KS n° 412 Juin 2001
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Kinésithérapie,traumatologie
et médecine du sport
Coordonné par Jean-Claude CHANUSSOT
TOUS les ans, des sportifs sont victimes
d’un arrêt cardio-respiratoire lors de leur
pratique sportive. En l’absence de médecin, le
décret de compétence des masseurs-kinésithé-
rapeutes les autorisent à pratiquer les gestes
élémentaires de survie (GES).
Les GES ont pour but de maintenir la liberté
des voies aériennes supérieures et de permet-
tre une ventilation pulmonaire et une circula-
tion sanguine efficaces, sans posséder d’équi-
pements particuliers.
Les GES doivent être pratiqués en respectant une
méthodologie et une chronologie rigoureuses.
L’évaluation des fonctions vitales conditionne
la réalisation des gestes élémentaires de sur-
vie. Un arbre décisionnel nous est proposé par
la Société française d’anesthésie réanimation
adapté à la pratique sportive (cf. verso).
Diagnostic
de l’arrêt cardio-respiratoire
Il est établi par l’association des signes clini-
ques suivants :
➢Personne inconsciente et aréactive : sujet ne
répondant pas aux sollicitations induites par
le sauveteur. La phrase classique prononcée
est la suivante : “Vous m’entendez ? Serrez-
moi la main !”.
➢Personne qui ne ventile plus : la joue du sau-
veteur est placée à 10 cm de la bouche de la
victime afin de percevoir un déplacement
d’air. En outre, il regarde la cage thoracique
afin d’observer l’ampliation thoracique.
➢Absence de battements artériels carotidiens
pendant 5 à 10 secondes : la prise du pouls
s’effectue par trois doigts au niveau de la
carotide externe, c’est-à-dire en dedans du
muscle sterno-cleïdo-mastoïdien.
Cette démarche doit prendre moins de trente
secondes.
Elle conduit à classer les patients en deux
groupes :
➢Le patient a une réactivité verbale et
motrice normale : nous ne sommes pas
dans le cas d’un arrêt cardio-respira-
toire. Le masseur-kinésithérapeute se
contente de contrôler les différentes
constantes.
➢Le patient est inconscient : trois cas de
figure sont possibles et dictent l’attitude
du sauveteur :
– respiration efficace, pouls perçu : met-
tre en position latérale de sécurité ;
– absence de respiration efficace, pouls
perçu : pratiquer le bouche à bouche ;
– absence de respiration efficace et de
pouls : pratiquer la réanimation cardio-
pulmonaire.
INDEXATION MINITEL :
Réanimation – Traumatologie – Sports
LA REANIMATION CARDIO-PULMONAIRE DE BASE
EN TRAUMATOLOGIE DU SPORT : protocole de prise en charge (1ère partie)
F. B ILLUART*, V. BEAUDOUX**
* Masseur-kinésithérapeute, certifié en kinésithérapie du sport. Unité de traumatologie du sport.
** Médecin anesthésiste réanimateur, praticien hospitalier. Département d’anesthésie réanimation.
Groupe hospitalier du Havre (76).
En milieu sportif,
les masseurs-
kinésithérapeutes
ont le droit et le devoir
de pratiquer les gestes
élémentaires de survie
devant un arrêt
cardio-respiratoire.
Ils peuvent être aussi
habilités à utiliser
un défibrillateur
semi-automatique.
Décret de compétence
des masseurs-kinésithérapeutes
Art.9—En cas d’urgence et d’absence d’un
médecin, le masseur-kinésithérapeute est habi-
lité à accomplir les gestes de secours néces-
saires jusqu’à l’intervention d’un médecin.
Un compte-rendu des actes accomplis dans
ces conditions doit être remis au médecin dès
son intervention.