Impact des investissements publics sur la production au Niger

publicité
Impact des investissements publics sur la production rurale au Niger
(Résumé)
Par : ISSAKA, Seydou
Publication : Septembre 2003
96 pages
La présente étude analyse l'impact de l'investissement public sur la production rurale au
Niger, dans un contexte marqué par une croissance économique structurellement faible
qui s'est traduite par une accentuation de l'ampleur de la pauvreté. L'objectif principal de
l'étude est d'identifier les principaux facteurs qui influencent significativement la production
rurale au Niger afin de proposer une stratégie d'allocation des investissements qui
permettrait d'augmenter l'impact des investissements sur la production.
Le choix de ce thème a été guidé par un constat fait sur l'inefficacité des dépenses
d'investissement agricole sur la production au Niger, observée à partir d'une analyse
comparée des évolutions simultanées de l'investissement agricole et du niveau de la
production des 20 dernières années. Ce thème trouve son importance dans un pays
sahélien comme le Niger où l'agriculture et l'élevage constituent les principales activités de
la population, occupant 85 % de la population active et contribuant pour 40% au PIB.
Après un tour d'horizon de quelques travaux publiés sur l'investissement et la croissance
économique, une analyse conceptuelle et empirique de la corrélation entre
l'investissement et la production rurale, l'étude essaie de mettre en exergue l'impact des
différents types d'investissement sur la production rurale, notamment l'investissement
direct agricole3, les dépenses d'infrastructures, le capital humain, l'électrification rurale, le
développement fInancier. L'impact d'autres facteurs sur la production tels que la pression
foncière et les prix des produits agricoles a également été étudié.
Pour mener l'étude, un modèle a été spécifié sur la base de la littérature théorique et
empirique existante et en fonction des spécificités de l'économie nigérienne. Ce modèle a
été estimé par la méthode des moindres carrés ordinaires, en utilisant des données
statistiques annuelles nigériennes s'étalant sur la période 1970 à 2000.
L'étude a mis en évidence l'influence exercée par les différents types d'investissement sur
la production rurale. On note en particulier (i) celle relative à l'insensibilité de la production
rurale au niveau d'investissement agricole, (ii) l'influence positive des investissements
publics en infrastructures et du capital humain sur la production rurale. Elle a également
permis de vérifier l'effet négatif du développement financier et de certains facteurs de
l'environnement interne tels que la pression foncière ainsi que l'effet mitigé des prix des
produits agricoles sur la production.
Une analyse désagrégée de l'influence des différentes variables a été menée sur
l'agriculture au sens strict, d'une part, et sur l'élevage, d'autre part. Les résultats ont
montré qu" à long terme, les investissements en infrastructures routières ont une influence
significative sur l'agriculture. Pour les investissements routiers représentés par la densité
routière, le coefficient de régression donne une élasticité de 0,77 ; ce qui signifie qu'une
augmentation de la densité routière de 10% entraîne une augmentation significative de
7,7% de la production. A court terme, l'incidence d'une augmentation de la desserte
routière est plus importante. Elle passe à 10,33%. Quant au développement fInancier
mesuré par le taux de monétarisation du pays, il exerce une influence négative
1
significative sur la production rurale mais cet effet négatif indiqué par le signe inattendu du
coefficient de cette variable est quelque peu incongru et nécessite une explication,
développée dans le chapitre 4.4. S'agissant de la pression foncière, elle exerce une
influence négative très forte sur la production à long terme avec une élasticité de - 0,146.
Cela signifie qu'une augmentation de 10% de la pression foncière sur les terres agricoles
entraîne une diminution de la production agricole de 1,46%. Pour un pays dont le taux de
croissance démographique est l'un des plus élevés du monde (3,1% par an) et dont la
zone agricole est limitée au 1/5 du territoire exploitée par 85% de la population, un tel
résultat est véritablement alarmant. Toutefois, l'influence à court terme de cette variable
est nulle, ce qui laisse encore un peu de temps pour la mise au point de mesures et
stratégies de prévention de cet épineux problème qui risque de se poser en toute ampleur
à moyen et long terme
Descripteurs :
Gestion Public, Investissement, Secteur Rural, Finances Publics,
Balance de Paiements, Poids de la Dette, Pauvreté.
Contact :
Institut Africain pour le Développement Economique et la Planification
(IDEP)
BP : 3186
Dakar – Sénégal
Tel. : (221) 823 10 20
Fax : (221) 822 29 64
E-mail : [email protected]
2
Téléchargement