un consensus Européen de critères de diagnostic a été publié (Cruz-Jentoft ea, 2010). Néanmoins ces critères, qui ne détectent la sarcopénie qu’en cas de répercussion fonctionnelle, ne sont pas encore implémentés et la sarcopénie reste généralement non détectée en clinique courante. L’objectif de cette étude pilote était d’évaluer la possibilité de détecter la sarcopénie par l’évaluation gériatrique globale en utilisant la version belge du Resident Assessment Instrument (BelRAI) dont l’utilisation au travers des différents lieux de soins est anticipée en Belgique. Matériel et méthodes Patients successifs provenant de différentes cohortes prospectives : gériatrie aiguë et subaiguë, orthopédie, cabinet de généraliste. Inclusion : âge > 60 ans, consentement éclairé. Exclusion : pacemaker, incapacité à réaliser les tests. Évaluation (indépendante des équipes soignantes) par BelRAI (Pyxicare® , Pyxima nv), force de préhension maximale (Martin Vigorimeter) et masse musculaire par bioimpédance (Bodystat® QuadScan 4000). Statistiques non paramétriques par SPSS 22.0 (IBM). Résultats 61 patients (32 hommes, 39 femmes, âge moyen 80 ans) des services de gériatrie (n = 25), d’orthopédie (n = 11) et de médecine générale (n = 25) ont été inclus. Sur base de la masse musculaire (Janssen ea, 2000) 30 patients (49 %) étaient sarcopéniques. Les patients hospitalisés présentaient significantivement plus de sarcopénie que les patients du domicile (p < 0,001), de même que les patients admis pour fracture de hanche (p = 0,021) et les patients constipés (p < 0,011). 4 Conclusion L’évaluation par BelRAI comprenant la vitesse de marche sur 4 m devrait permettre de détecter plus systématiquemnt les patients à risque de sarcopénie. La valeur seuil de 0,8 m/s (Cruz-Jentoft) pour la vitesse de marche (BelRAI item G3b) apparaît comme plus discrimante que 1 m/s (Fielding ea, 2011) dans notre cohorte. La force de préhension était peu discriminative. Par ailleurs l’hospitalisation (item A7), la fracture de hanche récente (item I1a) et la constipation (item J3l) étaient associées à une présence plus fréquente de sarcopénie. Une étude plus large pourrait permettre d’établir un profil de risque afin de mieux cibler les investigations complémentaires. Étude du lien entre évaluation de la charge de travail en soins requis et dotation en personnel infirmier, soignant et logistique en unités de gériatrie Dehaye Ch1 , Hans S2 , Lesage V3 1 Infirmière, Chef de service de Gériatrie, Centres Hospitaliers Jolimont, Belgique ; 2 Infirmière, Haute Ecole de Louvain en Hainaut (HELHa), Belgique ; 3 Gériatre, service de Gériatrie, Centres Hospitaliers Jolimont, Belgique Situation du problème Cette étude a vu le jour au départ d’un questionnement en qualité d’infirmière en chef : comment évaluer la charge de travail afin de répartir au mieux les ressources disponibles tout en garantissant une qualité de soins optimale ? De cette question est né un objectif principal : démontrer que la charge de travail en gériatrie est importante et voir si la dotation en personnel infirmier et soignant actuelle permet d’y faire face. Matériel et méthode Pour pouvoir répondre à cet objectif, nous devions absolument trouver un outil de recherche permettant de mesurer la charge de travail en termes de soins requis. Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014 Les XVIIes Journées d’automne de la SBGG-BVGG L’outil de mesure utilisé pour étudier la charge de travail est l’outil validé PLAISIR® mesurant la demande en soins requis. Cette recherche va nous permettre de confirmer l’hypothèse de recherche de départ qui est la suivante : une évaluation de la charge de travail permet de fixer la dotation journalière en personnel infirmier, soignant et logistique au sein de deux unités de gériatrie d’une institution hospitalière de la province du Hainaut. Après avoir suivi une formation théorique et pratique avec Mr Charles Tilquin, directeur de recherche et Mme Bibiane Roussel, infirmière de l’Equipe de Recherche Opérationnelle en Santé (Eros), nous avons analysé le profil de 56 patients, séjournant pour moitié des deux unités de gériatrie de l’institution. Résultats Cette analyse nous a permis de relever les principaux résultats suivants : – Le profil bio-psycho-social des patients est important à étudier pour l’évaluation de la charge de travail, mais aussi pour l’élaboration du plan de soins ; – Les soins directs et indirects, à savoir les soins de base, les soins relationnels et éducatifs et les soins techniques constituent 73 % de la demande des soins requis ; – D’autres tâches viennent s’ajouter telles que les tâches administratives, l’entretien, les déplacements et autres tâches de l’infirmière en chef, qui constituent 12,5 % de la demande en soins requis ainsi que les communications qui représentent 15, 5 % de cette demande. Discussion Ces résultats nous permettent de confirmer notre hypothèse de départ. En effet, les résultats viennent parfois conforter les faits observés nous ayant amené à cette recherche en qualité d’infirmière chef : le nombre de départs du personnel pour d’autres unités de soins, la fatigue du personnel qui se sent de moins en moins autonome, oppressé par le poids des soins et le temps limité qui lui est imparti pour prodiguer ces soins. Conclusion Cette étude met en exergue que la dotation en personnel actuelle est insuffisante, hypothéquant de facto la qualité des soins : « la qualité n’est jamais un accident ; c’est toujours le résultat d’un effort intelligent » (John Reskins, poète et écrivain britannique du XIXe siècle). Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014 Quelque chose d’intime entre nous Goldoni C*, Debroux A*, Hermant P*, Pierret E*, Deloison A*, Latteur V**, Betumvuko P**, C. Losseau C**, Gomez P*, Bleeckx D***, Dumont C** Grand Hôpital de Charleroi, Site Ste-Thérèse, Belgique *Psychologue, **Médecin Gériatre, ***Directeur Paramédical Contexte et but La pétition « Farfadoc » relative aux blouses d’hôpital nous a interpellés. En effet, elle illustre l’idée que l’intimité aurait tendance à se décliner voire se décimer dans le milieu hospitalier. Le secteur gériatrique n’échappe pas à ce constat et est confronté à la place accordée -ou pasà l’intimité de nos aînés. Dès lors, des psychologues de gériatrie ont élaboré un jeu visant à sensibiliser les équipes soignantes aux questions relevant de « l’intime ». Ce jeu est inspiré de celui des « sept familles » ainsi que des résultats des travaux de recherche de Pascal Janne qui décrivent dix intimités conjugales. Matériel et méthode Une attention particulière veillait à sensibiliser les participants aux différentes facettes et richesses de l’intimité qui ne pouvait se réduire au sens commun d’une proximité voire promiscuité sexuelle. L’outil a donc été conçu de façon à ce que chaque famille corresponde à une facette de l’intimité, le but du jeu étant d’en reconstituer le plus grand nombre. Les quatre « membres » d’une famille sont représentés par un terme, une œuvre et pour certains une citation, facilitant ainsi la mémorisation et la verbalisation des joueurs. Certaines cartes sont obtenues qu’après avoir répondu correctement à une question relative à l’intimité. Le jeu se déroule en équipes pluridisciplinaires. Enfin, afin d’agir sur les comportements, des « cartes chances » qui récompensent ou pénalisent des comportements de soignants ont été ajoutées. Résultats et discussion D’abord, il est observé que la multiplicité des facettes de l’intimité est, dans la totalité des cas, bien perçue par les joueurs. Le jeu ouvre également la discussion et la réflexion entre participants. Ensuite, il est aussi noté que la pluridisciplinarité des équipes de jeu est un atout sans en être indispensable. L’évaluation des effets durables du jeu sur les comportements de soin semble toutefois être l’écueil le plus important. Enfin, il nous semble essentiel, pour l’avenir, de pouvoir asseoir cette réflexion sur des fondements théoriques, 5 J. Petermans, N. Berg le concept d’intimité restant difficile à définir. En effet, il se trouve à la source de questionnement de disciplines variées et nombreuses : philosophie, psychologie, histoire, droit, éthique. . . Conclusion Deux perspectives se dégagent de ce travail : la première est la sensibilisation du personnel soignant à l’intimité du patient qui est un de ses droits fondamentaux et la seconde d’inscrire le jeu dans une démarche de formation plus globale. Case report: stress cardiomyopathy in a geriatric, alcoholic patient Vereeke J, Lesage V Department of Geriatric Medicine, Centres Hospitaliers Jolimont, Haine Saint Paul, Belgium The Takotsubo cardiomyopathy also known as stress cardiopathy is an acute, reversible pathology wich remains unknown except in the cardiologic unit. Clinical presentation is similar to acute coronary syndrome whereas prognosis is favorable in Takotsubo’s cardiomyopathy thanks to healthy coronary arteries. Hereafter is discussed a 76 years old female case, hospitalised in the service of geriatrics for repeated falls in a alcoholic intoxication context. Two days after admission, the patient complained about chest pain associated with ECG changes and a left ventricular dysfonction at the echocardiography. A coronarography is performed which revealed healthy arteries. Therefore, Takotsubo’s cardiomyopathy diagnosis is made. Ten days later, the total recovery of the left ventricular function confirmed our hypothesis. The purpose of this case report is to illustrate a specific cardiac disease with an elderly female tropism. Since 1990, first description of this pathology, physiopathology of TC has been discussed among specialists. Nowadays catecholamine excess in the serum seems to be the most probable etiology. Clinical discrimination between TC and acute myocardial infarction is difficult. A modern hypothesis involving cardiac biomarkers will help the clinician. No consensus has been made so far regarding the treatment of TC. Nevertheless, different therapeutic options are proposed. Background Inappropriate prescribing is a problem of major concern in older patients, given the increased risk of adverse drug events and substantial mortality. In this context, a screening tool based on STOPP (Screening Tool for Older Person’s Prescriptions) and START (Screening Tool to Alert doctors to Right Treatment) criteria was developed and applied in the geriatric unit of the CHU Dinant Godinne. The aim of this study was to assess if the screening tool’s implementation leads to a reduction of potentially inappropriate medications (PIM) and potential prescribing omission (PPO) during the hospitalization. Methods We conducted a retrospective interrupted time series analysis. Four periods were selected between February and September 2013: (1) baseline evaluation; (2) when the tool was presented to physicians and made available for use in the unit; (3) three months later (tool still available, but without specific reminder to use it); and (4) during the last period weekly meetings were organised with interns and a clinical pharmacist in order to review treatments according to the STOPP and START criteria. The screening tool was also included in the electronic medical records. Demographic, clinical and pharmaceutical data were collected according to the discharge letter. The STOPP and START criteria of the screening tool were applied to each treatment, on admission and at discharge. The primary outcome was the rate of PIMs discontinued and PPOs corrected during hospitalization. Results 120 patients (median age 85 years) were included in the study. The prevalence of PIMs and PPOs on admission was 56% (67/120) and 51% (61/120) respectively. In the control group, one fifth of PIMs were discontinued during hospitalization while 22% of PPOs were corrected. The reduction in PIMs and PPOs increased when the screening tool was implemented in the unit (period 2; 26% and 38% respectively), but three months later this effect had disappeared (period 3; 15% and 19% respectively). We observed the greatest reduction in PIMs and PPOs for the last study period (period 4; 58% and 43% respectively). Conclusion Inappropriate prescribing in older patients: assessment of a screening tool based on the STOPP and START criteria Sennesael AL, Spinewine A Faculté de pharmacie, UCL Namur, Belgique 6 The implementation of a screening tool contributes to improve the appropriateness of prescribing in older patients. However efforts must be made in order to maintain a long-term effect. A multidisciplinary approach provides the greatest reduction in PIMs and PPOs and must therefore be encouraged. Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014 Les XVIIes Journées d’automne de la SBGG-BVGG Analyse rétrospective des interventions ergothérapeutiques réalisées à domicile dans le cadre de l’hospitalisation de jour Solis Garcia S(1) , Decorte L(1) , Smets N(1) , Mouaffik C(1) , Barthelemy O(1) , Waeterinckx M(1) , Kapiamba I(1) , Suys E(1) , Capelle(1) , Benoit F(1) , Surquin M(1) (1) Clinique de Gériatrie, CHU Brugmann, Bruxelles, Belgique Introduction L’adaptation du domicile par un ergothérapeute permet un report d’entrée en maison de repos de un an et réduit le risque de chute. Dans le cadre notre hospitalisation de jour gériatrique (HJG), l’ergothérapeute est amené à effectuer des visites à domicile (VAD). Elles permettent de croiser les habitudes de vie, les capacités fonctionnelles, les souhaits et les attentes du patient, avec les caractéristiques environnementales, sociales et architecturales dans lesquelles la personne évolue. But Analyser les interventions de l’ergothérapeute dans le cadre de l’HJG. Déterminer le profil des patients rencontrés, l’origine et le motif de la demande, l’index de comorbidités selon la Cumulative illness rating scale : CIRS-G, le type de logement, l’analyse des aides existantes, les problèmes rencontrés et les propositions d’adaptation. Matériel et méthode Il s’agit d’une analyse rétrospective des données des interventions faites par l’ergothérapeute au domicile des patients du 1/2/2013 au 30/12/2013. L’intervention est structurée de la manière suivante : 1) le recueil d’information (identification de projets de vie, évaluation des capacités fonctionnelles et cognitives, habitudes de vie, entourage) ; 2) analyse du lieu de vie et accessibilité au logement ; 3) relevé des problèmes rencontrés (gestion des médicaments, prise et aide aux repas, gestion administrative et financière, facteurs de risques de chutes, activité de la vie journalière) ; 4) élaboration de propositions d’interventions (modifications de habitudes de vie, proposition d’aides techniques ou d’assistance technologique, aménagement architectural, aides professionnelles ; 5) rédaction d’un compte-rendu de la visite. le cadre de troubles cognitifs (42 %), troubles cognitifs et chutes (32 %), chutes (21 %) et évaluation gériatrique globale (5 %). Le score moyen de comorbidités est de 11 (7-15) avec un index de sévérité moyen de 2,2 (1,75-2,6) selon le score CIRS-G. 73 % des patients vivent en appartement, dont 21 % à l’étage sans ascenseur. 11 % ne reçoivent aucune aide. 33 % des patients ont 1 aide à domicile. L’aide à domicile la plus fréquemment rencontrée est l’aide-ménagère (79 %), suivie de l’infirmière (57 %). Les problèmes les plus fréquemment rencontrés sont la gestion de la médication (59 %), la prise des repas (59 %), et les chutes (53 %). Les propositions d’aides sont des adaptations environnementales (42 %), une aide humaine (42 %), des aides techniques (26 %), et une prise en charge kinésithérapeutique (21 %). La moitié des adaptations environnementales concernent la salle de bain. Conclusion Deux grands syndromes gériatriques induisent la demande de VAD : les troubles cognitifs et les chutes. La moitié des patients ont au moins une aide à domicile. Tous les patients ayant bénéficié d’une VAD ont fait l’objet d’une intervention ergothérapeutique. Les propositions d’adaptation de l’environnement sont fréquentes : la salle de bain étant le premier lieu à adapter. Gestion de la douleur des personnes âgées aux urgences : apport du dossier informatisé ? Decorte L(1), Surquin M(1), Benoit F(1), Faniel M(2), Préseau T(2), Okuka C(3), Karmali R(4), De Bels D(3) Services de Gériatrie (1), Urgences (2), Soins Intensifs (3) & Médecine Interne (4), CHU Brugmann, Bruxelles, Belgique Situation du problème Les personnes âgées (≥ 70 ans) représentent 13 % de nos admissions aux urgences. La complexité du patient gériatrique rend difficile la prise en charge de la douleur aux urgences. Cette étude vise à évaluer le dépistage de la douleur, son traitement et sa réévaluation, ainsi qu’à déterminer l’impact de la mise en place d’un dossier informatisé intégrant une évaluation systématique (EVA) de la douleur sur la prise en charge de celle-ci. Résultats 19 patients ont été évalués sur une période de 11 mois. La moyenne d’âge est de 85,7 ans (77-95) (58 % de femmes). Les demandes émanent principalement des gériatres (53 % des cas), suite à une hospitalisation, dans Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014 Patients et méthodes Analyse rétrospective de dossiers de patients ≥ 70 ans admis aux urgences et hospitalisés durant deux périodes de deux mois. La première période incluait les dossiers 7 J. Petermans, N. Berg « papiers » (DP), la seconde, les dossiers informatisés (DI). Un intervalle de six mois a été respecté afin de permettre aux équipes de se familiariser à ce nouvel outil. Les paramètres inclus dans l’analyse sont : l’anamnèse infirmière, l’anamnèse médicale, l’utilisation de l’Échelle Visuelle Analogique (EVA) et la prescription d’antalgiques. Les caractéristiques recueillies sont : le type de pathologie lors de l’admission, l’âge, le sexe, le lieu de vie, les troubles cognitifs définis selon la version courte du MMSE inclus dans le SHERPA avec un seuil de < 15/21. d’un dossier informatisé pourrait être une piste pour améliorer le dépistage systématique (EVA) de la douleur. Deux grands syndromes gériatriques induisent la demande de VAD : les troubles cognitifs et les chutes. La moitié des patients ont au moins une aide à domicile. Tous les patients ayant bénéficié d’une VAD ont fait l’objet d’une intervention ergothérapeutique. Les propositions d’adaptation de l’environnement sont fréquentes : la salle de bain étant le premier lieu à adapter. Résultats Medication defined daily doses (DDD) and orthostatic decline of blood pressure among geriatric inpatients Au total, les dossiers de 964 patients ≥ 70 ans ont été analysés (403 DP et 561 DI). Les caractéristiques de la population ne montrent pas de différence significative au niveau du sexe (p = 0,753), de la présence de troubles cognitifs (p = 0,485) ou du type de pathologie (p = 0,082), mais une différence significative concernant l’âge (85 ± 5 vs 82 ± 7 ans, p < 0,05) et la vie à domicile est retrouvée entre les groupes (DP = 71,1 %, DI = 68,0 %, p = 0,016). Sur l’ensemble de la population, 59,2 % des patients ont été admis pour une pathologie susceptible d’induire de la douleur. Chez ceux-ci, le personnel infirmier fait plus souvent une anamnèse concernant la douleur (85,6 %) que le médecin (51,6 %) avec une concordance faible (k = 33,6 %). L’échelle EVA est utilisée dans 31,5 % des cas. En analyse multivariée, pour le personnel infirmier, ni l’âge (p = 0,722), ni le sexe (p = 0,965), ni la confusion (p = 0,0597), ni le lieu de vie (p = 0,497), ni le type de dossier (p = 0,123) mais bien la pathologie (p < 0,001) et particulièrement les traumatismes musculo-squelettiques poussent à l’anamnèse en tenant compte de l’absence de confusion. Chez les médecins uniquement la pathologie induisant de la douleur influence l’anamnèse chez des patients présentant les pathologies suivantes : gastropneumo-métabolique (ICD 9 de 460 à 579), cardiaque et traumatique. Discussion L’utilisation d’un DI n’influence pas l’anamnèse infirmière (p = 0,684), mais améliore significativement l’utilisation de l’EVA (p < 0,001), ainsi que la réévaluation de la douleur après administration d’antalgiques (p < 0,001). On observe dans les DP qu’un deuxième antidouleur est administré sans seconde anamnèse dans 94 % des cas, cette proportion descend à 69 % dans les DI. Vaillant F*1 , Dalleur O1 , Vanden Bossche O2 , Kajungu D3 , Speybroek N3 , Boland B2 1 Pharmacy, 2 Geriatrics, 3 Statistician, Cliniques universitaires Saint-Luc, Bruxelles, Belgium Background and objective Evidence is scarce regarding an association between cardiovascular or psychotropic drugs and orthostatic hypotension. The observation of a weak correlation between the dosages of such medications and the decline of blood pressure in orthostatism would be a dose-response argument against their causal association. Setting and method Cross-sectional study in 100 patients admitted to the geriatric ward of an academic hospital. For all older patients (≥75 years) able to stand up, an orthostatic test was performed at the beginning of the hospital stay. The maximum decline in systolic (SBP) and diastolic (DBP) blood pressure (mmHg) between the lying (0) and the standing position (1 or 3 minutes) was measured by a physiotherapist. The Defined Daily Dose (DDD) on the day of the orthostatic test was used to calculate the dosage of medications affecting the vascular (V) system [diuretics, ACE inhibitors/angiotensin inhibitors, calcium channel blockers, -blockers, central ␣-agonists, peripheral ␣-blockers, nitrates] or the central nervous (N) system [benzodiazepines, neuroleptics, antidepressants, opiates]. Determinants of SBP and DBP blood pressure declines, identified by multivariate linear regression Results Conclusion Malgré l’utilisation d’outils validés, la prise en charge de la douleur aux urgences reste influencée par la présence d’une pathologie potentiellement douloureuse. L’utilisation 8 In 100 patients (85±5 years, 58% women), lying SBP and SDP were respectively 136±21 and 72±14 mmHg, while receiving 7.7 ± 4 medications (DDD: 1.0 for V and 0.74 for N systems). In orthostatic position, SBP declined Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014 Les XVIIes Journées d’automne de la SBGG-BVGG (median 11; mean±SD 12±17 mmHg, n=100), and decreased in 77 patients. In multivariate analysis (adjusted r2: 93%), this SBP postural decline was significantly (p<0.05) and positively correlated with age, diabetes, history of falls, and number of medications, but not with the DDD of any nine drug classes. However, DBP declined in orthostatism (median 4; mean±SD 11±5 mmHg, n=100), decreasing in 74 patients. In the multivariate model (adjusted r2: 87%), the DBP decline was significantly (p<0.05) and positively correlated with age, diabetes, stroke and anemia, but not with the DDD of any drug class. Discussion and conclusions The main determinants of SBP and DBP decline in orthostatism were age and diabetes. Neither vascular nor central nervous drug DDD were associated with a decline of blood pressure. The lack of correlation between these drug dosages and the orthostatic decline in blood pressure is an argument against their causal association in geriatric inpatients. « Que le Bien-être vienne à moi » Eerdekens J, Coenen A Service de gériatrie, CHBAH, Belgique Outre les soins médicaux classiques et les possibilités thérapeutiques disponibles, il manque de façon évidente à notre système de soins de santé, l’espace et les moyens pour privilégier le confort du patient. Celui-ci, isolé, stressé, angoissé. . . aspire à plus de considération de son intégrité. Les soignants déplorent le manque de moyens afin de pratiquer à travers des gestes simples, une prise en charge de plus haute qualité centrée sur le bien-être du patient. L’une des caractéristiques de la personne âgée est sa distanciation progressive du monde réel. Sa dépendance, son anxiété, ses mécanismes de défense rigidifiés et ses troubles du comportement contribuent à l’éloigner de son entourage, de son environnement. Un modèle biopsychosocial développé par Kovach considère que les symptômes comportementaux et psychologiques ne s’expliquent pas uniquement par la pathologie elle-même, mais également par l’environnement physique et psychosocial. Kovach, dans son modèle, établit que les personnes âgées atteintes de démence ressentent un inconfort intrapsychique dû à un déséquilibre entre une sur ou sous stimulation sensorielle. Cela a pour conséquence de générer des comportements d’agitation et un déclin de la fonction sociale (Kovach, 2000). Milev décrit Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014 également que la privation ou la sur-stimulation sensorielle des personnes âgées atteintes de démence peut provoquer de la tristesse, de l’ennui, de l’agitation, de la dépression, etc. (Milev et al., 2008). Dans ce contexte, nous avons souhaité mettre en place une démarche d’accompagnement, un état d’esprit, un positionnement d’écoute et d’observation, basés sur des propositions de stimulation et d’exploration multisensorielles, privilégiant la notion de « prendre soin » et ce, dans une ambiance sécurisante. Le concept s’articule autour de 3 dimensions : – Un espace COCOON : les patients valides ou semivalides y sont accueillis par notre personnel soignant, coiffeuse, esthéticienne. . . pour y recevoir des soins basés sur la stimulation sensorielle (massage des mains, du dos, bain de pieds...) dans une ambiance conviviale, relaxante. – Un espace COCON : propice aux expériences sensorielles et corporelles ; il est à la fois apaisant et stimulant. Effets lumineux, jeux de couleurs, de sons, de musique, de parfums, mur représentant une forêt, décorations murales, lampes. . . Cet espace permet d’y accueillir le patient et un accompagnant. L’accès en lit est possible. La projection d’images, de photos parlantes pour le patient est possible. Le plafond est étoilé, renforçant un sentiment de bien-être et permettant de régler l’intensité de la lumière en fonction des besoins du patient. – Le COCON mobile : les patients qui ne peuvent se rendre dans l’espace COCOON ou COCON pourront bénéficier dans leur chambre du COCON-mobile. Ce projet poursuit notre politique du développement du bien-être au sein de nos services et s’inscrit dans les objectifs de notre nouveau plateau