Note d`Orientation 10

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Note d’Orientation 10
Le Marketing de l’Assainissement et l’ATPC : Comment lions-nous les approches
Danielle Pedi et Mimi Jenkins
Dans cette Note d’Orientation, vous apprendrez :



Comment SanMark peut fonctionner aux côtés des initiatives ATPC aux niveaux programmatique et
communautaire
Les considérations et astuces clés pour lier les approches, y compris les hypothèses communes et les
choses à faire et à ne pas faire pour la mise en œuvre du programme
Les manières dont l’UNICEF peut tester ce qui fonctionnera le mieux dans différents contextes
1. SanMark et l’ATPC se renforcent mutuellement
Les approches SanMark et ATPC sont compatibles et complémentaires. Dans le domaine de l’assainissement,
catalyser les changements dans les normes sociales et développer les marchés locaux sont les approches les plus
prometteuses pour déclencher et soutenir un usage à long terme sécurisé des latrines par tous. Ce n’est pas une
question de « comportement ou de technologie » : le bon assainissement implique à la fois un comportement/une
pratique et une installation favorable – ce n’est pas l’une ou l’autre. Bien qu’il soit clair qu’une installation n’a pas
besoin d’être achetée pour être hygiénique, il est également vrai que la grande majorité des ménages avec des
latrines durables et améliorées ont investi des espèces pour les acheter et les construire.
L’ATPC de l’UNICEF et les autres initiatives dans le domaine de l’assainissement ont aidé à renforcer la
sensibilisation politique et les capacités institutionnelles pour l’amélioration de l’assainissement. Ces initiatives ont
conduit les gouvernements à revoir les politiques en vue de supprimer les subventions et construction d’ouvrages.
L’ATPC à également détourné la concentration programmatique du « faire » et du « construire » vers la facilitation
et la catalysation des changements de comportements et des normes communautaires. SanMark s’appuie sur ces
progrès et sur ce changement d’esprit. Dans cette Note d’Orientation nous offrons une orientation pratique sur la
manière de lier les approches, sur la base d’une expérience et de preuves limités jusqu’à présent. Nous y discutons
également la manière dont l’UNICEF peut développer un calendrier d’apprentissage pour tester systématiquement
comment SanMark et l’ATPC peuvent être liés en pratique.
2. Séquencer les approches: Considérations relatives au programme par rapport à celles
relatives à la communauté
SanMark est souvent présenté conceptuellement comme suivant l’ATPC, la logique qui prévaut étant que la
première tâche essentielle consiste à changer les normes et les comportements communautaires. En pratique, les
différences dans les activités programmatiques, les exigences en matière de ressources et temps de démarrages
(voir Note d’Orientation 1) signifient que la question du « séquençage » n’est pas aussi simple qu’on l’imagine.
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Les « séquençage » de l’ATPC et de SanMark à deux dimensions:

Le séquençage programmatique: Cela se réfère à l’organisation temporelle et à l’exécution des activités
nécessaires pour mettre en œuvre de manière efficace SanMark et l’ATPC sur le terrain. Pour SanMark, cela
comprend les étapes au sein du Cadre SanMark en 7-Étapes qui sont mises en œuvre à travers une large
base de population dès le départ. Pour l’ATPC, cela comprend la planification du programme, le
développement des capacités et des systèmes, ainsi que les tâches essentielles suivantes : le prédéclenchement, le déclenchement, la mise en œuvre de plan d’action et les tâches de suivi menées par les
facilitateurs au sein d’une communauté spécifique. Le séquençage programmatique n’est pas une question
critique dans les zones géographiques où l’ATPC est déjà mis en œuvre. Cependant, en raison du temps
nécessaire pour compléter les étapes initiales SanMark (en particulier l’étude de marché, la conception des
produits et le développement de la chaîne d’approvisionnement), les activités SanMark devraient débuter dès
que possible dans les nouvelles zones, afin que les entreprises soient prêtes à fournir les produits et les
services au fur et à mesure que la demande communautaire s’accroit.

