Maths en Ligne Structures algébriques UJF Grenoble
3) La relation Rest transitive lorsque pour tous éléments a,bet cde E, si aRb
et si bRc, alors aRc.
4) La relation Rest anti-symétrique lorsque pour tous éléments aet bde E, si
aRbet si bRa, alors a=b.
Quelques commentaires sur la dernière condition, qui est sans doute la plus difficile
à bien mémoriser des quatre : c’est, comme son nom l’indique, en gros le contraire de
la propriété de symétrie. La symétrie exige que quand deux éléments sont liés dans un
sens, ils le sont aussi dans l’autre. L’anti-symétrie, c’est approximativement demander
que si deux éléments sont liés dans un sens, ils ne le sont pas dans l’autre. Mais cette
condition empêcherait un élément d’être lié à lui-même, ce qui ne serait pas désespérant
en soi mais ne serait pas conforme à l’usage. De fait, l’usage s’est fait de compliquer la
définition afin de garder la permission pour un élément d’être lié à lui-même.
On comprendra peut-être un peu mieux la définition en écrivant la contraposée de
l’implication qu’elle contient.
Autre formulation de la définition de l’anti-symétrie Une relation Rsur un
ensemble Eest anti-symétrique lorsque pour tous éléments aet bdistincts de E, on ne
peut avoir simultanément aRbet bRa.
Comme nous sommes encore débutants, faisons l’effort d’expliciter une autre façon
de présenter la même notion.
Autre formulation de la définition de l’anti-symétrie Une relation Rsur un
ensemble Eest anti-symétrique lorsque pour tous éléments aet bdistincts de E,aRb
est faux ou bRaest faux.
Bien évidemment, ce genre de liste de formulations équivalentes n’est surtout pas
à « savoir par cœur ». Ce qui est par contre indispensable, c’est de se familariser avec
les petites manipulations qui permettent de passer de l’une à l’autre, selon les besoins.
En pratique, les relations qui pourront nous intéresser dans ce cours ne seront
jamais bien compliquées ; le vocabulaire que nous avons dû ingurgiter depuis le début
de ce chapitre n’a d’utilité que pour savoir reconnaître deux types très particuliers de
relations : les relations d’ordre, auxquelles cette section est consacrée, puis, dans la
section prochaine, les relations d’équivalence.
Définition 3. Une relation est une relation d’ordre lorsqu’elle est simultanément ré-
flexive, transitive et anti-symétrique.
Considérons par exemple la relation « divise » sur l’ensemble E={1,2,3,4,5,6}.
C’est une relation d’ordre ; son graphe est visualisé par des flèches sur la figure 1.
Intuitivement, une relation d’ordre est une relation qui peut raisonnablement être
appelée « est supérieur ou égal à » ou, bien sûr, « est inférieur ou égal à ».
Exemple 2. La relation « 6» sur E=Rest une relation d’ordre. Pour tout ensemble
Afixé, la relation « ⊂» sur E=P(A)est une relation d’ordre. La seconde est sans
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