gériatrique, qui réunira les différentes branches de notre programme de soins. Une 1re phase s’est achevée en juin 2014 avec l’ouverture d’une unité de 28 lits. La finalité de l’ensemble des travaux est prévue pour janvier 2015. Prévalence de la sarcopénie : impact de l’utilisation de différentes valeurs seuils de diagnostic Beaudart C1,2 , Reginster JY1-3 , Slomian J1,2 , Buckinx F1,2 , Quabron A1 , Dardenne N2 , Bruyère O1,2,4 1. Département des Sciences de la Santé Publique, Épidémiologie et Économie de la Santé, Université de Liège, Belgique ; 2. Unité de soutien en méthodologie et en biostatistiques, Université de Liège, Belgique ; 3. Département du Métabolisme de l’Os et du Cartilage, CHU de Liège, Belgique ; 4. Département des Sciences de la Motricité, Université de Liège, Belgique 9 J. Petermans, N. Berg Situation du problème En 2010, l’European Working Group on Sarcopenia in Older People (EWGSOP) définit la sarcopénie comme étant une perte progressive et généralisée de masse musculaire, couplée à une diminution soit de force musculaire, soit de performance physique. Différentes valeurs seuils de diagnostic sont proposées par l’EWGSOP pour les mesures de masse musculaire appendiculaire, force musculaire et vitesse de marche. L’objectif de cette recherche est d’évaluer la variation de la prévalence de la sarcopénie en fonction de l’utilisation de ces différentes valeurs seuils. Association entre la masse musculaire totale et la densité minérale osseuse de la hanche Beaudart C1,2 , Reginster J-Y1-3 , Slomian J1,2 , Buckinx F1,2 , Bruyère O1,2,4 1. Département des Sciences de la Santé Publique, Epidémiologie et Economie de la Santé, Université de Liège, Belgique ; 2. Unité de soutien en méthodologie et en biostatistiques, Université de Liège, Belgique ; 3. Département du Métabolisme de l’Os et du Cartilage, CHU de Liège, Belgique ; 4. Département des Sciences de la Motricité, Université de Liège, Belgique Situation du problème La masse musculaire appendiculaire a été mesurée par un examen d’absorptiométrie radiologique à double énergie, la force musculaire par un dynamomètre hydraulique et la vitesse de marche a été calculée sur une distance de 4 mètres. Deux différentes valeurs seuils de diagnostic, proposées par l’EWGSOP, ont été comparées pour chacune des variables. Huit critères de diagnostic ont ainsi été établis. La masse corporelle totale se compose à la fois de la masse musculaire et de la masse graisseuse, représentant 95 % du poids corporel, mais également des os. Bien qu’une relation soit observée entre le poids corporel et la densité minérale osseuse (DMO), on note que le rôle de la masse musculaire et de la masse graisseuse sur la DMO reste encore confus. L’objectif de cette recherche est d’évaluer la corrélation entre la masse musculaire et la densité minérale osseuse de la hanche. Résultats Matériel et méthodes 400 sujets ont été recrutés au sein de la Polyclinique Lucien Brull à Liège, Belgique (60,7 % de femmes, âge moyen : 73,9 ± 6,3 ans). La prévalence de la sarcopénie variait de 9,25 % à 18 % en fonction des valeurs seuils utilisées. L’utilisation de la première ou seconde valeur seuil pour la masse musculaire entraîne une importante variation de la prévalence de la sarcopénie (12,6 % versus 16,1 % respectivement). Pour la force musculaire, l’utilisation d’une valeur seuil dépendante de l’indice de masse corporelle (IMC) semble restreindre le nombre de sujets diagnostiqués sarcopéniques (16,1 % avec la valeur seuil générale versus 11,6 % avec celle dépendante de l’IMC). Pour la vitesse de marche, les résultats suivent la même tendance : 14,8 % des sujets ont été diagnostiqués sarcopéniques avec l’utilisation de la valeur seuil générale versus 12,9 % avec l’utilisation de la valeur seuil spécifique au sexe et à la taille des sujets. Les sujets volontaires, âgés de 65 ans et plus, ont été recrutés à la Polyclinique Lucien Brull à Liège, Belgique. La DMO de la hanche et la masse musculaire totale ont été mesurées par un examen d’absorptiométrie radiologique à double énergie. Matériel et méthodes Discussion et conclusion La prévalence de la sarcopénie varie largement selon les valeurs seuils utilisées. Cela peut limiter les recherches cliniques et le développement d’interventions thérapeutiques dans le domaine de la sarcopénie. 10 Résultats 123 sujets ont été recrutés pour cette étude (88,5 % de femmes, âge moyen 74,6 ± 6,4 ans). Une corrélation positive a été observée entre la masse musculaire et la DMO de la hanche (r = 0,40 ; p < 0,001). Après ajustement, par régression multiple, sur l’âge, le sexe, l’indice de masse corporelle (IMC), l’activité physique, la consommation d’alcool et de tabac ainsi que la présence de fractures prévalentes, cette relation positive était toujours significative (= 0,35 ; p = 0,02). Nous avons trouvé une corrélation plus importante entre la masse musculaire et la DMO de la hanche chez les hommes que chez les femmes (r = 0,60 chez les hommes en comparaison à r = 0,32 chez les femmes), mais également chez les sujets présentant un IMC supérieur à 25 kg/m2 en comparaison aux autres (r = 0,51 versus r = 0,09), chez les sujets âgés de 65 ans à 80 ans en comparaison aux sujets âgés de 80 ans et plus (r = 0,38 Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014 Les XVIIes Journées d’automne de la SBGG-BVGG versus r = 0,29) et chez les sujets dépensant au minimum 1 000 kcal/semaine pour leurs activités de loisirs (évalué par le questionnaire Minnesota) en comparaison aux autres (r = 0,44 versus r = 0,28). Discussion et conclusions Une association positive a été observée entre la masse musculaire et la DMO de la hanche. La mise en place de stratégies visant à augmenter la masse musculaire des personnes de plus de 65 ans pourrait donc être potentiellement intéressante pour améliorer la santé osseuse. Étude prospective en cours : évaluation de l’intérêt d’une nouvelle tâche mnésique (le Brumory Test) dans le diagnostic précoce de la maladie d’Alzheimer Kovac V(1), Vanderaspoilden V(2), Colson C(2), Nury, D(1), Benoit F(1) , Surquin M(1), Segers K(2) (1) CHU Brugmann, Clinique de Geriatrie, Bruxelles ; (2) CHU Brugmann, Service de Revalidation Neurologique, Bruxelles, Belgique Introduction L’évaluation des fonctions cognitives des patients presentant une barriere culturelle et linguistique par le neuropsychologue clinicien est difficile par manque d’outils adaptés. Le Brumory Test (BT) est une tâche de mémoire épisodique visuelle impliquant un encodage incident et une reconnaissance de 48 images. Une étude préalable (Vanderaspoilden et al., 2013) indiquait une absence d’effet de la culture sur la tâche. Par ailleurs, dans une population de sujets sains, la tâche ne présentait pas d’effets plancher ni plafond et n’était pas sensible aux différents niveaux de scolarité. Enfin, elle corrélait positivement avec une tâche mnésique visuelle telle que le test des Portes de Baddeley et même verbale comme le RL-RI16 (Grober et Buschke). Objectif Nous cherchons à déterminer l’intérêt de notre test de mémoire, le BT, dans le diagnostic différentiel précoce des démences. Nous souhaitons ainsi étudier la spécificité de cette tâche dans la maladie d’Alzheimer débutante et dans les atteintes cognitives d’origine vasculaire par rapport à une cohorte de sujets sains. Méthodologie Nous examinons les performances au BT des patients présentant soit une maladie d’Alzheimer débutante (Dubois et al., 2010) soit une pathologie vasculaire (vascular cog- Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014 nitive impairment (VCI), Moorhouse & Rockwood, 2008) par rapport aux normes déjà disponibles et nous comparerons également les deux groupes de patients entre eux. Les patients consultant en neuropsychologie, dans le cadre d’une mise au point de leur fonctionnement cognitif pour suspicion de maladie d’Alzheimer débutante ou de pathologie vasculaire cérébrale, se verront proposer, au sein de leur Évaluation neuropsychologique diagnostique, le BT. Pour être inclus dans l’étude, les patients doivent être âgés de 60 à 89 ans, posséder une bonne maîtrise de la langue française et avoir un MMSE ≥ 20/30. Nous comptons inclure 30 patients dans chacun des 2 groupes (Alzheimer et VCI). Des analyses par comparaisons des scores moyens aux tests ainsi que des corrélations entre les différentes performances seront réalisées grâce au logiciel SPSS (analyse de la variance et corrélations). Hypothèse Cette tâche de mémoire étant censée mobiliser les régions cérébrales spécifiquement atteintes au stade débutant de la maladie d’Alzheimer, à savoir les régions temporales internes (Barbeau et al., 2008), nous nous attendons à de moindres performances au Brumory chez des patients présentant une maladie d’Alzheimer débutante que chez des patients présentant une autre pathologie cérébrale, par exemple vasculaire, alors que les résultats à d’autres tâches seraient équivalents voire supérieurs dans le groupe de patients Alzheimer débutants. Vision des soignants sur la mise en route de repas de groupe dans une unité cognitivocomportementale : analyse d’un questionnaire anonyme Chamarro E(1), Huart E(1), Collignon A(1,2), Novalet M(1,2), Woiemberghe N(2), Robberecht J(1), Schelte C(1), Benoit F(1), Surquin M(1) (1) Clinique de Gériatrie, CHU Brugmann, Bruxelles ; (2) Département de Diététique, Brugmann, Bruxelles, Belgique Introduction La malnutrition est fréquente chez le sujet âgé, particulièrement s’il est admis à l’hôpital. Dans notre unité de gériatrie aiguë, la dénutrition est présente chez 74 % des patients. Les repas partagés en communauté dans une salle à manger améliorent la prise alimentaire. Dans le cadre d’un projet de service, à l’initiative du staff infirmier, une unité de soins aigus a instauré un repas de groupe (RG). Un questionnaire anonyme est distribué au sein des soignants pour évaluer leurs rôles, attentes, impressions, et difficultés. 11 J. Petermans, N. Berg Matériel et méthodes Il s’agit d’une collecte de données suite à l’émission d’un questionnaire anonyme remis aux prestataires de soins travaillant dans une unité aiguë cognitivocomportementale, 6 mois après l’élaboration d’un RG. Celui-ci est réalisé le midi, sept jours sur sept. Les patients sont amenés par les soignants dans une salle à manger où les repas sont servis. Certains soignants portent assistance ou supervisent le patient durant toute la durée, ou une partie, du RG. Le questionnaire remis aux soignants comprend 21 questions concernant leurs implications, impressions, interventions et propositions d’amélioration, dans le déroulement de cette initiative. L’équipe comprend 2 médecins, 14 infirmiers, aides-soignants, administratifs et 7 paramédicaux tion de l’administration des suppléments nutritionnels reste imprécise. Tous les intervenants sont demandeurs de continuer le projet en améliorant l’environnement et la structure de la prise en charge. Le passage en hôpital de jour gériatrique permet-il d’éviter des hospitalisations ? Résultats d’une analyse rétrospective Biettlot S, Sentrie M, Bouvier S, Detraux F, de Saint-Hubert M, Swine C, Poulain G, Beerens K, Schoevaerdts D Service de médecine gériatrique, CHU Dinant-Godinne, Yvoir, Belgique Introduction Résultats 83 % (N = 19) des prestataires ont répondu au questionnaire. 95 % étaient favorables à la mise en route des RG. Seule l’inadéquation des locaux était à l’origine de la réticence d’un des prestataires. Selon les répondants, le RG génère un stimulus, une socialisation et une meilleure communication. On y retrouve moins de refus alimentaire et une gestion sécuritaire de l’administration du repas. 95 % des interrogés estiment avoir constaté un impact sur la prise alimentaire. 68 % ont vu un changement de profil de patient inclus au repas de groupe avec l’inclusion progressive de patients dépendants. 58 % ont constaté une réduction de la nutrition artificielle. 90 % sont satisfaits du déroulement et 95 % sont demandeurs de la persistance du RG. 58 % des intervenants ont participé à au moins 10 RG : 64 % des infirmiers, aides-soignants ou administratives, 20 % des paramédicaux, aucun médecin. Parmi les intervenants actifs lors du RG (N = 10), 60 % proposent d’emblée un supplément nutritionnel en fin de repas. Les autres (40 %) proposent le supplément en fonction du profil nutritionnel. 