
Document à l’usage exclusif des clients professionnels, prestataires de services d’investissement et autres professionnels du secteur nancier
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Novembre 2016
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Ce cycle d’investissement, qui a démarré en 2009, est particulièrement long. 
Les États-Unis en sont le leader incontesté. La hausse n’y aura vraiment été 
interrompue qu’en 2011 (n du QE2 et perte du AAA de la dette américaine). En 
comparaison, l’Europe est passée par une double récession (2008 et 2012), les 
émergents auront souffert d’effondrements successifs des prix des matières 
premières (surtout en 2011 et 2015) et le Japon aura dû attendre l’élection de 
M. Abe en 2012 pour proter d’un effondrement du yen (de 2012 à 2015), qui a 
été effacé pour moitié depuis.
Or on sait que le cycle d’investissement s’arrête souvent quand le marché leader 
se retourne. Alors, peut-on aller beaucoup plus loin dans ce cycle sur le marché 
américain ? L’année 2017 ne marquera-t-elle pas un tournant ?
Une année 2016 sous le signe d’un contre-choc pétrolier, 
puis d’un sursaut des taux longs
La première partie de l’année a été marquée dès la n janvier par le rebond 
des prix du pétrole, ce qui a servi de catalyseur à la reprise des marchés 
d’actions (voir graphiques 1 et 2). Il s’agit d’un point bas signicatif, mettant un 
terme à 10 mois de correction (avril 2015 — février 2016) et ponctuant ainsi un 
cycle boursier. Puis, à l’approche de l’été, les inquiétudes liées au Brexit ont 
provoqué une surréaction à la baisse des marchés d’actions (surtout en zone 
euro), vite corrigée, donc sans interrompre le mouvement de fond.
Les taux longs ont alors à leur tour pu établir un point bas, soutenus par l’idée 
que dans la foulée de la reprise des prix de l’énergie, l’ination allait nir par arrêter 
de baisser. Deux autres éléments ont contribué à alimenter ce mouvement : 
1) la montée des populismes aux États-Unis et en Europe, rendant de plus 
en plus évident que les politiques budgétaires devraient prendre le relais des 
politiques monétaires, quels que soient les nouveaux gouvernements en place, 
2) la décision de la Banque du Japon, le 21 septembre, de passer à un ciblage 
des taux longs proche de 0 % et de maintenir une politique accommodante tant 
que l’ination n’aura pas dépassé durablement sa cible d’ination. Ce rebond 
des taux longs et ce volontarisme des autorités ont nalement entraîné une 
rotation sectorielle en faveur des secteurs et des marchés cycliques (dont Japon 
et zone euro) au niveau mondial.
L’autre fait marquant de 2016 est « l’entrée en bulle » 
du marché américain
Nous évoquions la possibilité que la n de ce cycle se déroule de cette façon 
depuis plusieurs années dans ces mêmes colonnes1.
Le marché américain se paye aujourd’hui plus de 18 fois les prots des 
12 derniers mois. Rappelons qu’il existe une relation forte entre le niveau du 
PER et le régime d’ination (voir graphique 3). Le marché se paye plus cher 
quand le régime d’ination est légèrement positif et de moins en moins cher 
lorsque l’ination est trop élevée ou lorsqu’au contraire, la déation l’emporte. 
Le ratio de « 20 — l’ination » qui épouse bien ces observations du passé est 
alors éclairant. Quand le PER du marché dépasse ce niveau, il rentre en mode 
« exagération ». Ça a été le cas avant le krach d’octobre 1987 (voir graphique 
4) ou encore en décembre 1996 quand Greenspan a qualié « d’exubérance 
irrationnelle » la cherté du marché. Si on retient l’objectif de 2 % d’ination de 
la Fed, qui correspond aussi à notre prévision d’ination pour 2017, la frontière 
1  Voir le Cross Asset Investment Strategy de mars 2014 : « Marchés d’actions : faut-il 
envisager la formation d’une bulle ? »
L’essentiel
Après plus de 7 années de hausse, le 
marché américain est entré en bulle. 
