« 15 MINUTES POUR PARTIR »
LES VIOLATIONS DU DROIT À UN LOGEMENT DÉCENT EN HAÏTI APRÈS LE TREMBLEMENT DE TERRE
Amnesty International janvier 2015
METHODOLOGIE
Ce rapport est basé sur des entretiens et des études réalisés en Haïti par Amnesty
International en avril et octobre 2013, puis en septembre 2014, ainsi que sur des
informations complémentaires communiquées par diverses sources entre septembre et
décembre 2014.
Amnesty International a visité plusieurs camps de personnes déplacées dont les résidents
étaient menacés d'expulsion, notamment le camp Christopher et le camp KID à Christ Roi
(avril 2013), le camp Acra Adoquin Delmas 33 (avril 2013 et septembre 2014), le camp
Grace Village, le camp Gaston Magwon à Carrefour (avril et octobre 2013), le camp
Carradeux à Tabarre/Delmas (avril 2013 et septembre 2014) et le camp Ti-Trou à Turgeau
(septembre 2014). Les délégués d'Amnesty International se sont également rendus dans le
quartier informel de Canaan, notamment dans les secteurs où des résidents ont été expulsés
de force ou sont menacés d'expulsion, tels que le Village la Renaissance, Lanmè Frape,
Mozayik, le Village Grâce de Dieu et le Village des Pêcheurs. Au cours de ces visites, les
délégués d'Amnesty International ont rencontré les membres des comités des camps et
interrogé les résidents. Amnesty International a également visité le quartier de logements
sociaux du Village Lumane Casimir à Morne-à-Cabrit, où ils ont interrogé plusieurs résidents
ainsi que des policiers du commissariat local.
Amnesty International a visité la zone du centre ville de Port-au-Prince où des maisons ont
été démolies entre fin mai et début juin 2014 et ses délégués ont interrogé des résidents du
quartier, ainsi qu'au moins 20 personnes expulsées de force de leurs maisons du fait de ces
démolitions. Ils ont également réalisé des entretiens téléphoniques avec plusieurs personnes
qui avaient été expulsés de force de leurs maisons à Cap-Haïtien entre septembre et octobre
2014.
À Port-au-Prince, les délégués d'Amnesty International ont rencontré le Ministre de la Justice
et de la Sécurité publique, la Ministre chargée des Droits de l'Homme et de la Lutte contre la
pauvreté extrême, le Secrétaire d'État à la Sécurité publique, les présidents du Sénat et de la
Chambre des députés, le directeur de la police nationale, des représentants du gouvernement
Haïtien, le chef de la Police nationale d'Haïti, le directeur de la police judiciaire, l'inspecteur
général de la Police et des représentants de l'Unité de construction de logements et
bâtiments publics. Des discussions ont également eu lieu avec des représentants
d'organisations internationales, de donateurs bilatéraux et d'ONG internationales
humanitaires et de défense des droits humains.
Amnesty International est reconnaissante aux représentants de l'État qui se sont rendus
disponibles auprès de l'organisation. Au moment de la rédaction du présent rapport, Amnesty
International n'avait toutefois reçu aucune réponse à ses demandes d'informations
essentielles, telles que les données statistiques relatives au nombre de maisons réparées,
reconstruites ou construites, des informations sur les enquêtes relatives à un certain nombre
d'affaires d'expulsions forcées exposées dans le présent rapport et les copies des instructions
données aux agents de l'État en matière d'expulsions.
Amnesty International a écrit au Président de la République Michel Martelly et au Premier
Ministre Laurent Lamothe en avril 2013, au procureur général de Port-au-Prince