Kinésithérapie, traumatologie et médecine du sport Coordonné par Jean-Claude CHANUSSOT LA REANIMATION CARDIO-PULMONAIRE DE BASE EN TRAUMATOLOGIE DU SPORT : protocole de prise en charge (1ère partie) F. BILLUART*, V. BEAUDOUX** * Masseur-kinésithérapeute, certifié en kinésithérapie du sport. Unité de traumatologie du sport. ** Médecin anesthésiste réanimateur, praticien hospitalier. Département d’anesthésie réanimation. Groupe hospitalier du Havre (76). En milieu sportif, les masseurskinésithérapeutes ont le droit et le devoir de pratiquer les gestes élémentaires de survie devant un arrêt cardio-respiratoire. Ils peuvent être aussi habilités à utiliser un défibrillateur semi-automatique. T OUS les ans, des sportifs sont victimes d’un arrêt cardio-respiratoire lors de leur pratique sportive. En l’absence de médecin, le décret de compétence des masseurs-kinésithérapeutes les autorisent à pratiquer les gestes élémentaires de survie (GES). Les GES ont pour but de maintenir la liberté des voies aériennes supérieures et de permettre une ventilation pulmonaire et une circulation sanguine efficaces, sans posséder d’équipements particuliers. Les GES doivent être pratiqués en respectant une méthodologie et une chronologie rigoureuses. Décret de compétence des masseurs-kinésithérapeutes Art. 9 — En cas d’urgence et d’absence d’un médecin, le masseur-kinésithérapeute est habilité à accomplir les gestes de secours nécessaires jusqu’à l’intervention d’un médecin. Un compte-rendu des actes accomplis dans ces conditions doit être remis au médecin dès son intervention. L’évaluation des fonctions vitales conditionne la réalisation des gestes élémentaires de survie. Un arbre décisionnel nous est proposé par la Société française d’anesthésie réanimation adapté à la pratique sportive (cf. verso). Diagnostic de l’arrêt cardio-respiratoire Il est établi par l’association des signes cliniques suivants : ➢ Personne inconsciente et aréactive : sujet ne répondant pas aux sollicitations induites par le sauveteur. La phrase classique prononcée est la suivante : “Vous m’entendez ? Serrezmoi la main !”. KS n° 412 Juin 2001 ➢ Personne qui ne ventile plus : la joue du sau- veteur est placée à 10 cm de la bouche de la victime afin de percevoir un déplacement d’air. En outre, il regarde la cage thoracique afin d’observer l’ampliation thoracique. ➢ Absence de battements artériels carotidiens pendant 5 à 10 secondes : la prise du pouls s’effectue par trois doigts au niveau de la carotide externe, c’est-à-dire en dedans du muscle sterno-cleïdo-mastoïdien. Cette démarche doit prendre moins de trente secondes. Elle conduit à classer les patients en deux groupes : ➢ Le patient a une réactivité verbale et motrice normale : nous ne sommes pas dans le cas d’un arrêt cardio-respiratoire. Le masseur-kinésithérapeute se contente de contrôler les différentes constantes. ➢ Le patient est inconscient : trois cas de figure sont possibles et dictent l’attitude du sauveteur : – respiration efficace, pouls perçu : mettre en position latérale de sécurité ; – absence de respiration efficace, pouls perçu : pratiquer le bouche à bouche ; – absence de respiration efficace et de pouls : pratiquer la réanimation cardiopulmonaire. INDEXATION MINITEL : Réanimation – Traumatologie – Sports 59 Kinésithérapie, traumatologie et médecine du sport Prise en charge initiale d’un arrêt cardio-respiratoire NUMEROS DE TELEPHONE POUR APPELER LES SECOURS : SAMU : 15 – POMPIERS : 18 – TELEPHONE PORTABLE : 112 2. Alerter les secours 1. Protéger, surveiller et réévaluer à intervalles réguliers oui Réactivité verbale et/ou motrice ? non 1. Libérer les voies aériennes, évaluer la présence du pouls et la ventilation 2. Alerter les secours par l’intermédiaire d’une tierce personne Respiration efficace Pouls perçu 3. Mettre en position latérale de sécurité Absence de respiration efficace Pouls perçu 3. Pratiquer des insufflations (bouche à bouche) Absence de respiration efficace Absence de pouls 3. Débuter la réanimation cardio-pulmonaire TRANSMETTRE LE BILAN DES FONCTIONS VITALES ET LA STRATEGIE THERAPEUTIQUE AUX SECOURS PAR L’INTERMEDIAIRE D’UNE TIERCE PERSONNE 60 KS n° 412 Juin 2001