l`industrie et le commerce des alcools à la veille du mandat

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L’INDUSTRIE ET LE COMMERCE DES ALCOOLS À
LA VEILLE DU MANDAT FRANÇAIS - BEYROUTH ET LE
MONT-LIBAN
Rudyard KAZAN - Chargé de cours à la FGM
RÉSUMÉ
Cet article aborde le sujet de l’industrie et du commerce des alcools à la veille
du mandat français, couvrant essentiellement la période 1900 -1920, et ce dans
Beyrouth et le Mont-Liban. Il traite successivement de l’état des entreprises
d’arack et du vin et de leur production, du commerce des alcools et de leur
consommation, de la publicité, des poids et des mesures utilisés à l’époque, et
enfin de l’importance du commerce des alcools par rapport au fisc ottoman.
Mots clés : Commerce des alcools - Consommation des alcools - Fisc
ottoman- Industrie de l’arack- Industrie du vin - Poids et mesures- Publicité des
alcools
1. Introduction
Cet article traite d’un sujet souvent négligé par les chercheurs et ignoré par le
public libanais à la fois dans le contenu, le temps et l’espace, à savoir celui de
l’industrie et du commerce des alcools1 à la veille du mandat français, couvrant
essentiellement la période 1900 -1920 (correspondant à celle de la fin du
Moutassarifat et du début du mandat français au Liban et en Syrie2) , et ce dans
une région déterminée, Beyrouth et le Mont-Liban. Nous traiterons
successivement de l’état des entreprises d’arack et du vin et de leur production,
du commerce des alcools et de leur consommation, de la publicité, des poids et
des mesures utilisés à l’époque, et enfin de l’importance du commerce des
alcools par rapport au fisc ottoman.
2- Des Entreprises de petite dimension favorisant les relations
conviviales entre patrons et ouvriers.
Au début du siècle dernier, il n’existait pas de grandes entreprises industrielles,
et celles des alcools étaient de dimension très petite. Huvelin affirme, dans son
ouvrage « Que vaut la Syrie ? », publié à la veille du mandat, qu’il n’existait en
Syrie que de petites entreprises de production dans lesquelles la division du
1
Il faut distinguer les produits fermentés (vin et bière) des produits distillés qui englobent les
eaux-de-vie (Arack, Whisky, rhum, cognac, etc.), appelés à l’époque alcool de bouche pour les
différencier de l’alcool industriel impropre à la consommation.
2
Le mandat français sur la Syrie et le Liban a été institué par la Société des Nations (SDN), le 25
avril 1920.
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travail restait rudimentaire. Le patron y travaille seul ou assisté de quelques
ouvriers avec des capitaux exigus et un outillage grossier. Les métiers sont
groupés par quartier dans les bazars. Les ateliers s’ouvrent sur la rue et servent
en même temps de magasin de vente (Huvelin : 26). Il affirme aussi qu’il
n’existait pas en Syrie cent entreprises groupant dans le même atelier plus de
cinquante travailleurs. Il n’y en a pas une qui compte plus de trois cents. Il ajoute
que « cet émiettement de la fabrication, la médiocrité de l’outillage, l’infériorité de
la technique handicapent fortement le fabricant syrien par rapport à ses
concurrents étrangers » (Gemayel : 11).
Cette vision est corroborée et complétée dans le rapport des autorités du
mandat de 1928 adressé à la Société des Nations. Ce rapport affirmait ainsi que
« la plupart des ateliers sont familiaux soit que le chef de famille vende
directement son travail, soit qu’il travaille pour un entrepreneur…Il serait
prématuré de dire que l’industrie, au sens européen du mot, existe dans les pays
de mandat français… Dans les ateliers familiaux…le travail n’exige en aucune
manière une tension analogue à celle qui est exigée des ouvriers dans les
ateliers modernes… » (Gemayel : 11). Généralement, l’unité artisanale était
composée d’un maître-artisan qui groupait autour de lui quelques ouvriers
choisis le plus souvent parmi ses parents proches ou éloignés. Les conventions
de travail étaient basées sur la confiance réciproque et sur des considérations
morales beaucoup plus que sur les règles impératives de droit ; il s’agissait le
plus souvent d’un accord verbal entre patron et ouvrier (Gemayel : 15).