40 % mangent avec les patients. La majorité des problèmes rencontrés lors des repas sont par ordre décroissant : les patients agités, le refus alimentaire, le matériel inadapté (essentiellement couverts). Les demandes d’améliorations proposées sont : environnementales, une meilleure organisation, une présence plus importante, et un matériel adéquat. Conclusion Tous les prestataires de soins sont satisfaits du déroulement et de l’impact du RG. L’implication du personnel est essentiellement issue du personnel infirmier, aide-soignant ou administratif. La ges- 12 L’admission d’une personne âgée en hospitalisation classique est décrite dans la littérature comme une situation augmentant le risque de déclin fonctionnel et de l’apparition de syndromes gériatriques comme le délirium, les chutes ou les infections nosocomiales. L’hôpital de jour gériatrique permet de maintenir la personne dans son lieu de vie habituel tout en offrant une approche diagnostique et thérapeutique. L’objectif de cette étude est d’analyser les caractéristiques de ces patients admis en hôpital de jour gériatrique en tant qu’alternative et de mesurer le taux de conversion en hospitalisation classique. Méthode Analyse rétrospective de 121 patients (116 patients différents) admis en hôpital de jour gériatrique au CHU Dinant-Godinne au cours d’une période de 24 mois (mai 2012 à mai 2014). L’alternative à l’hospitalisation est définie comme une demande d’hospitalisation classique soumise et convertie en admission ambulatoire sur proposition du gériatre. Les situations trop aiguës sont orientées aux urgences. Résultats Les alternatives à l’hospitalisation proviennent des médecins traitants (n = 62 ; 68 %), des urgences (n = 11 ; 10 %), d’autres spécialités (n = 24 ; 20 %) et parfois des familles (n = 2 ; 2 %). L’admission est planifiée dans les 5 jours ouvrables qui ont suivi la demande. Un cinquième des patients est admis par un transport professionnel (n = 25 ; 20 %). Parmi les 121 patients, 62 patients (51 %) ne sont pas connus du service de gériatrie et 77 patients (64 %) n’ont jamais fréquenté l’hôpital de jour gériatrique. L’âge moyen des patients est de 84 ± 6 ans. La proportion de femmes est de 61 % (n = 74). Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014 Les XVIIes Journées d’automne de la SBGG-BVGG Les patients viennent le plus souvent du domicile (n = 84 ; 70 %). Les principaux motifs d’admission à ces alternatives sont : problèmes psychosociaux ou confusion (n = 25 ; 21 %), pathologie aiguë (n = 75 ; 62 %), plaies (n = 8 ; 6 %), chutes (n = 11 ; 9 %), autres problèmes (n = 3 ; 2 %). Tous ces patients ont eu une évaluation gériatrique standardisée. Plus de la moitié des patients ont nécessité des soins et examens spécifiques (biologie [n = 73 ; 60 %], examens médico-techniques [n = 75 ; 62 %], soins infirmiers spécifiques [n = 69 ; 57 %], isolement médical [n = 10 ; 8 %]). Au total, 43 patients (35 %) ont été hospitalisés dont 36 (30 %) le jour même et 7 (6 %) de façon programmée. Sur la période étudiée, deux-tiers des patients ont évité une hospitalisation (n = 78 ; 65 %), ce qui représente une moyenne de 3 par mois. Les patients ayant été hospitalisés ont une durée moyenne de séjour de 15 jours (4-30 jours). Quatre patients sont décédés lors de l’hospitalisation. Conclusion L’hôpital de jour gériatrique peut représenter une alternative aux hospitalisations classiques et a permis d’éviter 39 admissions par an dans notre unité aiguë. En cas d’hospitalisation, les durées de séjour sont plus courtes que la durée moyenne dans le service, suggérant que ces séjours ont pu être mieux préparés. Il est probable que cette prise en charge ait permis d’éviter des passages en salle d’urgence. Une collaboration étroite avec les médecins généralistes et une communication efficace est nécessaire, de même qu’un positionnement par rapport aux situations relevant de la salle d’urgence. Concordance entre la masse musculaire mesurée par impédance bioélectrique et par absorptiométrie radiologique à double énergie Buckinx F(1,2), Reginster J-Y(1,2,3) Dardenne N(2), Croisier JL(4), Kaux JF(5), Slomian J(1,2), Beaudart C(1,2), Bruyère O(1,2,4) 1. Service de Santé Publique, Épidémiologie et Économie de la Santé, Université de Liège, Belgique ; 2. Unité de Soutien en Épidémiologie et en Biostatistiques, Université de Liège, Belgique ; 3. Service du Métabolisme de l’Os et du Cartilage, CHU de Liège, Belgique ; 4. Département des Sciences de la Motricité, Université de Liège, Belgique ; 5. Service de Médecine Physique et de Réadaptation Fonctionnelle, CHU de Liège, Belgique Situation du problème Différentes méthodes permettent d’évaluer la composition corporelle et plus particulièrement la masse Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014 musculaire. Parmi celles-ci, l’absorptiométrie radiologique à double énergie (DXA) est connue pour être la référence. Toutefois, en raison de ses coûts d’achat, d’équipement, de fonctionnement et d’entretien élevés ainsi que de son caractère non portable, son utilisation peut être limitée. L’impédance bioélectrique (BIA) pourrait représenter une alternative intéressante. L’objectif de cette étude était d’évaluer la concordance entre ces deux méthodes d’évaluation de la masse musculaire. Matériel et méthodes La masse musculaire appendiculaire divisée par la taille au carré (MMA/taille2 ) a été mesurée par DXA (Hologic QDR Discovery) et par BIA (InBody S10). La concordance entre les outils a été évaluée par la méthode de Bland-Altman et par le coefficient de corrélation intra-classe (ICC). L’ICC a également été calculé pour évaluer la concordance du testretest de la BIA, effectuée par le même observateur ou par deux observateurs différents. Résultats Deux cent dix-neuf sujets ont été inclus dans cette étude (âge moyen : 43,7 ± 19,1 ans, 51,6 % de femmes). La concordance du test-retest de la BIA est élevée avec un ICC de 0,89 (IC à 95 % : de 0,86 à 0,92) lorsque les mesures sont effectuées par le même observateur et avec un ICC de 0,77 (IC 95 % : 0,72 à 0,82) lorsqu’elles sont effectuées par deux observateurs différents. La concordance entre la masse musculaire évaluée par DXA et BIA était faible (ICC = 0,37 (IC à 95 % : de 0,25 à 0,48)). En effet, la MMA/taille2 estimée était de 9,19 ± 1,39 kg/m2 avec la BIA et de 7,34 ± 1,34 kg/m2 avec la DXA (p < 0,001). En utilisant une analyse de régression multiple, l’équation suivante a été conçue pour obtenir une valeur de masse musculaire avec la BIA proche de celle mesurée par la DXA : MMA/taille 2 (DEXA) = 0,04 * IMC - 0,58 * sexe + 0,69 * MMA/taille2 (BIA) (p < 0,0001, R 2 = 0,89). Ainsi, la sensibilité de la BIA est de 80 % et la spécificité était de 90,7 %. Discussion et conclusion Nos résultats montrent que la BIA est reproductible (analyse intra- et inter-observateurs) pour mesurer la masse musculaire. Néanmoins, comme cela a déjà été suggéré dans la littérature, la BIA semble surestimer la masse musculaire par rapport à la DXA et, par conséquent, une formule devrait être utilisée pour obtenir une valeur de masse musculaire avec la BIA proche de celle obtenue avec l’appareil de référence. 13 J. Petermans, N. Berg Évolution des capacités fonctionnelles et de la composition corporelle de sujets résidant en maison de repos : suivi prospectif d’une durée de 3 mois a été calculée au moyen d’une analyse de variance et les résultats ont été considérés comme significatif au niveau d’incertitude de 5 % (p < 0,05). Buckinx F(1,2), Beaudart C(1,2), Slomian J(1,2), Reginster JY(1,2,3), Croisier JL(4), Petermans J(5), Bruyère O(1,2,4) Résultats 1. Département des Sciences de la Santé Publique, Épidémiologie et Économie de la Santé, Université de Liège, Belgique ; 2. Unité de Soutien Méthodologique en Épidémiologie et en Biostatistiques, Université de Liège, Belgique ; 3. Service du Métabolisme de l’Os et du Cartilage, CHU de Liège, Belgique ; 4. Département des Sciences de la Motricité, Université de Liège, Belgique ; 5. Service de gériatrie, CHU de Liège, Belgique Situation du problème L’objectif de cette étude était d’évaluer, au cours du temps, l’évolution des capacités fonctionnelles et de la composition corporelle de sujets résidant en maison de repos. Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude de suivi prospectif, d’une durée de 3 mois, de sujets volontaires résidant dans 4 maisons de repos situées en Province de Liège, en Belgique. Les caractéristiques démographiques (âge, sexe, état civil, revenu mensuel, niveau d’étude) et cliniques (mesures anthropométriques, statut tabagique, consommation d’alcool, participation à des séances de kinésithérapie, nombre de médicaments consommés, nombre de comorbidités évalué par le CIRS-G, niveau d’activité physique évalué par le questionnaire Minnesota, statut cognitif évalué par le « Mini Mental State Examination », statut nutritionnel évalué par le « Mini Nutritionnal Assessement », qualité de vie évaluée par les questionnaires EQ-5D et SF36, niveaux de dépendance et d’autonomie évalués par les échelles de Katz et de Lawton, peur de chuter, débit expiratoire de pointe, état de fragilité mesuré par l’échelle de Fried) de ces sujets ont été récoltées au moment de l’inclusion. La composition corporelle des participants a été mesurée au moyen d’une technique d’impédance bioélectrique (InBodyS10) et les capacités fonctionnelles et motrices ont été évaluées au moyen de l’échelle de Tinetti, du « Short Physical Performance Battery », du test « Timed Up and Go », de la force de préhension mesurée au moyen d’un dynamomètre hydraulique de type Jamar® et de la force de résistance mesurée au moyen du Grip Work. Ces variables ont été récoltées au moment de l’inclusion (T0) et après 3 mois de suivi (T3). L’évolution entre T0 et T3 14 Cent-dix-huit sujets ont été inclus dans l’étude. La population était majoritairement féminine (76,8 %) et était âgée, en moyenne, de 85,2 ± 7,62 ans. Les bilans à T3 ont été réalisés chez 95 sujets (4 refus, 3 décès, 9 incapacités physiques, 1 retour au domicile et 6 absences). Une diminution significative (p = 0,02) de la force de préhension a été observée entre T0 (23,4 ± 16,9 kg) et T3 (19,9 ± 11,5 kg). La force maximale au test de force de résistance (grip work) est également significativement diminuée entre le début (21,4 ± 16,7 kg) et la fin (17,9 ± 10,9 kg) de la période de suivi (p = 0,02). Aucune évolution statistiquement significative entre T0 et T3 n’a cependant été observée pour les autres variables étudiées, dont la composition corporelle. Discussion et conclusion Bien que la durée de suivi reste relativement courte (3 mois), nous observons une dégradation de la force de préhension chez des sujets âgés institutionnalisés. Par contre, aucun changement de composition corporelle, y compris la masse musculaire, n’est observé dans cette étude. Évaluation du nombre de résidents en maison de repos bénéficiant d’une supplémentation en vitamine D Buckinx F(1,2), Reginster J-Y(1,2,3), Cavalier E(4), Slomian J(1,2), Beaudart C(1,2), Bruyère O(1,2) 1. Service de Santé Publique, Épidémiologie et Économie de la Santé, Université de Liège, Belgique ; 2. Unité de Soutien en Épidémiologie et en Biostatistiques, Université de Liège, Belgique ; 3. Service du Métabolisme de l’Os et du Cartilage, CHU de Liège, Belgique ; 4. Département de Chimie Médicale, CHU de Liège, Belgique Situation du problème Un statut suboptimal en vitamine D est très fréquent chez les personnes âgées, particulièrement chez celles qui sont institutionnalisées. Or, des études épidémiologiques suggèrent qu’un statut optimal en vitamine D est associé à un risque d’évènements de santé indésirables diminué. Une supplémentation en vitamine D est, par conséquent, souvent recommandée chez les sujets âgés et fragiles. Le but de cette étude était de déterminer le nombre de sujets recevant une supplémentation en vitamine D parmi les sujets résidant en maison de repos. Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014 Les XVIIes Journées d’automne de la SBGG-BVGG Matériel et méthodes Il s’agit d’une étude transversale réalisée en début d’année 2014 dans 4 maisons de repos en Belgique. Les données relatives à la prise d’une supplémentation en vitamine D ainsi que la dose consommée étaient récoltées dans les dossiers médicaux. Résultats Un total de 156 sujets âgés institutionnalisés (âge moyen : 84,8 ± 8,4 ans, 76,6 % de femmes) ont été inclus dans cette étude. Septante-huit d’entre eux (soit 50 %) étaient supplémentés en vitamine D à la dose médiane de 880 UI/jour (P25-P75 : 833 UI/jour-3571 UI/jour). Seulement 5 d’entre eux (6,4 %) recevaient une dose moyenne inférieure à 800 UI/jour et 47 (60,3 %) une dose moyenne quotidienne comprise entre 800 et 1 000 UI/jour. Les sujets supplémentés en vitamine D avaient, comparativement aux sujets non-supplémentés, un indice de masse corporelle significativement plus bas (25,1 ± 4,7 kg/m2 vs. 27,1 ± 4,9 kg/m2 , p = ,01), un nombre de médicaments consommés plus important (10,6 ± 3,7 vs. 9,1 ± 4,3 p = ,02) et des fonctions physiques plus faibles. Celles-ci étaient évaluées d’une part par le “short physical performance battery” (4,5 ± 2,9 points vs. 5,6 ± 3,1 points, p = ,03) et, d’autre part, par le test du “timed up and go” (32,9 ± 30,5 secondes vs. 23,4 ± 12,7 secondes, p = ,01). Cependant, aucune différence entre les 2 groupes n’a été observée pour le sexe, l’âge, l’utilisation d’une aide à la marche, le niveau d’activité physique (évalué par le questionnaire “Minnesota”), le statut cognitif (évalué par le “Mini Mental state Evaluation”), la qualité de vie (évaluée par le “EQ-5D” et le “SF-36”), le niveau de dépendance (évalué par l’indice de Katz), l’état nutritionnel (évalué par le “Mini Nutritional Assessment”), le nombre de comorbidités, la marche et l’équilibre (évalués par le test de Tinetti), la peur de chuter, la force de préhension, le débit de pointe, le niveau de fragilité (évalué par les critères de Fried) et la masse musculaire appendiculaire (mesurée par impédance bioélectrique). Discussion et conclusion Par rapport à ce qui avait été observé en Belgique il y a quelques années, il semble que le nombre de sujets institutionnalisés supplémentés en vitamine D augmente, même s’il n’est pas encore optimal. Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014 Insulin sensitivity and secretion differ between elderly-onset and habitual-onset type 2 diabetes in older patients Christiaens A(1), Jonas C(2)*, Ahn S(3)*, Boland B(1)◦ , Rousseau MF(3)*, Hermans MP(2)* Divisions of Geriatric Medicine (1), Endocrinology & Nutrition (2), Cardiology (3), Cliniques universitaires St-Luc ; Instituts de Recherche Expérimentale et Clinique (IREC)* et Santé et Société (IRSS)◦ ; Université catholique de Louvain ; Brussels, Belgium Introduction Hypoglycemic events should be avoided in older patients with type 2 diabetes mellitus (DM2). Such events largely depend on the prescribed glucose-lowering therapy as well as the patient’s insulin secretion and sensitivity. If these latter two metabolic variables differ according to whether DM2 is diagnosed before or after the age of 65 years, such an observation should be taken into account in order to aim at appropriate glucose management in older diabetic patients. Methods Cross-sectional study including 333 consecutive subjects aged 75 years or more, followed for DM2 at the outpatient diabetes clinic of an academic hospital in Brussels by one of us (MPH). DM2 was classified as habitual-onset diabetes (HODM2) when diagnosed <65 years, or elderly-onset diabetes (EODM2) when diagnosed ≥65 years. Socio-demographic, medical, pharmacological, anthropometric, metabolic data (e.g. insulin sensitivity and -cell function assessed by the HOMA model) as well as diabetic history and complications (micro- and macroangiopathies) were collected over the first visits. The statistical significance (p <0.05) of differences was assessed using Student’s t-test, Welch’s test or Fisher’s Exact test. Results Patients with EODM2 (n=95; 82±5 years), as compared to HODM2 (n=238, 77±6 years), had a shorter history of DM2 (10±5 vs. 22±10 years). Both groups were similar in terms of cardio-vascular risk factors and metabolic syndrome profile. The prevalence of complications was lower at the micro-vascular level (43 vs. 67%, p=0.0001) 15 J. Petermans, N. Berg but similar at the macro-vascular one (47 vs. 51%). EODM2 patients significantly differed from HODM2 in four anthropometric and metabolic characteristics: lower BMI (26.8 vs. 29.0 kg/m2 ), lower body fat mass (24.1 vs. 26.7 kg), higher insulin sensitivity (67 vs. 56%) and higher residual -cell secretion (67 vs. 56%). EODM2 patients, as compared to HODM2 ones, received significantly less intensive antidiabetic regimens, specifically oral ones (none: 19 vs. 2%; or one: 29 vs. 11%) and insulin (30 vs. 60%, p<0.001) at a lower mean daily dosage (0.47 vs. 0.61 IU/kg), with one single daily injection (38 vs. 20%). Overtime, the average HbA1c was not different in EODM2 and HODM2 patients (7.3±1.3 vs. 7.6±1.3%). Conclusion EODM2 patients significantly differ from HODM2, as they present with lower fat mass, higher insulin sensitivity, and higher insulin residual secretion. Such metabolic features might expose EODM2 patients to a higher risk of hypoglycemia when prescribed glucose-lowering drug regimens similar to those used in HODM2 patients. In EODM2 patients, recommended HbA1c target (7%≤ HbA1c ≤8.5%) can be attained using light anti-diabetic drug regimens. Increased frailty in older patients with type 2 diabetes and malnutrition Christiaens A(1), Beeckmans M(1), Hermans MP(2), Boland B(1,3) Geriatric Medicine(1), Endocrinology and Nutrition(2), Cliniques universitaires St-Luc, Brussels Institute of Health and Society(3), UCLouvain, Belgium Introduction Type 2 diabetes is a heterogeneous syndrome in the elderly, which may be associated with malnutrition. This study aimed at exploring features of older patients suffering from both diabetes and malnutrition. Methods Cross-sectional study among 172 older diabetic patients (83±4 years; sex ratio 1:1) admitted to medical or surgical wards of a Belgian teaching hospital (2012-2013). Four inclusion criteria were used: older age (≥75 years), type 2 diabetes mellitus, risk of functional decline (ISAR ≥2), and comprehensive geriatric assessment performed by the internal liaison team, including a short mini-nutritional assessment (MNA-SF, score range: 0-14). We compared the patients with malnutrition (MNA-SF ≤7/14) to those without 16 malnutrition in terms of socio-demographic, diabetic and geriatric variables, as well as vital status (01/2014), using appropriate statistics (chi2 and t-tests). Results The 44 diabetic patients with malnutrition (MNA-SF 5.8±1.6), as compared to the 128 ones without malnutrition (MNA-SF 10.7±1.7), were of similar age and gender. No prevalence difference was found, according to the presence of the absence of malnutrition, as far as hypertension (78%), ischaemic disease (62%), grade IV-V renal failure (22%) or micro-angiopathic complications (17%) were concerned. No difference was observed either in common geriatric syndromes, e.g. multiple falls (49%), use of ≥ 10 medications daily (43%), chronic pain (34%), visual impairment (33%) or cognitive decline (32%). Diabetic patients with malnutrition more frequently presented with HbA1c <7% (62 vs. 46%, p=0.004), which was less frequently measured during the hospital stay (57 vs. 72%, p=0.01). They more frequently (p <0.05) had dependence in 3 or more basal ADL (54 vs. 34%), nursing home residency (36 vs. 10%) and high risk of functional decline as predicted by ISAR ≥ 4 (70 vs. 46%) or SHERPA ≥7 (64 vs. 43%). Their mortality rate, assessed in January 2014, was higher (34 vs. 19%, p=0.05). Conclusions Malnutrition was present in 1 in 4 older patients with diabetes mellitus. This subgroup of patients with diabetes and malnutrition deserves increased medical attention, as it shows higher prevalence of inappropriately low HbA1c, as well as higher risk of functional decline and mortality. Easy-to-use clinical criteria for screening malnutrition in older patients with type 2 diabetes mellitus Christiaens A(1), Beeckmans M(1), Hermans MP(2), Boland B(1,3) Geriatric Medicine(1), Endocrinology and Nutrition(2), Cliniques Universitaires St-Luc, Brussels; Research Institute of Health and Society(3), UCLouvain, Belgium Introduction Malnutrition is associated with a high mortality risk in older patients with type 2 diabetes mellitus, and can be diagnosed with the mini-nutritional assessment short form (MNA-SF). Nevertheless, in the daily practice, MNASF is not systematically performed in geriatric inpatients, partly due to lack of time and/or missing data. This study aimed at Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014 Les XVIIes Journées d’automne de la SBGG-BVGG identifying some easy-to-use, easily gathered and effective clinical criteria for screening malnutrition in older patients with diabetes. Methods Cross-sectional study in older diabetic patients admitted to medical or surgical wards in a Belgian academic hospital (2012-2013). The four inclusion criteria were met by 172 patients (83+/- 4 years old; sex ratio 1:1), i.e. older age (≥75 years), type 2 diabetes mellitus, risk of decline (ISAR ≥2) and comprehensive geriatric assessment (CGA) performed by the internal liaison team. Searching clinical criteria for screening malnutrition, we compared the patients with malnutrition (MNA-SF ≤ 7/14) to those without malnutrition in terms of mid-arm circumference (MAC) and MNA-SF items (scores for mobility and neuropsychological problems, body mass index; history over the past 3 months of weight loss, psychological stress/acute disease or food intake decline). Appropriate statistics were used (2 and t-tests) to test the observed differences. Results Older diabetic patients with malnutrition (n=44, MNASF 5.8 +/-1.6), as compared to those without malnutrition (n=128, MNA-SF 10.7+/-1.7), were similar in age and gender but presented with smaller MAC (25.2 +/-3.3 vs. 28.6 +/- 3.9 cm, n=151, p<0.001). MAC<27 cm (median value) was more frequently detected in patients with malnutrition (68 vs. 32%, ORatio=4.5, 2 1df 13.7, p<0.001), and offered fair screening characteristics (sensitivity 68%, specificity 67%) at this cut-off value. Comparing the MNA-SF items in patients with and without malnutrition, we observed differences in mobility problems (scores: 0.84 vs. 1.25; =0.41), neuropsychological troubles (1.02 vs. 1.48; =0.46), body mass index (1.41 vs. 2.68; =1.27, n=121) as well as in reports of weight loss (0.82 vs. 2.13; =1.31), of psychological stress/acute disease (1.09 vs. 1.69; =0.60) and of food intake decline (0.59 vs. 1.46; =0.87) over the past 3 months. Conclusions Mid-arm circumference (MAC) was more easily available, and MAC below the median value (<27 cm) was a clue for malnutrition. As far are MNA-SF items were concerned, the largest score differences between the two groups were body mass index (missing in 30%) and reports of food intake decline or weight loss over the previous three months. These latter three criteria might - as it is the case for small MAC - prompt further nutritional assessment in settings where MNA-SF is not systematically. This Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014 twostep strategy - i.e. initial screening with a few simple criteria followed when present by assessment using the MNA-SF – might help better diagnose and manage older patients with diabetes and malnutrition in the daily practice. Can geriatric features help identify in the Emergency Department high risk older patients? De Brauwer I(a,c), Thys F(b,d) Verschuren F(b,d), Boland B(a,c), D’Hoore W(c), Cornette P(a,c) Departments of Geriatric Medicine (a) and Acute Medicine (b), Cliniques universitaires Saint Luc , Brussel, Institute of Health and Society (IRSS) (c) and Institute of Experimental and Clinical Research (IREC) (d), Université Catholique de Louvain, Belgique Background & aim Proper identification in the Emergency Department (ED) of older patients at high risk of adverse geriatric events is a challenge, as time-consuming scores perform poorly. We tested the hypothesis that some easily available geriatric features might be helpful in this matter. Methods Prospective cohort study with 3-month follow-up of 355 patients aged 75 years or more admitted through the ED to a non-geriatric ward of a Belgian tertiary hospital (unplanned admission). Data was collected in the ED: frailty scores (ISAR≥3, SHERPA≥5), geriatric features, e.g. acute functional decline (washing and clothing), disorientation (time and space), small Mid Arm Circumference (MAC<23 cm), falls (within last year). The endpoint was a composite outcome: 3-month incidence of functional decline (in ≥1 Katz domain), institutionalization or death. Results In this older cohort (mean age 83 +/- 5 years), the outcome incidence (44%) showed significant (p<0.001) and higher association with acute pre-admission functional decline (Risk Ratio: RR=2.2), ISAR≥3 (RR=1.9), disorientation (RR=1.7) and SHERPA≥5 (RR=1.7). Conclusions Some geriatric features, easily available in the ED, offer similar yield as frailty scores to predict adverse geriatric events at three months. In ED where the frailty scores are not routinely used, recent functional decline and disorientation could be used as red flags to identify and manage high risk older patients. 17 J. Petermans, N. Berg Implémentation d’un logigramme de dépistage systématique de la sarcopénie en hôpital de jour gériatrique Gazzotti C, Rychlik M et l’équipe pluridisciplinaire de l’hôpital de jour gériatrique (HJG), Berg N CHR Citadelle Liège, Belgique Introduction La sarcopénie est un syndrome gériatrique au même titre que les troubles de la continence ou les chutes. Le diagnostic de sarcopénie a été redéfini en 2010 sur base de l’association d’une perte de masse musculaire et perte de force ou de performance. Objectifs 1. Implémenter un outil simple de dépistage de la sarcopénie répondant à la nouvelle définition selon l’EWGSOP ; 2. Mesurer la prévalence de la sarcopénie pour tous les nouveaux patients âgés de plus de 75 ans admis en hôpital de jour gériatrique. Matériel et méthode Le logigramme de dépistage est initié et complété par l’infirmière qui accueille le patient dès l’admission. La première étape est la mesure de la vitesse de marche sur une distance de 4 m dans le couloir au sein de l’HJG. En fonction du résultat, une mesure de force de préhension de la main dominante est réalisée (Dynamomètre de Jamar) et/ou une impédancemétrie pour la mesure de la composition corporelle (Biomatrix). Résultats 270 nouveaux patients d’une moyenne d’âge de 82,7 ans ont été admis entre le 17/2/14 et le 30/6/14. Lors de cette période, 23 n’ont pas pu être testés pour la vitesse de marche. Sur les 247 patients évalués (82 hommes et 165 femmes), 77 patients sont sarcopéniques soit 31,2 % de notre population. Conclusion Le dépistage systématique de la sarcopénie est possible sur un plan pratique dans le cadre d’une prise en charge à l’hôpital de jour gériatrique, quel que soit le motif d’admission. Ce dépistage a été confié principalement à l’infirmière qui accueille le patient. La prévalence de la sarcopénie mesurée selon ce logigramme est de 31,2 %. Une analyse plus approfondie des caractéristiques de cette population sarcopénique est en cours. 