Les causes psychiatriques d`hypersomnies

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Les causes psychiatriques
d’hypersomnies
Quelques chiffres
Prévalence de la dépression en France (15-75 ans)
Actuelle : 8 %
Vie entière : 19 %
Inpes 2005
Pourcentage de sujets
Troubles du sommeil
en hôpital psychiatrique
100
77,9
80
60
40
30.6
20
0
Somnolence diurne (Epworth ≥ 11)
Insomnie
Pourcentage de sujets
Troubles du sommeil
en hôpital psychiatrique
90
80
80
76
70
60
50
40
33.3
30
28.3
20
10
0
Dépression
Psychose
Somnolence diurne (Epworth ≥ 11)
Insomnie
Troubles du sommeil associés
à des troubles psychiatriques
1.
2.
3.
4.
5.
Troubles de l’humeur
Psychose
Troubles anxieux
Troubles paniques
Alcoolisme
Hypersomnie associée à un trouble dépressif
ou
Trouble dépressif associée à une hypersomnie
Hypersomnie associée
à un trouble dépressif
Hypersomnie associée
à un trouble dépressif
La plainte principale durant depuis au moins un mois est :
Une somnolence diurne excessive manifestée
Øpar un sommeil prolongé
Øou des épisodes de sommeil diurne
survenant presque chaque jour.
La somnolence diurne excessive entraîne une
altération du fonctionnement social et
professionnel, ou dans d’autres domaines
importants.
Hypersomnie associée
à un trouble dépressif
L’hypersomnie est associée à un Trouble dépressif majeur ou à un
Trouble bipolaire I ou Trouble bipolaire II ou à un Trouble
dysthymique mais est suffisamment sévère en soi pour justifier un
examen clinique.
Le trouble n’est pas du à un autre trouble du sommeil (narcolepsie,
troubles respiratoires survenant au cours du sommeil, parasomnie)
ou à une réduction de la durée de sommeil.
Le trouble n’est pas lié à la prise d’une substance ou à une condition
médicale générale
Hypersomnie psychiatrique
Diagnostic évoqué sur l’anamnèse
Diagnostic
final
Syndrome d’apnées (522)
14
Narcolepsie (166)
8
Narcolepsie atypique (40)
6
Hypersomnie idiopathique (56)
10
Troubles du rythme V-S (35)
1
Hypersomnie récurrente (19)
1
Hypersomnie indéterminée (63)
21
Hypersomnie psychiatrique (45)
18
TOTAL = 964 sujets
79 (8.35 %)
Billiard 1990
Dépression associée
à une hypersomnie
Dépression avec hypersomnie
Detre et al (1972) : 78.5 % des patients bipolaires et 26.3 % des patients
unipolaires. (65 sujets)
Michalis et Hofman (1973) : 9 % des patients avec dépression endogène
Claghorn et al (1981) : 76,5 % des troubles affectifs primaires (51 sujets).
Garvey et al (1986) : 16.6 % des patients avec dépression majeure
Southmayed et al (1986) : durée au lit augmentée (2,6 heures pendant la
journée) chez 62 % des sujets avec trouble affectif majeur
Ford et Kamerow (1989) : 3,2 % (7954 sujets dont 46,5 % présentent un
trouble psychiatrique)
Tsuno et al (2007) : 5% des sujets âgés (> 65 ans) avec SDE ont présenté
des troubles bipolaires au cours de leur vie
Dépression avec hypersomnie
Dépression avec caractère atypique
Dépression avec caractère saisonnier
Critères de spécification pour
caractéristiques atypiques
Peut
s’appliquer
quand
ces
caractéristiques
prédominent pendant les deux semaines les plus
récentes de l’Épisode dépressif majeur d’un Trouble
dépressif majeur ou d’un Trouble bipolaire I ou
Trouble bipolaire II, si l’Épisode dépressif majeur est
le trouble thymique le plus récent ou si, dans le cadre
d’un trouble dysthymique, ces caractéristiques
prédominent au cours des deux dernières années.
Caratéristiques atypiques
A. Réactivité de l’humeur (c.à.d. les évènements positifs réels ou
potentiels améliorent l’humeur).
B. Deux des caractéristiques suivantes :
(1) prise de poids ou augmentation de l’appétit significative
(2) hypersomnie
(3) membres « en plomb » (c.à.d. c’est à dire sensation de
lourdeur dans les bras et jambes.
(4) la sensibilité au rejet dans les relations sociales est un trait
durable (c.à.d. qu’elle n’est pas limitée aux épisodes de troubles
thymique) qui induit une altération significative du fonctionnement
social ou professionnel.
C. Ne répond pas aux critères avec caractéristiques
mélancoliques ou avec caractéristiques catatoniques au
cours du même épisode.