Ainsi, durant les premières décennies du XXᵉ siècle, l’origine sociale des
patrons qui étaient le plus souvent d’anciens employés ou des paysans, conférait
aux rapports entre employeur et ouvrier un caractère de cordialité et de
bonhomie. L’ouvrier qui connaît le plus souvent le curriculum vitae et le passé
modeste de son patron pouvait difficilement lui envier une situation qui ne
ressemblait, en rien, au patronat héréditaire. La fortune et la position sociale de
l’employeur ne pouvaient apparaître comme le droit exclusif d’une classe
déterminée : l’observation et le simple bon sens indiquaient qu’elles pouvaient
être convoitées et acquises par chacun, s’il est doué d’une certaine habileté,
d’une endurance au travail, d’un sens spéculatif (Donato : 20).
On retrouve cette même simplicité dans les considérations qui président à
l’embauchage des ouvriers ; il n’était pas question à l’époque d’exiger du
prolétariat une formation technique, une certaine qualification professionnelle ;
l’employeur engageait de préférence des ouvriers de son village, de sa région,
de sa communauté religieuse (Donato : 20).
Quelques-uns lui étaient recommandés par ses amis, par sa clientèle.
Les obligations sociales qui sont aujourd’hui mises à la charge du patron, en
vertu d’une législation spéciale, étaient exécutées assez souvent de manière
spontanée ; les patrons ou leurs épouses venaient en aide à leurs ouvriers
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quand ceux-ci se mariaient ou mariaient leurs enfants, quand ils avaient besoin
de soins médicaux, etc.(Donato : 20)
L’ouvrier à son tour, vouait fidélité au patron ; il lui rendait, en marge de
son activité professionnelle, certains petits services, et se considérait comme
étant son homme. Le prolétariat libanais n’étant pas organisé politiquement en
ce temps-là, les ouvriers embrassaient les idées et points de vue politiques de
leurs patrons (Donato : 20).
Un ingénieur français qui avait séjourné longtemps au Liban écrivait :
« D’ailleurs dans ce groupe humain assez réduit qu’est l’usine libanaise, chacun
se connaît. Et l’on sait que lorsque des hommes qui se connaissent sont en
rapport, ils ne pèsent plus l’un par rapport à l’autre leur poids social, mais leurs
poids d’intelligence, de volonté, d’initiative de sens des situations et des
psychologies. » (Uhry : 12)
Ce point de vue est corroboré par Mills qui affirme dans un ouvrage publié
au milieu du siècle dernier, que, dans les petites industries au Liban, le
caractère paternaliste y prédomine (Mills : 71). Mills affirme que dans ce type de
management c’est le patron qui gère tout n’acceptant aucune interférence ou
objections des hommes sous sa main. De plus, comme l’affirme Shams qui
pense que ce type défini ci-haut par Mills est applicable aux industries des
alcools, le changement d’employés (labor turnover) est pratiquement nul. De
plus, la plupart de ces entreprises sont des sociétés de personnes (Mills : 71).
Ainsi, à l’aube du mandat les entreprises étaient artisanales. Le mandat
instaura un protectionnisme douanier qui fit disparaitre l’industrie artisanale au
profit de l’industrie manufacturière. Au Liban, l’activité industrielle englobait
surtout le domaine agroalimentaire, du bâtiment (cimenterie de Chekka) de
l’habillement et du cuir (Moussali : 49-54). Et nous verrons apparaitre dans les
années 1930 quatre distilleries industrielles ce qui augmenta largement la
production3.
3
Durant la période du mandat français, quatre distilleries opéraient au Liban. La première grande
distillerie, la « Fabrique d’Alcool » de Bhamdoun de la famille Abdel Nour date de 1927. Trois
autres distilleries sont fondées durant les deux années qui vont suivre : la Distillerie de Friedrich
AberleàJal el Dib (1928), celle de Melissinde à Tripoli et, en 1929, et, la plus moderne de toutes,
« La Société Nationale Industrielle » à Dora (dans la banlieue nord de Beyrouth), fondée sous
forme de société anonyme au capital de 25 000 Livres Sterling réparties en 6 250 actions.Son
conseil d’administration comprenait onze membres. Il était présidé par le député NaoumBakhos.
Le vice-président était Youssef Gemayel, également membre de la Société de Chimie Industrielle
de France. Cf. « Chronique des Industries libanaises. II. Alcool – Distillerie », Le Commerce du
Levant, 15 mai 1931, pp. 1-2
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3- Une production limitée à l'arack et au vin
Au début du XIXᵉ siècle, le Moutassarifat du Mont-Liban produisait 20 000
quintaux4 de raisin, 1 000 quintaux de vin et 300 quintaux d'eau-de-vie à 50, 40
et 250 paras5 le quintal respectivement.
