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Accompagner un patient
en échec thérapeutique
Après l’échec
d’une bithérapie
Après l’échec d’un traitement par bithérapie, la trithérapie interféron pégylé/antiviral
oral/ inhibiteur de protéase est désormais considérée comme un traitement de
référence. Connaître les facteurs prédictifs de réponse à la trithérapie et préparer
le patient à ce nouveau traitement sont essentiels à sa réussite.
Accompagner un patient en échec après une bithérapie impose de prendre en compte
les facteurs suivants pour optimiser l’efficacité du traitement par trithérapie(3,4) :
- cliniques (degré de fibrose, co-morbidités et co-médications),
- virologiques (sous-type génotypique, co-infection par le VHB ou le VIH),
- historiques (réponse virologique au traitement précédent),
- génotype IL28b,
- mais également, pour chaque patient, des facteurs socio-économiques, psychologiques,
motivationnels, etc.
Les facteurs prédictifs de réponse à une trithérapie
Les facteurs prédictifs de réponse à un nouveau traitement sont similaires pour les bithérapies et
les trithérapies. Néanmoins, leur poids sur les chances de succès est globalement moins important
lors de trithérapies interféron pégylé/antiviral oral /inhibiteur de protéase que lors de bithérapie.
Ces facteurs sont :
- le profil de réponse au traitement précédent(3) : les patients rechuteurs ont des chances de
guérison plus élevées que les patients répondeurs partiels, et ces derniers ont un taux
de réponse supérieur à celui des patients répondeurs nuls.
- le stade de fibrose(3) : plus le stade de fibrose est faible, plus les chances de guérison sont
élevées.
- d’autres facteurs prédictifs positifs(3) peuvent entrer en compte :, un génotype 1b, un niveau
élevé de LDL-cholestérol, par exemple. Le polymorphisme IL28B CC, reconnu comme un facteur
prédictif positif pour une bithérapie, interféron pégylé/antiviral oral ne semble pas être un
facteur prédictif significatif lors de trithérapie interféron pégylé/antiviral oral /inhibiteur
de protéase.
Les facteurs de la mise en place d’une trithérapie
L’opportunité de mettre en place une trithérapie après l’échec d’une bithérapie varie selon le profil
virologique du patient.
- Chez les patients rechuteurs(3) à la bithérapie, une trithérapie Peg-IFN/antiviral oral/inhibiteur
de protéase doit être rapidement débutée chez ceux ayant une fibrose sévère (F3-F4). Elle est
également indiquée chez ceux présentant une fibrose modérée (F2). Chez les patients ayant des
lésions de fibrose minimes (F0, F1), elle doit être discutée au cas par cas.
- Chez les patients répondeurs partiels(3) à la bithérapie, la trithérapie doit être débutée dès que
possible chez ceux qui ont une fibrose sévère (F3-F4) et doit être discutée au cas par cas chez
ceux ayant une fibrose minime à modérée (F0-F1-F2).
- Chez les patients répondeurs nuls(3) à la bithérapie ayant une fibrose sévère, la trithérapie est
indiquée en l’absence d’alternatives (essais cliniques). Une réponse virologique soutenue peut
être espérée chez 40 % des patients répondeurs nuls F3 et environ 15 % des patients répondeurs
nuls F4.
Comment bien préparer un patient au traitement par trithérapie ?
Au-delà des caractéristiques virologiques et biologiques du patient, ainsi que sa réponse aux
traitements antérieurs, la réussite d’un traitement par trithérapie est liée à une bonne préparation
du patient dans l’ensemble des domaines de sa vie quotidienne.
- Expliquez-lui clairement ses chances de réussite en insistant sur les facteurs de succès sur
lesquels il peut exercer une influence.
Parce que le patient a l’expérience d’un traitement précédent, il est à même de comprendre que
son futur traitement ne sera pas forcément couronné de succès. Pour continuer à être motivé,
il est important qu’il sache comment mettre toutes les chances de son côté. Expliquez-lui
l’importance de la prise régulière des traitements, dans les conditions que vous lui indiquerez.
Insistez sur le fait que, comme toute épreuve, il est plus facile de la surmonter avec l’aide
d’autres personnes : proches, autres patients et, bien sûr, l’ensemble des professionnels de santé.
- Faites le point sur ses motivations et ses priorités.
En vous aidant des questionnaires de la Brochure Patient « Je ne suis pas guéri de mon Hépatite
C » (p. 4 et 8), aidez le patient à formuler ses motivations et à réfléchir aux mesures qu’il prendra
en cas de doute ou de découragement. Il pourra y revenir tout au long du traitement pour
retrouver la source de sa motivation initiale.