Le séquençage au niveau communautaire: Cela se réfère spécialement à l’organisation temporelle du
déclenchement ATPC et de l’introduction des produits SanMark au sein d’une communauté particulière. Quand
introduisons-nous un événement promotionnel des produits, une nouvelle série de produits ou une petite
entreprise locale – avant, après ou, peut-être même, pendant un événement déclencheur ATPC ? Après qu’un
village soit déclaré FDAL? Quand l’introduction des informations relatives aux options techniques et aux
produits disponibles localement devrait avoir lieu? Ici, il n’y a pas de certitude évidente quant à ce qui marche,
mais l’expérience du terrain indique un mélange de modèles opérationnels.
La question du séquençage est fondamentalement liée à la géographie et à l’échelle : dans la mesure où les
marchés sont plus larges que les communautés individuelles, il est tout simplement impossible de confiner les
activités SanMark dans des communautés spécifiques.
En pratique, SanMark peut ne pas être adapté à tous les contextes du programme ATPC. L’UNICEF et vos
partenaires auront besoin d’évaluer les conditions générales du marché, de consulter les partenaires du secteur et
de prendre en compte les contraintes budgétaires et temporelles pour déterminer s’il faut et où commencer. Il est
tout à fait possible qu’au sein d’un pays ou d’une région quelconque il soit approprié de mettre en œuvre l’ATPC
seul, SanMark seul et/ou l’ATPC et SanMark ensemble – vos conditions du marché détermineront cela.
3. Approches de ressources: Nous aurons besoin de différentes competences
Non seulement il y a souvent une divergence entre les conditions favorables, les échelles géographiques,
l’organisation temporelle et les activités de démarrage, mais l’ATPC et SanMark nécessitent aussi un ensemble
différent de compétence pour être mis en œuvre correctement. Par exemple, le personnel n’ayant pas d’expérience
commerciale ou de compréhension des marchés locaux sera mal outillé pour former et assurer le mentorat des
entreprises. De la même manière, les spécialistes du développement des entreprises ayant peu de connaissances
des dynamiques communautaires feront sans doute de mauvais facilitateurs ATPC.
SanMark nécessitera de nouvelles compétences relatives au développement des entreprises et du marché, à
l’étude de marché, à la conception des produits, au marketing commercial et aux ventes et d’autres compétences
encore. Ces compétences sont relativement nouvelles pour le secteur WASH et peuvent ne pas être disponibles au
sein des équipes ATPC. Pour mettre en œuvre SanMark de manière efficace, il sera nécessaire de considérer
quelle formation additionnelle, quel nouveau personnel et/ou quelle assistance technique à court terme seront
nécessaires au sein de l’UNICEF et des partenaires de mise en œuvre. Tandis que l’UNICEF aura souvent un seul
agent WASH pour superviser toutes les activités relatives à l’assainissement, il serait peut-être utile d’envisager
d’avoir des équipes séparées au niveau de la mise en œuvre. Cela pourrait inclure:
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
Séparation programmatique : Pour assurer que les approches soient distinctes, mais cependant
hautement coordonnées, envisagez de séparer les managers ou les équipes en ce qui concerne la gestion
quotidienne de l’ATPC et de SanMark au sein d’une agence ou d’un partenaire de mise en œuvre, ou
contractez des agences de mise en œuvre différentes pour ces composantes si vous travaillez avec des
ONG.

Séparation au niveau communautaire : Il est important d’être clair quant aux rôles au niveau de la
communauté, pour assurer que la facilitation ATPC soit vue comme différente/séparée des efforts visant à
développer et à soutenir le marché (voir la Note d’Orientation 6 et l’Hypothèse 2 ci-dessous).
Encadré 1: Séquencer les programmes SanMark et ATPC: L’expérience du Bangladesh et de l’Indonésie
L’évolution historique de la programmation de l’assainissement au Bengladesh indique que les activités telles
que la conception du produit, le renforcement de la chaîne d’approvisionnement et le développement
commercial ont eu un impact fort sur l’assainissement avant l’introduction de l’ATPC dans le pays. Le
programme de mobilisation sociale du gouvernement, entre 1993 et 1996, a eu pour résultat une augmentation
significative de la couverture de l’assainissement, de nouveaux produits à bas coûts et plus de 4000 nouvelles
entreprises rurales (Heirli et Frias 2007). L’investissement à grande échelle dans les activités SanMark a signifié
que les chaînes d’approvisionnement étaient en place et des options de produits attrayants à bas coûts étaient
disponibles quand l’ATPC a été introduit en 2003. Une évaluation de 2011 des 53 communautés FDAL a trouvé
que le secteur privé mature existant avait joué un rôle essentiel pour soutenir l’utilisation des latrines dans le
temps (WSP 2011b). Ces résultats indiquent que la disponibilité locale de produits abordables et attrayants est
un facteur significatif contribuant à atteindre et à soutenir les normes sociales FDAL, mais que seule, elle est
probablement insuffisante.
