Dès 2003, Laurent Fabius avait ouvert la voie du renouvellement de la doctrine
socialiste en proposant la notion de « social-écologie » afin de conjuguer écologie,
justice sociale, développement économique, citoyenneté. Dans notre Déclaration de
principes de 2008, nous inscrivions « la prise en compte de la planète au même rang
de leurs finalités fondamentales que la promotion du progrès et la satisfaction
équitable des besoins ». En 2009, la convention nationale pour un nouveau modèle
de développement économique, social et écologique a jeté les bases d’une
économie qualitative et productive, coopérative et compétitive. En 2011, dans le
projet socialiste, nous appelions à « porter la France et l’Europe en tête de
l’économie verte et de la lutte contre le changement climatique ». Lors de la
campagne présidentielle de 2012, François Hollande a porté l’ambition de faire de la
France la nation de l’excellence environnementale, qu’il s’agisse du mix énergétique,
de la tarification progressive pour garantir l’accès de tous à l’énergie et inciter à une
consommation responsable, de la rénovation thermique de qualité pour les
logements. Enfin, dans notre charte d’identité pour le progrès humain adoptée en
2014, nous l’affirmons : « le temps presse : il n’y a pas de deuxième Terre. Un
changement de modèle s’impose pour mettre en harmonie développement
économique, démarche écologique et justice sociale ».
Oui, le temps presse. C’est pourquoi nous sommes, en Seine-Maritime, en France, à
l’échelle de l’Europe et du monde, des éco-socialistes.
1) En Seine-Maritime, des politiques publiques territoriales innovantes
La Seine-Maritime est l’un des premiers départements producteurs d'énergie en
France, mais aussi l’un des premiers consommateurs. Nous sommes donc
particulièrement concernés par l’enjeu de la transition énergétique.
La Région Haute-Normandie a ainsi initié plusieurs dispositifs qui ont « fait école »,
où cohérence et solidarité sont les maîtres-mots, tels le chèque-énergie qui permet
de soutenir des travaux de rénovation thermique des logements ou le soutien à
l’achat des véhicules électriques. Elle soutient également le développement des
entreprises liées à la transition énergétique (c’est notamment la vocation de
l’ambitieux appel à projet régional pour les énergies) et une politique de transports
durables basée notamment sur la multimodalité et l’éco-mobilité. Par son soutien aux
infrastructures portuaires, notamment aux Grands ports maritimes du Havre et de
Rouen, la collectivité est aux avant-postes de la croissance bleue. Première région
pour l’éolien en mer, avec deux parcs éoliens offshore, plusieurs sites industriels et
de maintenance, un futur centre de recherche et un site d’essais démonstrateur, la
Région a très vite saisi les enjeux en termes de qualification et d’emploi et propose,
depuis plusieurs années, des formations adaptées, en lien avec l’Etat et les branches
professionnelles, à tous les niveaux pour répondre aux besoins de la filière et
valoriser les métiers.
Le Département de Seine-Maritime a également été, lui aussi sur la durée, à l’origine
de nombreuses politiques environnementales innovantes : pour aider au maintien
d'une bonne qualité de l'eau, lutter contre les pollutions, promouvoir et soutenir la
réduction des déchets, mener une politique exemplaire en matière d’Espaces
Naturels Sensibles, investir massivement pour la préservation des falaises,
notamment à travers le projet « Grand Site » d’Etretat, informer le public sur l'activité
des centrales nucléaires et prévenir les risques des marnières et des cavités
souterraines.
La social-écologie est aussi une cause parce que notre territoire – c’est un atout et
c’est une fierté – est une terre d’agriculture, d’élevage et de pêche. En la matière, les
collectivités à direction socialiste, de la Région aux communes en passant par le
Département et les structures intercommunales, mènent des initiatives pour soutenir
les filières courtes, favorisent les schémas d’urbanisme où les terres cultivables sont
préservées, promeuvent la biodiversité notamment avec l’adoption récente du
Schéma Régional de Cohérence Ecologique, s’engagent non seulement dans la