pratique Guide pratique des effets indésirables médicamenteux chez les seniors Les effets indésirables médicamenteux (EI) sont fréquents chez les personnes âgées et leur présentation est souvent aspé­ci­ fique. Il convient donc de les inclure systématiquement dans le diagnostic différentiel de tout nouveau symptôme ou de toute dégradation de l’état général. Cet article propose deux tableaux permettant aux soignants de repérer rapidement les médicaments potentiellement responsables de certains symptômes ou syndromes fréquents chez les patients âgés. Rev Med Suisse 2013 ; 9 : 2054-8 introduction T. Barez S. Monod F. Livio D. Renard Les personnes âgées souffrent souvent de plusieurs maladies chroniques et consomment de nombreux médicaments (médiane variable selon les études, environ cinq). Elles présentent par ailleurs souvent des symptômes peu spécifiques (par exemple, fatigue ou vertiges) face auxquels il peut être délicat de faire la part des choses entre la survenue d’un nouveau problème de santé, l’aggravation d’un problème existant et un effet indésirable médicamenteux (EI). Cet article rappelle les raisons pour lesquelles les personnes âgées sont particulièrement à risque de présenter des EI et propose deux tableaux synoptiques listant les médicaments pouvant causer ou aggraver différents symptômes fréquemment rencontrés en gériatrie. Thierry Barez Infirmier spécialisé Drs Stéfanie Monod, Delphine Renard et Françoise Livio Service de gériatrie et réadaptation gériatrique (TB, SM, DR) Division de pharmacologie clinique (FL, DR) Département de médecine CHUV, 1011 Lausanne [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] Drug-induced adverse events in the elderly : a traveler’s guide Elderly people are prone to drug-induced adverse events (AEs), which often manifest as an atypical clinical picture. The differential diag­ nosis of any new symptom or alteration in the general state of health in the elderly must, therefore, include AEs. This article offers a practical tool designed to help clinicians to rapidly identify which drugs may induce which kind of frequent symptoms or syndromes. 2054 pourquoi un risque accru d’effets indésirables chez le sujet âgé ? Les personnes âgées sont plus sensibles aux EI pour de nombreuses raisons,1-3 détaillées ci-dessous. Tout d’abord, l’avancée en âge s’accompagne d’une diminution physiologique de la réserve fonctionnelle de tous les organes, impliquant : • Au niveau pharmacocinétique, des différences d’absorption, de distribution et d’élimination par rapport à des sujets plus jeunes. Ces phénomènes surviennent en raison d’altérations de la composition corporelle, d’une modification des propriétés de la muqueuse digestive ou d’autres voies d’absorption, et surtout de la baisse fonctionnelle des organes impliqués dans l’élimination (principalement le foie et les reins). En général (mais pas toujours), l’effet net attendu est celui d’une exposition plus importante après une posologie donnée. •Au niveau pharmacodynamique, une sensibilité plus marquée aux effets aussi bien attendus qu’indésirables, notamment par un affaiblissement des mécanismes de contre-régulation (par exemple, dysfonction du système autonome, particulièrement en ce qui concerne la régulation de la pression artérielle). L’avancée en âge est également souvent corrélée avec une fréquence augmentée de maladies chroniques, qui entraînent à leur tour diverses conséquences accrois­ sant le risque de souffrir d’EI : • aggravation de la perte de réserve organique citée plus haut (insuffisance cardiaque, insuffisance rénale, troubles hépatiques). Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 6 novembre 2013 30_34_37501.indd 1 30.10.13 14:35 • Troubles sensoriels (principalement vision), de la motricité fine, cognitifs et de l’humeur interférant avec la bonne compréhension et la bonne prise du traitement. L’effet net est impossible à prédire, car les troubles peuvent résulter en un sous-dosage (par défaut d’adhésion thérapeutique), un surdosage (par erreur de prise ou abus), ou simplement en une prise erratique. • Polymédication avec risque à la fois de mauvaise adhésion thérapeutique (quel que soit leur âge, les patients peuvent avoir de la peine à prendre plusieurs médicaments tous les jours, surtout sur de longues périodes), d’augmentation du nombre de xénobiotiques auxquels la personne est exposée et d’interactions défavorables ou dangereuses. L’effet net est également impossible à prédire. •Polymorbidité avec risque d’interactions entre médicament et une maladie autre que celle pour laquelle le médicament a été prescrit (par exemple, aggravation d’un syndrome parkinsonien suite à la prescription d’un neuroleptique pour un état d’agitation), ou effets antagonistes de deux médicaments prescrits pour des affections différentes (par exemple, un bêtabloquant prescrit pour une insuffisance cardiaque peut aggraver un syndrome obstructif). Enfin, il n’est pas rare que la situation soit rendue encore plus complexe par le fait que le patient, en raison même de la polymorbidité et de la polymédication, soit exposé à différents prescripteurs, à une multiplicité d’intervenants et de lieux de soins. Le risque qui en découle est que le médecin traitant n’ait plus la vision d’ensemble du traitement et que les soignants individuels se sentent découragés ou déresponsabilisés.4,5 repérer les médicaments potentiellement responsables d’atteintes à la santé Comme la plupart des affections médicales ou chirurgicales chez la personne âgée, les EI se présentent volontiers sous une forme aspécifique, ce qui ouvre un large diag­ nostic différentiel. Par ailleurs, les personnes âgées sont moins enclines à se plaindre et leurs problèmes peuvent être banalisés par l’entourage et les professionnels de la santé qui peuvent les confondre avec «la vieillesse». Les EI peuvent aussi se manifester sous la forme d’un déclin fonctionnel progressif parfois difficile à préciser si l’on n’est pas familier du patient et de son environnement. La vignette clinique ci-dessous illustre une telle situation. vignette clinique Histoire Mme X., 83 ans, est connue pour de nombreuses affections chroniques, dont une cardiopathie ischémique avec mise en place d’un stent il y a cinq mois et un status postfracture du col du fémur l’année précédente suite à une chute. Elle vit seule dans son logement privé. Elle reçoit de l’aide au quotidien de ses proches et du centre médico-social (CMS) mais, depuis peu, elle paraît réticente à l’intervention des soignants et a récemment annulé un rendez-vous chez son médecin traitant. Elle tend à se replier sur elle-même, émet de vives critiques envers la structure d’accueil où elle prenait ses repas et ne s’y rend plus ; il n’est pas clair dans quelle mesure elle se fait depuis lors régulièrement à manger. Elle ne peut plus s’occuper elle-même de ses affaires administratives et financières et ses déplacements sont décrits par le CMS comme «lents avec risque de chute». Le traitement prescrit consiste en acide acétylsalicylique 100 mg/jour, clopidogrel 75 mg/jour, métoprolol 100 mg/ jour, énalapril 15 mg/jour, citalopram 20 mg/jour, esoméprazole 40 mg/jour. Un semainier est préparé 1 /semaine par le CMS. Depuis deux à trois semaines, les soignants du CMS notent une baisse de l’état général. A plusieurs reprises, ils découvrent que Mme X. a oublié de prendre des médicaments. Elle dit qu’elle n’est plus tombée depuis l’année précédente, mais on voit un hématome sur l’un de ses bras. Elle a de la peine à suivre une conversation et somnole par brefs instants. L’infirmière prend son pouls, qui est normal, et sa pression, qui est un peu basse (95/65 mmHg). La semaine suivante, Mme X. est hospitalisée en urgence par l’infirmière du