Une évaluation du Programme Eau et Assainissement : Total Sanitation, Sanitation Marketing (TSSM) project en
Indonésie indique des résultats similaires. En raison de retards dans la mise en place de la composante
SanMark du programme, le déclenchement ATPC était en cours depuis 2 ans ou plus avant que les
interventions de marketing local et d’approvisionnement ne commencent. L’étude dans les villages déclenchés a
trouvé que le manque de latrines à chasse d’eau abordables représentait un facteur contribuant à un mauvais
résultat et à un mauvais soutien quant au statut FDAL. L’étude conclut que dans le futur il serait plus efficace de
prévoir le déclenchement ATPC après que les résultats de l’étude de marché provinciale soient utilisés pour
identifier une stratégie marketing favorable aux pauvres pour les provinces, y compris pour améliorer les
capacités d’approvisionnement local avant que la création de la demande ne commence, afin d’atteindre une
conversion optimale de la demande générée en une amélioration durable de l’assainissement (WSP 2011a).
4. SanMark et l’ATPC en pratique: Questionner les hypothèses, apprendre ce qui marche
Tandis qu’il est généralement admis que l’ATPC et SanMark peuvent fonctionner ensemble, il y a peu d’éléments
probants systématiques sur la manière dont on peut faire les liens entre eux sur le terrain. La section suivante,
établit certaines inquiétudes et hypothèses habituelles concernant l’ATPC et SanMark, présente certaines
expériences émergeantes et questions d’apprentissage, et offre des astuces pratiques pour la mise en œuvre.
Hypothèse 1 : SanMark est juste un élément ajouté au travail de l’ATPC du côté de l’offre. L’ATPC porte
sur la demande, et SanMark sur l’offre – et la création de la demande devrait venir en premier.
Que savons-nous?
 Les programmes autonomes au Vietnam, au Bénin, au Cambodge et ailleurs, ont montré un impact substantiel et
mesurable sur l’utilisation durable de l’assainissement. Cependant, SanMark, par lui-même, est peu susceptible
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d’atteindre et de soutenir 100% de communautés ayant le statut « Fin de Défécation à l’air libre » (statut FDAL)
sans l’ATPC ou sans des approches similaires pour changer les normes sociales de la défécation.
 Il y a une claire dynamique entre le niveau de satisfaction d’un ménage avec leur installation d’assainissement
actuelle et les taux d’usage régulier des latrines. Les programmes ATPC qui négligent les préférences
concernant les installations risque de perdre la dynamique si les types d’installations que les ménages
construisent en réponse au déclenchement ne répondent pas aux niveaux de satisfaction minimums
acceptables. Au Cambodge, par exemple, l’utilisation des latrines était fortement liée au type de technologie et
de satisfaction à la fois dans les villages ATPC et non ATPC (Pedi et al. 2012).
 La création de la demande sans que les entreprises locales fournissent les bons produits peut être
problématique, comme dans certains cas où cela peut conduire à la possibilité que les ménages construisent des
latrines de mauvaise qualité ou des latrines temporaires qui s’effondrent, se remplissent vite, deviennent
rapidement désagréables à utiliser ou sont non hygiéniques.
 SanMark ne peut pas simplement être greffé sur un programme ATPC après que le déclenchement soit réalisé,
dans la mesure où la divergence potentielle en termes d’échelle géographique peut signifier que les activités
SanMark seront nécessaires dans des endroits où l’ATPC n’est pas encore opérationnel ou où les conditions du
déclenchement ne sont pas favorables. Les entreprises peuvent opérer dans une zone géographique qui inclut à
la fois des villages déclenchés ATPC et non ATPC et certains canaux de communication atteindront un large
public.
Qu’avons-nous besoin de savoir?
 Avantages comparatifs: Où cela fait-il sens pour l’ATPC et SanMark de travailler ensemble? Où est-ce que
cela serait-il plus avantageux d’un point de vue opérationnel et mieux d’un point de vue coûts/efficacité d’avoir
seulement l’ATPC? Seulement SanMark?