Dans un article sur l’industrie libanaise publié dans un recueil édité par
Ismail Hakki Bey dernier Moutassarif du Mont-Liban, Asfar affirme que l’arack est
considéré comme « une des boissons nationales » du pays et que sa fabrication
« était courante » dans le Mont-Liban (Hakki : 67). Toujours selon lui, il était
exporté en Egypte et en Amérique. Deux régions du Moutassarifat se
spécialisaient dans cette fabrication : Zouk (banlieue est de Beyrouth) et la ville
de Zahlé (dans la Bekaa) qui en produit la plus large quantité (35 000 kg de vin
et 100 000 kg d’arack annuellement selon les registres de la dette publique
ottomane) (Hakki : 67). Quant au vin, il était produit dans plusieurs régions du
Metn et du Kesrouan (Khonshara, Bteghrine, Salima, Bhaness, Bickfaya, BeitChebab, Zekrit, Zouk Mosbeh, Ghazir, Rayfoun, Sebaal) (Hakki : 35).
Jouplain affirme, quant à lui, que la vigne était l’une « des principales
ressources du pays » et réussit parfaitement bien sur les coteaux à côté des
mûriers et des oliviers. Il dit aussi que « les fins gourmets apprécient très bien les
vins du Caza du Kesrouan, connu sous le nom de vin d’or du Liban ». Quant aux
autres vins du pays, il affirme qu’ils sont excellents mais que leurs valeurs
diminuent d’année en année en raison de leur mauvaise fabrication (Jouplain :
109).
Mais Jouplain nous donne des chiffres et données sensiblement différents
de ceux d’Asfar, bien que les deux auteurs aient écrit leurs ouvrages à peu près
à la même époque. Ainsi, pour Jouplain la récolte moyenne de raisin est de 4,5
millions de kilos par ans. Il estime la fabrication du vin à 350 000 kilos. Quant à la
surface de la vigne, elle était de 2 500 hectares. Concernant la production par
région, Jouplain affirme que les vignobles les plus renommés sont ceux des
coteaux de Zahlé qui forment selon lui l’unique culture de la région. Zahlé produit
en moyenne 75 000 kilos de vin et 550 000 kilos d’arack. Jouplain cite aussi qu’il
y a 84 vignobles à Ehden et 180 dans le caza du Koura. Sans plus donner des
chiffres il affirme qu’il y avait des vignobles dans les villes de Bhamdoun et de
Barouk (dans le Chouf) et de Jbeil et Mairouba (dans le Kesrouan), et enfin de
Chouair (dans le Metn) (Jouplain : 497).
Quant à Huvelin,il affirme que la vigne réussit à merveille dans beaucoup
de régions en Syrie (c’est-à-dire dans la Syrie et le Liban actuels). Elle pourrait,
selon lui, rendre infiniment davantage et de meilleurs produits. Le vignoble
s’étend sur 84 298 hectares et produit 300 000 à 350 000 tonnes de raisin. La
fabrication du vin, concentrée dans le Liban, n’utilise qu’une faible partie de la
récolte. Les raisins qui ne sont pas consommés frais servent à fabriquer du Dibs
4
1 quintal = 66 700 grammes
Petite monnaie de cuivre en usage dans l’Empire ottoman et à valeur variable selon les pays
5
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(gelée cuite), l’arack, ou sont transformés en raisins secs. L’exportation des vins
est insignifiante (Huvelin : 18).
Mais toujours selon Huvelin, « le commerce des alcools de bouche,
liqueurs, vins et bières, n’a en Orient qu’une importance secondaire : la clientèle
musulmane ne consomme pas de boissons fermentées ». Toutefois, il ajoute
qu’il « existe une population chrétienne indigène et une population étrangère
suffisantes pour fournir à l’importation de ces articles certains débouchés. Quant
à l’alcool de qualité inférieure, produit par la distillation du seigle, des pommes de
terre ou du riz, il sert à la fabrication de l’arack (Huvelin : 18).
Concernant la fabrication de l’alcool, le voyageur britannique
Morewood affirme, dans un ouvrage publié en 1838, que la capitale de Syrie
distillait des raisins secs en y ajoutant de la semence d’anis. Mais seuls les
chrétiens et Juifs avaient le droit à fabriquer de l’alcool (Morewood : 45). Citant
des voyageurs il mentionne que le vin était produit en abondance en Syrie. Le
miri pour chaque cents plants de vigne était de l’ordre de 10 paras. Il dit que le
plus célèbre des vins est le vin d’or du Mont Liban (Morewood : 46).
