Environnement : moins de viande et de lait ne ferait qu’augmenter la faim dans le monde !
Agir sur la chaîne alimentaire est souvent présenté comme une des solutions permettant de
diminuer l’émission de gaz à effet de serre, notamment en limitant l’élevage et les produits
animaux. Les estimations sur la responsabilité du bétail dans les changements climatiques
sont très diverses, atteignant parfois des chiffres record et quasiment fantaisistes. Un expert
américain de la qualité de l’air, le Pr Frank Mitloehner, chercheur à l’Université de Californie
Davis, s’insurge contre les méthodes de calcul utilisées, qui amalgament toutes les sources
de gaz à effet de serre (de l’élevage au transport en passant par la transformation
industrielle) pour les attribuer en définitive au seul bétail. Alors que pour mesurer l’impact
des transports, on ne prend en compte que les émissions liées à la combustion de
carburants et on oublie tous les autres facteurs associés. En anglais, on dit que l’on compare
des pommes et des oranges ! Pour le Pr Mitloehner, ces estimations bancales sont une
source de confusion pour prendre les bonnes décisions sur l’avenir de la planète. Elles ont
conduit à de regrettables campagnes anti-viande et anti-lait. L’impact de la diminution de la
consommation de viande et de produits laitiers serait tout à fait minime, indique le chercheur
américain. Cette diminution n’aurait aucun effet sur le réchauffement climatique et conduirait
seulement à augmenter la faim dans le monde. Les premières victimes seraient les pays
pauvres. Il ne s’agit pas de faire moins d’agriculture, mais une agriculture raisonnée !
(Nutrinews hebdo)
Communication au 239e congrès de la Société américaine de chimie (American Chemical Society),
San Francisco.