ionogramme sanguin et urinaire, urographie intravei-
neuse et opacification du réservoir à 1, 3, 6 mois puis
une fois par an. Un bilan urodynamique a été réalisé à
3, 6 et 12 mois après l’intervention puis une fois par an
Une manométrie du réservoir a été réalisée à l’aide
d’une sonde à trois voies (Porgès, France) de diamètre
12 CH, avec un remplissage de 50 ml/min. Un profil de
pression de l’anse continente à été réalisé en fin de rem-
plissage du réservoir, à l’aide d’un retrait motorisé de la
sonde à vitesse constante (5 mm/sec.).
Technique chirurgicale (Figure 1)
L’éxentération pelvienne est réalisée dans un premier
temps, associée à une cellulectomie pelvienne et rétro-
péritonéale (curages lymphatiques complets). Au cours
des pelvectomies totales, une anastomose colo-anale
est le premier temps de la reconstruction pelvienne, sui-
vie de la confection de la dérivation urinaire continen-
te, et enfin du remplacement vaginal.
•Création du réservoir colique
La gouttière pariétocolique droite est incisée et le côlon
droit est mobilisé. Pour le prélèvement du greffon iléo-
colique, le colon droit est sectionné au niveau de l’angle
colique droit et l’iléon à 15-20 centimètres de la valvu-
le de Bauhin à l’aide de pinces mécaniques (GIA 30,
Merlin Med., France). Le greffon iléo-colique est vas-
cularisé par les vaisseaux coliques droits et iléo-bicae-
co-appendiculaires. Une appendicectomie est réalisée
systématiquement. Pour la remise en circuit de l’appa-
reil digestif, une anastomose iléo-transverse est réalisée
par agrafage mécanique trans-suturaire. Les lignes
d’agrafes des extrémités du greffon iléo-colique sont
excisées Le greffon est irrigué au sérum bétadiné dilué.
Le greffon colique est détubulé à 1’aide de pinces auto-
matiques à agrafes résorbables (PolyGIA, Merlin Med.,
France): le colon droit est replié sur lui-même en U le
long de la bandelette antimésentérique, une branche de
la pince PolyGIA est introduite par l’extrémité colique
supérieure et l’autre branche par un orifice créé au
niveau du bas-fond caecal.
L’agrafage-section entraîne une détubulisation par ana-
stomose latéro-latérale des jambages du greffon colique
en U. Un second chargeur de PolyGIA est nécessaire
pour compléter la détubulisation colique. Comme les
rangées d’agrafes non résorbables ne peuvent pas se
chevaucher, une application précise du second chargeur
d’agrafes est réalisée idéalement en éversant le réservoir
colique ce qui permet d’exposer la muqueuse colique et
la première rangée d’agrafes et d’avoir un contrôle
visuel de la position de la seconde rangée d’agrafes
(Figure 2). Les rangées d’agrafes sont inspectées et cau-
thérisées si nécessaire. L’étanchéité du réservoir est
complétée par des points résorbables de fil monobrin
(PDS,4/0) appliqués à la jonction des rangées d’agrafes.
•Réimplantation urétérocolique
Une sonde urétérale est mise en place systématique-
ment dans chaque uretère en peropératoire et laissée en
place en moyenne 12 jours après l’intervention. Chez
les 6 premières patientes, une réimplantation urétérale
selon la technique de Camey-Le Duc [6] a été réalisée,
et une réimplantation urétérocolique latéroterminale
laissant 1,5 à 2 cm d’uretère libre dans le réservoir
colique [4] chez les 6 autres patientes (Figure 3). Dans
tous les cas, l’uretère gauche a été mobilisé dans la
fosse iliaque droite en sous-mésocolique gauche. Trois
à quatre points de PDS 4/0 sont placés entre la séreuse
colique et urétérale pour compléter l’étanchéité de
l’anastomose urétérocolique.
•Drainage du réservoir colique et contrôle de l’étan -
chéité
Après réimplantation urétérale, les sondes urétérales
sont extériorisées en trans-caeco-pariétal. Une sonde
de Foley Charrière 24 (Porgès, France) est utilisée
comme caecostomie de drainage et extériorisée en
trans-caeco-pariétal direct dans la fosse iliaque droite,
le ballonnet de la sonde étant gonflé à 10 ml dans le
réservoir. Le réservoir colique est fermé par 2 hémi-
surjets de PDS 4/0. Une sonde de Foley Charrière 14
est introduite dans le réservoir à travers la dernière anse
iléale et la valvule de Bauhin. Un remplissage du réser-
voir par cette sonde (300 à 350 ml de sérum physiolo-
gique) permet d’apprécier l’étanchéité du réservoir.
Après remplissage du réservoir et contrôle de l’étan-
chéité, la sonde est retirée et une pression manuelle sur
le réservoir apprécie la continence de la valvule de
Bauhin: une augmentation progressive de la pression à
l’intérieur du réservoir ne doit pas entraîner de fuite
liquide par la dernière anse iléale en cas de valvule de
Bauhin compétente.
•Création du système de continence
Après remise en place de la sonde de Foley Ch 14 dans
le réservoir à travers la dernière anse iléale, un calibra-
ge de l’iléon est réalisé par application de 2 chargeurs
successifs de pince mécanique GIA 90 comme précé-
demment décrit [10] (Figure 4). En cas de valvule de
Bauhin incompétente, un renforcement de la valve iléo-
caecale est réalisé à l’aide de 3 surjets circonférentiels
musculoséreux de fil monobrin non résorbable (Ethicrin
3/0, Ethicon) (Figure 5). L’anse iléale calibrée est pas-
sée directement à travers la paroi abdominale et une
iléostomie est réalisée en fosse iliaque droite.
•Surveillance et soins post-opératoires
Une irrigation du réservoir est réalisée toutes les 3
heures pour évacuer les sécrétions souvent abondantes
de mucus pendant les 15 premiers jours post-opéra-
toires. Les sondes urétérales et la sonde de Foley Ch24
sont enlevées respectivement au douzième et quinziè-
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