Tableau I
IMPORTATIONS D’ALCOOLS
Année 1919
Produits
Quantités
Moyenne en tonnes
Valeur
Moyenne en francs
Origines
Alcool de grain
Et de Pomme de terre
460
200 000
Russie, Autriche, Java
Vins en fûts et
En Bouteilles
300
150 000
Chypre, Grèce, France
Liqueurs (Cognac, Kouniac grec,
Mastic, Chartreuse, whisky, etc.)
215
300 000
Allemagne, Autriche, Amérique
Source
Paul Huvelin, Que vaut la Syrie ?, Chambre de commerce de Marseille, Congrès français de la Syrie, Paris, Librairie Ancienne
Honoré Champion / Edouard Champion, 1919, p. 44
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Tableau II
EXPORTATIONS
Année 1919
Produits
Vins en fûts et en bouteilles
Orge
Quantités
Moyenne en tonne
750
7 600
Valeur
Origines
Moyenne en francs
Destination
225 000
Liban
France, Egypte, Amérique
1 000 000 Hauran, Homs, Hama Angleterre Allemagne
Source
Paul Huvelin, Que vaut la Syrie ?, Chambre de commerce de Marseille, Congrès français de la Syrie, Paris, Librairie
Ancienne Honoré Champion / Edouard Champion, 1919, p. 46
Comment fabriquait-on l’arack ? Soit par la distillation du vin ou de moût
fermenté avec la rafle. Le moût était conservé dans des amphores pour qu’il
fermente. Une fois fermenté, il était distillé avec adjonction d’anis qui provenait
de Damas (le meilleur selon l’auteur), d’Alep, de Chypre ou d’Izmir en Turquie.
Asfar ajoute qu’à la demande grandissante du marché du continent américain,
l’alcool produit localement ne suffisait plus pour les besoins du marché local et
international. Alors on eut recours à l’importation.
Selon une liste des commerçants de Beyrouth parue le 6 novembre 1920
en page 2 du quotidien beyrouthin d’expression arabe Lissan el-Hal, on importait
au cours des six premier mois de 1919 14 750 Kg d’alcool, 140 250 kg de
bouteilles de bière, 44 450 kg de bouteilles de vin et 16 200 Kg bouteilles de
boissons alcooliques de tout genre. Nous constatons d’après la même liste que
l’importation de boissons alcoolisées était supérieure à celle du café (79 750 kg)
et du thé (59 400 kg). Par contre, dans liste des exportations ne figuraient ni
l’alcool ni le vin.
Jouplain affirme aussi que la majeure partie du produit de la vigne est
consommée au Mont-Liban. Le reste est transformé en arack et en raisin sec et
sert, selon lui, à l’exportation. Ce qui revient à dire, à en croire Jouplain, que
l’arack n’était pas une boisson très prisée au Mont-Liban contrairement à
Beyrouth (Jouplain : 497).
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4- Importante consommation à Beyrouth.
Dans les faits divers des journaux de l’époque plusieurs nouvelles relatent des
scènes d’ivresse dans les rues de Beyrouth. Ainsi, dans le Lissan el Hal du 10 et
22 mai 1884 6 on pouvait lire la complainte d’habitants contre la réunion des
« saoulards près de l’église Saint-Élie de Ras Beyrouth » qui insultaient les
femmes passant dans la ruelle. Un autre article mentionnait une rixe entre
saoulard « à la taverne Bhamdouni rue de Damas » causant plusieurs blessés et
un tué (Lissan el-Hal du 5 et 17 avril 1882). Ou tel article sur les méfaits de
l’alcool et l’alcoolisme signé Sélim Harfouche (Lissan el-Hal du 5 et 17 avril
1882). De même on avertissait contre la fraude. Ainsi les vignerons de Zahlé
travaillant pour Sélim et Ibrahim Boulad qui vendaient leur vin – vin Boulad à
Beyrouth - mettaient en garde contre l’imitation de leur produit indiquant qu’il se
vendait seulement dans le commerce appartenant à Monsieur Sélim Ibrahim
Nasr7.