Or les cycles d’investissement se 
terminent souvent quand le marché 
leader se retourne ; si on se réfère aux 
précédentes bulles (1987, 2000, 2008), 
il faudra donc être vigilant à l’approche 
du second semestre 2017. Mais ce cycle 
pourrait aussi jouer les prolongations…
La situation est ainsi plus incertaine que 
préoccupante à ce stade. Si l’élection 
de Donald Trump a créé la surprise, elle 
ne remet pas en cause notre lecture 
des marchés et l’inexion du policy mix 
vers plus de dépenses budgétaires est 
favorable aux actions par rapport aux 
obligations. 
Au plan géographique, le positionnement est 
plus neutre. En effet, la « reation » induite 
avec l’élection de D. Trump est favorable au 
thème  Value par rapport à Growth, ce qui 
pourrait théoriquement proter à la zone euro 
et au Japon, mais il faudrait pour cela qu’elle 
s’accompagne d’une baisse durable de leurs 
devises pour être discriminante par rapport au 
marché américain. Les échéances politiques 
requièrent aussi une prime de risque en 
Europe. Des secousses de marché autour de 
ces évènements pourraient créer des points 
d’entrée. Enn, l’élection de Donald Trump 
fragilise la thématique émergente au moment 
où elle aurait besoin d’un coup de pouce, ce 
qui vient tempérer notre vue constructive. 
Marchés d’actions en 2017 et au-delà
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French version Graph n° English version
Prix du pétrole et taux à 10 ans américains n°1 Oil Prices vs US 10Y Bond Yield
Principaux marchés d'actions n°2 Main equity markets
PER et Inflation (depuis 1914) n°3 PER and Inflation (since 1914)
S&P500 PER n°4 S&P500 PER
1,2
1,4
1,6
1,8
2,0
2,2
2,4
2,6
2,8
3,0
3,2
20
40
60
80
100
120
2014 2015 2016
Source : Datastream, Recherche Amundi
Prix du Pétrole Taux à 10 ans
1,2
1,4
1,6
1,8
2,0
2,2
2,4
2,6
2,8
3,0
3,2
20
40
60
80
100
120
2014 2015 2016
Source : Datastream, Amundi Research
Oil Price Bond Yield 10Y
10
12
14
16
18
20
22
24
26
28
30
1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015
Source : Datastream, Recherche Amundi
Récession S&P 500 PER 20-Inflation
Octobre
1987
«Exubérance 
irrationelle »
10
12
14
16
18
20
22
24
26
28
30
1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015
Source : Datastream, Amundi Research
Recession S&P 500 PER 20-Inflation
October 
1987
"Irrational
exuberance"
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
-15]
[-15;-12]
[-12;-9]
[-9;-6]
[-6;-3]
[-3;0]
[0;3]
[3;6]
[6;9]
[9;12]
[12;15]
[15
Source: Datastream, Recherche Amundi 
Médiane 20-inflation
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
-15]
[-15;-12]
[-12;-9]
[-9;-6]
[-6;-3]
[-3;0]
[0;3]
[3;6]
[6;9]
[9;12]
[12;15]
[15
Source: Datastream, Amundi Research
Median 20-inflation
80
85
90
95
100
105
110
115
120
125
130
2014 2015 2016
Source : Datastream, Recherche Amundi
S&P 500 MSCI EMU
TOPIX MSCI EM
FTSE 100 MSCI PACIFIC EX JP
80
85
90
95
100
105
110
115
120
125
130
2014 2015 2016
Source : Datastream, Amundi Research
S&P 500 MSCI EMU
TOPIX MSCI EM
FTSE 100 MSCI PACIFIC EX JP
1Prix du pétrole et taux à 10 ans américains
Achevé de rédiger le 10 novembre 2016
Combien de temps peut-on jouer 
les  prolongations ?
ÉRIC MIJOT, Stratégie et Recherche Économique