CMS pour faiblesse. Son hémoglobine d’entrée est à 65 g/l et l’endoscopie diagnostique un ulcère gastrique. Interprétation Mme X. a présenté une anémie sur hémorragie digestive haute dans un contexte de double antiagrégation plaquettaire et d’une posologie élevée de citalopram (qui peut favoriser des troubles de la fonction plaquettaire par son action d’inhibition de recapture de la sérotonine). La normalité du pouls, dans ce contexte, était difficile à juger sous bêtabloquant, traitement qui s’oppose aux mécanismes de contre-régulation de la baisse de pression artérielle. Un défaut d’adhésion thérapeutique a pu aussi bien protéger la patiente (si elle ne prenait pas les médicaments ci-dessus) que lui nuire (si elle ne prenait pas l’esoméprazole). Ce tableau clinique peu spécifique, à première vue paucisymptomatique, était difficile à évaluer correctement, ce d’autant plus que la patiente présentait un état confusionnel aigu (troubles nouveaux et fluctuants de l’attention, de la vigilance et du comportement). Pour aider le praticien à identifier rapidement quelles molécules peuvent entraîner des symptômes ou problèmes fréquemment observés, nous avons élaboré deux tableaux : • tableau 1 : médicaments fréquemment associés aux trou­ bles de la marche et de l’équilibre, aux chutes et aux trou­ bles neuropsychiatriques, cardiovasculaires, urogénitaux, de la prise alimentaire et du transit ; • tableau 2 : médicaments fréquemment associés aux syndromes anticholinergique,6,7 parkinsonien,8 sérotoninergique et au syndrome malin des neuroleptiques,9-11 syndromes dont les caractéristiques cliniques sont brièvement rappelées ci-après : Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 6 novembre 2013 30_34_37501.indd 2 2055 30.10.13 14:35 Tableau 1. Médicaments potentiellement responsables de symptômes fréquents chez le sujet âgé Symptômes Médicaments potentiellement responsables Troubles de la marche •Tous les psychotropes sans exception. Benzodiazépines au premier plan mais ne pas oublier les autres, notamment et de l’équilibre antidépresseurs, antiparkinsoniens et antiépileptiques, ni le clométiazole (Distraneurin) car cible identique à celle des benzodiazépines, même si mécanisme d’action probablement différent Chutes •Antalgiques myorelaxants • Statines (effet myotoxique très fréquent, même en •Opioïdes l’absence d’élévation de la créatine-kinase, également •Anticholinergiques risque de tendinite) •Hypotenseurs • Quinolones (risque de tendinite et de rupture tendineuse) •Antidiabétiques hypoglycémiants •Corticoïdes (fonte musculaire) Troubles neuropsychiatriques Etat confusionnel aigu •Tous les psychotropes sans exception En début de traitement par antidépresseurs, penser au risque d’aggravation de l’anxiété, d’acathisie, de virage maniaque et de suicide •Pénicillines/céphalosporines (neurotoxiques en cas de surdosage) •Quinolones (potentiellement neurotoxiques, même en l’absence de surdosage) •Anticholinergiques (très fréquents pourvoyeurs d’état confusionnel aigu) •Procholinergiques •Hypotenseurs (les bêtabloquants et diurétiques peuvent entraîner des états dépressifs) •Corticoïdes •Certains antirétroviraux, surtout en cas de surdosage Penser aux syndromes de sevrage qui peuvent survenir avec la majorité des psychotropes, benzodiazépines au premier plan mais aussi antidépresseurs, neuroleptiques, antiépileptiques, etc. Le risque de sevrage est d’autant plus élevé que les posologies antérieures étaient élevées et que la demi-vie est courte Troubles du sommeil •Cauchemars : mirtazapine, varénicline, kétamine, antidépresseurs, benzodiazépines et antiparkinsoniens Hypotension orthostatique •Tous les traitements hypotenseurs, particulièrement en début de traitement •Antidépresseurs (risque également d’hypertension artérielle et de tachycardie selon la molécule !) •Antiparkinsoniens •Procholinergiques (divers troubles