Le missionnaire protestant américain Henry Harris Jessup affirme dans
ses chroniques publiées en 1910, que la population chrétienne consomme de
l’alcool et est en train de transmettre ce mal aux musulmans. Alors que l’ivresse
était limitée aux chrétiens, il affirme que les gens issus des classes pauvres,
aussi bien musulmans que chrétiens, buvaient désormais de l’arack, eau de vie
toxique selon lui et qui serait responsable de plus du trois quart des crimes dans
l’empire ottoman (Jessup I : 120). Il ajoute que l’occupation française de 1860, si
elle parvint à restaurer l’ordre, était par ailleurs néfaste pour la Syrie car elle
entraîna l’ouverture à Beyrouth plus de cinquante tavernes introduisant ainsi
l’ivresse dans le pays, un vice jusqu’alors inconnu (Jessup I : 234). Il affirmera
aussi que les musulmans, aussi bien les fonctionnaires que les militaires, ainsi
que les artisans et les marins, buvaient autant que les grecs ioniens et les sectes
chrétiennes autochtones (Jessup I : 330-331)
Le célèbre auteur Girgi Zeidan, né à Beyrouth en 1861 évoquera dans son
autobiographie les us et coutumes des fiers-à-bras (qabadaye8) auxquels la
population vouait à la fois crainte et admiration. Zeidan affirme qu’ils étaient des
buveurs invétérés d’arack (que les Beyrouthins buvaient avant le repas) et de
vin (bu durant les repas). Il affirmait que ces fiers-à-bras, lorsqu’ils se mettaient à
manger par groupe de trois ou de quatre, buvaient trois à quatre demi-bouteilles
(l’équivalent de deux litres) de vin durant les repas (Zeidan : 26).
6
Les deux dates figurant dans un même numéro du journal indiquaient respectivement les
calendriers julien adopté par l’Eglise Orthodoxe) et grégorien (adopté par l’Eglise catholique).
7
La publicité figura dans le quotidien Lissanel-Hal à un rythme quasi-quotidien durant le mois de
février 1888
8
Beyrouth fut la seule ville du Levant – à tout le moins la première – où l’on trouvait des meneurs
de rue chrétiens. Cf. Samir Kassir, Histoire de Beyrouth, Paris, Fayard, 2003, p. 281
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A l’aube du mandat, le gouverneur militaire avait tarifé le prix de la
consommation d’alcool dans les restaurants et hôtels de Beyrouth. Ainsi le verre
d’arack était à 2,20 piastres égyptiennes, celui du cognac de 2 à 5 piastres
(dépendant de la marque), le rhum à 3 piastres, les autres eaux-de-vie (whiskys,
Benedectine, Vermouth, le Dubonnet) cinq piastres, la bouteille de bière anglaise
15 piastres, la bouteille de bière égyptienne 10 piastres, la bouteille de vin
Chtaura ou de Richon le Zion (colonie juive en Palestine) à 18 piastres et le vin
d’or du Liban à 20 piastres.
Ainsi, le prix d’un verre d’eau-de-vie (2 à 5 piastres) était finalement
abordable si on le compare au verre de limonade (1,2 piastres), à une bouteille
de boisson gazeuse (1,2 piastres) ou à une tasse de café (2 piastres)9.
Quant à la bière, les autorités mandataires affirment que ce sont les
Français qui introduisirent la bière comme boisson de consommation courante
provoquant la création de brasseries (Union des Ingénieurs et Techniciens de la
France Combattante : 70). A en croire certains députés de l’époque, la bière qui
était (avant les années 1930) consommée seulement par les classes aisées,
devint avec l’ouverture de deux brasseries nationales, une boisson populaire.
Pourtant, à en croire Morewood, de larges quantités de bière étaient
produites en Syrie au XIXe siècle, par le grain produit dans le pays (Morewood :
45). Selon Huvelin, l’orge tient en Syrie la seconde place dans la culture de
céréales après le blé. En 1909 la production de l’orge s’élevait à 450 800 tonnes
pour une superficie cultivée de 322 000 hectares dans les trois vilayets de
Damas, d’Alep et de Beyrouth. Une proportion de cette production était exportée
en Angleterre pour les besoins de brasseries et de distilleries de Whisky qui
recherchaient l’orge syrienne pour sa remarquable blancheur (Huvelin : 16).
Nous pouvons ainsi déduire que l’alcool était largement consommée à
Beyrouth par la population toutes communautés confondues. Mais si beaucoup
de musulmans boivent de l’alcool, la religion l’interdit10. Pourtant la culture et
9
Arrêté du14 août par le Gouverneur militaire de Beyrouth paru dans le Lissan el Hal du 19 août
1921.
