CNRS INSU
De tels volumes de masse glissée posent le problème du
risque de tsunami lié aux grandes déstabilisations du flanc
des édifices volcaniques, d’autant plus que les glissements
qui en résultent ont une forte capacité érosive qui peut
augmenter le volume de matériau déplacé de manière
significative. Des dépôts anciens de tsunami ont été
identifiés sur certaines îles mais leur origine n’est pas
encore précisée ; en juillet 2003, l’effondrement du dôme de
Montserrat a provoqué un mini-tsunami sur les côtes de la
Guadeloupe. Pour toute simulation de ces glissements et des
tsunamis associés, le volume des masses glissées devra être
mieux précisé. Pour cela, il sera nécessaire de réaliser des
forages d’environ 500 mètres de longueur, en plus de
reconnaissances géomorphologique ou sismique. Les
reconnaissances par sismique HR peuvent en effet s’avérer
insuffisantes, voire inadaptées dans certains cas compte
tenu de la morphologie sous marine très perturbée, de la
nature même de la masse glissée (fragments rocheux), et du caractère répétitif des
événements pour un même édifice conduisant à la superposition des produits glissés.
La « plate-forme »
Dans ce type d’édifice, la notion de « plate-forme » est particulière mais il existe deux
domaines qui doivent être mieux pris en compte :
1. Sur la plate-forme carbonatée qui se développe au Nord de la Guadeloupe, les
conditions de sédimentation sont réunies pour une étude fine des enregistrements
sédimentaires. Il devrait en effet être possible d’y conduire une analyse de la
stratigraphie séquentielle afin d’y décrypter les enregistrements des variations
eustatiques de celles liés à la néotectonique. Encore peu étudiée, il existe un besoin
de reconnaissance bathymétrique et sismique HR associée à des carottages, cela
devrait permettre de mesurer les variations de vitesse de la dernière remontée du
niveau marin.
2. Sur le pourtour des édifices volcaniques à fort gradient de pente, il existe une zone
de transition entre le domaine aérien (qui peut connaître de grands effondrements
de flanc ou de dôme) et le marin profond, comme lieu de transit de ces
effondrements aériens. Elle peut aussi être le lieu d’initiation de glissements sous-
marins remobilisant les dépôts du haut de pente (exemple de Montserrat). C’est
aussi le lieu de l’enregistrement de la dernière remontée du niveau marin. La
question se pose également de savoir si la morphologie actuelle de ces « plates-
formes » est vraiment liée à la dernière remontée du niveau marin. Dans ce cas,
une analyse fine de la morphologie couplée à des prélèvements sur plusieurs
plates-formes, devrait aussi permettre de contraindre mouvements verticaux le
long de l’arc et variations du niveau marin. Il existe donc un fort besoin de
reconnaissance cartographique et sismique par petit fond et à haute résolution.