Th´eorie des graphes - Master d’informatique fondamentale
Ecole Normale Sup´erieure de Lyon
Professeurs : Eric Thierry et Christophe Crespelle
R´
eseaux de P´
etri et mod`
eles proies-pr´
edateurs
Audrey LUSTIG
Lyon, le 8 d´ecembre 2010
R´eseaux de Petri et mod`eles proies-pr´edateurs
Table des mati`eres
1 Introduction 3
2 Le mod`ele de Lotka-Volterra 3
3 RdP places/transitions g´en´eralis´es 4
3.1 D´efinitions formelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
3.2 Comportement d’un RdP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
3.3 Formalisme alg´ebrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
3.4 Ecriture du mod`ele sous forme de RdP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
4 Propri´et´es des RdP 8
5 Alg`ebre tropicale 11
5.1 D´efinitions formelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
5.2 Propri´et´es spectrales de la matrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
5.3 Equations de r´ecurrence des RdP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
5.4 Mod`ele de Lotka-Volterra . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
6 Conclusion 16
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R´eseaux de Petri et mod`eles proies-pr´edateurs
1 Introduction
Dans le cadre du module ”th´eorie des graphes”, il m’a ´et´e propos´e de travailler sur un
probl`eme de stabilit´e d’un syst`eme proie-pr´edateur. L’article de Zvi Retchkiman Konigs-
berg [4] a constitu´e le point de d´epart de cette ´etude. Il propose de combiner les th´eories de
stabilit´e de Lyapunov et d’alg`ebres tropicales afin de r´esoudre un probl`eme de stabilit´e d’un
mod`ele de type Lotka-Volterra, trait´e comme un syst`eme `a ´ev`enements discrets et mod´elis´e
`a partir de r´eseaux de Petri (RdP). Ce pr´esent rapport a pour but premier de d´etailler les
diff´erentes notions pr´esent´ees dans l’article en accordant une importance toute particuli`ere
aux RdP et leurs propri´et´es.
2 Le mod`ele de Lotka-Volterra
C’est durant la premi`ere moiti´e du XXe si`ecle, que l’´etude de la dynamique de plusieurs
esp`eces en interaction connue un essor consid´erable. C’est `a cette ´epoque appel´ee “l’ˆage
d’or de l’´ecologie th´eorique” [3] que furent d´evelopp´es les premiers mod`eles bas´es sur des
comportements de type comp´etition entre deux esp`eces. La paternit´e du premier mod`ele
con¸cu pour transcrire ce genre d’interactions revient `a Alfred J. Lotka et Vito Volterra.
Consid´erant deux esp`eces, la premi`ere, la proie x(t), aurait si elle ´etait seule une crois-
sance exponentielle. La seconde, le pr´edateur y(t), se nourrit exclusivement de la premi`ere
et en l’absence de proie s’´epuise et disparait progressivement. La mise en ´equation de la
fonction repr´esentant la pr´edation repose sur les hypoth`eses suivantes :
pour qu’il y ait pr´edation, il faut qu’il y ait rencontre entre les deux esp`eces et le
nombre de rencontres est proportionnel au nombre des individus,
la pr´edation de la proie est ´equivalente `a la croissance du pr´edateur.
Ceci aboutit au c´el`ebre mod`ele proie–pr´edateur de Lotka–Volterra [3] :
(S) = (dx
dt =αx γxy
dy
dt =βy +δxy (1)
o`u αrepr´esente le taux de croissance de la population proie en l’absence de pr´edateurs,
γle taux de pr´edation des pr´edateurs sur les proies, βle taux de mortalit´e des pr´edateurs
en l’absence de proies et δle taux de croissance des pr´edateurs du fait de leur pr´edation.
Une ´etude qualitative du syst`eme Spermet de pr´edire des oscillations pour la popula-
tion de proie et celle des pr´edateurs [5] : les pr´edateurs prosp`erent lorsque les proies sont
nombreuses, mais finissent par ´epuiser leurs ressources et d´eclinent. Lorsque la population
de pr´edateur a suffisamment diminu´e, les proies profitant du r´epit se reproduisent et leur
population augmente de nouveau. Cette dynamique se poursuit en un cycle de croissance
et d´eclin. On parle d’´equilibre neutre du syst`eme.