10
Il est vrai qu’un des versets du Coran, verset 67 de la sourate de l’Abeille, le permet aux gens
raisonnables : Et des produits des dattiers et des vignes : vous en tirez une boisson enivrante, et aussi
un aliment excellent. Voilà bien un signe pour des gens qui comprennent. L’Encyclopédie de l’Islam
affirme que l’interdiction du vin ne faisait pas partie du programme du Prophète au début. Mais les
conséquences de l’ivrognerie amenèrent le Prophète à changer d’attitude. La première révélation où
ces sentiments se traduisent est la sourate II, 216/219 : Ils veulent savoir de toi que penser du vin et du
jeu (maysir). Réponds leur qu’un grand péché est dans les deux, et en même temps quelque chose
d’utile à l’homme, mais le pêché l’emporte sur les avantages. Cependant cette révélation ne fut pas
considérée comme une prohibition. Comme les gens ne changèrent pas leurs habitudes et comme
l’ordre de la prière s’en trouva troublé, il en résulta une nouvelle révélation (IV, 43/46) : fidèles
croyants, ne venez pas à la prière quand vous êtes ivres, avant de comprendre ce que vous dites. Mais
cette révélation ne fut pas davantage considérée comme une prohibition du vin ; ce n’est que la sourate
V, 92/90 qui mit fin à l’ivrognerie : O vous qui croyez le vin et le maysir, et les pierres dressées et les
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littérature islamique sont riches en us et coutumes relatives au vin. Ainsi, dans
un des chapitre du livre d’Al-Razi datant de 932, Kitabmanafi’ al-aghdiyawadaf’
madhariha (le Livre des bienfaits et des méfaits des aliments), on chantait les
vertus thérapeutiques du vin. Le livre fut imprimé à Bulaq en plusieurs éditions.
Mais ledit chapitre fut supprimé lors de sa réimpression à Beyrouth en…1985,
l’éditeur reprochant à l’auteur d’écrire sur un interdit coranique, à savoir le vin
(Zubeida : 10).
Ainsi, au Liban du moins, si beaucoup de musulmans buvaient (et boivent
toujours) et vendaient (mais le font actuellement plus rarement) de l’arack, aucun
n’en fabriquait. L’art de la distillation restait l’apanage de chrétiens.
Pour encourager la consommation de nombreuses publicités sur les
alcools figuraient dans les journaux de l’époque.
5- Une Publicité foisonnante
Il y avait beaucoup de publicités sur l’alcool. Ainsi dans le quotidien beyrouthin
Lissan el –Hal figuraient des publicités de magasins qui entre autres articles
énuméraient les « champagne, cognac et autres boissons » tels le magasin de
Monsieur Amin Abdallah rue Al-Khawajat Sieur11. Ou telle autre publicité d’un
commerce appartenant à un certain M. Williams vendant entres autres du
whisky, du rhum, du brandy et du porto12. Ou encore telle publicité d’une fabrique
appartenant au « grec-orthodoxe » Youhanna Dimitri Ballisti « près des Sœurs
Lazaristes » vendant « de la boisson en tonneau » ainsi que des « alambics en
cuivre fabriqué à Istanbul »13.
Des publicités de tous genres (rhum Saint-Esprit, Bière ZHB, Cognac
Bisquit, etc.) figuraient à un rythme régulier dans le quotidien beyrouthin Lissan
el Hal et dans celui des Jésuites Al-Bachir.
On consommait largement de l’alcool à Beyrouth ; on vendait même les
boissons alcoolisées dans les pharmacies. Ainsi cette publicité parue dans le
Lissan el-Hal du 23 avril 1919 : « Commandez les meilleurs boissons alcoolisés
(Cognac, Whiskys, Bières, rhums, liqueurs) de toutes marques importées des
plus célèbres magasins d’Europe, en gros ou en détail, de la Pharmacie Mrad
Baroudi. Ces publicités vont augmenter avec le mandat qui contribua par ailleurs
flèches divinatoires sont des abominations et l’œuvre de Satan ; ainsi donc évitez-les afin de prospérer.
Cf. l’Encyclopédie de l’Islam, Vol. 4, 1978, p.1027
11
La publicité figura dans le quotidien Lissan al-Hal à un rythme quasi-quotidien de juin 1879 à
janvier 1884.
12
La publicité figura dans le quotidien Lissan al-Hal à un rythme quasi-quotidien de décembre
1881 à mars 1882
13
La publicité figura dans le quotidien Lissan al-Hal à un rythme quasi-quotidien de juillet à août
1886
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dans le domaine des poids et mesures en instaurant le système métrique et le
degré alcoométrique Gay Lussac.
