Par ailleurs, avant toute intervention, le sylviculteur veillera à se renseigner sur les espèces
protégées, et l’existence de zonages règlementaires (arrêté de biotope) ou d’inventaire (ZNIEFF). Des
contractualisations seront alors peut être possible valorisant un travail respectueux de
l’environnement.
Avant de planter
Le populiculteur vérifiera les points suivants :
- le bois pourra être récolté dans de bonnes conditions, sans perturbations du milieu : portance des
sols suffisante, bonne desserte de la parcelle, proximité d’une zone de stockage des bois accessible
aux grumiers.
- la parcelle est de taille suffisante : En deçà de seuil, la rentabilité du site ne sera pas possible, les
frais inhérents à la préparation du site et à l’entretien pouvant déstabiliser la balance ;
Où et comment planter
Les étapes précédentes étant réalisées, des règles de base doivent être respectées:
Le peuplier possédant un système racinaire traçant, il ne faut pas l’introduire dans une bande de
6m au moins en bord de cours d’eau afin de ne pas déstabiliser les berges (sauf prescriptions
réglementaires plus restrictives). Par ailleurs, la ripisylve sera conservée et entretenue afin
d’assurer un bon maintien des berges. Cette règle s’applique également aux plans d’eau.
La conservation ou l’implantation des lisières d’arbres aux essences variées et/ou des lisières
étagées présenteront un avantage d’un point de vue de la biodiversité.
Plus le sol est humide, plus la révolution est longue et moins la culture est intensive. Ainsi,
l’écartement des arbres sera de 8m x 8m avec une culture demi intensive voire extensive. Une
faible densité assure un bon développement des arbres et permet un éclairement au sol qui
garantit dans le temps le maintien de la strate herbacée dans un bon état de conservation. Pour
préserver une végétation prairiale, on plantera avec un grand écartement (9 m).
Que planter
Les cultivars seront choisis en fonction des éléments pédoclimatiques précités (sol, eau, vent,
etc.), de l’environnement écologique et paysager (parasites, lisière formant une barrière physique
contre le vent, etc.) avoisinant et des besoins d’entretien nécessaires.
Une diversification des variétés utilisées (usage de plusieurs cultivars conseillé au-delà de 2ha.) en
fonction de leur résistance aux pathogènes permettra une augmentation de la richesse génétique
et pourra réduire les pertes en cas d’atteintes (la brunissure du peuplier, les rouilles du Mélèze,
etc.). Par ailleurs, la combinaison avec d’autres essences permet de disposer de produits
valorisables par l’usage d’essences « nobles » et autochtones en mélange.
Limiter les surfaces en plantation simultanée d’une même variété à 5 hectares ;
Varier les classes d’âge afin de favoriser la biodiversité.
L’exploitation
éviter la divagation inutile de l'engin de débardage à l'intérieur de la coupe en assurant une
étroite coordination entre abattage (directionnel) et débardage ;
intervenir avec des engins adaptés : pneus larges à basse pression, en période sèche : été,
conditions de gel, pour limiter le tassement du sol ;
étaler les rémanents sur les pistes de débardage ;
réaliser, dans la mesure du possible, les interventions mécaniques (travail du sol, broyage, fauche)
le plus tard possible afin de limiter les perturbations de l’avifaune et des jeunes animaux ;
Une fauche tous les ans permet de maintenir partiellement une végétation de prairie de fauche.
En intervenant tous les 3 ans, la végétation de type mégaphorbiaie sera favorisée.