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R´eseaux de Petri et mod`eles proies-pr´edateurs
Fig. 1 – Mod`ele de Lotka-Voterra simul´e
Ce mod`ele id´eal et simplifi´e, bien qu’il est fait l’objet, dans de nombreux ouvrages et
articles, de critiques lui reprochant son manque de r´ealisme, est devenu dans l’´etude des
syst`emes dynamiques non-lin´eaires une sorte de r´ef´erence. A l’heure actuelle, le seul exemple
d’´ecosyst`eme pr´edateur-proie pr´esentant une ´evolution cyclique est la c´el`ebre statistique de
l’Hudson’s Bay Company portant sur des li`evres et des lynx au Canada [2].
L’article ´etudi´e revisite ce mod`ele en proposant une nouvelle approche qui consiste `a
consid´erer ce syst`eme proie-pr´edateur comme un syst`eme `a ´ev`enements discrets. Pour cela
les interactions proies-pr´edateurs ont ´et´e mod´elis´ees `a l’aide d’un RdP places/transitions
temporis´e.
3 RdP places/transitions g´en´eralis´es
Historiquement, les RdP ont ´et´e introduit par Carl Adam Petri en 1962 dans le cadre
de la th´eorie des automates. Depuis les ann´ees 70, les travaux sur les RdP ont connu un
essor consid´erable. Aujourd’hui, la litt´erature sur les RdP est fort riche, et comprend en
particulier de nombreux r´esultats analytiques. Ici nous ne pr´esenterons que les RdP de type
places/transitions g´en´eralis´es qu’`a des fins de moelisation.
3.1 D´efinitions formelles
D´efinition 1 (RdP places/transitions g´en´eralis´e).Un RdP places/transitions P N
est un quadruplet (P, T, F, W )d´efini par la donn´ee :
d’un ensemble fini non vide de places P=P1, ..., pm, o`u |P|est le nombre de places ;
d’un ensemble fini non vide de transitions T=t1, , t2, ..., tn, o`u |T|est le nombre de
transitions, avec PT=et PT6=;
d’un ensemble d’arcs F(P×T)(T×P);
d’une relation d’incidence W:FN+
1, o`u N+
n0={n0, n0+ 1, ..., n0+k, ...}.
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R´eseaux de Petri et mod`eles proies-pr´edateurs
D´efinition 2 (RdP marqu´e).Un RdP places/transitions marqu´e se d´efinit par un
couple (P N, M0)dans lequel P N est un RdP places/transitions et M0:PNest une
application appel´ee marquage de PN, qui associe `a toute place piPun entier positif
M0(pi)appel´e marquage initial de la place pi.
Ce marquage peut ˆetre repr´esent´e graphiquement par des jetons. On associe alors un
nombre de jetons `a une place.
Marquage initial : M0= [M0(pi), M0(pj), M0(pk), M0(pl)] = [2,1,0,1]
Fig. 2 – Repr´esentation graphique Fig. 3 – Relation d’incidence
3.2 Comportement d’un RdP
Le marquage des places d’un RdP repr´esente l’´etat du syst`eme moelis´e `a un instant
donn´e. Ce marquage peut ˆetre modifi´e au cours du temps par le franchissement de tran-
sitions. Pour pouvoir ˆetre franchie, une transition doit ˆetre valid´ee. Informellement, une
transition est valid´ee lorsque le nombre de jetons dans chacune des places d’entr´ee est
sup´erieur ou ´egal au poids de l’arc qui la relie `a la transition.
D´efinition 3 (Franchissabilit´e d’une transition). Soit P N = (P, T, F, W, M0)un
RdP marqu´e. Soit Mk(pi)le nombre de jetons `a la place piPau temps k. La transition
tiT, est dite franchissable `a partir de Mk(pi)si et seulement si :
Mk(pi)W(pi, ti) (2)
On note alors Mk(ti>.
Lorsque cette condition est satisfaite, le franchissement consiste `a enlever de chacune des
places d’entr´ee, un nombre de jetons ´egal au poids de l’arc qui relie la place `a la transition
et `a d´eposer, dans les places de sortie, un nombre de jetons ´egal au poids de l’arc qui relie
la transition aux places de sortie.
D´efinition 4 (Franchissement d’une transition). Soit P N = (P, T, F, W, M0)un
RdP marqu´e et tjTune transition franchissable `a partir de Mk(pi). Le franchissement de
tjengendre la cr´eation d’un nouveau marquage Mk+1(pi)P N `a partir de Mk(pi), d´efini
par :
Mk+1(pi) = Mk(pi) + W(tj, pi)W(pi, tj) (3)
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