 Les technologies existantes: Dans quels types de produits/services les gens investissent-ils après le
déclenchement ATPC? Quels sont les coûts initiaux et du cycle de vie? Dans quelle mesure les gens sont-ils
satisfaits en ce qui les concerne? Est-ce que la technologie a un impact sur l’utilisation? Quelles sont les
différences entre les ménages appartenant à différentes classifications de richesse?
 Le rôle actuel de l’offre dans l’ATPC: Quel rôle les facteurs du côté de l’offre jouent-ils déjà pour atteindre et
soutenir à long terme le statut FDAL? Dans quelle mesure ces facteurs sont-ils importants en comparaison avec
les autres facteurs de succès connus tels que le déclenchement et le suivi efficaces?
Encadré 2 : Choses à faire et à ne pas faire pour la programmation
Suivez les facteurs tels que la distance par rapport aux
routes/marchés, les revenus en espèces et la disponibilité
des produits/services pour comprendre où les interventions
du côté de l’offre sont nécessaires (et non nécessaires).
Collectez les données sur les technologies et coûts des
latrines dans les villages ATPC, et sur qui est déjà en train
d’acheter et quoi (voir la Note d’Orientation 9). Cela vous
aidera à comprendre où se situent les lacunes relatives à la
conception du produit et du côté de l’offre.
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Ne traitez pas SanMark comme un ajout à l’ATPC
du côté de l’offre. Les entreprises échoueront à se
maintenir et à croitre si elles sont limitées à
travailler dans les zones ATPC et seulement
lorsque le village est déclenché ou FDAL.
Testez ce qui marche pour vous – réalisez de petits essais
de promotions des produits avant/après/pendant le
déclenchement pour voir ce qui peut le mieux fonctionner.
Envisagez d’harmoniser les approches dans un sens large
au niveau national et sous-national. Pour un meilleur
rapport coût/efficacité, il peut ne pas être nécessaire ou
idéal d’essayer de réaliser un chevauchement
géographique complet.
N’essayer pas de contrôler le marché. Faire des
politiques globales du genre « pas de promotion
des produits avant qu’une communauté soit
FDAL » étouffera les entreprises du côté de l’offre.
Du côté de la demande, il n’y a pas d’éléments
probants indiquant que la sensibilisation des
consommateurs
envers
les
options
de
produits/services du secteur privé soit défavorable
à la réalisation du statut FDAL et il y a certains
éléments montrant que cela pourrait être crucial
pour la durabilité à long terme du statut FDAL (voir
Encadré 1).
Hypothèse 2. SanMark affaiblira le processus de changement social de l’ATPC. Introduire des produits
ou des entreprises créera de la confusion et peut faire que les facilitateurs ATPC perde leur crédibilité.
Que savons-nous?
 Il existe une inquiétude quant au fait d’utiliser les facilitateurs ATPC ou les leaders naturels comme des
promoteurs payés des ventes de produits pour les entreprises locales. Cette inquiétude est liée au risque que les
ménages puissent interpréter l’incitation à l’acquisition du statut FDAL comme un bénéfice pour le promoteur,
plutôt que par souci d’avoir une communauté FDAL. Bien que certains programmes aient eu de succès dans
l’utilisation de promoteurs payés ou d’agents de ventes payés, il y a aussi des éléments probants (par exemple
au Bénin et au Vietnam) que les volontaires communautaires ou que les personnels gouvernementaux non
commissionnés puissent jouer des rôles promotionnels et de facilitation du marché efficaces. Lier les approches
n’équivaut pas à faire des leaders naturels des agents de ventes ou des entrepreneurs.
 Une deuxième inquiétude – particulièrement là où la défécation à l’air libre est une pratique bien encrée – est
que certaines personnes peuvent être réticentes à changer leurs comportements si les produits et les entreprises
sont introduits trop tôt. Dans de telles situations, les ménages plus pauvres peuvent ne rien faire ou attendre
jusqu’à ce qu’ils puissent épargner pour acheter, plutôt que de partager avec les autres ou construire de simples
latrines qui nécessitent peu ou pas d’espèces. En Ouganda, par exemple, Plan International rapporte que
l’introduction du produit avec l’ATPC semble avoir retardé la réalisation du statut FDAL. Cette inquiétude doit être
évaluée dans le contexte suivant : est-ce que les ménages plus pauvres ont des préférences claires en ce qui
concerne les installations qui pourraient impacter la satisfaction et l’usager régulier.
