FIMFA, Février 2006 Rachel Ollivier TD d’Analyse Complexe II- Théorie de Cauchy, principe du maximum, théorème de l’application ouverte. 1 Existence de zéros Soit f holomorphe au voisinage du disque fermé D̄(0, 1), c’est-à-dire que f est holomorphe sur un ouvert U contenant D̄(0, 1). On suppose que f (0) = 1 et |f | > 1 sur le cercle de centre 0 et de rayon 1. Montrer que f possède un zéro dans D(0, 1). 2 “Division” d’une suite de fonctions holomorphes par z 7→ z − a Soit (gn ) une suite de fonctions holomorphes sur un ouvert U de C. On fixe a ∈ U , et on pose, pour n ∈ N et z ∈ U , fn (z) = (z −a)gn (z). Montrer que si la suite (fn ) converge uniformément vers 0 sur U , alors la suite (gn ) converge uniformément vers 0 sur U . La conclusion est-elle maintenue si au lieu de supposer les fonctions g n holomorphes, on les suppose continues ? 3 Fonctions entières 1. Que dire d’une fonction entière f telle qu’il existe un polynôme réel P de degré d tel que pour tout z ∈ C on a |f (z)| ≤ P (|z|) ? 2. En déduire les théorèmes de Liouville et celui de d’Alembert-Gauss. 3. Montrer que toute fonction holomorphe f de C vers C telle que lim |f (z)| = ∞ est un z→∞ polynôme. 4 Lemme de Schwarz Soit f holomorphe sur le disque ouvert D(0, 1) telle que f (0) = 0 et pour tout z, |f (z)| ≤ 1. Montrer que pour tout z ∈ D(0, 1) |f (z)| ≤ |z|, et que si l’on a |f (a)| = |a| en un point a non nul de D(0, 1), alors il existe un nombre complexe λ de module 1 tel que pour tout z, f (z) = λz. 5 Groupe des automorphismes du disque unité Soit U un ouvert de C. On définit Γ(U ) le groupe des bijections holomorphes de réciproques holomorphes de U dans U . On appelle de telles bijections des automorphismes de U . On note, pour U ouvert, ιU l’application identité de U dans U . Soit D le disque ouvert unité. 1 1. Soit f holomorphe sur l’ouvert D telle que f (0) = 0. Montrer que f ∈ Γ(D) si et seulement s’il existe λ complexe de module 1 tel que f = λι D . 2. Montrer que pour tout a ∈ D, l’application ϕ a définie par ϕa (z) = a−z 1 − āz est un élément de Γ(D) d’inverse ϕa . a b ∈ GL2 (C), l’homographie associée Remarque : De façon plus générale, pour A = c d az+b ψA : z → cz+d est une bijection holomorphe de C\{− dc } vers C\{ ac }, de réciproque ψA−1 . En fait on a, pour A, B ∈ GL2 (C), ψA ◦ ψB = ψAB ... Nous reviendrons sur ces homographies en travaillant sur les bijections holomorphes de la sphère de Riemann. 3. Décrire Γ(D). 4. Soit U un ouvert connexe borné de C, et f : Ū → C continue, holomorphe sur U , telle que |f | = 1 sur la frontière de U . Montrer que f (U ) est un singleton ou bien D. 6 Fonctions harmoniques 1. Principe du maximum pour les fonctions harmoniques. (a) Montrer qu’une fonction harmonique réelle non constante sur un ouvert connexe n’admet pas d’extrémum local. (b) Considérons maintenant un ouvert connexe borné non vide U . Pourquoi la frontière de U est-elle non vide ? Soient h1 , h2 des fonctions réelles continues sur l’adhérence de U qui, restreintes à U , sont harmoniques. On suppose qu’elles coïncident sur la frontière de U . Montrer qu’elles sont égales. 2. R-Analycité des fonctions harmoniques. Soit U un ouvert de C et u : U → C une fonction. On dit que u est R-analytique sur U si pour tout point (x 0 , y0 ) ∈ U , on peut trouver un voisinage V de (x0 , y0 ) et une famille de nombres complexes (c p,q )p,q∈N tels que pour tout (x, y) ∈ V on puisse écrire X u(x, y) = cp,q (x − x0 )p (y − y0 )q , p,q∈N où la série double converge uniformément sur tous les compacts de V . (a) Montrer qu’une fonction harmonique est R-analytique sur son domaine de définition. (indication : se servir de la question 5.1.(b) du TD précédent pour montrer d’abord qu’une fonction harmonique au voisinage de 0 s’écrit localement comme P P la somme de deux séries an z n et bn z̄ n qui convergent normalement sur tout compact de ce voisinage.) (b) Soit h une fonction harmonique définie sur l’ouvert U contenant le segment [a, b]. On suppose que h s’annule une infinité de fois sur [a, b]. Après avoir montré que l’on peut se ramener à un segment [a, b] ⊂ R, montrer que la fonction h est identiquement nulle sur [a, b]. 2 3. Caractérisation des demi-plans. A) Soit U un demi-plan complexe. Montrer que la fonction z 7→ d(z, ∂U ) est harmonique sur U . B) Soit U un ouvert connexe non vide strict de C. On suppose que la fonction ρ : z 7→ d(z, ∂U ) définie sur C est harmonique sur U . Nous allons montrer que U est un demi-plan. (a) Montrer que l’on peut se ramener au cas où U contient un point x 0 ∈ R, x0 > 0, tel que ρ(x0 ) = x0 et que le disque ouvert D de centre x0 et de rayon x0 est alors contenu dans U . (b) i. Montrer que ρ(x) = x pour tout x appartenant à l’intervalle ]0, x 0 ]. ii. Montrer que ρ(x) = x pour tout x appartenant à l’intervalle ]0, 2x 0 [. iii. Montrer que 2x0 appartient à U , que ρ(2x0 ) = 2x0 et 2D ⊂ U . (c) On note H le demi-plan H = {<z > 0}. i. Montrer que H est la réunion des {2 n D}n∈N et qu’il est contenu U . ii. Montrer que z 7→ ρ(z) − <(z) est positive sur H. En déduire qu’elle y est nulle. iii. Montrer que ρ(∂H) = 0. L’ouvert U rencontre-t-il ∂H ? Conclure. 3