6- Des Poids et Mesures qui résistent au temps.
Le degré Cartier était alors en usage avant que les autorités mandataires
n’introduisent, en 1935, le degré Gay Lussac (pourcentage alcoolique exact dans
le mélange). En effet l’arrêtéN°279 /LR promulgué le 28 novembre 1935 rend
exclusivement obligatoire l’alcoomètre centésimal de Gay-Lussac dans les Etats
du Levant sous mandat français. Signalons à titre indicatif que 19 degrés Cartier
équivalent à peu près à 50 degrés Gay Lussac (c’est-à-dire 50% d’alcool) et 22
degrés Cartier équivalent à 59 degrés Gay Lussac. A l’aube du mandat, le degré
alcoolique de l’arack variait entre 18 et 22 degrés Cartier (appelé à tort degré
arabe ou iyararabi). Celui réservé à l’exportation contenait un plus grand
pourcentage d’alcool et donc titrait entre 22 et 28 et même 30 degrés Cartier.
L’imposition du degré Gay Lussac rendait plus précis le pourcentage alcoolique
dans le mélange que le degré Cartier. Mais l’usage du degré Cartier persista. Et
certains distillateurs et bouilleurs de cru, surtout dans la région de Zahlé, utilisent
l’aéromètre Cartier jusqu’à nos jours.
Le mandat français introduisit également le système de mesure métrique
(Arrêté nº 191/LR du 22 août 1935).
Avant cela, l’unité de poids était le « Derhem » qui équivaut à 3 grammes
20. Pratiquement il n’y avait que trois de ses multiples qui sont d’usage : le
« ouhié », l’« oke » et le « rotol » équivalant respectivement 215 grammes, 1
kilogramme 215 grammes et 2 kilogrammes 560 grammes (O’Zoux : 226). Ces
unités de mesure variaient selon les lieux. Ainsi il y a une différence de poids
entre un Rotol à Alep et un Rotol à Beyrouth (O’Zoux : 226) qui utilisait le Rotol
istambuli (100/39 kilogrammes).
Mais même après l’introduction du système de mesure métrique, les
commerçants continuaient à utiliser le rotol, pendant les années 1930 et 1940 du
moins. En effet, durant les débats Parlementaires relatifs à la loi sur l’arack qui
fut promulguée en juin 1937, les députés s’exprimaient en rotol et non en kg.
7- Le commerce des alcools : importantes recettes au fisc
Si l’alcool réservé à l’exportation contenait un degré alcoolique supérieur à celui
réservé à la consommation locale, c’était uniquement dans le but de réduire le
prix de la douane.
D’ailleurs le commerce de l’alcool par le port de Beyrouth procurait
d’importantes recettes au fisc ottoman. Et lorsqu’ il eut été question que le
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Moutassarifat du Mont-Liban fasse le commerce par un port autonome, celui de
Jounié, la Direction générale de la Dette Publique Ottomane s’en inquiéta en
raison des conséquences qu’une telle décision pouvait avoir pour la gestion des
revenus qui lui sont concédés.
En fait, la Dette s’inquiétait surtout, aux dires de l’ambassadeur français à
Constantinople M. Bompard, que l’ouverture du port de Jounié ne fasse perdre
au Conseil d’administration de la Dette publique ottomane les recettes
importantes qu’il réalisait sur les alcools » (Ismaïl 19 : 319) .
En témoigne le procès-verbal de la Dette publique du 10 janvier 1913 qui
affirme que le port de Jounié « est un des plus grands centres du Liban et qu’en
hiver les fabriques d’alcool y fonctionnent ». La Direction affirme en outre que
l’alcool « consommé en grande quantité au Liban, était introduit jusqu’ici par
Beyrouth et payait le Resmi Miri ». Et d’ajouter : « Si maintenant l’importation et
l’exportation des spiritueux peuvent se faire dans la province privilégiée par un
port autonome, il est évident que le fisc perdra des recettes réalisées jusqu’ici
sur lesdits spiritueux mais qu’en outre, le champ libre sera laissé à la
contrebande des alcools produits dans la région environnante du Liban et à celle
des spiritueux étrangers destinés à être consommés dans cette même région,
d’où préjudice considérable porté au revenu Resmi Miri (Ismaïl 19 : 317-319) ».