Qu’avons-nous besoin de savoir?
 Liens entre l’offre et la demande au niveau du village : Quelle est la meilleure manière de lier
physiquement les ménages aux produits/services au niveau de la communauté sans amoindrir l’engagement
communautaire envers le statut FDAL?
 Éviter la dilution ATPC et les stigmates sociaux : comment maintenons-nous la concentration sur le
changement de normes sociales communautaire tout en encourageant les ménages individuels à investir ? Estce que la promotion de latrines améliorées stigmatisera ceux qui, dans la communauté, ne pourront pas s’offrir
des latrines et est-ce que cela empêchera la réalisation du statut FDAL?
 Les rôles appropriés pour les leaders locaux : Comment soutenons-nous le gouvernement/les leaders pour
inspirer l’action communautaire, tout en ne nous mêlant pas trop aux affaires du marché (par exemple : choisir
les vainqueurs, créer des monopoles, s’engager dans des activités qui créent des conflits d’intérêt)?
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Encadré 3 : Choses à faire et à ne pas faire pour la programmation
Suivez étroitement les dynamiques communautaires et
adaptez les stratégies au fur et à mesure. Est-ce que
vos stratégies promotionnelles aliènent/stigmatisent
ceux qui ont des latrines de mauvaise qualité ? Est-il
clair qu’un leader local empêche certaines entreprises
d’opérer librement ?
Soyez clair quant à vos objectifs. Dans SanMark, le
renforcement du secteur privé est un moyen pour arriver
à une fin, pas une fin en soi. L’objectif de SanMark est
d’assurer que les ménages à bas revenus aient accès à
des produits et services d’assainissement abordables et
appropriés. Générer des revenus et des emplois pour la
communauté locale est un bonus additionnel. Nous
cherchons les entreprises les plus solides, nous
n’essayons pas de créer des schémas communautaires
générant des revenus.
N’adoptez pas une approche « une seule solution pour
tous ». Bien qu’il puisse sembler plus facile d’ajouter la
promotion des produits à un leader communautaire, ce
peut ne pas être la solution idéale. Faire des leaders
naturels des vendeurs n’est pas l’objectif de SanMark
(même si cela peut fonctionner quelques fois)(voir la
Note d’Orientation 6).
Ne confondez-pas les leaders naturels avec les
entrepreneurs. Ne partez pas de l’idée que ces leaders
sont les bonnes personnes pour commencer la
production profitable et les ventes. Ne donnez pas du
capital d’amorçage aux leaders naturels pour
commencer des entreprises d’assainissement – cela
peut être problématique du côté de la demande et ce
n’est probablement pas une stratégie commerciale
viable (voir la Note d’Orientation 4).
Hypothèse 3. L’offre émergera spontanément pour répondre à la demande ATPC nouvellement
déclenchée. Les bons produits, les bonnes informations et capacités pour que les ménages puissent
construire des latrines durables par eux-mêmes existent déjà.
Que savons-nous?
 Dans chaque cas où nous avons réalisé des études sur la chaîne d’approvisionnement, nous avons trouvé que
les entreprises d’assainissement n’avaient pas la capacité ou les compétences par elles-mêmes pour investir
dans la re-conception des produits pour abaisser les coûts et améliorer la disponibilité (voir la Note d’Orientation
5).
 Les produits qui sont installés dans la plupart des zones rurales tendent à venir des marchés urbains et
répondent aux goûts des segments des personnes les plus aisées. Sans les bons produits aux justes prix, les
entreprises locales n’auront rien à offrir pour répondre à la nouvelle demande rurale des ménages à bas revenus.
 Les entreprises ont besoin d’une bonne connaissance du marché et assez de nouvelles demandes pour vouloir
investir dans l’extension de leurs activités dans un nouveau domaine. Ce genre d’informations n’existe pas sans
que nous les collections et présentions aux entreprises sous la forme d’une proposition commerciale profitable
(voir la Note d’Orientation 4).
