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l’optique non-linéaire. Dans ce domaine on peut considérablement simplifier la présenta-
tion, et donner des images fructueuses, en choisissant judicieusement ses outils dans la
panoplie qui a été présentée dans l’ensemble des deux cours d’optique quantique.
Ce cours permet de mettre en application les connaissances acquises dans les cours
antérieurs d’électromagnétisme et de mécanique quantique. Il s’inscrit logiquement dans le
prolongement des cours de Mécanique quantique et d’Optique quantique 1 : Lasers désigné
par le sigle OQ1. Il fera souvent appel au remarquable cours de Jean-Louis Basdevant
et Jean Dalibard, désigné par le sigle BD. Le livre de mécanique quantique de Claude
Cohen-Tannoudji, Bernard Diu, et Franck Laloë, est désigné par CDL. Enfin, l’ouvrage
de référence de C. Cohen-Tannoudji, J. Dupont-Roc, et G. Grynberg, est désigné par
CDG.
Cet enseignement est issu du superbe cours de Gilbert Grynberg, développé au fil
des années. C’est aussi le résultat d’un travail d’équipe, où Claude Fabre, Jean-Louis
Basdevant, Jean Dalibard, Michel Brune, et Manuel Joffre, ont apporté des contributions
importantes.
Nous ne saurions terminer cet avant-propos sans évoquer la mémoire de Gilbert Gryn-
berg qui nous a quittés au début de 2003, nous laissant avec une grande peine, et un
grand vide. C’est lui qui a créé cet enseignement d’Optique Quantique. Il avait d’abord
introduit, au sein du tronc commun de mécanique quantique, des exemples puisés dans
ce domaine, à une époque où l’optique n’était pas encore redevenue une discipline incon-
tournable. Il avait alors été assez convaincant pour qu’on lui demande de créer un cours
d’optique quantique lors de la réforme ayant introduit les majeures. C’est dans ce cadre
que l’un d’entre nous (A.A.) a eu la chance de travailler avec lui, découvrant sa conception
originale de l’enseignement de l’optique quantique, basée sur une expérience de recherche
de très haut niveau, et sur une réflexion personnelle profonde. Cette conception sous-tend
le cours que vous allez recevoir. Elle consiste à vous montrer que si l’on veut comprendre
en profondeur les phénomènes afin de pouvoir ensuite devenir créatif, il ne faut pas être
dogmatique, et savoir jongler avec des approches très différentes permettant de voir les
phénomènes sous des angles variés, de se les représenter avec des images diverses, de les
traiter avec plusieurs formalismes. Gilbert n’avait pas son pareil pour sauter du modèle
classique de l’électron lié élastiquement, au modèle complètement quantique de l’atome
habillé, en passant par le modèle semi-classique de l’interaction lumière-matière. Il voulait
faire partager aux polytechniciens cette expérience intellectuelle, dont il pensait qu’elle
avait une valeur générale, bien au-delà de notre discipline. Son influence nous a marqués
si fortement que son esprit vit toujours au travers de ce cours.
Alain Aspect, Philippe Grangier
Décembre 2005