
CONCOURS EGC LILLE 2015
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DEUXIEME TEXTE
Pétrole et euro en baisse : une bonne nouvelle pour
l’Europe
Lejdd.fr – 06 janvier 2015
DÉCRYPTAGE – La baisse du prix du pétrole, conjuguée à celle
de l’euro devrait doper la compétitivité des entreprises
européennes. Tandis que les ménages de l’UE profiteraient
d’une augmentation de leur pouvoir d’achat.
Oubliez pacte de responsabilité et investissements d’avenirs... De
nombreuses prévisions l’indiquent : c’est l’évolution de la
conjoncture mondiale qui pourrait favoriser le retour de la croissance
en Europe et en France. Et en particulier, deux éléments décisifs : la
baisse du prix de l’euro et celle du prix du pétrole. La monnaie
unique atteint désormais le seuil de 1,20 dollar, soit un niveau inédit
depuis près de neuf ans. Et proche de son introduction contre le
dollar en 1999. Alors que les cours de l’or noir ont connu en 2014
leur année la plus basse depuis 2008.
En quoi cela aide les entreprises ?
Une baisse de la monnaie européenne représente un avantage
significatif pour toutes les entreprises qui produisent leurs biens ou
services dans la zone euro, et les exportent en dehors de celle-ci.
Elle leur permet de vendre plus facilement leurs produits, ou
d’augmenter leurs marges. Car ces produits deviennent moins chers
que ceux libellés en dollars. En résumé, une baisse de l’euro
favorise la "compétitivité prix" des entreprises européennes. Parmi
les secteurs concernés on cite le plus souvent l'automobile, le luxe,
le vin ou encore l'aéronautique. D’après une note publiée par le
Cepii (Centre de recherche français dans le domaine de l'économie
internationale), une baisse de 10% de l’euro par rapport à un pays
partenaire fait grimper la valeur des exportations d’une firme
exportatrice vers ce pays d’environ 6% en moyenne. Cette
augmentation est variable selon les secteurs. Elle serait par
exemple plus forte dans le secteur automobile (+8,4%) que dans
l’agroalimentaire (4,6%).
Autre bonne nouvelle pour les entreprises européennes : la baisse
des prix du pétrole leur permet de produire à moindre coût. Pour
2014, les économistes de Coe-Rexecode ont calculé que la chute
du prix du brut entraîne une baisse de la facture énergétique en
France de 5 milliards d’euros. Ce qui augmentera l’excédent
d’exploitation des entreprises de 1,2%. Les transports et l’industrie
seront les grands bénéficiaires de cette baisse. Pour l’industrie, la
baisse du prix du pétrole représente un impact positif de 2,9 % sur
les bénéfices du secteur dans son ensemble. Soit l’équivalent de 2
milliards d’euros. Bilan global : l'Insee a calculé que pour la France
une baisse de 10 dollars le baril de pétrole induit un surplus de
croissance de 0,1 % du PIB au bout d'un an. Alors que le recul
moyen de 5 % de l'euro (par rapport aux autres devises) entraîne un
surplus de 0,2 % du PIB et de 0,3 % de l'investissement.
Pourquoi les ménages y gagneront
Les ménages profiteront également de la baisse du pétrole, en
gagnant en pouvoir d’achat. Ils paieront moins cher le prix de leur
chauffage, et tous les produits dont la composition comprend du
pétrole. Le ministère de l’économie a ainsi estimé qu’une baisse de
20 dollars du baril entraînait un recul de l’inflation de 0,5 point la
première année, 0,7 point la deuxième puis 1,2 point l’année
suivante. "Comme de plus les impôts pèseraient moins fortement, le
pouvoir d’achat du revenu des ménages accélérerait de nouveau, ce
qui assurerait un certain regain de consommation au cours des
prochains trimestres", prévoit l’Insee dans sa note de conjoncture de
décembre 2014. La baisse du pétrole pourrait donc compenser les
effets sur les ménages de la baisse de l’euro. La chute de la valeur
de la monnaie a elle, en revanche, plutôt pour conséquence de
pénaliser les ménages, en faisant grimper les prix des produits
importés.
TROISIEME TEXTE
Pétrole : les fermetures de puits s'accélèrent aux États-
Unis
Lefigaro.fr - Hayat Gazzane - 04/02/2015 Par Hayat Gazzane
INFOGRAPHIE - Plus de 90 puits ont cessé leurs activités en
l'espace d'une semaine, pénalisées par la récente dégringolade
des prix du pétrole. La production de schiste est
particulièrement touchée.
Les forages pétroliers américains ont de plus en plus de mal à
résister à la dégringolade des prix du baril. Selon le groupe
parapétrolier américain Baker Hughes, qui tient un décompte
hebdomadaire, 94 sites de forage pétroliers ont cessé leurs activités
au 30 janvier, soit une baisse de 7% en l'espace d'une semaine.
C'est la plus forte chute hebdomadaire jamais enregistrée depuis le
début de ces statistiques en 1987, comme l'ont signalé les experts
de Commerzbank.
Cette baisse historique amène le nombre total de sites encore actifs
aux États-Unis à 1223, 14% de moins qu'à fin janvier 2014. « Ce
nombre reste élevé. En revanche, on constate une chute très brutale
en l'espace de quelques mois », explique-t-on chez IFP Energies
nouvelles. En effet, les arrêts se sont brutalement accrus à partir
d'octobre. En quatre mois, les États-Unis ont stoppé près d'un quart
de leurs sites de pompage de brut.
Les données récoltées par Baker Hughes indiquent que les zones
les plus touchées sont celles qui extraient des hydrocarbures non
conventionnels. Le bassin Permien, qui s'étend sur l'ouest du Texas
et le sud-est du Nouveau-Mexique, a ainsi dû arrêter 27 de ses
forages en l'espace d'une semaine. Depuis fin janvier, les sites
emblématiques de la ruée vers l'or noir américain, Eagle Ford (sud
du Texas) et Williston (Dakota du Nord), comptent 36 et 31 plates-
formes de moins qu'il y a un an.
Les demandes de permis de forages chutent au Texas tandis que
les investissements s'affichent en baisse de 10 à 50% selon les
compagnies. Continental Resources, l'un des plus gros exploitants
du bassin de Bakken (Dakota du Nord), a déjà prévu de réduire le
nombre de puits de 30% d'ici à la fin du premier trimestre et de 40%
sur l'ensemble de l'année. Selon les analystes, si toute l'industrie du
schiste suit cet exemple, le nombre total de plates-formes aux États-
Unis pourrait reculer sous les 1100 d'ici fin mars pour atteindre à
peine 950 à la fin de l'année.
Cette perspective de réduction de l'offre américaine, objectif
directement visé par l'Arabie Saoudite, a provoqué un sursaut sur
les marchés pétroliers. Mardi, le cours du baril de « light sweet
crude » (WTI) s'affichait à 51,14 dollars sur le New York Mercantile
Exchange (Nymex).
Mais selon les observateurs, il ne s'agit bien que d'un sursaut.
« L'ajustement de la production ne se fera pas immédiatement, on y
verra plus clair dans le courant de l'année », confirme Olivier Appert,
président de l'IFP Energies nouvelles. Par ailleurs, si certains
forages s'arrêtent, d'autre se poursuivent avec autant d'intensité
qu'avant la chute du baril. « Certaines compagnies ont couvert leur
production donc elles ne subissent pas encore l'effet de la baisse
des prix du baril. D'autres restent rentables, même avec un baril à
25 dollars ! Enfin, certains opérateurs offshores choisissent de