
3
12 entretiens semi-directifs ont eu lieu avec des responsables associatifs.
10 entretiens ont été réalisés avec des résidents (6 par téléphone, une réunion collective de 4
résidents).
2 rencontres avec les porteurs de projets ont été organisées à la Fondation de France le 26
septembre et le 19 décembre 2013. Ces réunions de travail ont permis de partager
progressivement les résultats de l’étude avec les associations et d’inviter des experts à faire part
de leur regard sur ces dispositifs : Livia Velpry, sociologue ; Maïté Arthur, présidente de
l’association « Trois Chemins » ; et Patrick Méchain, directeur des soins, de la qualité et de la
gestion des risques, et de la relation avec les usagers du Centre Hospitalier de Thuir.
Le contexte :
Dans un contexte français d’organisation de la psychiatrie où prévalent toujours les principes de la
sectorisation guidée notamment par la diminution des temps d’hospitalisation à temps complet et
le développement du soin en ambulatoire, on estime à 86% le pourcentage de patients de la
psychiatrie pris en charge selon cette modalité.
Par ailleurs, les progrès des traitements médicamenteux, et notamment la découverte des
neuroleptiques et des antipsychotiques de deuxième génération (voire de 3ème génération) ont
permis un mouvement de fond de désinstitutionalisation d’un certain nombre de patients. Ainsi,
sur le terrain se sont développées des pratiques de soins au plus proche du lieu de vie des patients
et une prise en charge qui privilégie les alternatives à l’hospitalisation (Rapport Milon, 2012).
La loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des
personnes handicapées a permis la création d’un certain nombre d’établissements et services
médico-sociaux à destination des personnes handicapées psychiques et favorisant leur autonomie.
Cependant, la Cour des Comptes rappelle dans son rapport de 2011 que persistent des
hospitalisations à temps plein, inadaptées, faute de réponses alternatives à l’hospitalisation. La
Fédération Agapsy estime à ce propos que 13 000 à 15 000 personnes seraient en hospitalisation
inadaptées faute de place dans des établissements médico-sociaux (2012).
A cela s’ajoute le manque criant de logements pour les personnes en situation de handicap
psychique. En effet, l’élan de citoyenneté et l’effort d’autonomisation impulsé par la loi de 2005,
ont, dans le même temps, vu les attentes en termes d’accès à un logement de droit commun