cardiaques possibles outre l’hypotension orthostatique) •Nombreux médicaments dont certains antidépresseurs, antibiotiques, antifongiques, la méthadone, des neuroleptiques, Allongement de l’intervalle QT de l’électrocardiogramme etc., mais risque variable Site utile : www.azcert.org, gratuit mais nécessite une inscription Rétention urinaire •Opioïdes •Neuroleptiques •Antidépresseurs • Antispasmodiques •Anticholinergiques • Diurétiques (indirectement via la déshydratation) Incontinence urinaire •Diurétiques • Procholinergiques Troubles de la fonction sexuelle •Tous les psychotropes sans exception •Bêtabloquants • Diurétiques Troubles de la prise alimentaire •Anticholinergiques • Antidiabétiques (effets indésirables digestifs fréquents) et du transit, déshydratation, •Procholinergiques • La mirtazapine et certains neuroleptiques ont pour xérostomie, etc. •Psychotropes effet potentiel de faire prendre du poids en ouvrant •Opioïdes l’appétit : effet modeste pour la mirtazapine •Diurétiques • Neuroleptiques atypiques : risque élevé de prise de poids, hyperlipidémie et diabète – syndrome anticholinergique : il associe des effets centraux (agitation, désorientation, confusion, délire, troubles mné­ siques, irritabilité, agressivité, risque accru de chute) et des effets périphériques (xérostomie, nausées, constipation, difficultés mictionnelles, rétention urinaire, sécheresse cutanée par diminution de la sudation avec risque d’hyper­ thermie, troubles de l’accommodation visuelle, élévation de la pression intra­oculaire et risque de glaucome, baisse de la sécrétion lacrymale, tachycardie). – Syndrome parkinsonien : il associe un syndrome akinéto-rigide (difficulté à initier les mouvements et ralentissement psy­ chomoteur, nette diminution ou disparition du balancement des bras, difficultés à parler, prosodie monotone, hypomimie, hypertonie musculaire de type roue dentée) 2056 et un tremblement au repos, lent et de faible amplitude, ­intéressant avant tout les extrémités des membres supérieurs, augmenté par l’émotion et disparaissant au mouvement. Le syndrome parkinsonien comme EI apparaît généralement dans les trois mois qui suivent l’instauration du traitement et s’améliore dans les semaines qui suivent l’arrêt, mais peut aussi prendre des mois, voire plus d’un an, pour se résoudre complètement ; l’atteinte est parfois irréversible et persiste malgré l’arrêt du traitement. – Syndrome sérotoninergique : il associe les troubles suivants : 1) troubles mentaux (agitation, confusion), 2) hyperactivité auto­ nome (hyperthermie, diarrhées, HTA) et 3) troubles neuromus­ culaires : rigidité et myoclonies prédominant aux mem­bres inférieurs. Le risque est le plus élevé lors de combinaison Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 6 novembre 2013 30_34_37501.indd 3 30.10.13 14:35 Tableau 2. Médicaments potentiellement responsables de syndromes chez le sujet âgé SyndromesMédicaments Anticholinergique •Antidépresseurs (surtout tricycliques, mais les autres aussi) •Antihistaminiques (même ceux qui sont décrits comme ayant peu ou pas d’effets centraux) •Neuroleptiques typiques, mais aussi possible avec les atypiques •Antiparkinsoniens •Traitements de l’incontinence urinaire •Collyres ou préparations locales avec atropine ou scopolamine Très nombreux médicaments concernés, avec des effets anticholinergiques plus ou moins prononcés Déterminer la «charge anticholinergique» de l’ensemble du traitement peut être utile (beaucoup d’anticholinergiques ? effet prononcé ?) car effet additif Parkinsonien Classiquement, tous les médicaments à effet antidopaminergique, mais certains autres médicaments peuvent aussi en être responsables par des mécanismes d’action mal définis Risque élevé •Tous les neuroleptiques, y compris les neuroleptiques atypiques, plus rare avec la clozapine et la quétiapine •Certains anticalciques : flunarizine (prévention de la migraine, syndrome vertigineux), cinnarizine (syndrome vertigineux, mal de voyage) •Méthyldopa (un antihypertenseur rarement indiqué) Risque intermédiaire •Anticalciques antihypertenseurs : diltiazem et vérapamil •Antiémétiques, dont métoclopramide (la dompéridone est dépourvue de ce risque car ne passe pas la barrière hémato-encéphalique, sauf si cette dernière est lésée) •Antiépileptiques et stabilisateurs de l’humeur Sérotoninergique •Tous les antidépresseurs •Plusieurs opioïdes : tramadol, méthadone, fentanyl, hydromorphone, oxycodone •Antimigraineux (tryptans) •Lithium •Linézolide •Tous les neuroleptiques typiques ou atypiques, y compris ceux qui ont une faible affinité pour les récepteurs Malin des neuroleptiques dopaminergiques comme la clozapine •Lors d’arrêt brusque d’un traitement dopaminergique de traitements sérotoninergiques et à l’instauration ou l’augmentation de posologie de traitement(s) séro­to­ni­ n­ergique(s). Mais attention : pas de définition stricte reconnue et le tableau clinique et la sévérité peuvent être très différents selon les cas. – Syndrome malin des neuroleptiques : il associe les troubles suivants : 1) rigidité musculaire, 2) hyperthermie, 3) instabilité autonome et 4) altération de l’état de conscience. Il s’observe plus volontiers en début de traitement ou lors d’une augmentation de posologie. Le laboratoire peut aider à la différenciation d’avec le syndrome sérotoninergique car, dans plus de 75% des cas, on observe une leucocytose avec élévation de la créatine-kinase, lactate-déshydrogénase, aspartate-amino-transférase, et protéinurie. La mortalité est élevée (10-20%). Les deux tableaux susmentionnés ont été construits aussi bien sur la base des données de la littérature que sur celle de notre expérience clinique en tant qu’infirmier spécialisé en gériatrie, gériatres et pharmacologues cliniques. Ils sont fournis à titre indicatif et ne remplacent en aucun cas le jugement du praticien ni une consultation spécialisée si nécessaire (consultation de pharmacologie clinique disponible au CHUV, également pour les médecins extérieurs au CHUV). conclusion indésirables médicamenteux dans le diagnostic différentiel de tout changement inattendu et significatif dans l’état clinique de nos patients âgés. C’est à cette tâche que nous espérons que la présente contribution puisse aider les praticiens. Les auteurs n’ont déclaré aucun conflit d’intérêt en relation avec cet article. Implications pratiques > Inclure systématiquement les médicaments comme cause potentielle de détérioration de l’état de santé chez les seniors > Repérer rapidement les signes des grands syndromes : anticholinergique, sérotoninergique, parkinsonien, malin des neuroleptiques > Annoncer au centre régional de pharmacovigilance les effets indésirables graves ou inattendus ou concernant des médicaments depuis moins de cinq ans sur le marché (formulaire sur le site www.swissmedic.ch) > Les pharmacologues cliniques sont à disposition pour toute question relative au bon emploi du médicament Il est important d’inclure systématiquement les effets Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 6 novembre 2013 30_34_37501.indd 4 2057 30.10.13 14:35 Bibliographie 1 * Lafuente-Lafuente C, Baudry E, Paillaud E, et al. Pharmacologie clinique et vieillissement. Presse Med 2013;42:171-80. 2 Turnheim K. Drug therapy in the elderly. Exp Gerontol 2004;39:1731-8. 3 Beard K. 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Bulletin d’information du CAPP, 2009:55. http://pharmacie.hug-ge.ch/ infomedic/cappinfo.html 11* Perry PJ, Wilborn CA. Serotonin syndrome vs neuroleptic malignant syndrome : A contrast of causes, diagnoses, and management. Ann Clin Psychiatr 2012; 24:155-62. * à lire ** à lire absolument Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 6 novembre 2013 30_34_37501.indd 5 30.10.13 14:35