Assistance Publique-Hôpitaux de Paris 30 mai 2013 4
Tout professionnel qui est confronté au risque de fugue se retrouve face à une contradiction
d’objectifs: il doit garantir la sécurité du patient, tous en respectant sa liberté, notamment
celle d’aller et venir. Dans ces conditions, il est important de concilier la contrainte de
sécurité des patients et la contrainte du respect des droits des personnes.
1 – ETAT DES LIEUX :
Nombre de fugues :
Nous ne disposons d'aucun chiffre exact concernant le nombre de fugues dans les sites de
l'AP-HP :
− 1200 cas ont été relevés en 2012 par le service des « recherches de patients
hospitalisés » (Département des Droits du Patient et des Associations/DSPC) sollicité
en cas de fugue, mais ils ne reflètent pas tous les cas réels : certains sites ne
communiquent pas ces informations, ou seulement en cas de risque majeur ;
− 2689 signalements OSIRIS concernent l'item « fugue ou patient égaré », néanmoins
ce thème comprend aussi les sorties contre avis médical et apparaît assez peu
précis.
Les fugues représentent par ailleurs 11% de la catégorie B dans Osiris (« organisation des
soins et relations patients »), et quelques hôpitaux essaient de faire des extractions par
catégorie de patients. On note néanmoins une grande hétérogénéité dans le traitement de la
gestion des risques selon les hôpitaux.
Il peut s’agir d’un événement sans conséquences graves, mais certaines fugues sont des
événements indésirables graves (EIG) : cinq décès suite à des fugues ont été recensés à
l’AP-HP dans les cinq dernières années.
A ce titre, les fugues nécessitent une étude prospective ainsi que des démarches d’analyse
et de retours d’expérience.
En cas de fugue, il faut inciter le personnel à utiliser OSIRIS de manière appropriée (cf.
annexe n°11) et à systématiquement envoyer une fiche spécifique de signalement au service
des « recherches de patients hospitalisés » (cf. annexe n°14).
Du fait de l’imprécision concernant la fréquence réelle de ce type d’accident, on pourrait par
ailleurs envisager une proposition de PHRI.
Il est impératif qu’à l’avenir, un état des lieux précis soit disponible à l’échelle de l’ensemble
de l’institution (SSR, SLD, MCO).
En effet, les fugues et tentatives de fugues ne concernent pas que les établissements
gériatriques de soins de longue durée (SLD) ou de soins de suite et de réadaptation (SSR),
mais aussi les domaines de la médecine, chirurgie ou obstétrique (MCO), notamment dans
les services d'accueil des urgences (SAU), du fait de l’augmentation de nombre de
personnes âgées avec des troubles cognitifs.
2 – PREVENTION :
Le risque de fugue doit être anticipé et réfléchi dès l'admission des patients à risque. La
prévention repose sur l’établissement d’un diagnostic précis (interrogatoire du malade, de la
famille, antécédents, étude de son comportement), détaillé dans le paragraphe suivant.
Cette étape diagnostique doit être suivie, en cas de risque de fugue, d’une réflexion de toute
l’équipe médico-soignante pour proposer d’éventuelles mesures à mettre en place.