aucune tache particulière. La question demeure chez des
sujet adultes en activation : lorsqu’on teste les fonctions de
communication, d’interaction et d’adaptation à
l’environnement, quels sont les systèmes défaillants
responsables du fait qu’un sujet autiste ne communique pas,
n’interagit pas, n’arrive pas à développer son imagination et
son intérêt ?
Les modèles d’automutilation autistique ont été évoqués
par le Pr Pascale Abadie (Montréal).
En neuropsychiatrie, les comportements automutilatoires
sont classés en sous-types selon leur répétitivité et selon
leur signification psychopathologique.
Il est possible de repérer des sous-catégories, tel que le
comportement automutilatoire de type impulsif, dans des
situations d’intolérance à la frustration, de grande anxiété,
de type compulsifs – plutôt ego-dystoniques, qui échappent
à la volonté du sujet. Des comportements de types contre-
dissociatifs, où le sujet est dans la recherche des repères
corporels, en état de dépersonnalisation, de de-réalisation.
Ces derniers comportements, Pascale Abadie les qualifie
d’automatisés. Les comportements d’automutilation chez
l’autiste seraient en rapport avec des comportements
automatisés.
Le professeur Abadie a alors présenté certaines des études
récentes explorant les comportements automutilatoires
dans l’autisme. Certains auteurs ont travaillé sur la
dimension émotionnelle, montrant qu’il existerait une
hypersensibilité à la douleur dans l’autisme, avec une
capacité de régulation émotionnelle moindre. D’autre part,
il existerait une hypersensibilité et une hyper-réactivité au
stress et à l’anxiété – il s’agit de travaux portant sur des
situations de stress aigu mais également de comorbidité
dans l’autisme. Par ailleurs, les comportements stéréotypés
auraient une fonction perceptive régulatrice qui permettrait
de filtrer une surcharge perceptive.
Les émotions semblent être marqueur d’un état
pathologique déclenchant un comportement d’auto-
mutilation. Les comportements stéréotypés, qui sont
marqueur d’un état perceptif, permettent le maintien et
l’aggravation de ces comportements. Par contre, la
participation des autres comportements répétitifs, comme
les tics, n’a pas encore été évaluée. De même, on ne sait pas
à quel point ces comportements sont dépendants ou non
du niveau intellectuel du sujet. Les études sont rares et peu
hétérogènes, et des efforts dans ce sens sont encore à
réaliser, conclut-elle.
La présentation du Dr Chantal Caron (Montréal) a porté sur
la question du diagnostic différentiel entre deux pathologies
aux frontières floues : le syndrome de Gilles de la Tourette
(GDT) et les Troubles envahissants du développement (TED)
en pratique clinique .
Les cliniciens de la clinique Gilles de la Tourette de Sainte-
Justine à Montréal se sont réunis, ainsi que des psychiatres
et neurologues, pour établir des paramètres de pratique
pour réaliser ce diagnostic différentiel.
GDT et les TED sont deux syndromes comportementaux
complexes qui apparaissent pendant l’enfance, avec une
prédominance garçon-fille de 5 pour 1. Les deux pathologies
présentent des mouvements anormaux, et partagent des
pathologies comorbides telle que l’anxiété, des troubles de
la socialisation, des modulations sensorielles aberrantes, des
hypersensibilités auditives, sensitives, olfactives, ou des
hypo-sensibilités. Pour ces deux syndromes, la
symptomatologie fluctue dans le temps. Il existe aussi un
impact sur la cognition – un trouble de l’apprentissage dans
la plupart des cas.
Il existe cependant des dissemblances entre GDT et les TEDs
: d’une part, le cours de la maladie est différent. Même si
GDT débute dans l’enfance, le syndrome diminue ou
disparaît à l’âge adulte dans 80% des cas. Chez les autistes,
les patients sont autant des enfants que des adultes. D’autre
part, le mouvement anormal n’est que l’un des critères de
diagnostic du TED, alors qu’il est central dans GDT. Il s’agit
de tics dans GDT, les mouvements anormaux sont des
stéréotypies dans le TED. On trouve souvent des obsessions
chez les patients GDT, alors qu’il s’agit plutôt d’intérêts
surinvestis dans le TED. Les compulsions sont présentes dans
GDT lorsqu’il y a présence d’un TOC, alors qu’on parle plutôt
de ritualisation chez les TEDs. Enfin, on observe une atteinte
de la socialisation secondaire chez les patients GDT, alors
qu’elle est centrale pour les TED.
L E S E C H O S D U C P N L F. . . L E S E C H O S D U C P N L F. . .
4Post Scriptum
Le Dr Chantal Caron