18 Validation des paramètres de marche par un système accélérométrique (Locométrix®) à l’aide d’un système opto-électronique 3D (Coda Motion®) Gillain S(1), Schwartz C(2), Dramé M(3), Demonceau M(4), Bruyère O(4,5,7), Croisier JL(4), Brüls O(2), Garraux G(6), Reginster JY(5,7), Petermans J(1). (1) Service de gériatrie, CHU de Liège, Belgique ; (2) Laboratoire d’analyse du mouvement humain (LAMH), Université de Liège, Belgique ; (3) Hôpital Robert Debré, Pôle Recherche et Innovation, CHU de Reims, France ; (4) Département des sciences de la motricité de l’Université de Liège, Belgique ; (5) Département des Sciences de la Santé Publique, Épidémiologie et Économie de la Santé, Université de Liège, Liège, Belgique ; (6) Service de neurologie, CHU de Liège, Belgique ; (7) Unité de Soutien Méthodologique en Épidémiologie et en Biostatistiques, Université de Liège, Liège, Belgique Situation du problème Le Locométrix® est un accéléromètre triaxial portable permettant l’analyse de la marche et l’obtention de variables telles que la vitesse de marche, la cadence, la longueur des pas, la symétrie (considérant les pas gauches et droits) et la régularité (considérant les cycles successifs des pas) de la marche. Bien que la reproductibilité de cette méthode ait été publiée, la validation externe de cet outil lors de l’analyse de la marche reste non documentée. Ce travail souhaite valider les variables de marche fournies par le Locométrix® en les comparant aux mêmes variables obtenues à l’aide d’un système d’analyse optoélectronique tridimensionnelle du mouvement, le Coda Motion® précédemment utilisé comme méthode de référence. Matériel et méthode 19 volontaires (dont 8 femmes) ont été équipés simultanément de l’accéléromètre Locométrix® (porté au niveau des 2e et 3e vertèbres lombaires) et de 4 capteurs de mouvements permettant l’étude cinématique de la marche (1 capteur placé sur la face dorsale de chaque gros orteil, 1 capteur placé à chaque talon). Il leur a été demandé de réaliser cinq « marches » à vitesse confortable en tâche simple, dans un couloir rectiligne de 35 mètres de long au sein duquel, la vitesse de marche « stabilisée » est chronométrée sur un parcours de 23,04 mètres. La longueur des pas et la cadence ont été obtenues à l’aide du Locométrix® à partir des courbes d’accélération lors d’une marche stabilisée de 20,48 secondes. Le Coda Motion, placé à mi-chemin du parcours de marche, étudie le mouvement de chacun des 4 capteurs durant 3-4 cycles de marche stabilisée, durant Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014 Les XVIIes Journées d’automne de la SBGG-BVGG lesquels, il permet de mesurer une vitesse, une longueur des pas et une cadence moyennes. Au total, 95 échantillons de marche stabilisée sont disponibles à l’analyse statistique (19 volontaires réalisant 5 fois le même parcours). La reproductibilité intra-sujet des mesures a été évaluée par le calcul du coefficient de corrélation intra-classe (ICC). Une valeur supérieure ou égale à 0,80 témoigne d’une bonne reproductibilité. Situation du problème Résultats Les admissions hospitalières non programmées augmentent avec l’âge conduisant de plus en plus de patients au sein d’unités non gériatriques. La gériatrie de liaison permet d’identifier leurs conditions gériatriques. Les objectifs de ce travail étaient : (i) d’identifier les caractéristiques gériatriques de patients avec pathologies cardiaques aiguës hospitalisés de manière non programmée en fonction des unités d’accueil (cardiologie versus gériatrie) ; (ii) comparer la durée de séjour et ses déterminants dans ces unités. Les ICC calculés, tous âges confondus, sont tous supérieurs à 0,95. Matériel et méthodes Discussion Les ICC calculés peuvent être considérés comme excellents. Les différences de quelques centièmes présentes entre les vitesses et longueur des pas moyennes relevées par le Locomérix® et celles relevées par le Coda Motion® sont essentiellement expliquées par les imprécisions inhérentes au chronométrage. La littérature disponible ne permettant pas aux auteurs d’appréhender la méthode de calcul des paramètres « symétrie » et « régularité » avec le Locométrix®, ces deux derniers n’ont actuellement pas encore pu être validés lors de ce travail. Conclusion Les variables vitesse, longueur des pas et cadence moyennes obtenues par la méthode accélérométrique sont comparables aux mêmes variables obtenues par la méthode cinématique. Ces résultats tendent à démontrer la validité des mesures réalisées par le Locométrix®. De futurs travaux devraient envisager de valider les paramètres symétrie et régularité. Analyse comparée en fonction de l’unité d’accueil (cardiologie versus gériatrie) de patients âgés admis de manière non programmée et présentant une pathologie cardiaque aiguë : un outil pour améliorer la qualité de l’offre de soins gériatriques Mabibi W(1,2), Compté N(1,2), Richard C(1,2), Benhadi N(1,2), Bossaert L(1,2), Van der Maren AS(1,2), Frère C(1,2), Mbengo N(3), Klein T(3), Leruste B(1), Fievet P(1), Vandermeeren A(1), De Breucker S(1), Pepersack T(1) 1. Service de Gériatrie, 2. Équipe de liaison, 3. Cellule RCM-RPM, Hôpital Erasme, 4. Étudiante à la Solvay Business School. Université Libre de Bruxelles (ULB), Belgique Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014 Design : étude rétrospective de dossiers médicaux au sein d’un hôpital académique (850 lits) comprenant 24 lits de cardiologie et 24 lits de gériatrie. Patients : de plus de 75 ans fragiles et présentant plus de 3 pathologies dont au moins un problème cardiaque aigu, admis en urgence entre septembre 2013 et février 2014, hospitalisés soit en cardiologie soit en gériatrie. Ces patients ont été évalués dans le cadre d’une évaluation gérontologique standardisée. Résultats Les 122 patients vus par l’équipe de liaison en cardiologie ont été comparés aux 214 patients cardiaques en gériatrie (parmi les 314 admissions en gériatrie) pendant la même période. Comparés aux patients cardiaques de la gériatrie, les patients de cardiologie ne différaient pas en termes d’âge, de mortalité mais présentaient une prévalence plus élevée des conditions gériatriques suivantes : chutes (66 vs 45 %, p < 0,001), complexité sociale (41 vs 13 %, p < 0,001), malnutrition (64 vs 51 %, p = 0,026), dépendance fonctionnelle (62 vs 50 %, p = 0,030), incontinence (45 vs 23 %, p < 0,001) comme en atteste un nombre moyen plus élevé de conditions gériatriques (3,9 ± 2,0 vs 3,0 ± 2,1, p < 0,001). La durée moyenne de séjour en cardiologie était modérément plus courte par rapport à celle des patients cardiaques hospitalisés en gériatrie (17 ± 14 vs 21 ± 14 jours, p = 0,017). La présence d’incontinence est associée à une durée de séjour de plus de 18 jours en cardiologie en analyse univariée (OR 2,27, IC95% 1,06-4,86, p = 0,033). Conclusion Sous réserve des limitations de cette étude (aspect rétrospectif, petit nombre de patients, dépistage probablement incomplet de la fragilité en cardiologie, etc.), à pathologies cardiaques aiguës identiques, les sujets de plus 75 ans hospitalisés de manière non programmée dans l’unité de cardiologie présentent un profil gériatrique plus lourd que ceux admis en gériatrie. 19 J. Petermans, N. Berg Discussion Ceci conduit à une réflexion interdisiciplinaire (médicale, paramédicale et économique) sur l’optimisation de l’orientation des patients âgés admis en urgence et l’offre de lits gériatriques aigus au sein de l’hôpital. des projets OT [OR = 0,45, 95%IC : 0,22-0,90] et CMOT [OR = 0,43, 95%IC : 0,23-0,78] sur la réduction du risque de chute à 6 mois par rapport aux patients bénéficiant de projets de maintien à domicile, mais sans ergothérapie [OR = 1,06, 95%IC : 0,61- 1,84]. Discussion L’apport de l’ergothérapie dans la prévention des chutes chez des personnes fragiles âgées d’au moins 60 ans vivant à domicile Maggi P(1), de Almeida Mello J(2), Delye S(1), Van Durme T(3), Macq J(3), Cès S(3), Declercq A(2), Gosset C(1) 1. Université de Liège, Département des sciences de la santé publique ; 2. Katholieke Universiteit Leuven, Lucas ; 3. Université Catholique de Louvain, Institut de Recherche Santé et Société (IRSS), Belgique Situation du problème De 2010 à 2014, l’Institut national d’assurance-maladie invalidité (INAMI) a financé 63 projets de soins innovants dont l’objectif était de maintenir à domicile, le plus longtemps possible, des personnes âgées (PA) fragiles de 60 ans et plus. L’un des instruments d’évaluation de l’évolution de l’état de santé utilisé est l’interRAI-HomeCare qui, de façon holistique, englobe les santés physique, psychique et sociale d’un individu. Il identifie par ailleurs des situations spécifiques (CAP) comme celles à risque de chute, évènement qui, en particulier pour une personne âgée, conduit, dans bon nombre de cas, à une perte d’autonomie et d’indépendance. L’objectif de cette étude est de mettre en évidence l’impact d’une intervention d’ergothérapie sur le risque de chute à 6 mois chez des personnes fragiles âgées d’au moins 60 ans vivant à domicile. Matériel et méthodes Chaque patient inclus dans un projet de maintien à domicile a été évalué dès son inclusion et au minimum tous les 6 mois, jusqu’à son départ du projet. Pour cette étude longitudinale, 3 types de projets ont été identifiés et comparés : (1) ceux n’offrant que de l’ergothérapie à domicile (OT, N = 123), (2) ceux proposant de l’ergothérapie avec une composante de case management (CMOT, N = 206) et (3) ceux n’offrant aucune intervention d’ergothérapie (PSOT, N = 1210). Dans le cadre de ces projets pilotes, la principale intervention de l’ergothérapeute consistait en une adaptation de domicile. Un patient qui a déjà chuté et qui présente donc un risque de récidive élevé, réduit de 55 % à 57 % son risque de chuter à nouveau s’il bénéficie d’un aménagement de son domicile par un ergothérapeute. Le bénéfice différentiel est faible entre les projets OT et ceux offrant une composante de case management supplémentaire, mais est indéniablement significatif si on compare ces 2 types de projets à ceux n’offrant aucune intervention d’ergothérapie. D’autres études, anglo-saxonnes pour la plupart, en plus de conforter ces résultats, confèrent à l’adaptation du domicile par un ergothérapeute un impact positif sur le niveau de dépendance dans les activités de la vie quotidienne en le diminuant. Conclusion L’aménagement de domicile par un ergothérapeute semble être une initiative efficace dans la prévention à 6 mois des (re)chutes des personnes âgées d’au moins 60 ans. Dans un avenir proche, avec un effectif plus important encore, notre objectif est de constater, sur la durée (à un an et plus) si l’effet d’un aménagement de domicile par un ergothérapeute sur le risque de chute se stabilise, augmente ou diminue. Inappropriate use of antiplatelet therapy in older patients receiving long-term anticoagulant therapy for atrial fibrillation Marien S(1), Dalleur O(2,5), Maes F(3), Scavée C(3), Spinewine A(2,5), Boland B(1,4) 1. Geriatric Medicine, Cliniques Universitaires Saint-Luc ; 2. Pharmacy, CHU Dinant-Godinne ; 3. Cardiology, Cliniques Universitaires Saint-Luc ; 4. Institute of Health and Society ; 5. Louvain Drug Research Institute, UCLouvain, Belgium Introduction Résultats Parmi les 1 539 individus qui constituaient l’échantillon, la moyenne d’âge était de 81 ans avec une représentation plus importante du sexe féminin (73,5 %). L’analyse multivariée témoigne de manière significative de l’efficacité 20 Older patients with atrial fibrillation who receives anticoagulation (AC) sometimes also receive antiplatelet therapy (AP). AP significantly increases the risk of major bleeding in these patients. Using recent guidelines, we studied the AP appropriateness in these patients. Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014 Les XVIIes Journées d’automne de la SBGG-BVGG Methods Introduction Cross-sectional study including 317 patients (84± 5 years) in a Belgian teaching hospital (2008-2010) who met all the five following criteria: age ≥ 75 years, atrial fibrillation, high risk of cardio-embolism (CHADS2≥2), long-term use of oral AC, and comprehensive geriatric assessment. The annual risk of major bleeding was assessed using the HEMORR2HAGES score. The main endpoint was to determine whether AP use, observed in 89 patients, was appropriate (prescribed within the twelve months after myocardial ischemia or coronary stenting) or not according to recent guidelines, based on detailed analysis of the cardiovascular medical records. Older patients with symptomatic severe aortic stenosis (SAS) unable to undergo surgical valvular replacement receive either a transcatheter aortic valve implantation (TAVI) or a medical therapy. The aim of this study was to describe cardiac, medical and geriatric characteristics associated with the TAVI option in this frail population. Results AP use was appropriate in 12 but inappropriate in 77 of the 89 patients on AC. The 77 patients with inappropriate AP differed from the 228 patients without AP therapy in terms of male gender (57 vs. 43%, p=0.04), diabetes mellitus (32 vs. 18%, p=0.01), and ischemic vascular disease (62 vs. 45%, p=0.01). No difference was observed as far as geriatric syndromes and functional or cognitive statuses were concerned. The predicted annual risk of major bleeding was higher in the 77 patients on AP than in the 228 patients without AP (9.3±2.4% vs. 7.4±2.6%, p<0.001). Withdrawing AP in the 77 patients would lead to an annual bleeding risk of 7.5±2.9%. Conclusions AP is used in one in four older patients on long-term AC for atrial fibrillation. This AP use is most frequently (86%: 77/89) inappropriate, according to the recent guidelines, which emphasize the importance of AP withholding or withdrawing in the absence of a recent ischemic event or coronary stenting (<12 months). Such an evidence-based pharmacological decision might prevent each year 2% of major bleeding in the older population on anticoagulation. Geriatricians, cardiologists and diabetologists should aim at a consensus on the appropriate anti-thrombotic regimen in older patients in atrial fibrillation. Characteristics associated with TAVI decision making in older patients with severe aortic stenosis Paul J(1), Kefer J(2,3), Beeckmans M(1), Speybroeck N(4), Boland B(1,4) Geriatric Medicine(1), Cardiology(2), Cliniques universitaires Saint-Luc, Brussels ; Institutes of Clinical Research(3) and of Health and Society(4), UCLouvain, Belgium Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014 Methods Baseline analysis of a cohort of 175 patients aged 75 years or more with symptomatic SAS (<1.0 cm2 ) admitted to the cardiology department of an Belgian academic hospital over 54 months (01.2009-07.2013, period with no TAVI reimbursement in Belgium), and evaluated by the geriatric liaison team. Twenty variables were prospectively collected and classified into cardiac (aortic valve area and transvalvular gradient, left ventricular shortening fraction, pulmonary artery pressure, atrial fibrillation, ischemic cardiomyopathy, and EuroScore I), medical (diabetes, obesity, stroke, renal impairment, COPD, medications, and Charlson co-morbidity index score), and geriatric ones (Katz, Lawton, malnutrition, falls, cognitive decline, and ISAR score). The TAVI (T) or the medical (M) option was decided by the cardiological staff. Group T and group M were compared using odds ratios [OR] and their p-values (*<0.05; **<0.01; *** <0.001). Results Group T (n=81) and group M (n=94) were comparable for gender and age (overall, n=175: 62% women; mean ± SD: 85.4±5 years) and for 15 variables, e.g. daily medications (8±3 drugs), aortic valve area (0.60±0.16 cm2 ), left ventricular shortening fraction (0.30±0.12), pulmonary artery pressure (40±20 mmHg), body mass index (24±6 kg/m2 ), prevalence of ischemic cardiomyopathy (46%), atrial fibrillation (35%) and diabetes (28%). However, 5 variables differed between group T and group M, the former showing lower prevalence of previous stroke (7 vs. 24%) [0.25**], denutrition (MNA-SF<8/14 and/or albumin<35 g/L: 29 vs. 54%) [OR: 0.34**], low peak transvalvular gradient (<50 mmHg: 15 vs. 34%) [0.34**], current renal impairment (eGFR<40 mL/min: 21 vs. 37%) [0.45*] and fonctionnal dependency in instrumental activities (Lawton<3/7: 31 vs. 50%) [0.45*]. Fewer patients in group T than in group M showed a high score for the risk of functional decline (ISAR score≥3/6: 67 vs. 82%) [0.45*] and for the risk of death associated with medical co-morbidities (Charlson index score ≥3: 40 vs. 68%) [0.31***] but not with cardiac variables (EuroScore I>30%: 38 vs. 45%, p=0.70). 21 J. Petermans, N. Berg Conclusions Results Besides organ diseases affecting the brain, the heart and the kidney, two geriatric features - namely malnutrition and functional dependency - seem to come into play in the complex process of TAVI decision making in frail older patients with SAS. These results confirm the need of a co-management shared by cardiologists and geriatricians to offer the best individualized treatment option in a patient-centered care approach. At baseline, many of the 175 older patients (62% women, 85±4 years) presented with geriatric features such as functionnal dependency (41%), denutrition (34%), 10 or more daily medications (23%), nursing home residency (14%), progressive cognitive decline (13%) and elevated risk of decline (75%, ISAR≥3/6). Some major organ diseases were present, namely GFR<40 mL/min (30%), diabetes (28%), COPD (23%), stroke (17%), and elevated comorbidity score (54%, Charlson index≥3). The cardiac work-up showed ischemic cardiomyopathy (46%), atrial fibrillation (35%), elevated risk of death (42%, EuroScore-II≥10% or/and STS≥10%) and echographic abnormalities, e.g. aortic valve area<0.6 cm2 (67%), left ventricular shortening fraction<0.20 (25%) and transvalvular peak gradient<50 mmHg (25%). Overall, the one year mortality was 41% (72/175) and positively associated with five predictors: renal failure (RR 1.6 [1.1-2.2]; p=0.02), elevated risk of functional decline (RR 1.9 [1.1-3.2]; p=0.02), atrial fibrillation (RR 1.7 [1.2-2.3]; p=0.01), malnutrition (RR 1.7 [1.1-2.6]; p=0.01) and the medical (no TAVI) option (RR 2.8 [1.8-4.4]; p<0.001). At one year, 55 of the 94 patients (59%) medically treated but 17 of the 81 patients with TAVI (21%) had died. One year mortality in older patients with severe aortic stenosis Paul J(1), Kefer J(2,4), Beeckmans M(1), Speybroeck N(3,4), Boland B(1,5) Geriatric Medicine(1), Cardiology(2), Cliniques universitaires Saint-Luc, Brussels; Biostatistics(3), Institutes of Clinical Research(4) and of Health and Society(4), UCLouvain, Belgium Introduction Severe aortic stenosis (SAS) has a poor vital prognosis in older patients too frail or sick to benefit from surgical valvular replacement. Little is known on the one year mortality rate in such patients, and specifically in those receiving transcatheter aortic valve implantation (TAVI). Methods Observational cohort of 175 older patients (≥75 years) with symptomatic SAS (aortic valve area<1.0 cm2 ) who were admitted to the cardiology department of an Belgian academic hospital over 54 months (01.2009-07.2013) and evaluated by the geriatric liaison team. The dependent variable (main endpoint) was one-year mortality rate, according to the Belgian National Registry. Independent variables were prospectively collected, dichotomized and classified into geriatric (Katz≥9/24, Lawton, malnutrition, falls, cognitive decline, ISAR and SHERPA scores), medical (diabetes, obesity, stroke, renal failure, COPD, daily medications, Charlson co-morbidity index score) and cardiac ones (aortic valve area, aortic transvalvular peak and mean gradient, left ventricular shortening fraction, pulmonary artery pressure, atrial fibrillation, ischemic cardiomyopathy, EuroScore I and STS risk scores). The TAVI was decided by the cardiological staff. The relative risk (RR) of the main endpoint (death at twelve months) was calculated in bi-variates analyses, where RR precision and statistical significance were expressed through the 95% confidence interval [95%CI] and the p-value, respectively. 22 Conclusions The one year mortaliy rate is high in this older frail population with SAS, but three times lower in those treated with TAVI. A logisitic multivariate analysis is planned to determine to which extent this reduction in mortality is confounded by baseline characteristics, such as renal failure, atrial fibrillation, malnutrition and geriatric frailty. Caractéristiques des patients fréquentant la consultation de cardiogériatrie : bilan après 10 mois d’activité Benoit F(1) , Jamart S(2) , Waeterinckx M(1) , Kapiamba I(1) , Lutete A(1) , Kengne C(1) , Peperstraete B(2) , Robberecht J(1) , Cytryn E(1) , Amstutz R(1) , Surquin M(1) (1) Clinique de Gériatrie, CHU Brugmann, Bruxelles ; Département de Cardiologie, CHU Brugmann, Bruxelles, Belgique (2) Introduction La complexité de la prise en charge du patient âgé sur le plan cardiaque a amené deux spécialités, la gériatrie et la cardiologie, à établir un consensus afin d’offrir une prise en charge médicale optimale du patient âgé. La société de cardiogériatrie est née en 1986 aux Etats-Unis. Le concept n’est donc pas récent. Par contre, l’association des deux Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014 Les XVIIes Journées d’automne de la SBGG-BVGG spécialités lors d’une même consultation est un concept nouveau. Le but de notre étude est d’analyser le profil des patients se présentant en consultation de cardiogériatrie. Élaboration et normalisation d’une épreuve d’évaluation de la mémoire épisodique verbale chez la personne âgée : « GERIA-12 » Matériel et méthodes Vandenberghe M(1,2,3) , Michiels J(3) , Vanderaspoilden V(3) , Claes T (3) , De Breucker S(1) , Pepersack T(1) , Fery P(2,3) Il s’agit d’une collecte de données de patients admis consécutivement à la consultation de cardiogériatrie entre le 1/9/2013 et le 30/5/2014. Cette consultation est effectuée simultanément par un gériatre et un cardiologue. Elle a lieu une fois par semaine de 14h à 17h. La durée de la consultation est de 30 à 45 min. Chaque patient bénéficie d’une anamnèse et d’un relevé de données anthropométriques (TA, RC, BMI). Une évaluation de l’autonomie par l’échelle de Katz est effectuée par l’infirmière. Un test d’hypotension orthostatique est réalisé si nécessaire. 1. Service de Gériatrie, Hôpital Erasme, Université Libre de Bruxelles, Belgique ; 2. Service de Neuropsychologie Clinique et Cognitive, Hôpital Erasme, Université Libre de Bruxelles, Belgique ; 3. Unité de Recherches en Neuropsychologie et Imagerie Fonctionnelle (UR2NF), Institut des Neurosciences de l’ULB, Université Libre de Bruxelles, Belgique Introduction Résultats 75 consultations ont été réalisées, chez 63 patients dont 59 % de femmes. La moyenne d’âge des patients est de 84 ans (67-97) avec un score moyen à l’échelle de Katz de 10 avec un profil de dépendance plus élevé pour la tâche « se laver ». 76 % des patients sont adressés par un médecin spécialiste, 13 % par un médecin traitant, 12 % en post-hospitalisation. 41 % ont bénéficié d’une évaluation gériatrique globale. Les pathologies cardiaques les plus fréquentes sont les anomalies tensionnelles (hypo/hypertension), présentes chez 41 % des patients ; 33 % ont une fibrillation auriculaire (FA) ; 22 % une cardiopathie ischémique ; 16 % des atteintes valvulaires, 14 % une hypercholestérolémie, 11 % un trouble du rythme autre que la FA ; 10 % une insuffisance cardiaque ; 10 % des douleurs thoraciques et de la dyspnée ; 6 % des œdèmes des membres inférieurs. La pathologie gériatrique la plus fréquemment rencontrée est la démence (59 % des patients) dont les démences de type mixte (43 %), les démences vasculaires (30 %) et la maladie d’Alzheimer (30 %). Les autres pathologies gériatriques sont : la dénutrition (16 % des patients ont un BMI inférieur à 22), le diabète (13 %), l’ostéoporose (11 %) et les chutes (10 %). 35 % des patients se rendent seuls à la consultation, 44 % sont accompagnés par un proche et 21 % viennent en ambulance. Conclusion Notre consultation de cardiogériatrie concerne des patients dont la moyenne d’âge est de 84 ans (59 % de femmes). Un profil pluripathologique justifiant une évaluation gériatrique globale est observé chez 40 % des patients. Un tiers des patients se rend à la consultation de manière autonome. Plus de la moitié des patients présentent des troubles cognitifs, principalement d’origine vasculaire. Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014 Les neuropsychologues cliniciens sont fréquemment confrontés au besoin d’outils diagnostiques adaptés aux personnes âgées, voire très âgées, tant en termes de facilité d’administration qu’en termes de précision des données normatives, en particulier dans le domaine de l’évaluation de la mémoire épisodique verbale. Or, les épreuves classiquement utilisées sont soit trop éprouvantes, notamment en ce qui concerne la longueur de passation (telles que l’épreuve de rappel libre/rappel indicé à 16 items (RL/RI-16), Van der Linden et al., 2004), soit trop peu sensibles (test des 5 mots de Dubois), ou encore insuffisamment précises dans les tranches d’âge au-delà de 70 ans. Méthode Nous avons donc développé une tâche basée sur la procédure de l’épreuve RL/RI-16 mais comprenant uniquement 12 mots cibles et 2 essais d’apprentissage afin d’en alléger la passation. De plus, dans le but d’évaluer les processus de stockage, nous avons calculé des taux d’oublis après 20 minutes et après 24h. Résultats Notre tâche a été étalonnée sur 220 personnes âgées de 70 à 89 ans et issues de 3 niveaux de scolarité différents. Nous obtenons un effet significatif de l’âge et du niveau de scolarité : les performances diminuent avec l’âge et augmentent avec le niveau d’études. Les normes ont donc été calculées en fonction de ces 2 variables. En ce qui concerne l’étalonnage, il a été effectué à l’aide de la méthode Baronna pour les scores en rappel libre, et sous forme de percentiles pour les autres mesures (rappels totaux, reconnaissance). Des valeurs normatives ont également été calculées pour le nombre d’intrusions et de persévérations. 