 Si les ménages ayant la capacité de payer investissent dans leurs propres latrines, les plus pauvres peuvent être
mieux ciblés. Mais, sans les efforts spécifiques pour aider les marchés à atteindre les pauvres, ceux qui en
bénéficieront le plus appartiendront aux ménages les plus aisés.
Ce que nous avons besoin de savoir ?

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Les contraintes relatives à l’offre: Est-ce que les entreprises proches des communautés ATPC augmententelles déjà les ventes en réponse à la nouvelle demande générée par l’ATPC? Est-ce qu’elles comprennent les
opportunités (par exemple : le nombre potentiel de nouveaux clients et leurs préférences)? Est-ce qu’elles
réalisent déjà de nouveaux investissements ou adaptent-elles déjà leurs offres de produits/services pour
étendre leurs activités auprès des communautés nouvellement déclenchées? Si non, pourquoi?

Atteindre les pauvres: Jusqu’où les entreprises peuvent-elles aller pour aider les plus pauvres à accéder aux
latrines améliorées durables? À quel moment et comment les fonds publics peuvent financier les subventions
cibles pour les plus pauvres (voir la Note d’Orientation 8)? À quel stade du processus ATPC cela doit-il
intervenir? Comment le secteur de l’assainissement peut-il s’appuyer sur les filets de protection
sociale existants?
Encadré 4 : Choses à faire et à ne pas faire pour la programmation
Parlez aux entreprises d’assainissement existantes à
propos des activités ATPC et fournissez des informations
sur le marché en ce qui concerne la taille et le lieu des
villages déclenchés (Note d’Orientation 6). Explorez les
facteurs favorables et difficiles auxquels les entreprises
font face lorsqu’elles s’étendent pour servir les
communautés ATPC, du point de vue de leur perspective.
Créez des opportunités pour que les communautés
puissent tirer avantage des achats groupés. L’une des
principales barrières du côté de l’offre pour les
communautés pauvres est le transport. Organiser des
achats groupés communautaires peut aider les ménages à
partager les coûts. La mise en œuvre du plan d’action
ATPC peut constituer le meilleur moment pour tirer profit de
cette opportunité.
Ne partez pas de l’idée que les produits existants
répondent aux besoins des ménages ou que les
entreprises puissent facilement satisfaire la
nouvelle demande des ménages. Investissez dans
une bonne étude des consommateurs et dans la reconception des produits qui se concentre sur les
pauvres (voie les Notes d’Orientation 5 et 8). La
conception devrait inclure l’innovation locale et
l’apport local, mais n’ayez pas peur d’introduire de
nouvelles idées. Ne concevez pas uniquement pour
les membres les plus aisés et les plus faciles à
atteindre de la communauté. À la place,
encouragez les offres de produits qui répondent
aux besoins d’un éventail de segments de
consommateurs.
Hypothèse 4 : Si le soutien de suivi est en place, les ménages des communautés FDAL reconstruiront
leurs latrines quand elles s’effondreront et remplaceront les latrines de mauvaise qualité avec des
conceptions/modèles améliorés.
Que savons-nous?
 Des éléments probants issus de l’ATPC indiquent que l’augmentation progressive de la couverture en latrines
améliorées peut être réalisée là où une offre abordable existe. Il y a aussi des éléments probants montrant que
les gens dans les communautés FDAL reconstruiront lorsque les latrines s’effondreront ou se rempliront dans
certains contextes, et que les ménages mettront à jour les installations de base dans le temps. Par exemple, une
revue systématique des communautés FDAL au Bangladesh a trouvé que quatre ans après la vérification FDAL
presque 90% des ménages utilisaient des latrines. Autour de 23% avaient reconstruit ou remplacé leurs latrines
pendant cette période, et aussi 20% d’entre eux avaient amélioré leurs installations (WSP 2011).
 L’expérience ATPC indique que les latrines construites après le déclenchement peuvent et en général répondent
aux critères hygiéniques. En Zambie, par exemple, 88% des 14 500 constructions de toilettes pour les ménages
dans 402 villages FDAL satisfaisaient la définition gouvernementale de l’assainissement adéquat (Harvey et
Mukosha 2009).
 Il est également clair que de nombreux ménages, une fois déclenchés, peuvent opter pour sauter directement à
une installation améliorée, particulièrement s’ils sont conscients des options disponibles localement. Ces
ménages tendent à être ceux ayant certaines ressources financières.
