Thesis
Reference
L'ajustement psychologique de la femme et de son partenaire au
cancer du sein
CAIRO NOTARI, Sarah
Abstract
Ce travail de thèse étudie le couple face au cancer du sein, en tant que victime de la maladie
mais aussi en tant que ressource pour y faire face. 80 femmes atteintes d’un cancer du sein
non-métastatique et 55 partenaires ont rempli des questionnaires 2 semaines, 3 mois et 1 an
après l’opération ; une partie d’entre eux a participé à un entretien semi-structuré. Les
résultats montrent que la femme, son partenaire et leur relation peuvent subir l’impact de la
maladie en termes de détresse, d’altération de l’image corporelle, de sentiment de « fardeau
à porter », de changements voire d’arrêt de la vie sexuelle. Toutefois, la satisfaction conjugale
joue un rôle protecteur important et durable qui atténue cet impact. En conclusion, le cancer
du sein est une maladie qui affecte le couple et il est important de veiller à sa santé en plus
de celle de la femme.
CAIRO NOTARI, Sarah. L'ajustement psychologique de la femme et de son partenaire
au cancer du sein. Thèse de doctorat : Univ. Genève, 2016, no. FPSE 620
URN : urn:nbn:ch:unige-806598
Available at:
http://archive-ouverte.unige.ch/unige:80659
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Résumé
Contexte théorique et objectif général : Le cancer du sein et ses traitements peuvent avoir un
impact néfaste sur l’intégrité et le bien-être physique et psychologique des femmes. Mais cette
maladie ne touche pas que la patiente qui en est atteinte, mais aussi son partenaire. Or, dans la
littérature existante le partenaire est le plus souvent étudié en tant que source de soutien pour la
patiente, plus rarement en tant que victime à part entière de la maladie. En outre, la quali de la
relation de couple n’a pratiquement jamais é étudiée en tant que facteur protecteur (ou de risque)
pour l’ajustement psychologique des deux partenaires au cancer du sein et ses multiples défis. Ce
travail de thèse vise à étudier le couple sous l’angle de son rôle de « victime » subissant l’impact de
la maladie au niveau individuel et relationnel, mais aussi et surtout de « ressource » potentielle qui
mitige l’effet nuisible de cette situation stressante sur le bien-être des femmes et leurs partenaires.
thode : 80 patientes atteintes d’un cancer du sein non-métastatique (stades 0-III) et 55 de leurs
partenaires ont remplit une série de questionnaires auto-reportés 2 semaines (T1), 3 mois (T2) et 1
an (T3) après l’opération. Les participants ont complé des mesures de tresse psychologique
(BSI-18), altération de limage corporelle (BIS), fardeau psychologique du proche-aidant (ZBI-12),
fonctionnement sexuel (SAQ) et satisfaction conjugale (RAS). Au T1, une partie d’entre eux a aussi
participé à un entretien semi-structuré incluant une question concernant les changements
éventuellement vécus dans le fonctionnement sexuel suite à la maladie ; les réponses à cette
question ont é codées dans le but de mettre en évidence les différents types de changement dont
les femmes ont fait l’expérience et les raisons de ces changements.
Résultats : Concernant le couple en tant que « victime », nous avons mis en évidence les résultats
suivants : (1) les partenaires de femmes atteintes d’un cancer du sein présentent un niveau de
tresse psychologique (dépression, anxiété, tresse générale) plus éleque celui reporté dans la
population générale ; (2) en outre, les partenaires, souvent investis du rôle de proche aidant, ressent
un sentiment de fardeau à porter (fardeau subjectif) qui, pendant la phase active de traitement, est
comparable à celui reporté par les proches aidants de patients avec d’autres types de
maladies graves; (3) le niveau d’altération de l’image corporelle des femmes et son évolution
dans le temps dépendent en large partie du type de thérapie suivie : les femmes ayant subi
une mastectomie et une chimiothérapie sont celles qui reportent une plus grande altération
de l’image corporelle, une altération qui persiste me un an après l’opération ; (4) le
cancer du sein peut affecter la vie sexuelle des femmes et de leurs partenaires ; une baisse
de la fquence ou un art complet de toute activité sexuelle sont reportés par une partie
importante des patientes. En plus de ces changements d’ordre quantitatif, toute une série de
changements qualitatifs sont aussi vécus.
Concernant le couple en tant que « ressource », nos résultats ont montré que, en néral, la
qualité de la relation de couple, mesue en termes de satisfaction conjugale, représente
un facteur protecteur (ou de risque) important pour l’ajustement psychologique de la femme
et du partenaire. Plus précisément, nous avons pu montrer que (1) plus la femme est
satisfaite de sa relation de couple, moins elle reportera d’alration de l’image corporelle
en début de traitement (2 semaines postopératoires); le niveau initial d’altération étant
terminant pour l’évolution future de l’image corporelle, cet effet protecteur est observable
tout le long de la première année postopératoire. (2) Plus le partenaire est satisfait de sa
relation de couple, plus bas sera le niveau de fardeau subjectif qu’il ressent, et cela autant
pendant la phase active des traitements (3 mois postopératoires) quen début de la phase de
rémission (1 an postopératoire). (3) Dans le domaine de la sexualité, nous avons pu montrer
qu’une partie des couples présente une grande capacité d’adaptation à la situation stressante
que représente la maladie. Une adaptation qui peut consister, pour certains dentre eux, à
mettre, plus ou moins temporairement, entre parenthèse la sexuali pour mieux focaliser
leurs énergies dans le soutien à l’autre et, plus en général, dans le processus de guérison.
Une partie des couples vit un rapprochement, une tendresse accrue et le besoin de
conforter l’autre dans ce moment difficile. Ce rapprochement préserve la relation en
permettant aux partenaires de garder un sentiment dintimité ; leurs liens affectifs peuvent
même en sortir renfors.
Conclusion : Notre travail de thèse confirme l’importance de concevoir le cancer du sein
en tant que « nous-maladie » (we-disease), cest-à-dire un évènement stressant qui arrive au
couple, et non seulement à la femme qui en est atteinte. Nos résultats ont mont que le couple
peut subir les effets de la maladie que ce soit au niveau individuel, en termes de détresse,
sentiment de fardeau et altération de l’image corporelle, et au niveau relationnel, en termes
de changements dans la vie sexuelle. Mais cet impact, bien qu’important, ne semble pas
forcément affecter la quali générale de la relation qui, dans certains cas, peut même en sortir
renforcée. Nous avons en outre pu montrer que le couple peut jouer un rôle très important en
tant que facteur protecteur : une relation de couple fonctionnelle et satisfaisante permet à la
femme de mieux s’ajuster aux changements corporels induits par les traitements et au
partenaire de vivre son expérience de proche aidant comme moins lourde. Ultérieures
recherches seront nécessaires pour confirmer les résultats issus de ce travail notamment
pour ce qui concerne leffet protecteur de la satisfaction conjugale et de voir dans quelle
manière ingrer cette connaissance dans une perspective clinique de prise en charge.
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