Dépression avec caractère atypique
Prévalences par rapport aux troubles
dépressifs :
Adultes
Asnis et al (1995) : 25.43 %
Derecho et al (1996) : 33 %
Benazzi et al (1998) : 38.1 %
Matza et al (2003) : 36.4 %
Adolescents
Williamson et al (2000) : 15.6 %
Prévalence spécifique : Bipolaire I = 3.9 % ,
Bipolaire II = 35.9%
Unipolaire = 60.2 %
Prévalence globale : 0.7 % de la population générale
Dépression avec caractère atypique
Prévalence de l’hypersomnie (par rapport à la dépression)
Adultes :
Horwath et al (1992) : 16 %
Derecho (1996) : 14 %
Parker et al (2002) : 29.4 %
Matza et al (2003) : 30.2 %
Adolescents :
Williamson et al (2000) : 21.8 %
Répartition par genre des
symptômes atypiques
Hommes Femmes Chi2
(n=216) (n=445)
Réactivité de l’humeur
66.7
74.2
<.05
Hyperphagie
14.8
25.8
<.001
Hypersomnie
13.9
20.9
<.05
« membres en plomb »
19.9
32.4
<.001
Sensibilité au rejet dans
les relations sociales
39.8
41.8
0.63
Posternak et Zimmerman 2001
Prévalence des troubles
psychiatriques par type de trouble
du sommeil
Facteurs de risque psychiatrique
des troubles du sommeil
Hypersomnie dans la dépression
Plus fréquente chez la femme
Plus fréquente chez les sujets jeunes (< 26 ans)
Indépendante de la durée et de la sévérité de la dépression
Plus fréquente chez les sujets avec « hypersensibilité au rejet
dans les relations sociales » 37.3 % vs 20.8 %
Stratégie de consolidation du stress ? (réponse adaptative
homéostatique pour restaurer la perte de SL profond
due au stress ).
Dépression avec caractère saisonnier
Peut s’appliquer aux modalités évolutives des Épisodes dépressifs
majeurs des Troubles bipolaires I et II ou du trouble dépressif
majeur récurrent
A. Il existe un relation temporelle régulière entre la
survenue des Épisodes dépressifs majeurs des Troubles
bipolaires I et II ou du trouble dépressif majeur récurrent
et une période particulière de l’année (p. ex. début régulier
des Épisodes dépressifs majeurs à l’automne ou en hiver)
NB : ne pas inclure les cas où il y a une relation entre la saison
et un stress psychosocial (par ex : chômage régulier chaque
hiver)
Dépression avec caractère saisonnier
B. Les rémissions complètes (ou la transformation d’une dépression en
une manie ou une hypomanie) surviennent aussi au cours d’une période
particulière de l’année (p. ex., disparition de la dépression au
printemps).
C. Présence d’au moins deux Épisodes dépressifs majeurs au cours des
deux dernières années, confirmant la présence d’une relation
temporelle saisonnière selon la définition des critères A et B. Aucun
Épisode dépressif majeur de caractère non saisonnier n’est survenu au
cours de cette période.
D. Au cours de la vie entière du sujet, les Épisodes dépressifs
majeurs saisonniers (décrits ci-dessus) sont nettement plus
nombreux que les Épisodes dépressifs majeurs non saisonniers.
Dépression avec caractère saisonnier
Les épisodes dépressifs avec caractère saisonnier sont
souvent caractérisés par :
une anergie
une hypersomnie
une hyperphagie
un gain de poids
une recherche des hydrates de carbone
Dépression avec caractère saisonnier
Prévalence : environ 15 % des dépressions
26 % des dépressions à caractère saisonnier
présentent les caractères atypiques de dépression
36 % des dépressions à caractère saisonnier présentent
une hypersomnie (Tam et al 1997)
Importance des troubles du sommeil
dans l’étiologie des dépressions
Insomnie :
augmente 3 fois le risque de développer une dépression
(Ford et Kamerow, 1989)
3.4 fois le risque (Breslau et al 1996)
Hypersomnie :
augmente 3 fois le risque de développer une dépression
(Breslau et al 1996)
Importance des troubles du sommeil
dans l’étiologie des dépressions
MAIS
Après ajustement le risque est réduit de 3.4 à 2.1 pour
l’insomnie et ne devient plus significatif pour l’hypersomnie.
A cause de son hétérogénéité l’hypersomnie ne serait donc pas
un facteur de risque indépendant pour la dépression
Polysomnographie
PSG nocturne :
Kupfer et al 1972 : Efficacité du sommeil plus élevée chez les
malades déprimés avec hypersomnie que chez les malades déprimés
avec insomnie.
Wallace et al 1979 : DTS allongée chez les patients bipolaires par
rapport aux patients unipolaires.
Akiskal et al (1984) : Aucune différence entre dépressifs et
contrôles.
Polysomnographie
TILE : Reynolds et al (1982), Hoed et al 1981, Nofzinger et al 1991,
Volk et al, 1992, Zorick et al 1982, Dolenc et al 1996 : latences
normales.
EPC: Schimizu et al (1979) : Sommeil de jour allongé chez les
déprimés, Kerkhofs et al (1991), Dolenc et al 1996 : pas de
modification
2 sessions d’1 heure : Vgontzas et al (2000). Latences de
sommeil et durée de sommeil > à celles des sujets avec
hypersomnie idiopathique et égales à celles des sujets normaux
Hypersomnie associée
à un épisode dépressif
Latences moyennes d’endormissement
Sommeil de nuit
TILE
Dépression
Hypersomnie
idiopathique
Dépression
Hypersomnie
idiopathique
Hoed et al
(1981)
10.6 ± 5.2
6.5 ± 3.2
20.8 ± 21.7
5.6 ± 5.8
Billiard et al
(1996)
12.4 ± 5.5
8.3 ±3.7
23.5 ± 24.8
26.2 ± 18.9
Hypersomnie associée
à un épisode dépressif
TILE
Billiard et al
Hypersomnie
idiopathique
(n=8)
< 7 min
8-10 min
> 10 min
3 (37.5 %)
4 (50 %)
1 (12.5 %)
Dépression
(n=36)
8 (22.2 %)
5 (13.8 %)
23 (63.9 %)
Hoed et al
< 5min
5-11 min
> 11 min
Hypersomnie
idiopathique
(n=17)
7 (41 %)
9 (53 %)
1 (6%)
2 (11 %)
9 (50%)
7 (39 %)
Dépression
(n=18)
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