Résumé de la thèse Changement institutionnel et politique d’investissement en Algérie « Cas du secteur algérien des télécommunications » Les politiques économiques sont aujourd’hui confrontées à la question de l’Investissement Direct Etranger. Afin d’attirer ce dernier des modifications se sont accompagnées par des changements institutionnels dans différents pays et aux niveaux de certains secteurs. Depuis l’indépendance à nos jours l’Algérie a connu plusieurs changements dans sa gouvernance, elle est passée d’un mode socialiste où l’Etat et omniprésente dans tous les domaines ; politique, sociale et économique à un mode libéral. Deux étapes principales ont caractérisé l’histoire de l’Algérie indépendante concernant sa politique d’Investissement Direct Etranger. Une première période qui s’est étalée jusqu’à la fin des années 1980, a consisté en un rejet systématique des investissements étrangers, comptant uniquement sur les ressources propres du pays. Une deuxième période qui a démarré au début des années 1990 et qui s’étale à ce jour, s’est caractérisée par une politique de plus en plus soutenue d’ouverture à l’IDE. Le changement de la constitution en 1989 a permet d’adopter l’économie de marché ce qui a suivi une succession de réformes économiques. Ces dernières n’ont pas pu favoriser l’IDE dans les secteurs de l’agriculture, l’industrie et le tourisme. Par contre, le secteur des services a pu enregistrer un flux croissant d’IDE surtout dans le secteur de la banque et des télécommunications suite à des nouvelles règles. Le changement des règles peut jouer un double rôle : favoriser l’entrée de l’IDE et développer l’activité économique. Les pays qui attirent plus d’IDE sont ceux qui ont les politiques et les économies les plus dynamiques. Ces éléments nous permettent de relativiser, d’une certaine manière, l’efficacité attendue d’un tel changement institutionnel et de la mise en place de nouvelles règles formelles. Selon la Nouvelle Economie Institutionnelle les changements du cadre juridique et des règles qui régissent les rapports entres les différents acteurs du développement sont au cœur du changement institutionnel. Mais dans le cas de l’Algérie le changement du cadre juridique et réglementaire ce n’est qu’un cas particulier. Parce que malgré les différentes réformes économiques, le changement institutionnel connaît de nombreuses résistances et s’inscrit dans une inertie fortement conflictuelle. Cette inertie est imputable à une perception négative du changement institutionnel. Le passage d’une économie mixte à une économie de marché en Algérie, ainsi que les réformes économique qui en découle, peuvent s’interpréter comme des changements institutionnels. Car on assiste à l’émergence de nouvelles règles formelles visant à installer les conditions de la concurrence. Ce changement de règles considéré comme changement institutionnel est un déterminant de l’Investissement Direct Etranger. Et comme l’environnement extérieur évolue rapidement, les pays ont de plus en plus besoin de s’adapter. Adapter ses politiques d’investissement aux changements institutionnels nationaux et internationaux constitue une étape indispensable dans le processus d’attrait d’IDE. C’est dans le secteur des télécommunications, que l’ouverture à la concurrence avait modifié la structure institutionnelle ; l’arrivée des investisseurs étrangers en fait la preuve. Ainsi, au vu de ces faits, le nouveau que nous apportons dans cette thèse est la nouvelle approche de l’Investissement Direct Etranger comme changement institutionnel. La thèse est construite sur la base de deux propositions principales qui orientent les développements de notre argumentation. Une première proposition consiste à confirmer que le changement institutionnel est un déterminant de l’Investissement Direct Etranger. Les Investissements Directs Etrangers sont déterminés aussi par une diversité des facteurs économiques. Cela ne signifie pas que les facteurs institutionnels soient sans effet sur le système économique. Certains déterminants institutionnels sont liés à l’IDE (droit de propriété, rapatriement des profits…). Une seconde proposition consiste à introduire la question de l’institution comme élément de la question de l’Investissement Direct Etranger, ce qui ouvre la voie à une analyse en termes (effet des institutions, adaptation institutionnelle, structure institutionnelle…). L’institution comme source principale des actions, des changements et des politiques qui définissent l'IDE, pourrait influencer la façon dont l’IDE agisse sur le système économique. Il existe une forte relation entre la politique d’investissement et la prévisibilité des institutions. Le changement des politiques et de comportement des pouvoirs publics qui modèlent l’environnement de l’investissement sont importants pour les investisseurs. Le changement institutionnel en Algérie s’inscrit dans un processus où dominent les règles informelles. Les facteurs qui poussent à réaliser des investissements dépendent tous de la certitude économique et politique, effectivement à une transparence générale. La construction du cadre théorique adapté à notre raisonnement va s’appuyer d’une part sur les apports et les limites de l’Investissement Direct Etranger et d’autre part sur ceux de l’adaptation institutionnelle. Il nous parait utile de comprendre le lien entre le changement institutionnel et l’IDE. Le ralentissement des flux d’IDE en Algérie est lié à un échec de politique d’investissement. Le recours à l’approche de l’adaptation institutionnelle permettra de rendre compte de l’importance de l’adaptation aux changements institutionnels nationaux et internationaux. Cette approche doit nous permettre de comprendre non seulement la nature des institutions, objets du changement, mais aussi la manière dont elles réagissent vis-à-vis à l’Investissement Direct Etranger. Selon cette approche, les investisseurs se penchent tout d’abord sur le gouvernement comme étant la source principale des actions et des politiques. Un système de gouvernement cohérent et hétérogène continue à attirer l’IDE. Ce double corpus théorique nous fournit deux clé de lecture de la question de l’Investissement Direct Etranger en Algérie, considéré comme changement institutionnel amenant conflits et inertie. D’après les résultats de nos entretiens, l’arrivée des investisseurs étrangers a changé la structure institutionnelle du marché algérien des télécommunications, participé à l’évolution de la concurrence produit ainsi un conflit concurrentiel qui nécessite un mode de régulation spécifique. Le secteur des télécommunications repère les influences économiques du changement institutionnel. Ce dernier a de l’influence dans la politique de soutien d’Investissement Direct Etranger et dans les activités économiques parce qu’il permet de changer la gestion publique, de changer les règles et le mode de gouvernance, ainsi participer à l’augmentation des flux de l’IDE. Le changement institutionnel est peut être à l’origine d’une augmentation de flux d’Investissement Direct Etranger notamment quant il est lié à une libéralisation économique. Mais malgré la libéralisation des services des télécommunications, l’Etat algérien continue toujours à jouer son rôle interventionniste.