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Notonsque ce droit de préemptionn’était–et n’est toujours pas–automatique ;ilest accordé àla
demande de la Saferpar décret, pour unedurée limitée (en pratique5ans) et pourune zone
déterminée3.Précisons également qu’ils’agitd’un droit de préemption relatif ou «desecondrang»
qui s’efface devantledroitdepréemption despersonnes auxquelles le législateur continue de
réserver la priorité :ilest primé,notamment, par celui descollectivitéspubliques,des cohéritiers
bénéficiaires d’une attributionpréférentielle et parcelui de l’exploitant preneur en place.
En tantqu'instruments de la politique agricole et dépositairesd’une mission d’intérêt général,les
Safersont depuis leurconstitution marquéespar l’empreintedelapuissancepublique.Elles sont
donc étroitement contrôlées parles pouvoirs publics.
Le contrôleadministratif de l’Etat se manifeste àtous les niveaux:
au niveaudeleurcréation, par la nécessité de l’agrément4concertédes ministres de
l’agricultureetdes finances et par l’approbation de leurs dirigeants5;
au niveau de leurfonctionnement, par l’approbation de leur programme pluriannuel d'activité
(PPAS)6par lesministreschargés de l'agricultureetdes finances, par la nécessité d’un décret
qui leur accordera,dans deslimites précises,ledroit de préempter, par la présence, enfin, des
deux commissaires du Gouvernement7,l’un représentant le ministre desfinances, l’autre celui
de l’agriculture, qui exercentsur tousles organesdes Saferunvéritable pouvoir de tutelle.
Les Saferont, dès les premières années, satisfait àl’objectif légalement poursuivi en agrandissant et
restructurant les exploitations et en favorisant l’installationdejeunes agriculteurs (ainsi, àtitre
d’illustration,en1963, sur prèsde4000 dossiers étudiés, 1700 ontfait l’objet d’acquisitions pour
une superficie totale de 21 000 hectares :plus de 300 nouvellesexploitationsont étéconstituéeset
plus de 700 exploitationsont été agrandies).
3Parce que le droit de préemption touche au droit de propriété et quelelégislateur adécidé d’en attribuer l’exercice
quepour une durée limitée,lajurisprudencesemontre très rigoureuse quant au respectdes formalitésprescrites par
le législateur,ycompris en casdereconduction du droit de préemption(V. en ce sens :CE, 11 juin 2003, Pothier,n°
251077,aux Tables,p.648). Le Conseil d’Etat considère qu’ilest nécessaire que l’appréciationàlaquelle doit se livrer
le Gouvernement avant de prendre le décret attributif du droit de préemption soit éclairéepar des avis préalables
motivés (V. parmi d’autres: CE, 10 janvier2007, Goblet,n°292214) et par unepropositionprécise du préfet
s’agissant deszones où l’exercice du droit de préemption apparaît justifié (V. notamment :CE, 2juin 2010, Rives,n°
332699).
4Seulespeuventêtre agrééesles sociétés dont les statuts prévoient un certainnombre d’opérationsauxquelleselles
sont tenues de procéder (notamment, le caractèrenominatif desactions ;lecaractère nonlucratifdes buts
poursuivis, la composition de la société, ou encore, la mise en place d'uncomité techniqueconsultatif). Toute société
qui ne se conforme pasàses obligations peut se voir retirer l'agrémentpar arrêté interministériel concerté.
5Le choixduprésident éluetlanominationdudirecteurdoivent être approuvéspar le ministre de l'agriculture.Cette
approbation peut, en casdefaute ou de carence, être retirée pardécision motivée de ce ministre.
6Les modalités d'élaborationduPPAS pour la période2007!2013afait l'objetd’une circulaire ministérielle
(DGFAR/SDEA/C2006!5052 du 22 décembre2006). La circulaireDGPAAT/SDEA/C2013!3028 du 6mars 2013(paruau
B.O n° 10 le 07 mars 2013)afixé,endeux étapes, le cadre de préparation du prochainPPAS(en 2013 :évaluation du
PPAS surlapériode2007!2012;en 2014 :élaborationduPPAS 2015!2021 sur la base des orientations du ministre de
l’agriculture). Une note de service DGPAAT/SDEA/C2013!3017 du 30 avril 2013 apréciséles modalitésderéalisation
de cette évaluation (méthodologie,p
rincipales questions évaluatives, mise en placeetcomposition d'un comité
d'évaluation).
7Leur rôle s'oriente autourdedeux axes: information et contrôleemportant notamment, dans certains cas,
approbation préalable. Les commissairesduGouvernement représentent le Gouvernement auprèsdelaSafer et
tiennent informé celui!ci de son fonctionnement. Pour ce faire,ils assistent auxassemblées générales et aux réunions
du conseild
'administration.Les actesessentiels accomplispar les Safer pourlaréalisation de leur missionfont l’objet
d’uncontrôle des commissaires du Gouvernement. Lesacquisitions immobilièresd’unmontant supérieur àunseuil
fixé par arrêtéinterministérielsont obligatoirement soumises àleur approbation préalable.Mais lescommissaires
peuvent aussi, àtout moment, déciderque des acquisitions inférieurespeuventêtre soumises àleurapprobation.
L’exercice du droit de préemption est également subordonné àl’accord des commissaires du Gouvernement.