Il faudrait mentionner ici, que le Resmi Miri – droit fiscal sur les spiritueux
– a été élaboré dans le but d’encourager l’industrie viticole et pour combattre la
concurrence étrangère (Young 5 : 147). D’ailleurs l’article premier de la loi
ottomane du 8 août 1909 concernant « l’interdiction d’utiliser l’alcool pour la
fabrication de boissons alcooliques et de livrer à la consommation des boissons
spiritueuses sophistiquée » stipule : « Les alcools fabriqués avec des matières
autres que le raisin et les produits de raisin ne seront employés que dans
l’industrie. On ne pourra pas préparer des boissons avec les susdits
alcools. (Bibliotti et Sedad 1 : 364)» Et l’article 2 affirme : « Est interdite
l’introduction en Turquie des boissons spiritueuses contenant de l’alcool fabriqué
avec des matières autres que le raisin ou ses dérivés et nuisibles à la
santé. (Bibliotti et Sedad 1 : 364)»
Le commerce de l’alcool à Beyrouth était effectivement prospère comme
l’indique les activités portuaires qui enregistraient l’importation d’alcools et de vin
d’Europe via Istanbul14.
En 1878, l’Empire ottoman décida d’émettre une taxe sur la vente d’alcool.
Chaque magasin avait droit à trois quintaux d’alcools et les magasins et tavernes
devaient payer des charges de stockages à la municipalité. Tout ceci amènera
14
Ainsi dans plusieurs numéros du quotidien Lissan el-Hal de décembre 1887 et janvier et
février1888 était mentionnait de paquebots russes (Lazaroff, Sergevitch etc.) transportant à leur
bord de l’alcool et du vin
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de larges revenus au fisc mais augmentera la contrebande et des rixes entre la
police et les contrebandiers étaient monnaie courante (Hansen : 200-201).
8- Conclusion
Cette étude, la première du genre sur le plan de l’histoire, nous permet d’abord
de mieux saisir l’importance de l’industrie des alcools au Liban souvent ignoré à
l’instar d’autres secteurs de l’économie libanaise à l’avantage de celle de la soie.
Et l’importance de cette industrie se perpétua avec le mandat. En 1935, un
article du Commerce du Levant, affirmait : « dans l’ordre d’importance de nos
ressources la vigne passe bien avant le tabac. Les Etats sous mandat comptent
26 000 hectares plantés de vignes contre 1 800 hectares plantés de tabac »,
ajoutant plus loin que « notre vignoble fait vivre 50 000 mille paysans alors que la
culture de tabac n’en fait pas vivre 10 000 ». Il affirmait aussi que « le Liban qui
aurait dû être le pays d’origine unique de l’Arack, recevait par dizaine de tonnes
de l’Arack synthétique de Hollande (Néry : 1)». Aussi, les quatre distilleries
(Bhamdoun, Jal el Dib, Tripoli et Dora) existant au Liban au début des années
1930, produisaient un arack industriel préjudiciable aux distillateurs / viticulteurs
de Zahlé (Le Commerce du Levant du 26 septembre 1930, page 1).
D’ailleurs c’est surtout à l’instigation du député de Zahlé Elias Skaff, lequel
subissait sans nul doute l’influence des viticulteurs de Zahlé, lesquels, n’arrivant
pas à vendre leurs récoltes (Klat : 4), se transformaient aussi en bouilleurs de
cru, que la question a été débattue au parlement15.Mais ceci est une autre
histoire16.
15
Journal Officiel, Chambre des députés, Première session ordinaire, séances du 5,13 et 27avril
1934.
16
Lire à ce sujet Rudyard KAZAN, « Histoire d’une législation au temps du Mandat. La loi relative
à la fabrication de l’arack et à la règlementation de l’alcool d’industrie (juin 1937) », in Tempora
(Revue d’histoire de l’Université Saint Joseph), Vol. 20-21, 2011-2012, pp. 191-210, Mai 2015
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1ère partie ». Les articles sont tous situés entre les pages 1 et 3 de ladite
revue.
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sur le site internet suivant
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PDF sur le site Internet suivant :
http://www12.georgetown.edu/sfs/ccas/ccas/www/files/OccPaper_Zuba
ida_2004.pdf.
DOCUMENTS OFFICIELS
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Le Journal officiel libanais
JOURNAUX ET REVUES



Al Bachir. (journal des Pères Jésuites d’expression arabe)
Le Commerce du Levant. (à l’époque bihebdomadaire) ; revue
économique libanaise d’expression française)
Lissanel-Hal. (Quotidien beyrouthin d’expression arabe)
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