Introduction
Spinoza prétend que sa philosophie contient quelque chose d'éternel, qu'elle parvient à établir
clairement la véritable nature de Dieu et des choses.
L'Éthique,
son principal ouvrage, est
entièrement consacrée â l'élaboration de l'édifice rationnel qui sert de fondement à cette
prétention. Dans la cinquième partie de cette
Éthique,
le philosophe démontre à son lecteur la
façon par laquelle celui-ci peut, s'il le désire ardemment, atteindre la béatitude, la totale paix de
l'âme. Toutefois, la philosophie de Spinoza est extrêmement aride et difficilement accessible. Ce
ne sont pas tous ses lecteurs qui arrivent à saisir l'essence du spinozisme dans toutes ses
subtilités, surtout que certaines des notions abordées par le philosophe prêtent facilement à
discussion. Par exemple, à l'aide d'un rationalisme exemplaire et rigoureux, il prétend être
parvenu, par la seule puissance de son entendement, à la conception adéquate de la nature
humaine. L'homme ne serait en fait qu'un mode fini de Dieu, substance unique et infinie. Une
partie de la nature au même titre que toutes les autres choses qui meublent notre environnement.
De l'idée claire qu'il croit avoir sur la nature de l'homme, Spinoza déduit une éthique, un mode
de vie vrai qui pourra éclairer l'homme dans sa quête de salut. Son système ne fait cependant pas
l'unanimité et plusieurs commentateurs essaient soit d'y trouver une faille, soit de confirmer ces
fondements.
Ferdinand Alquié, commentateur cartésien reconnu, s'est lui aussi intéressé à la philosophie de
Spinoza. Il demeure toutefois plus sceptique face aux conclusions tirées par le philosophe. Au
tout début de son ouvrage intitulé
Le rationalisme de Spinoza,
Alquié affirme que
l'Éthique
est
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