techniques d'accord démocratiques contemporaines où tous les intervalles sur le
clavier sont égaux, même s'ils sont mathématiquement imprécis.
Alors que le deuxième livre de Préludes et Fugues fut assemblé à Leipzig, pour la
plupart entre 1738 et 1742, la première série fut créée par Bach à la fin de son
séjour à Cöthen et date de 1722. Elle inclut des oeuvres plus anciennes dans une
compilation qui fut finalement utilisée comme le présume son long titre: Collection
de Préludes et Fugues dans tous les tons et demi-tons, pour l'utilisation et la
pratique des jeunes musiciens qui veulent apprendre, ainsi que de ceux qui sont
déjà expérimentés dans ce domaine d'études. Différentes copies de ce livre
circulèrent, qui fut revu et corrigé par Bach à plusieurs reprises, mais la version
finale fut délivrée, semble-t-il, en 1740, alors que Bach travaillait déjà sur sa
seconde série de 24 préludes et fugues. Le premier livre contient des préludes tirés
du Klavierbüchlein dédié à Wilhelm Friedemann Bach, son fils aîné de sa première
femme né en 1710. Alors que la forme et les sentiments des préludes varient, les
fugues sont soumises aux règles plus strictes du contrepoint où un sujet est énoncé,
suivi de réponses en imitation d'une seconde, puis d'une troisième et une quatrième
voix qui reprennent ce sujet. La réponse peut s'accompagner d'un contre-sujet, un
thème secondaire qui s'accorde avec le sujet mais qui a ses caractéristiques
propres. Des passages supplémentaires apparaissent intercalés entre d'autres
occurences du sujet dans des tons différents de ceux des autres voix ou parties.
D'autres techniques utilisées incluent la strette, où l'entrée de certaines voix et le
sujet principal se chevauchent. D'autres sujets complémentaires peuvent être
amenés, de nouveau introduits par l'imitation d'une voix par une autre, et peuvent
être combinés aves le sujet principal. Le sujet principal lui-même peut apparaître
sous forme inversée, renversée ou augmentée avec des notes plus longues, ou
diminuée avec des valeurs de notes plus courtes et plus rapides. Le vrai art, c'est de
dissimuler l'art, et Bach y parvient, comme toujours, à travers sa musique qui ne se
soumet jamais aux exigences de la technique. Les Préludes et Fugues furent
composés pour des instruments à clavier non spécifiés. Certains suggèrent les
sonorités plus douces du clavicorde, d'autres le son plus fort du clavecin, et certains
suggèrent même les notes plus soutenues de l'orgue.
CD 1
Le premier Prélude en ut majeur est l'un des plus connus, en grande partie, il faut le
reconnaître, parce qu'il a été repris par Charles Gounod qui lui a ajouté une mélodie
et a intitulé cette nouvelle version Méditation, dont ont été rajouté les paroles de l'
Ave Maria. Une fugue à quatre voix lui succède dont le sujet est énoncé par l'alto,
auquel répond le soprano, suivi du ténor et de la basse. Le Prélude en ut mineur se
caractérise par un mouvement agité de double-croches qui mènent à une cadence
finale. Dans la fugue à trois voix les voix apparaissent avec l'alto en premier, suivi
du soprano puis de la basse. Le Prélude en ut dièse majeur alterne entre le registre
aigu et le registre grave, avec un contenu dérivé des origines les plus simples et qui
mène à une séance de syncopes finale, alors que la main droite joue des notes à
contre-temps contre le rythme réglé de la main gauche. Il y a une fugue à trois
voix, dont le sujet est introduit par le soprano, auquel répond l'alto, suivi de la
basse et développé assez longuement. Le Prélude en ut dièse mineur, en 6/4,
permet à la main gauche de faire écho à la main droite dans les premières mesures.