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Qu’avons-nous besoin de savoir?
1. Comportement d’amélioration: Est-ce que les ménages améliorent leurs latrines non améliorées existantes
en réponse au déclenchement ou est-ce qu’ils en construisent des entièrement nouvelles? Est-ce qu’ils
attendent que les latrines de plus mauvaise qualité ne fonctionnent plus pour agir?
2. Sensibilisation des consommateurs: Est-ce que les ménages ont les informations techniques et relatives
au marché et l’accès dont ils ont besoin pour être capables de construire des latrines améliorées durables par
eux-mêmes?
3. L’équité: Dans les villages FDAL et déclenchés, qui bénéficie des niveaux améliorés des services? Est-ce que
les pauvres et les plus pauvres ont les moyens de monter sur l’échelle de l’assainissement dans le temps? Estce que la durabilité de l’utilisation est liée à la durabilité de l’installation, et si oui, dans quelle mesure cela
affecte-t-il les pauvres?
Encadré 5 : Choses à faire et à ne pas faire pour la programmation
Tâchez de comprendre la question de la mise à niveau dans
votre contexte. S’il est clair que les ménages construisent des
latrines entièrement neuves lorsqu’ils « mettent à niveau » une
installation existante, cela peut militer pour l’introduction des
produits aussitôt après le déclenchement, plutôt que d’attendre
jusqu’à ce que la communauté soit déclarée FDAL.
Tâchez de comprendre quelle information technique est
nécessaire parmi les leaders’ naturels et les facilitateurs ATPC,
mais n’essayez pas d’en faire des experts techniques – cela
pourrait diluer leur impact en tant que mobilisateurs et pourrait
aboutir à une mécompréhension ou à des informations
incorrectes en ce qui concerne les conceptions techniques.
Ne partez pas l’idée que SanMark n’est pas
équitable. À long terme, les gains en termes
d’équité d’une approche communautaire
peuvent être perdus dans certains contextes,
si les ménages pauvres et les plus pauvres
sont plus susceptibles de retomber dans la
défécation à l’air libre ou de rester coincés en
bas de l’échelle. Atteindre l’équité, l’accès
intégral aux latrines améliorées et le
changement de comportement durable
exigera un mélange de réponses politiques et
programmatiques.
5. Vers un agenda global d’apprentissage : Astuces pratiques pour l’UNICEF
En tant que deux des approches parmi les plus prometteuses - et compatibles – pour accélérer et soutenir
l’utilisation de l’assainissement, il y a un grand potentiel pour l’innovation lorsqu’il s’agit de tirer profit des forces
comparatives de l’ATPC et de SanMark. Ci-dessous, nous détaillons certaines astuces pratiques pour l’UNICEF, au
momentoù vous commencez à explorer ce potentiel :
Astuce 1: Soyez flexible et testez ce qui marche. À ce stade de notre compréhension, il est mieux d’être
pragmatique quand il s’agit de s’intéresser au rôle que les marchés jouent pour atteindre et maintenir le statut
FDAL. Testez ce qui marche, réalisez de petits essais et suivez les résultats. Adoptez une approche itérative pour la
programmation, tout particulièrement lorsqu’il s’agit de savoir « qui fait quoi » (voir la Note d’Orientation 6).
Questionnez les hypothèses et utilisez les preuves provenant du terrain pour façonner votre programmation.
N’établissez pas de règles rigides en ce qui concerne l’attente de la déclaration FDAL avant d’introduire de
nouveaux produits sans comprendre d’abord ce qui fait sens sur le terrain.
Astuce 2: Développez un agenda d’apprentissage global. L’UNICEF peut jouer un rôle de leadership global en
développant un agenda d’apprentissage pour développer des solides preuves probantes en lient systématiquement
les approches. SanMark est un domaine d’apprentissage émergeant. La programmation ATPC a atteint maintenant
un niveau de maturité dans de nombreux pays où il devient possible de mieux comprendre les impacts de durabilité
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et d’équité à long terme. Pour avancer au-delà des hypothèses, nous aurons besoin de partager les expériences du
travail à grande échelle en intégrant les approches. Tenez compte les questions d’apprentissage clés comme celles
mentionnées dans cette Note d’Orientation, et prévoyez un budget et du temps pour l’apprentissage, le partage, la
recherche et l’évaluation pour répondre à ces questions et partager les résultats.
