II Variables aléatoires indépendantes
30. Lois stables
30.1➙Soit (X1, . . . , Xn), une famille de variables aléatoires indépen-
dantes et de même loi qu’une variable aléatoire X :Ω→. La
fonction caractéristique de la somme
Sn=X1+···+Xn
est donnée par
∀t∈[0, 1],(tSn) = (tX)n.
30.2Si les Xksuivent la loi de Bernoulli de paramètre p, alors
Snsuit la loi binomiale de paramètres net p.
30.3Si chaque Xksuit la loi binomiale de paramètres mket
p, alors la somme Snsuit la loi binomiale de paramètres met p,
avec m= (m1+··· +mn).
30.4En particulier (pour n=2),
∀06k6m1+m2,k
∑
i=0m1
i m2
k−i=m1+m2
k.
Cette égalité, dite identité de Vandermonde, décrit le nombre de
manière de choisir un groupe de kpersonnes dans un ensemble
de m1hommes et m2femmes : expliquer.
30.5Si chaque Xksuit la loi de Poisson de paramètre λk, alors
Snsuit la loi de Poisson de paramètre λ=λ1+···+λn.
30.6Si les Xksuivent toutes la loi géométrique de paramètre
p, alors pour tout entier n∈∗, la loi de Snest caractérisée par :
∀k>n,(Sn=k) = k−1
n−1pnqk−n
et son espérance est égale à n
/p.
Loi des grands nombres
31. Soit (Xn)n∈, une suite de variables aléatoires de carré
intégrable. On suppose que ces variables sont deux à deux non
corrélées :
∀16k< ℓ,(Xk,Xℓ) = 0
et ont même espérance et même variance :
∀k∈∗,(Xk) = m,(Xk) = σ2.
31.1La moyenne empirique :
∀n∈∗,Sn
n=1
n
n
∑
k=1
Xk
est une variable aléatoire de carré intégrable, d’espérance met
de variance σ2
/n.
31.2Pour tout ε>0 et tout entier n>1,
Sn
n−m
>ε6σ2
nε2.
31.3➙Loi faible des grands nombres
Soit X, une variable aléatoire réelle admettant un moment d’ordre deux.
Si (Xn)n∈est une suite de variables aléatoires deux à deux non cor-
rélées et de même loi que X, alors
X1+···+Xn
n−(X)
>ε−−−−→
n→+∞0.
32. On appelle loi des grands nombres tout théorème qui
donne une interprétation fréquentiste de la probabilité d’un évé-
nement : lors de la réalisation d’un grand nombre d’expériences
aléatoires, la probabilité d’un événement Aest proche de la fré-
quence de réalisation de A.
32.1Si une variable aléatoire Xest choisie comme modèle
théorique d’une expérience aléatoire, alors une suite (Xn)n∈
de variables aléatoires indépendantes et de même loi que Xre-
présente un échantillon de réalisations de cette expérience dans
des conditions identiques.
La loi faible des grands nombres [31.3] affirme alors que la
moyenne empirique Sn/nconverge en probabilité [14.94.1] vers
l’espérance théorique (X), qui est aussi l’espérance de toutes
les variables Xn.
32.2Soient A∈ E et (Xn)n∈, une suite de variables aléa-
toires indépendantes, de même loi qu’une variable aléatoire X
donnée. Alors la famille
[Xn∈A]n∈
est une suite de variables aléatoires indépendantes et de même
loi, de carré intégrable et la moyenne empirique Sn/n, qui est ici
la fréquence empirique
#16k6n:Xk∈A
n
de l’événement [X∈A], converge en probabilité vers
([X∈A]) = (X∈A).
32.3La loi forte des grands nombres affirme que : si (Xn)n∈
est une suite de variables aléatoires intégrables, indépendantes
et de même loi, alors la moyenne empirique converge presque
sûrement vers l’espérance commune aux variables Xn, ce qui
signifie que
hX1+···+Xn
n−−−−→
n→+∞(X)i
est un événement presque sûr.
Entraînement
33. Questions pour réfléchir
1. Les événements B1, . . ., Bn∈asont indépendants si, et
seulement si, les variables de Bernoulli B1, . . ., Bnforment une
famille de variables aléatoires indépendantes.
2. Les variables aléatoires X1, . . ., Xnsont indépendantes si,
et seulement si, les variables aléatoires f1(X1), . . ., fn(Xn)sont
indépendantes quelles que soient les fonctions f1:E1→, . . .,
fn:En→.
3. Soient Xet Y, deux variables aléatoires discrètes qui
prennent leurs valeurs dans
E={e1, . . . , ep}et F={f1, . . . , fn}
respectivement. Ces variables sont indépendantes si, et seule-
ment si, le rang de la matrice
(X=ej,Y=fi)16i6n,16j6p∈Mn,p()
est égal à 1.
4. Les variables aléatoires discrètes X1et X2sont indépen-
dantes si, et seulement si, il existe deux fonctions f1:E1→
et f2:E2→telles que
∀(x1,x2)∈E1×E2,(X1=x1,X2=x2) = f1(x1)f2(x2).
5. On suppose que (X6Y) = 1.
5.aLes variables Xet Ypeuvent-elles être indépendantes ?
5.bSi Xet Ysuivent les lois géométriques de paramètres
respectifs pxet py, alors elles ne sont pas indépendantes et de
plus px>py.
6.Suite de [26] – Soient I1, . . ., Ir, des parties deux à deux
disjointes de {1, . . . , n}, de cardinaux respectifs k1, . . ., kr. Alors
les variables aléatoires discrètes
f1(Xi,i∈I1),f2(Xi,i∈I2), . . . fr(Xi,i∈Ir)
sont indépendantes, quelles que soient les fonctions
f1:Ek1→F1,f2:Ek2→F2, . . . fr:Ekr→Fr.