Caractéristiques physiques
Etage
L’écorégion s’inscrit dans les étages subalpin et alpin avec des altitudes comprises entre 1 500 m et 2 800 m. Localement, des
intrusions de l'étage montagnard peuvent être rencontrées dans les vallées encaissées.
Géologie
Ces différents massifs ont été édifiés à la suite de la surrection alpine. Le socle est essentiellement cristallin (roches
granitiques), parfois affleurant, recouvert par des roches métamorphiques de type micaschiste, migmatite et amphibolite
(gneiss ou micaschiste métamorphisés à des températures et des pressions plus élevées). En périphérie de ces massifs, des
roches sédimentaires (calcaires, marnes) ont été broyées, charriées et déposées.
Relief
Ce relief accidenté de haute montagne se caractérise par des arêtes vives terminées en pointes et en cimes (massif des
Aiguilles Rouges). La géomorphologie est typique des roches granitiques avec des paysages de crêtes surmontées de chapeaux
gneissiques. Les glaciations quaternaires ont modelé le relief en entaillant les roches et en creusant de profondes vallées
(Valgaudemar, Valjouffrey, Oisans), des cirques glaciaires et dépressions (lacs glaciaires).
Climat
Le climat montagnard humide est soumis à une influence continentale. Les précipitations moyennes annuelles sont
supérieures à 2 000 mm et se produisent sous forme neigeuse durant la moitié de l'année. Les températures moyennes
annuelles sont froides et diminuent en fonction de l’altitude (perte de 0,6°C pour 100 m). Les basses températures hivernales
peuvent descendre sous les -20°C. L’écorégion peut être soumise à des variations climatiques localisées résultant de l’altitude
et de la topographie (effet foehn, exposition adret-ubac, vent).
Typologie des sols hydromorphes
Dans l’écorégion, les facteurs lithologiques, climatiques (humidité, température, exposition) et micro-topographiques (pente
douce, suintement, replat, dépression) favorisent l'expression de différents sols humides.
Les températures fraîches, l'engorgement permanent des sols par l’eau, l’acidité du substrat géologique conduisent à
l’accumulation de matière organique et à la formation d'HISTOSOLS caractéristiques des tourbières. Deux types de profils sont
rencontrés. Le premier arbore un horizon de tourbe peu épais qui repose directement sur la roche mère (HISTOSOL leptique).
Le second, plus épais se caractérise par une évolution de la morphologie de la tourbe avec la profondeur : fibrique (très
fibreux, faible dégradation de la matière organiques), mésique (tourbe moyennement dégradée avec baisse de la proportion
de fibres) et saprique (tourbe très dégradée avec peu de fibres).
Les sols soumis à engorgements en eau fréquents ou occasionnels sont qualifiés de REDUCTISOLS ou REDOXISOLS. Si l’horizon
réductique ou Gley (G) est présent dans les 50 premiers centimètres du sol, celui-ci est qualifié de REDUCTISOL. Cet horizon
peut être contacté dès la surface ou précédé d'un horizon rédoxique ou pseudogley (g) gris et rouille. Quand un pseudogley
est présent entre 0 et 50 cm avec absence de Gley dans les cinquante premiers cm, le sol est qualifié de REDOXISOL.
Lorsque que le lit des vallées encaissées s’élargit, les dépôts alluvionnaires fins peuvent générer la formation de FLUVIOSOLS-
REDOXISOLS à engorgement temporaire.
En bordure de ruisseaux torrentiels, des sols humides (non référencés dans l'arrêté ministériel) peuvent être rencontrés. Ces
sols bruts gorgés d’eau sont formés par un épais tapis racinaire de surface, riche en traces rouille et reposant directement sur
la roche mère.
Probabilité de zones humides
Les facteurs climatiques froids et pluvieux couplés à des roches peu perméables et aux nombreux micro-modelés, sont
favorables au développement de zones humides. Celles-ci s'expriment sur des replats topographiques, des dépressions (en
altitude ou sur versant concave), des pentes douces (suintement ou ruissellement de surface), les bordures de cours d'eau et
de torrents, les rives de lacs glaciaires (zone de marnage) et les dépôts. Les glaciers sont considérés comme des zones
humides à part entière, qui lors de la fonte et du retrait génèrent de nouveaux habitats humides.
Commanditaire : Agence de l'Eau RM&C Réalisation : CAEI Juin 2012