Au Mali, l’élevage étant essentiellement extensif (élevage transhumant et élevage nomade),
la mobilité des animaux reste la meilleure forme d’exploitation des ressources fourragères et
des points d’eau. Il reste fortement tributaire de ces ressources naturelles. La production
fourragère relativement abondante en fin d’hivernage, s’amenuise en saison sèche, une
bonne partie de cette production étant, chaque année, réduite en cendres par les feux de
brousse. Aussi faut-il souligner que les points d’eau naturels (mares, lacs fleuves,…)
constituent les points d’abreuvement essentiels des animaux sur leurs longs trajets de
déplacement. Cette dépendance du cheptel vis à vis des pâturages et des points d’eau
naturels induit des modes d’occupation et d’exploitation de l’espace rural qui mettent les
utilisateurs en compétition voire en opposition, en particulier les éleveurs et les agriculteurs.
C’est dans le contexte ci- dessus décrit que l’Etat a adopté en 2007 le présent programme
qui vise à améliorer durablement l’alimentation des animaux à travers une accessibilité
accrue aux ressources fourragères par l’aménagement approprié des espaces pastoraux.
Les objectifs spécifiques du programme sont (i) améliorer l’abreuvement des animaux, (ii)
assurer la préservation de la mobilité du cheptel, (iii) assurer la protection du disponible
fourrager et (iv) améliorer la gestion des ressources naturelles.
Ses axes d’intervention sont (i) Amélioration de l’abreuvement des animaux (15 milliards de
F CFA), (ii) Préservation de la motilité des animaux (4 milliards de F CFA), (iii) Protection du
disponible fourrager (1,5 milliards de F CFA) et (iv) des Etudes (1,321 milliards de F CFA).
Avec des activités de suivi-évaluation et communication le budget global du programme
totalise 22,631 milliards de F CFA.
Plan de développement de la filière bétail/viande au Mali
Avec 7,1 millions de bovin et 18,5 millions d'ovins-caprins, le cheptel malien se classe parmi
les effectifs les plus importants de la sous-région ouest africaine. En dépit de ce potentiel
fort intéressant, se pose au Mali la problématique de l’approvisionnement satisfaisant de la
population, en bétail, en viande et produits dérivés et de la capacité de pouvoir exporter de
façon durable vers les marchés traditionnels et ou émergents. C’est à cette fin que le
Conseil Présidentiel pour l’Investissement (CPI), lors des assisses de sa deuxième session
tenue en mars 2005 à Bamako, a recommandé l’élaboration d’un plan de développement de
la filière bétail viande au Mali. Le Ministère de l’Elevage et de la Pêche a été chargé de
réaliser l’étude en collaboration avec le Ministère de l’Industrie et du commerce.
L’élaboration a commencé par des diagnostics régionaux. Ceux-ci ont révélé l’existence
d’une dynamique autour de la filière bétail viande et des opportunités. Au-delà des
opportunités, la filière est marquée sur le plan de la transformation par (i) la vétusté des
infrastructures d’abattage, (ii) l’insuffisance de chambres froides, (iii) l’absence d’un parc
auto approprié pour le transport de la viande et (iv) l’absence de sociétés de provende. Au
plan de la commercialisation elle est marquée par (i) l’enclavement des zones de production
du bétail et de la viande et (ii) les difficultés de transport lié à l’insuffisance d’un parc auto
approprié et au problème du fret retour des camions.
A l’analyse de ces contraintes des stratégies et plans d’actions s’inscrivant dans une
perspective de moyen et long termes, 10-20 ans,
La stratégie comprend les actions d’amélioration (i) de la production du vivant, (ii) de la
transformation du vivant en viande, (iii) de la commercialisation du bétail et de la viande et
(iv) des mesures d’accompagnement. Les actions sont décrites dans une approche régionale
conformément aux résultats du diagnostic.