Astuce 3: Gardez votre attention sur la durabilité, l’échelle et les rapport coût/efficacité. La promesse de
l’ATPC et de SanMark est qu’ils peuvent aider à obtenir des résultats comportementaux durables à grande échelle,
et d’une telle manière que les investissements externes continus ne soient pas nécessaires. En même temps, en
tirant profit de l’investissement communautaire, des ménages et du secteur public et privé, ces approches peuvent
obtenir des résultats d’une manière qui soit plus économique que les autres approches. En apprenant et en
évaluant les approches programmatiques, nous avons besoin d’évaluer non seulement leur impact sur les
communautés et les ménages en ce moment, mais les coûts du programme, la stratégie de sortie et la durabilité à
long terme des différents modèles.
RESSOURCES SUPPLÉMENTAIRES À CONSULTER (en anglais) :
1. UNICEF (2010). Sanitation Marketing in a CATS Context: A Discussion Paper” prepared by Ann Thomas.
http://www.unicef.org/wash/files/Sanitation_Marketing_in_a_CATS_Context.pdf
2. Heirli, U. and Frias, J. (2008). One Fly is Deadlier than 1000 Tigers: Total Sanitation as a Business and Community
Action in Bangladesh and Elsewhere. www.unwater.org/.../One_fly_is_deadlier_than_100_tigers.pdf
3. WSP (2011a). Factors Associated with Achieving and Sustaining Open Defecation Free Communities: Learning from
East Java. WSP-EAP Research Brief.
4. WSP (2011b). Long-Term Sustainability of Improved Sanitation in Rural Bangladesh. WSP Technical Paper prepared
by S. Hanchett, L. Krieger, M.H. Kahn, C. Kullmann, and R Ahmed.
5. Harvey, P.A., and Mukosha, L. (2009). Community-led total sanitation: Triggering sustainable development in Zambia.
th
Paper presented at the 34 WEDC International Conference, Addis Ababa, Ethiopia, 2009.
6. WaterAid (2009). Sustainability and equity aspects of total sanitation programmes: A study of recent WaterAidsupported programmes in three countries: Global synthesis report prepared by B. Evans, J. Colin, H. Jones and A.
Robinson.
À propos de la Série d’apprentissage de l’UNICEF sur le Marketing de l’Assainissement
Cette Note d’Orientation fait partie de la Série d’apprentissages de l’UNICEF sur le Marketing de l’Assainissement, une initiative
d’apprentissage conçue par l’Université de Californie à Davis (UCD) pour améliorer la connaissance et la pratique du Marketing de
l’Assainissement au sein de l’UNICEF. La Série d’apprentissage est réalisée par Mimi Jenkins (UCD et London School of Hygiene
and Tropical Medicine), Danielle Pedi (Consultante, WASH Catalyst), Jeff Chapin (Consultant, IDEO), et Mike Rios (17 Triggers
Behavior Change Lab).
Les dix Notes d’Orientation peuvent être téléchargées à l’adresse suivante : http://uni.cf/Xo2o2I
Analyse de la Situation : Comment puis-je savoir si le Marketing de l’Assainissement fonctionnera dans mon pays ?
Comportement du Consommateur – Comment pouvons-nous appréhender les consommateurs de l’assainissement dans les
marchés cibles ?
3. Les chaînes d’approvisionnement et les modèles économiques de l’assainissement – Comment pouvons-nous améliorer les
systèmes de marché ?
4. Développement du secteur privé – Comment améliorons-nous les capacités des entreprises d’assainissement locales ?
5. Obtenir le « bon produit » et le « bon service » – Comment concevons-nous des latrines abordables, attrayantes, que les
entreprises peuvent produire et vendre de manière profitable ?
6. L’environnement favorable – De quels rôles et fonctions a-t-on besoin dans le nouveau marché ?
7. Promotion de la demande et marketing – Comment atteignons-nous les marchés cibles ruraux avec SanMark ?
8. L’équité dans le Marketing de l’Assainissement - Comment pouvons-nous soutenir le marché pour qu’il atteigne les plus
pauvres ?
9. Suivi et Évaluation – Comment mesurons-nous les progrès du Marketing de l’Assainissement ?
10. Le Marketing de l’Assainissement et l’ATPC – Comment nous lions les approches ?
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