23 J. Petermans, N. Berg Conclusion Cette nouvelle tâche permet d’évaluer les processus d’encodage, de stockage et de récupération chez les patients âgés, et présente les avantages suivants : sa procédure est plus adaptée aux personnes âgées (facilité et durée d’administration), elle dispose de données normatives précises pour les tranches d’âge âgées et très âgées, et notamment pour plusieurs rappels différés (à 20 minutes et à 24 heures). Biologie sanguine systématique à l’admission en unité gériatrique : de l’analyse des pratiques à l’élaboration d’un consensus Vanderhofstadt M(1,2) , Boland B(2-4) , Fillee C(3) , de Saint Hubert M(1-4) , Schoevaerdts D(1-4) Services de Gériatrie, Hôpitaux universitaires Mont-Godinne(1) et Saint-Luc(2) , Département des Laboratoires cliniques(3) , Institut de Recherche Santé et Société(4) , Université catholique de Louvain, Belgique Introduction Dans le contexte socio-économique actuel, il importe de réfléchir aux pratiques de prescription systématique d’examens complémentaires. Peu de données scientifiques sont disponibles concernant les tests biologiques prescrits en routine lors de l’admission en unité de gériatrie. Méthode Étude en 3 phases. 1. Une enquête nationale fin 2012 auprès de 254 gériatres de 130 hôpitaux belges sur leurs habitudes de prescription concernant 48 tests usuels de biologie sanguine à l’admission en gériatrie, avec les taux de réponse suivants : 79 gériatres (31 %), 52 hôpitaux (40 %). 2. En 2013, l’analyse des pratiques et de leur variabilité 3. Un questionnaire informatisé adressé à 26 gériatres qui n’avaient pas participé à la première phase : 19 (73 %) y ont répondu. Ces gériatres ont attribué un score d’utilité (entre 1 et 9, de minimal à maximal) à chacun des tests. La distribution du score a été décrite en trois points quartiles (q1 = Percentile25, q2 = P50, q3 = P75). Le P25 a été utilisé pour définir cinq niveaux d’utilité de chaque test : maximale (P25 = score 8-9), grande (P25 : 6-7), moyenne (P25 : 4-5), faible (P25 : 2-3), ou minimale (P25 : 1). une des 3 régions du pays (Flandres 9, Bruxelles 5, Wallonie 5), Dix tests ont été considérés d’utilité maximale : CRP, urée, créatinine, sodium, potassium, glucose, hémoglobine, globules blancs et formule, plaquettes, TSH. Dix autres tests de grande utilité : calcium, ferritine, GOT, GPT, gamma-GT, phosphatases alcalines, LDH, protéines totales, vitamine B12, acide folique). Neuf d’utilité moyenne : bicarbonates, albumine, transferrine, bilirubine totale, électrophorèse des protéines fer, vitamine D, chlore, T4 libre. Sept d’utilité faible : pré-albumine, CK, phosphore, acide urique, bilirubine directe, magnésium, INR). Finalement, douze ont été considérés d’utilité minimale : bilirubine indirecte, amylase, lipase, réticulocytes, temps de thrombine, temps de céphaline activée, fibrinogène, cholestérol total, LDL-cholestérol, HDL-cholestérol, triglycérides, hémoglobine glyquée en dépistage. Dans l’enquête initiale, 57 des 79 (72 %) gériatres ont répondu prescrire en routine à l’admission ≥ 2 tests biologiques considérés d’utilité minimale. Cette pratique est significativement plus fréquente du côté francophone que néerlandophone (p < 0,01). Par contre, aucun des 79 gériatres n’a omis de prescrire à l’admission ≥ 2 tests biologiques d’utilité maximale. Conclusion Ces résultats sur les tests de biologie sanguine systématique à l’admission en gériatrie pointent, d’une part, 20 tests d’utilité grande ou maximale et, d’autre part, 19 tests d’utilité faible ou minimale. Ces données pourraient former la base de futures recommandations de bonnes pratiques que formulerait un groupe de travail de la Société belge de Gérontologie et Gériatrie (SBGG/BVGG), dans le but d’améliorer et d’harmoniser les pratiques de prescription biologique systématique en gériatrie hospitalière dans les différentes régions du pays. Quelle(s) fonction(s) exécutive(s) prédit(sent) le mieux le déclin fonctionnel ? Présentation d’un protocole d’étude et des premiers résultats descriptifs sur 20 patients Verreckt E, Mahiat S, Adnet N, Cremer G, de Saint Hubert M, Swine C, Poulain G, Biettlot S, Schoevaerdts D Médecine gériatrique, CHU Dinant-Godinne, Belgique Résultats Les 19 gériatres participants travaillaient en gériatrie depuis de nombreuses années (> 20 ans pour 4 ; 10 à 20 ans pour 8 ; < 10 ans pour 7), dans un hôpital (général 63 % ou universitaire 37 %) situé dans 24 Objectifs L’impact du syndrome dysexécutif sur l’autonomie et sur les risques de déclin fonctionnel (DF) a souvent été démontré tant chez les personnes âgées que les personnes Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014 Les XVIIes Journées d’automne de la SBGG-BVGG plus jeunes ou les enfants. Notre étude a pour objectif de considérer le syndrome dysexécutif comme un système comprenant des sous-fonctions (mise à jour, inhibition, planification, flexibilité) et mesurer l’impact de chacune de ces fonctions sur l’autonomie et les risques de déclin fonctionnel chez les patients âgés. Préparation du retour à domicile chez la personne âgée fragile hospitalisée au CHU Mont-Godinne : rôle de l’ergothérapeute Matériel et méthode Introduction Recrutement prospectif de 100 patients âgés d’au moins 75 ans hospitalisés ou ambulants. Réalisation chez chaque patient d’une batterie de tests cognitifs évaluant chacune des fonctions exécutives dans le modèle de Miyake, d’un testing moteur, d’une évaluation de l’autonomie et des risques de déclin fonctionnel. Les critères d’inclusion exigent que les patients vivent à leur domicile ou celui d’un proche, aient un état de santé stable permettant de réaliser les différents tests. Chez une personne âgée fragile hospitalisée, l’évaluation gériatrique standardisée permet de rédiger un plan de soins et d’interventions individualisées pour le retour à domicile. Cependant, l’implémentation des recommandations proposées est régulièrement limitée par la difficulté d’adapter celles-ci à la situation réelle au domicile. L’objectif était d’évaluer le rôle de l’ergothérapeute dans l’adaptation de l’environnement à l’état de dépendance du patient, l’observance des conseils remis et la faisabilité de visites au domicile pour améliorer la pertinence des interventions proposées, ainsi que la compliance à celles-ci. Résultats Actuellement, 20 patients ont été inclus dans le protocole de recherche (65 % femmes, âge moyen = 81,55 ans). 2 sujets ne présentent pas de syndrome dysexécutif, 8 présentent des altérations légères (katz = 7, Lawton = 12,25, Fried = 0,875) et 10 des altérations modérées (katz = 10,3, Lawton = 18,5 et Fried = 1,8). Le Katz moyen pour les 20 sujets est de 8,6, le Lawton de 15,8 et les critères de Fried de 1,35. Chez les 5 patients fragiles, un = atteinte exécutive légère (flexibilité réactive), les autres = atteinte modérée (atteintes multiples dont 2 inhibition, 3 mise à jour, 5 flexibilité réactive, 3 planification). Discussion et conclusion Notre objectif est de présenter le protocole et les premiers résultats descriptifs de cette étude, obtenus actuellement sur un échantillon de 20 patients. Nous envisageons la réalisation d’une analyse multi-factorielle à la fin de l’inclusion. Le DF sera mesuré à 3 et 6 mois par une interview téléphonique et défini par une perte d’un point soit à l’échelle de Katz ou de Lawton. Notre hypothèse de départ, basée sur une expérience clinique, est que toutes les fonctions exécutives ne jouent pas le même rôle dans le risque de DF, comme par exemple la planification et l’inhibition. En fonction des résultats obtenus, la prise en charge des patients souffrant de DF ou fragiles pourra prendre en compte les aspects cognitifs en jeu et la prévention chez les patients fragiles pourra intégrer également ces aspects (tant en hospitalisation qu’en ambulatoire). Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014 Guiot S, Cremer G, Biettlot S, Bauduin F, Tonnoir L, Schoeveaerdts D, Swine C, de Saint-Hubert M Service de gériatrie, UCL Namur, Belgique Matériel et méthodes Cohorte de patients hospitalisés en gériatrie venant et retournant au domicile. Evaluation gériatrique globale et analyses de risques environnementaux. Suite à cette évaluation, proposition d’un plan de résumé sous forme d’une grille. Proposition d’une visite de préparation du retour à domicile grâce au soutien de Solival. Suivi téléphonique 3 mois après la sortie d’hospitalisation (état fonctionnel, lieu de vie, implémentation des conseils, satisfaction du patient et/ou sa famille). Soutien de la Fondation Mont-Godinne. Résultats Parmi 91 patients évalués, 56 ont été exclus (11 refus, 21 projets de retour incertains, 24 situations dans lesquelles peu d’adaptations du domicile étaient nécessaires). Parmi les 35 patients, deux tiers étaient des femmes et l’âge moyen était de 84 ans. Les scores AVJ (/24) et AIVJ (/7) moyens étaient respectivement de 9 ± 4 et 3 ± 2. Pendant le séjour, 14 personnes ont présenté un delirium. En moyenne, 2,5 conseils ont été remis par patient, concernant des conseils ergo (24), kiné/aide technique (21), médicamenteux (26) et aides fonctionnelles (11). Les recommandations les mieux suivies sont les adaptations médicamenteuses (100 %). Par contre, les conseils en termes de kinésithérapie et d’ergothérapie ont été moins suivis (13 sur 21 et 17 sur 24, respectivement pour la kiné 25 J. Petermans, N. Berg et l’ergo). Une seule visite à domicile a pu être organisée (nombre de refus élevé du patient et/ou de sa famille, difficultés organisationnelles et délai trop grand par rapport à la sortie). Les raisons de non observance évoquées étaient le manque de moyens financiers et l’infrastructure du domicile. Discussion et conclusions Le nombre de patients bénéficiant de conseils portant sur l’adaptation du domicile est important, mais leur mise en œuvre reste problématique. L’implémentation des recommandations multidisciplinaires (choix d’une aide technique, adaptation du domicile, modification des habitudes de vie) est limitée par la difficulté d’adapter celles-ci à la situation réelle au domicile. Améliorer la communication du plan de soins à la sortie est une priorité. De même, il serait intéressant d’encourager les visites chez les patients en développant des collaborations plus étroites avec les associations de conseils en adaptation du domicile. Le projet européen ELLAN (2013-2016) s’inscrit dans ce cadre, avec un consortium de 28 partenaires issus de toute l’Europe. L’objectif principal de ELLAN est d’établir un cadre européen de compétences pour travailler avec des personnes plus âgées (ECCF) ; ceci dans un cadre positif de vieillissement de la population et dans un souci de bonne cohésion sociale. Bien plus, le ECCF est conçu comme un instrument pour établir un curriculum transnational en ce domaine. Le canevas de compétences nous montre à quel point les qualifications des différents systèmes éducatifs interagissent et facilitent leur reconnaissance mutuelle. Le projet a donc pour objectif de partager les bonnes pratiques et les approches innovatrices du travail avec les seniors, dans le cadre d’un apprentissage basé sur les compétences. Le fait de collaborer avec des organisations et des réseaux professionnels européens garantira le développement d’un éventail de compétences. Matériel et méthodes ELLAN - European Later Life Active Network Développement transnational d’un canevas européen de compétences pour travailler avec des seniors. Vandamme A, Schoofs G, Leuven KH Katholieke Hogeschool, Leuven, Belgium Situation du problème La nécessité de créer une coopération encourageant les nouveaux défis professionnels avec les seniors se fait ressentir indubitablement au niveau européen. Dans ce contexte, une formation basée sur les compétences est considérée comme cruciale. Construire un partenariat à la fois transnational et international, entre les Hautes Ecoles et les partenaires transprofessionnels, avec des adultes âgés et leur expertise d’un côté et des étudiants de l’autre côté, est essentiel. 26 L’étude approfondie de la littérature européenne sur les compétences nécessaires pour travailler avec les seniors assurera le respect des diversités culturelles européennes dans le projet. Par conséquent, la recherche qualitative étudiera les idées des seniors sur les compétences requises et désirées des professionnels. L’échantillon de participants rendra compte de la diversité culturelle et socioéconomique, de la diversité de genre et d’alphabétisation. L’étude de la perception des seniors sera complétée par une méthode mixte de recherche sur les perspectives des professionnels et des étudiants, assorti d’approches de formation innovatrices. Résultats Finalement, les résultats seront consolidés dans le ECCF http://ellan.savonia.fi Geriatr Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, supplément 3, octobre 2014